Je repense à cette bd, et aux stats que j'ai lancées en réponse. Elles sont assez approximatives, basées sur mes souvenirs, et en bonne obsessionnelle des sources que je suis, cela me stresse. Me stresse beauxoup. Du coup, je me dis qu'aussi merdique que cette bd soit, elle pourrait servir à développer les thèmes qui y sont balancés en vrac.
(En fait, l'idée me trotte dans la tête depuis qu'elle est sortie, mais je savais en avoir pour un long moment à trouver toutes les ressources nécessaires, et c'est un investissement que je ne me sentais pas jusqu'à aujourd'hui.)
Donc.
Sans-domicile-fixe
"Environ 141.500 personnes, dont 30.000 enfants, étaient sans domicile début 2012 en France, soit une progression de près de 50% depuis 2001, selon une étude de l'Insee rendue publique mardi."
"Un sans-domicile sur cinq vit en couple et le quart des sans-domicile, qu’ils soient en couple ou non, sont accompagnés d’enfants. Les sans-domicile vivent toutefois en majorité seuls (65 %)."
"Près de deux sans-domicile sur cinq sont des femmes. Elles bénéficient de conditions d’hébergement plus stables que les hommes. Ces derniers constituent la quasi-totalité de la population des sans-abri."
"Les hébergements en hôtels ou en logements accueillent une plus forte proportion de femmes et de personnes, en couple ou non, accompagnées d’enfants. Les personnes seules sont plus nombreuses dans les hébergements collectifs que l’on doit quitter le matin, mais aussi parmi les sans-abri. Néanmoins, les femmes seules bénéficient de conditions d’hébergement plus stables : elles sont moins souvent sans abri que les hommes seuls et plus rarement hébergées dans des centres que l’on doit quitter dans la journée (6 % contre 20 %). Elles sont plus fréquemment hébergées en logement associatif (31 % contre 19 % des hommes seuls)."
"Un quart des sans-domicile ont un emploi, près de la moitié sont au chômage et plus du quart sont inactifs."
http://www.insee.fr/fr...mes/document.asp?ref_id=ip1455
Différence donc. Les hommes prennent plus durement. Du coup,
comment les femmes deviennent SDF.
"Une étude montre qu'elles basculent moins vite que les hommes dans l'extrême précarité."
"Alors que, paradoxalement, elles sont davantage touchées par le développement de la précarité, les femmes sont nettement moins nombreuses que les hommes parmi les SDF: chômage de longue durée, essor de l'emploi à temps partiel non choisi, intérim" Les femmes représentent aussi l'essentiel des familles monoparentales, parmi lesquelles on trouve le plus de ménages pauvres."
"Les femmes basculent moins souvent dans le dénuement complet que représente la perte du logement. L'auteur y voit le résultat de solidarités familiales ou amicales dont bénéficieraient davantage les femmes, notamment lorsqu'elles ont des enfants à charge. Le système de prestations publiques comme l'API (allocation de parent isolé), la mobilisation des travailleurs sociaux en cas de problèmes majeurs, repêchent les femmes en situation de perdre leur toit, notamment par le biais de relogement en HLM. «La relative protection dont bénéficient les femmes est à rattacher à leur rôle de mère réalisé ou potentiel», analyse l'auteur"
"Et si les dispositifs publics s'avèrent inefficaces, les femmes sont plus fréquemment que les hommes hébergées par des parents, des connaissances. "
"Toutes formes d'aides et de solidarité que l'auteur attribue partiellement à un «avantage» lié au «statut de dominée» des femmes. «Se retrouver moins souvent sans domicile ferait alors partie, pour les femmes, des bénéfices secondaires du statut de dominée, alors que les hommes sans domicile recueilleraient plutôt les inconvénients secondaires qui frappent ceux qui se conforment mal au rôle correspondant au statut de dominant.» "
"Enfin, l'étude de l'Ined montre que femmes ont perdu leur logement depuis moins longtemps que les hommes, ce qui veut dire qu'elles sont en moyenne relogées plus vite. Sans doute parce que 37% d'entre elles sont accompagnées d'enfants alors que seule une infime minorité d'hommes (1%) est dans ce cas. Le décalage hommes-femmes parmi les sans-domicile tient aussi aux conditions de perte du logement. Le chômage, leur passage par la prison ou par l'hôpital sont les causes généralement avancées par les hommes. Les femmes mettent majoritairement en avant la séparation d'avec le conjoint."
http://www.liberation....ite-que-les-hommes-dans_293118