Parler.
Même si tu ne sais pas de qui, même si tu ne sais pas de quoi.
De la connasse fardée qui porte si bien la mini-jupe ou de ton dernier sandwich jambon-fromage, mais surtout de toi. En parler jusqu'à vomir ce que tu ressens par tous les orifices (principalement, je te le souhaite, par la bouche.). La déprime, c'est brutal, c'est souvent incompréhensible, mais ça a toujours une cause. Généralement, même, plusieurs. Et il s'agit parfois de choses que tu étais persuadée être parvenue à dépasser, gérer.
De plus, même si parler n'amène pas toujours à trouver la cause, cela t'oblige à mettre des mots sur ce que tu as, à l'analyser et, par là, à être mieux armée pour le combattre.
Le problème étant que parler de soi, si c'est terriblement tentant (et, je n'en doute pas, passionnant), c'est aussi relativement chiant, sur le long terme, pour l'entourage. D'où l'intérêt des psy.
Après, si tu les vois tous comme une bande de sadiques vaguement pervers (ce que je conçois très bien), essaye de trouver des alternatives. Il y a les amis, les journaux intimes, ou même internet..
Le tout, pour le moment, me semble de mettre des mots sur ce qui se passe. Parce que ton frêle bateau semble naviguer loin du problème, et que tu prends l'eau.
Je citerais info-depression.fr :
"Face à une dépression, on recherche souvent des explications, et les premières questions qu’on se pose sont : « Pourquoi moi ? Que s’est-il passé ? À quoi est-ce dû ? Qu’ai-je fait ? » [...] Il est alors fréquent d’avoir recours à des explications d’apparence vraisemblables. On évoque alors [...] des causes internes (« C’est de ma faute », « Je suis un(e) bon(ne) à rien », « Je n’ai jamais pu réussir comme les autres »…). Pourtant, ces interprétations sont le plus souvent très éloignées des « origines réelles » de la dépression. Elles constituent même souvent un frein au processus de soin et de guérison."
Oui. Je sais. Les citations, c'est classieux.