Le 12.08.04 Par Minimog

Un psy c’est quoi ?

Pour la plupart des personnes un psy est un bonhomme qui nous écoute parler en prenant des notes dans un calepin.

Cette image correspond effectivement à certains psychologues mais la plupart d’entre eux ne travaillent pas du tout de cette manière et cet article est là pour donner un bref aperçu de l’étendue des métiers provenant des sciences psychologiques.

Les domaines sont scindés en 2 parties principales: les chercheurs et les cliniciens.

Les psychologues chercheurs s’orientent encore dans la recherche fondamentale (pour accroître les connaissances) et la recherche appliquée (utilisation des résultats de la recherche fondamentale pour résoudre des problèmes) ou encore travaillent au sein de la communauté selon les besoins que celle-ci en a.

Les cliniciens ont pour rôle d’améliorer la santé physique et mentale de leurs patients.

Les psychologues cliniciens partagent cette discipline avec les psychanalystes, les psychiatres et les psychothérapeutes.

C’est cette partie clinique que je me propose d’explorer afin que vous puissiez y voir plus clair en cas de consultation d’un psy.

Les principales perspectives de la psychologie

  • La perspective biologique :

    Les neuropsychologues, psycho biologistes et neurophysiologistes se spécialisent dans l’étude des composantes biologiques qui sous-tendent le comportement (approche du comportement centrée sur l’analyse des changements biologiques associés à nos comportements, sentiments et pensées). Les processus biologiques influent sur nos comportements mais l’inverse est vrai également : notre manière de vivre influe sur notre organisme. Ca semble évident à première vue mais ici c’est prouvé par des observations sur le cerveau. Cette perspective relance indéfiniment le débat inné/acquis que je ne vais pas développer puisque ce n’est pas le sujet du présent article.

  • La perspective cognitive :

    Les psychologues cognitivistes étudient les processus mentaux dans la perception, la mémoire, le langage, la résolution de problèmes, l’acquisition de valeurs morales… mais tout ça sans l’introspection! Ce sont de strictes méthodes scientifiques.

  • La perspective psycho dynamique :

    La perspective psycho dynamique descend en droite ligne de la psychanalyse ce qui fait dire aux psychologues des autres disciplines qu’elle n’a pas le droit de figurer au tableau des sciences psychologiques. Elle met l’accent sur la dynamique inconsciente des forces intérieures, conflictuelles et instinctives qui orientent le comportement d’une personne. La principale différence entre la psychanalyse et cette discipline est la rigueur de cette dernière… La psychanalyse n’est pas vraiment contrôlée.

  • La perspective humaniste :

    Cette approche étudie les caractéristiques uniques de chaque individu telles que le concept de soi ou encore le libre arbitre. Contrairement à la psychanalyse ce sont des personnes en bonne santé que l’on observe, pas des individus malades. La perspective humaniste tente essentiellement de mettre en avant ce qui nous distingue des autres animaux.

  • La perspective behavioriste :

    Pour les psychologues behavioristes (= comportementalistes), les comportements sont appris et maintenus en place par l’observation et l’imitation des comportements d’autrui ainsi que par les renforçateurs (récompenses).

Il existe nombre d’autres points de vue mais je me limiterais à ceux-ci.

Un psychologue fait en général partie d’un seul courant, parfois de 2 mais rarement plus car chaque courant nécessite des connaissances approfondies.

En plus des psychologues il y a aussi les psychiatres, les psychothérapeutes et les psychanalystes. Le psychiatre est avant tout médecin, il est plus souvent amené à traiter les troubles mentaux graves puisqu’il peut prescrire des médicaments mais sa formation des traitements psychologiques est beaucoup moins poussée que celle des psychologues. Il est à remarquer que comme le psychiatre est médecin les visites sont remboursées. Le psychanalyste a fait une école de psychanalyse où il a été amené à faire sa propre psychanalyse. Le psychanalyste utilise principalement 2 méthodes d’introspection: la psychanalyse proprement dite qui est la vision traditionnelle que l’on a du psy (patient allongé faisant part de ses problèmes par un quasi monologue) et l’analyse psychanalytique (le psychanalyste pose des questions et le patient y répond). Le titre de psychothérapeute n’est pas protégé alors n’importe qui peut se proclamer comme tel! Méfiance. Par contre il existe des écoles sérieuses de psychothérapies. Si vous tenez à voir un psychothérapeute demandez donc une preuve de ses compétences. En ce qui concerne cette discipline on peut voir un peu de tout: du psychothérapeute qui se prend pour un psychanalyste jusqu’à l’approche psycho corporelle (merci DaylightDies ;) ) qui consiste à faire passer le message par le corps grâce à des mouvements corporels et respiratoires plutôt que par la parole quand celle-ci ne peut tout dévoiler en parallèle avec la thérapie du langage (il s’agit donc d’une utilisation de 2 techniques instropectives chargées de dévoiler l’inconscient).

C’est bien beau tout ça mais comment peuvent-ils m’aider ?

Comme j’ai pu remarquer que beaucoup de membres souhaitaient connaître l’origine de leur prise de poids je vais expliquer comment chaque spécialiste s’y prendrait pour l’expliquer et y remédier si possibilité il y a. Je vais prendre comme exemple les TAC (troubles alimentaires compulsifs) mais on peut adapter ma méthode à tous les autres problèmes ;)

  • La perspective biologique :

    À la suite de crises régulières l’organisme organise une résistance accrue à cette agression ce qui entraîne la nécessité de doses plus grandes (un peu comme une drogue) pour procurer le même effet. La courte période d’euphorie est suivie d’une sorte de honte et de déprime ce qui fait que la personne va vouloir recommencer pour se sentir bien: le cercle vicieux… Le « sevrage » est fortement déconseillé, on encourage plutôt la diminution à petite dose sans envisager la disparition complète. Si on ordonne de cesser totalement il y a de fortes chances que la personne replonge dès la première déprime.

  • La perspective cognitive :

    Les réactions face à la nourriture dépendent de la manière dont la personne a appris à juger ses effets. On peut manger pour calmer sa faim mais aussi pour éprouver du plaisir, s’évader un moment des problèmes… C’est là que la dépendance peut s’installer. Les souvenirs rattachés à la nourriture influent aussi sur notre manière de manger. Pour remédier aux dérèglements alimentaires il faudrait changer nos schèmes, apprendre à voir autrement.

  • La perspective psycho dynamique :

    Les TAC ne sont qu’un symptôme d’un malaise plus profond comme l’abandon de la part d’un être cher, la fuite d’un sentiment d’angoisse ou tout simplement la dissimulation de son malaise psychologique par ce problème de TAC justement. On tentera de faire remonter le vrai problème pour faire disparaître les TAC.

  • La perspective humaniste :

    Une personne saine « s’actualise »(s’adapte) régulièrement aux exigences du milieu par rapport à son concept de soi. Une personne inadaptée n’y parvient pas et pour se rassurer va mettre en place des défenses consistant à protéger son concept de soi (qu’il soit bon ou mauvais). Les défenses peuvent être la nourriture, l’alcool, les drogues… tout ce qui lui permet de fuir sa situation. Pour aider la personne il faut la confronter à ce qu’elle est réellement et pas à l’image qu’elle se fait d’elle. Cette technique lui permettra de s’actualiser.

  • La perspective behavioriste :

    Les TAC sont un comportement dysfonctionnel. La nourriture est utilisée pour compenser un affect négatif. Les comportementalistes expliquent ce comportement par le conditionnement répondant: la prise de nourriture est le stimulus inconditionnel compensatoire, l’organisme tente de compenser cet effet en devenant plus sensible à la faim. Les stimuli environnementaux présents (le frigo par exemple) lors des crises peuvent devenir des stimuli conditionnels capables de provoquer la prise d’aliment sans que le besoin ne s’en soit fait sentir! Ceci explique les échecs lorsqu’on veut cesser le comportement: les autres objets poussent à le reproduire (c’est devenu un schème de pensée). Il y a 2 solutions: soit changer d’environnement soit suivre un traitement visant l’extinction de la réponse compensatoire. La 2ème solution est fréquemment utilisée par les psychologues comportementalistes. Ils effacent ce type de comportement des comportements dits normaux et automatiques mais ne cherchent pas à connaître la cause première de ces comportements. Technique très en vogue et très efficace.

Chez qui aller ?

Le choix du psy dépendra de vos affinités avec les diverses méthodes et de la personnalité du psy. Aussi je ne peux pas vraiment donner de conseils si ce n’est de ne pas prendre le premier voulu. Lors de la première visite bien lui expliquer ce que vous attendez de lui se mettre d’accord sur la méthode qui sera employée. Ne pas hésiter à aller voir ailleurs si les méthodes proposées ne conviennent pas. J’aurais une petite préférence pour un comportementaliste psycho dynamicien mais ça n’engage que moi évidemment ;)

J’espère que ce petit aperçu vous aura permis de mieux comprendre et de moins appréhender la visite chez un psy. Et aussi de vous rendre compte que si une thérapie n’a pas fonctionné c’est peut-être tout simplement parce que ce n’était pas celle qui vous convenait !

A lire aussi :

Les Thérapies (sur Doctissimo).

Le Psychologue (c’est quoi ?). (psychologue.fr).

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