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Abolition de la prostitution

37 ans Plus loin vers l'ouest 3057
Je crois pas qu'on en ai parlé ici, alors je lance le sujet.

Najat Vallaud-Belkacem veut abolir la prostitution en France, ça remue un peu les foules.

 
32 ans Dunkerque 538
Comment supprimer le plus vieux métier du monde ? ;)
perso, je sais que c'est un domaine où les abus sont terrible, mais c'est également un milieu nécessaire pour certaines femmes qui n'ont rien trouvé d'autres pour subvenir à leurs besoins, et parfois de leur famille.
Je serai plus pour une réglementation, parce que de toute façon, tout ce qui est interdit va pousser à sa consommation.
enfin dernière question: comment supprimer la prostitution ? je suis toute ouïe sur le sujet :?
37 ans perdue dans un monde qui est devenu fou 539
Je suis assez d'accord avec Zotch. A mon sens, on ne peut pas décider d'abolir la prostitution en claquant des doigts. Même en sanctionnant les clients et les prostitués, cette "pratique" sera toujours présente d'une manière ou d'une autre. Par contre c'est sur qu'une reglementation ne serait pas inutile...
Même si le gouvernement mettait en oeuvre un plan d'action "musclé", pour moi, ça ne serait qu'un coup d'épée dans l'eau.
48 ans Paris 9874
Je ne comprends même pas l'emploi ici du terme "abolition".
On abolit un truc qu'on a mis en place, par exemple la peine de mort.
Mais comment fait-on pour "abolir" un comportement humain? Pourquoi ne pas abolir la méchanceté tant qu'on y est?
Contrôler, assister, surveiller, améliorer le sort des prostitués (H+F)... je comprends! mais abolir?
J'ai l'impression que c'est déjà le come back de la gauche "morale" et ça me :evil: :evil: :evil:
R
39 ans 15384
On ne pourra jamais abolir la prostitution.
C'est quelque chose qui existe depuis que le monde est monde,comment "abolir" ca ?
Il faudrait surtout améliorer les conditions économiques et sociales pour faire en sorte que le moins de filles possibles en arrivent là par détresse.
34 ans 2571
poupoule a écrit:
Je ne comprends même pas l'emploi ici du terme "abolition".
On abolit un truc qu'on a mis en place, par exemple la peine de mort.
Mais comment fait-on pour "abolir" un comportement humain? Pourquoi ne pas abolir la méchanceté tant qu'on y est?
Contrôler, assister, surveiller, améliorer le sort des prostitués (H+F)... je comprends! mais abolir?
J'ai l'impression que c'est déjà le come back de la gauche "morale" et ça me :evil: :evil: :evil:


Je suis d'accord avec toi. J'ai trouvé ça aberrant, du genre bien-pensant bête.

En plus, ça veut dire quoi exactement ? Punir qui ? Comment ? Si c'est punir les clients, je suis ok, si c'est punir les prostituées je dis non. Si c'est sévir ++ envers les réseaux, j'applaudis. Mais "abolir", ça n'a aucun sens.
C
49 ans là 2187
A la radio l'autre jour, il faisait une comparaison avec l'abolition de l'esclavage.

Car comme l'esclavage, c'est une question de mentalité des êtres humains, si on éduque pour expliquer que ça ne se fait pas de payer pour utiliser le corps d'un autre, que c'est mal et indigne, même si la personne prostituée est d'accord (car elle ne le fait pas de gaieté de coeur en général, mais plutôt par contrainte).

Dans un pays nordique où ça a été abolit au départ 70 % des gens étaient contre, aujourd'hui ils sont 70% a être pour.

Alors bien-sûr, il existe toujours des prostitués, comme il existe toujours des esclaves. Mais je vois cette démarche d'abolition, comme un truc qui dirait, ce qu'on a fait depuis toujours est mal, faisons évoluer dans le bon sens le respect de la dignité humaine !
48 ans Paris 9874
Salammbo a écrit:
poupoule a écrit:
Je ne comprends même pas l'emploi ici du terme "abolition".
On abolit un truc qu'on a mis en place, par exemple la peine de mort.
Mais comment fait-on pour "abolir" un comportement humain? Pourquoi ne pas abolir la méchanceté tant qu'on y est?
Contrôler, assister, surveiller, améliorer le sort des prostitués (H+F)... je comprends! mais abolir?
J'ai l'impression que c'est déjà le come back de la gauche "morale" et ça me :evil: :evil: :evil:


Je suis d'accord avec toi. J'ai trouvé ça aberrant, du genre bien-pensant bête.

En plus, ça veut dire quoi exactement ? Punir qui ? Comment ? Si c'est punir les clients, je suis ok, si c'est punir les prostituées je dis non. Si c'est sévir ++ envers les réseaux, j'applaudis. Mais "abolir", ça n'a aucun sens.


J'ai l'impression que l'orientation générale de ce projet c'est quand même de pénaliser le client... Et je préfère de loin une lutte contre les réseaux (qui se font des milliards avec ça).
48 ans Paris 9874
Cool40 a écrit:
A la radio l'autre jour, il faisait une comparaison avec l'abolition de l'esclavage.

Car comme l'esclavage, c'est une question de mentalité des êtres humains, si on éduque pour expliquer que ça ne se fait pas de payer pour utiliser le corps d'un autre, que c'est mal et indigne, même si la personne prostituée est d'accord (car elle ne le fait pas de gaieté de coeur en général, mais plutôt par contrainte).

Dans un pays nordique où ça a été abolit au départ 70 % des gens étaient contre, aujourd'hui ils sont 70% a être pour.

Alors bien-sûr, il existe toujours des prostitués, comme il existe toujours des esclaves. Mais je vois cette démarche d'abolition, comme un truc qui dirait, ce qu'on a fait depuis toujours est mal, faisons évoluer dans le bon sens le respect de la dignité humaine !


L'esclavage était une réalité juridique, avec un statut et des règles. On peut abolir une réalité juridique, il suffit d'un texte en ce sens. Il n'y a pas de réalité juridique de la prostitution, comme un "Code de la prostitution". Vous voyez la différence?
Oui, le fond c'est la condamnation morale. Dire aux clients: ce que tu fais est mal. Et dire aux prostitués aussi: ce que tu fais est mal.
Pour ma part, comme je ne peux pas démontrer qu'il est impossible de faire librement le choix de la prostitution (alors qu'il est impossible par exemple de faire librement le choix d'avoir des relations sexuelles quand on a dix ans), j'essaie de ne pas prendre les prostitués pour des mineurs incapables de libre arbitre.
Et si on me répond que dans 80% des cas la prostitution c'est de la barbarie organisée par des réseaux: je réponds que c'est certainement vrai et qu'il faut lutter contre les réseaux.
Comment puis-je dire à une femme: tu crois pouvoir disposer de ton corps mais en fait tu te trompes et je vais "abolir" cette possibilité que tu le veuilles ou non?
34 ans 2571
Je comprends poupoule, mais le client ? Il sait très bien qu'il utilise quelqu'un sans savoir son histoire, sans pouvoir prouver qu'elle est bien libre et heureuse de faire ce métier.
J'ai beaucoup de mal à comprendre quel plaisir on peut tirer de voir quelqu'un faire tout ce qu'on veut, s'annuler et devenir l'envers de notre propre désir, pour moi c'est malsain.

Dans ma conception, se prostituer n'est pas "mal", mais se taper une prostituée, si. La définition de la morale (chez Kant il me semble), c'est de ne jamais considérer autrui uniquement comme un moyen mais toujours aussi, en même temps, comme une fin.

A mon avis, la prostitution fait aussi du mal à la société parce qu'elle véhicule l'idée qu'on peut "obtenir du sexe", alors que ça se partage, ça s'obtient pas. Les seules personnes que je connaisse à fréquenter des prostituées ont une vision de la femme, et d'autrui en général, assez choquante à mes yeux.
C
49 ans là 2187
A certaines époques oui l'esclavage était établit par la loi, mais à d'autres époques non. C'était un fait, un usage. Des types décidés d'aller cueillir des personnes ici ou là, et les vendaient ailleurs sans que ces gens puissent dire quelques choses.

Je suis convaincu qu'en ces temps où c'était une chose normale d'avoir des esclaves (sans même que la loi intervienne, car en fait la loi souvent a été institué pour donner un cadre, pour "protéger" l'esclave ou le maître selon les cas). Il y avait des esclaves qui trouvaient leur condition "normale" et étaient bien dans ce qu'ils faisaient (je ne parle pas de ceux dont on martyrisé les corps).
Mais est-ce que c'était "bien" de s'assujettir une personne ?
Ces gens n'auraient-ils pas été plus heureux de pouvoir choisir autre chose, d'avoir leur liberté ?

On va me rétorquer peut-être : "et la liberté de se prostituer ?" à ça je réponds que cette liberté n'a pas à "être", c'est comme la liberté de vendre ses enfants ! C'est choquant ! Bé oui ! Une personne qui vend son enfant pourrait dire : "c'est moi qui l'ai fait, j'en fait ce que je veux !".
C'est du même niveau !
48 ans Paris 9874
Salammbo a écrit:
Je comprends poupoule, mais le client ? Il sait très bien qu'il utilise quelqu'un sans savoir son histoire, sans pouvoir prouver qu'elle est bien libre et heureuse de faire ce métier.
J'ai beaucoup de mal à comprendre quel plaisir on peut tirer de voir quelqu'un faire tout ce qu'on veut, s'annuler et devenir l'envers de notre propre désir, pour moi c'est malsain.

Dans ma conception, se prostituer n'est pas "mal", mais se taper une prostituée, si. La définition de la morale (chez Kant il me semble), c'est de ne jamais considérer autrui uniquement comme un moyen mais toujours aussi, en même temps, comme une fin.

A mon avis, la prostitution fait aussi du mal à la société parce qu'elle véhicule l'idée qu'on peut "obtenir du sexe", alors que ça se partage, ça s'obtient pas. Les seules personnes que je connaisse à fréquenter des prostituées ont une vision de la femme, et d'autrui en général, assez choquante à mes yeux.


Je comprends tes arguments... et je les partageais entièrement jusqu'à il y a peu d'années. C'est la lecture d'E Badinter sur la question qui m'a fait remettre ces éléments en cause. C'est une "libérale" pure (au sens politique bien sûr) et cet argument m'a touchée. Au nom de quoi je fonde une interdiction de vendre SON corps?
Je suis tangente là-dessus car il y a des raisons féministes d'interdire la prostitution... et il y a des raisons féministes d'en laisser le choix à chacune. :?
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
Moi qui m'identifie féministe et qui essaie de réfléchir en fonction de ce positionnement et de ses buts, je ne sais pas quoi répondre sur la question de la prostitution. (Sauf évidemment, en l'occurrence, que le terme 'abolir' est mal choisi.) À chaque fois que je me pose la question, je retombe sur "je voudrais que ça n'existe pas", ce qui n'est pas exactement un projet de société ou une proposition...
48 ans Paris 9874
Cool40 a écrit:
Une personne qui vend son enfant pourrait dire : "c'est moi qui l'ai fait, j'en fait ce que je veux !".
C'est du même niveau !


En fait non, ce n'est pas du tout "du même niveau". La relation à ton corps n'est PAS DU TOUT la relation au corps de ton enfant (sauf sur certains forums délirants de "materneuses" que je ne peux pas blairer et que je trouve profondément inquiétants).
A ton enfant, tu dois une protection totale et permanente, celle-ci se fonde sur sa minorité et sa faiblesse.
Avec TON corps, tu fais beaucoup plus ce que tu veux, dans les limites de la loi bien sûr (qui n'interdit pas grand chose de ce point de vue, sinon de le faire en public).
C'est pour cela que tu peux pratiquer du SM si bon t'en semble, alors que tu peux être convoquée au commissariat pour une gifle à un enfant.
Donc je vois mal en fait comment ta comparaison montre quoi que ce soit.
C
49 ans là 2187
C'est un truc nouveau dans la société de risquer d'être convoquer au commissariat si on gifle un enfant.

Avant personne ne s'en serait choqué ou les parents et encore peut-être, si l'adulte donnait une bonne raison de l'avoir fait (vu que l'enfant était autrefois considéré avec un autre statut). Je pense par exemple aux corrections que les instituteurs infligeaient aux élèves, c'était NORMAL à un époque pas si lointaine, et si l'enfant s'en plaignait à ses parents, bien souvent il se prenait une autre torgnole. C'était ainsi dans les années 50 et 60.

"A ton enfant, tu dois une protection totale et permanente, celle-ci se fonde sur sa minorité et sa faiblesse."

Et tu dois le respect à autrui, et donc pas l'utiliser pour une pulsion à laquelle tu peux remédier seul. On ne doit pas profiter de la détresse d'autrui pour son propre plaisir (car beaucoup de prostituées indépendantes le font parce qu'elles sont arrivées à un point où elles n'imaginent pas faire autre chose).

Dans le SM, il y a un réel plaisir des deux partenaires à travers cette pratique. Dans la prostitution...à moins que le fait de se prostituer face partie du fantasme...je doute qu'il y ait du plaisir pour la prostituée.

Passer à l'abolition de la prostitution, ça serait une évolution de la société (comme le respect dû à l'enfant, l'abolition de l'esclavage, etc...). Je dirais même mieux, une évolution des moeurs.
B I U