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Il y a des travailleuses sociales sur VLR?

41 ans Montréal 1666
Bonjour!

Je me questionne encore à savoir si je change de plan de carrière ou pas. Peut-être pourrez vous m'éclairer?

Je suis au beau milieu de mes études de sage-femme et je  
me demande souvent si ça vaut la peine de continuer puisqu'au Québec, nous suivons les femmes 24h/24 et les horaires me semblent bien incompatibles avec la vie de famille. Même en stage, on est déjà dans des horaires pas possibles.

J'attends mon premier enfant pour avril. C'est la raison pour laquelle j'envisage de plutôt débuter des études de travail social pour plutôt travailler avec de jeunes mamans sur des horaires plus humains, ou à la DPJ (l'équivalent de votre DASS)

Mon amoureux est français et nous comptons bien retourner vivre en France d'ici quelques années. Je sais que là bas, les conditions des sages femmes au niveau de l'horaire sont meilleures même s'il me faudra faire des compromis au niveau de la pratique. Mais je ne connais pas les possibilités pour ce qui est des travailleurs sociaux.

S'il y en a qui passent ici, j'aimerais bien en savoir plus sur ce que vous aimez et n'aimez pas dans le métier, sur les opportunités d'emploi, les horaires, le salaire, etc...

Merci beaucoup!
38 ans 215
Hello Vertige,

Moi je ne suis qu'étudiante assistante sociale mais je peux essayer de répondre à certaines de tes questions.
Mais il faudrait que tu sois un peu plus précise :p
Le boulot d'assistante sociale peut être complètement différent en fonction du lieu dans lequel on travaille et du public que l'on accompagne.
Pour ce qui est des horaires ce sont en général des horaires de bureau. Mais on peut (souvent) être amené à faire plus que 35 heures en venant plus tôt ou restant plus tard pour avoir le temps de faire tout ce qui est nécessaire. On nous demande souvent plus qu'il n'est possible de réaliser dans les horaires qui nous sont impartis.
Les opportunités d'emploi ? Et bien cela dépend de beaucoup de chose mais de mon côté je dirais que c'est un métier das lequel il est possible de trouver. Après tout dépend de la région, du département et de sa politique, du public présent sur le secteur et de la compatibilité avec tes exigences.
Le salaire ? J'ai entendu dire qu'on pouvait débuter à 1300 € mais je ne sais pas si c'est du net du brut, je n'y connais rien. Et je crois qu'il est pas mal possible de négocier également. Mais honnêtement c'est un sujet que je n'ai jamais osé abordé avec mes formatrices de stage. Je me voyais mal demander combien elles gagnait et quand j'ai essayé d'aborder le sujet de façon plus large je n'ai jamais eu de réponse ... Je crois sinon qu'en fin de carrière (sans passer AS référente) on peut finir dans les 2000 et plus.
Voila, pour ce qui me plais ou ne me plais pas, et bien j'attends de savoir plus précisément à quel sujet avant de te répondre :)
112 ans Bretagne 1920
Je peux peut-être vous apporter des éléments de réponse pour ce qui concerne le secteur public.

Un assistant socio-éducatif 1er échelon débute au minimum (traitement indiciaire brut mensuel) à 1419.03 euros; se rajoute à cela le régime indemnitaire (primes) qui est variable d'une collectivité publique à une autre.

Un assistant socio-éducatif principal 7ème échelon (fin de carrière sauf à passer conseiller socio-éducatif) gagne 2460.27 euros bruts mensuels hors régime indemnitaire.

On ne peut négocier sa rémunération que si l'on est recruté en qualité de non-titulaire.
41 ans Montréal 1666
Intéressant tout ça!

Et aimez vous ce que vous faites? Vous sentez vous outillées et appuyées pour intervenir? Comment votre emploi est il vu socialement?
38 ans 215
Pour moi, état étudiante je ne peux pas encore m'appuyer sur une grande expérience pour dire si j'aime réellement ce travail. Il y'a des points que j'apprécie et d'autre moins. :)
J'aime ressentir la satisfaction d'avoir été utile, d'avoir pu comprendre l'autre et ainsi d'avoir pu l'aider à avancer. J'aime cette relation que l'on construit avec les usagers, j'aime le fait de travailler avec l'humain, c'est vraiment un métier qui nous sensibilise à énormément de chose à côté des quelles ont peut passer dans la vie.
Ce qui me pose soucis c'est que j'ai encore du mal à prendre de la distance par rapport à la responsabilité qui est la notre. J'ai peur de ne pas être à la hauteur et que les gens pâtissent d'une mauvaise décision que je pourrais prendre. Je sais que bien sûr on est pas infaillible et je ne suis pas là pour sauver les usager mais pour les accompagner mais voila ... Et puis je ne me sens jamais à la hauteur des autres professionnels mais tout ça est très personnel ...
Pour ce qui est de se sentir appuyée et outillée et bien, je dirais oui, dans une certaine mesure. Bien entendu on est formée, avant le diplôme et tout au cours de notre carrière, bien sur des outils sont mis à notre disposition, même de l'écoute pour certaines AS en fonction de l'endroit où l'on travaille. Et puis c'est un métier dans lequel il faut toujours se tenir au courant de l'évolution du métier et des politiques sociales. Je dirais que c'est un métier dans lequel il y a aussi un grand nombre de contraintes politiques, institutionnelles, de partenariat, d'équipe à prendre en compte. Par exemple ayant travaillé au sein d'une équipe médicale je me suis rendue compte qu'il n'est pas forcément évident d'y être reconnue.

Comment cet emploi est reconnu socialement ? De mon côté j'ai plusieurs type de réaction mais on ne m'a jamais reproché clairement d'avoir choisi cette orientation. Par contre jusqu'à aujourd'hui je n'ai rencontré personne en dehors de mes collègues avec qui je puisse parler des choses positives ou négatives que je rencontre en tant qu'AS. Les gens en général n'ont pas un grand intérêt pour les choses que j'ai à dire de tout cela :p
41 ans Montréal 1666
Je trouve ça très intéressant Dilys! Tu as quand même une expérience de la profession même comme étudiante!

En fait, j'ai aussi travaillé 5 ans en intervention psychosociale auprès d'une clientèle SDF féminine et j'ai adoré autant que j'ai ragé. Même en tant que SF, j'ai toujours voulu travailler avec les clientèles qu'on dit plus vulnérable... Mon travail avec les SDF me faisait tellement souvent sentir sans ressources. Le système n'avait pas grand chose à leur offrir, même aux cas qui avaient clairement besoin d'une aide que la société est capable d'offrir à d'autres clientèles. J'ai parfois peur de devenir trop amère si je passe de nombreuses années là dedans. La clientèle santé mentale ne m'intéresse pas non plus. Je donne déjà en étant la seule parenté de mon frère (schizophrène) à s'en ocupper. Les problèmes de distance dont tu parles, je connais. J'aimerais maintenant travailler avec les enfants et les familles, mais j'ai peur que mes moyens soient trop limités. Au moins, en tant que sage-femme, j'ai une "excuse" pour établir le contact et un point positif sur lequel mettre le focus.

J'ai l'impression que je n'écris pas clairement, probablement parce qu'il est très tard ici... Je vais donc aller me coucher et continuer un autre jour, mais merci beaucoup pour tes impressions!
73 ans 3528
Je pense juste, en lisant ce que tu ecris, as-tu pense au metier d'educatrice de jeunes enfants? J'en connais assez peu, mais d'autres pourront te conseiller... Tu peux entre autres etre directrice de creche, certainement travailler avec la DASS etc. Mais cela ne vaudrait-il pas le coup de terminer tes etudes de SF avant de faire autre chose? Il y a peut etre des passerelles pour avoir une double formation qui pourrait t'etre utile dans la construction de ton projet?
39 ans 2809
Vertige,
Tu parles de d'atblir peut-ête une jour en France avec ton copain.
As-tu pris des renseignements sur lspossbilités de reconnaissance de tes diplômes sur le sol français? Cela pourrait te donner des pistes pour ce choix.
Est ce que ca ne serais pas dommage pour toi de changer de voix maintenant que tes études de sages ont commencé?

COncernant le Travail Social, en France, il faut savoir que le "travailleur social" est un terme générique et qu'il regroupe différentes professions, toutes sanctionnées par un diplôme différent.
Un travailleur social peut être :
- assistant de service social
- éducateur spécialisé
- éducateur de jeunes enfants
- délégué à la tutelle
Ces diplômes s'acuqierent en trois ans, dans des centres de formations spécialisés.

Voilà un site français où tu verras un peu le vécu des travailleurs sociaux français.

http://www.lesocial.fr/


Il faut savoir que les métiers exercés avec ces diplômes peuvent être très variés, et par conséquent avec des avantages et inconvénients multiples.
Pour certains postes, tu devras travailler les soirées, weekends et jours fériés (éducateur).
Tu peux travailler pour le secteur public (ex: conseil général, hopital.....), pour le secteur associatif, pour le secteur privé (ex: assistant social pour les salarié de l'entreprise).
Chaque secteur est régit par une COnvention COllective, et c'est cette convention qui determinera les modalités de travail (salaire, congé, avantage....).

AU niveau salaire, tu peux tabler entre 1100 euros et 1500 euros net, en début de salaire. Le salaire net correspond à ce que tu perçois réellement, après déduction des charges faites.

Pour les possibilités de trouver un emploi, il ne faut pas se leurrer: en région parisienne, c'est beaucoup plus simple. Malheureusement, le salaire ne suit pas les contraintes de la vie parisienne....

Voilà, j'ai essayé d'être le plus précise possible sur les oocnditions de travail en France. Pour plus de questions, n'hésite surtout pas.
38 ans 215
Délégué à la tutelle c'est reconnu comme travailleur sociale ? :shock: J'avais jamais entendu parlé de ça.

Ah et moi je rajouterais dans cette liste Conseiller en Economie Sociale et Familiale.
39 ans 2809
Les COnseillères ESF bien sur... honte à moi qui travaillent avec elles à longueur de journée :oops:

Pour info, bien sur que les délégués à la tutelle sont des travailleurs sociaux. Comme tu dis, notre formation nécessite de bonnes connaissances en politiques sociales. Quand tu potasseras la partie "réforme des tutelles", tu t'apercevras que pour être déléguée à la tutelle (déléguée mandataire à la protections des majeurs pour être plus précise), il faut absolument être titulaire d'un diplôme du travail social (entre autres critères), ou titulaire d'un diplôme de juriste.

Donc, la plupart des délégué à la tutelle sont travailleurs sociaux à la base.... et le restent....!
38 ans 215
Ah merci pour l'information Marie, je ne savais pas :)
40 ans 40
Et on oublie les techniciennes de l'intervention sociale et familiales et les auxilliares de vie sociale :multi:
39 ans 2809
et les AMP, et les moniteurs éducateurs.... c'est bien pour cela que j'ai mis le lien vers le site lesocial.fr.

Le travail social englobe vraiment une multiple de professions, avec des formations différentes.

D'où l'interêt que Vertige sache vers quelle profession elle peut/souhaite s'orienter.
41 ans Montréal 1666
Wow, il y a beaucoup de titres et de formations chez vous! Ici, on a les travailleurs sociaux et les éducateurs spécialisés, qui ont chacun leur formation spécifique mais assez semblable, et je crois que c'est tout. Il y a aussi les éducatrices à l'enfance, mais c'est une autre branche qui n'oblige pas à une formation. Je vais aller voir attentivement le site dont tu parles Marie! Ça peut me donner des idées!


Citation:

Mais cela ne vaudrait-il pas le coup de terminer tes etudes de SF avant de faire autre chose? Il y a peut être des passerelles pour avoir une double formation qui pourrait t'être utile dans la construction de ton projet?


Probablement, mais je ne suis pas sure d'avoir envie de passer par la rigueur de ces études là si je ne veux pas vraiment pratiquer.

Il faut savoir qu'au Québec, il y a autant d'étudiantes qu'il y a de sages-femmes qui pratiquent, ce qui fait qu'il est très dur d'avoir des places de stage et qu'on ne se gène pas pour nous envoyer loin de chez nous. Mon amoureux à un très bon emploi ici et notre bébé naitra bientôt. Je n'ai pas envie de séparer la famille.
De plus, quand on a un stage, on suit l'horaire de la préceptrice à qui on est assignée, ce qui veut donc dire qu'après les heures de clinique, on peut être appelée à tout heure (de la nuit habituellement) semaine comme fin de semaine pour les accouchements, tout ça en plus des cours, des travaux scolaires et des déplacements à l'université, qui peut tout à fait être à plusieurs heures d'ou on est placées.

Si j'arrive à gérer la logistique de tout ça avec mon bébé, je me demande si je ne passerai pas un peu à coté de ses plus belles années, même si j'adore la profession de sage-femme.

Quand je regarde à coté de ça le contexte des études sociales avec des horaires stable, la possibilité de temps partiel et tout, je ne sais plus quoi penser.

Le salaire, je m'en fou un peu. C'est surtout la possibilité d'avoir une vie à coté qui me fait pencher d'un coté de la balance. Je veux faire quelque chose que j'aime sans les contraintes d'un métier qui, ici du moins, est encore une vocation, avec tout ce que ça implique.

Je sais que le travail social n'est pas moins exigeant à bien des niveaux, mais je crois que je pourrais m'y plaire tout autant ET profiter de ma famille. J'ai perdu mon grand-papa récemment, qui était comme un père pour moi, et ça m'a vraiment fait réfléchir sur mes priorités dans la vie. Et en même temps, j'ai déjà souvent changé d'orientation, j'ai envie de terminer l'école un jour!

Bref, envoyez moi voir un psy, lol.

Merci de vos explications et de vos idées, je vais explorer tout ça!
51 ans dans l'eure et loir 58
bonjour Vertige,

Je suis éducatrice spécialisée en France. J'ai été pendant 10 ans Aide Médico Psychologique auparavant. Globalement c'est la jungle. Le social devient une histoire de gros sous, et nos sommes dirigé, nous les besogneux, par des gestionnaires qui non aucun sens de ce qu'est le social. Tout ce qui les intéresse est leur bilan comptable. Donc quid du personnel et des usagers. Nous nous dirigeons vers des établissements vidés de personnes diplômées, où de diplômes les moins couteux. Il faut cependant savoir qu'un éduc début de carrière, sans prime, touche sous la convention 66, 1300 euros, trop cher !
Heureusement il sort des écoles tout plein de petits nouveaux encore tout illusionné ... .

Perso je songe très sérieusement à une reconversion.

Gaëlle
B I U