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Le sexisme ordinaire

93 ans 9582
Just, répète après-moi : "quand bien même j'aurais envie de prendre le train vêtue en tout et pour tout d'une plume dans le séant, ça n'excuserait pas ce genre de  
comportement" ;)
33 ans 1489
J'ai trouvé super intéressant de vous lire, ça m'a fait me remémorer bien des souvenirs!

Ton histoire est sidérante LaPo, et entre autres parce qu'il s'agit d'événements certainement super courants… Bisous aussi :kiss:

Quand j'étais à l'école primaire, soit entre 6 et 10 ans, je me souviens qu'il y avait une bande de filles qui restaient toujours entre elles, effectivement dans un espace restreint. Elles jouaient aussi à l'élastique, ou faisaient des bracelets, ce genre choses.

Le souvenir que une ou deux d'entre elles m'ont laissé, c'est qu'elles étaient vraiment ce cliché de la "petite peste". Super féminines, déjà attentives à leur look, toujours à se moquer de celui ou celle qui était "moche", ou gros(se), ou un peu bizarre. Je me souviens qu'elles s'étaient moquées d'une fille qui, pour s'intégrer, avait prétendu avoir rencontré les Spice Girls (vive les 90's :lol: ), ce qui était évidemment faux.

Elles jouaient aussi à un jeu ou chacune était une princesse Disney, en fonction de critères physiques, genre la petite asiatique c'était Mulan, enfin vous avez compris le principe!

Et le mieux: une d'entre elles avait proposé qu'on fasse un concours de Miss et Mister dans la classe! Certains de mes camarades ne savaient même pas ce que c'était.

Moi j'étais ce qu'on appelle un garçon manqué, je ne voulais pas mettre de jupe et je m'intéressais aux dinosaures et aux machines agricoles (allez savoir..). Je jouais beaucoup plus avec les garçons, des jeux du type balle au prisonnier, mais il y avait aussi quelques filles et on était tout à fait acceptées. Il faut dire que c'était un âge où les différences de force physique entre filles et garçons n'étaient pas franchement marquées voire parfois inexistantes, et je gagnais souvent à la course, au bras de fer etc.

Une fois, un garçon dans la cour d'école a pété un plomb et a immobilisé une fille par terre, avant de se mettre à simuler un rapport sexuel en criant "j'te nique!". Le maître avait super bien réagi, il n'avait pas du tout laissé passer ça mais je ne me rappelle plus très bien comment ça s'est passé ensuite. C'est tout de même une scène qui m'a super choquée, je devais avoir 6 ans et le garçon et la fille impliqués quelques années de plus.

Sinon je me souviens qu'au cours d'éducation physique, c'était comme dans l'exemple de Justdontknow: les garçons les plus balèzes étaient choisis par le prof pour tirer les équipes, qui choisissaient d'abord les autres garçons les plus forts, ensuite les filles qui étaient jugées fortes (dont moi), les rondouillards et maigrichons toujours en dernier.
Si c'était par hasard moi qui tirait une équipe, je me faisais engueuler car je choisissais toujours mes potes en premier, ce qui n'était pas jugé très stratégique et bon pour la compétition :lol:
34 ans Paris 3680
LaPo :kiss: je n'ai pas de mots donc je te fais un bisou.

Mes souvenirs de l'école primaire sont ceux-ci.
Je sais que j'avais un bon rapport aux garçons car je jouais pas mal au foot (seul jeu pas vraiment mixte mais il me semblait surtout qu'à cette époque dans mon école c'était surtout les filles qui trouvaient aucun intérêt au foot). Je jouais aussi à l'élastique, aux billes, aux pogs aussi, il y avait beaucoup de jeux mixtes genre "chasse à l'homme" mixte, chat perché mixte, balle au prisonnier etc.

Ma première grosse confrontation à la séparation mec vs fille a été lorsque notre institutrice de CE1 (une vieille tarée) nous a tous emmené gouter dans son jardin (petits citadins émerveillés que nous étions) et que là y avait un jeu de "guerre" avec deux équipes, les filles contre les garçons.

Pour le terme de "garçon manqué" je l'ai connu au collège. Car naturellement j'ai eu envie de jouer au foot comme en primaire, sauf que ça passait moins bien. Je faisais partie des gens pas populaires et juste transparents pour les uns, carrément invisible pour les autres, saleté d'intello pour d'autres. J'ai toujours gardé par contre un bon rapport aux garçons mais ils ne voyaient en moi qu'un pote en fait, je m'en suis rendue compte après. Bon au final je crois que je l'ai pas trop mal vécu en gros. Par contre les "bandes de filles" qui papotaient et tout, j'ai pas trop connu, je me sentais exclue de ça, n'ayant pas de préoccupation à l'époque de me vernir les ongles ou trouver un mec comme cela était la tendance dans ma classe en 4e.

Je crois que c'est à partir de la 3e que j'ai commencé à avoir des vraies copines filles

Sinon Just' : je plussoie ce moment du collège avec les formations d'équipe. A part que nous les profs de sport nommaient les capitaines au pif et je crois que l'un imposait même le choix des membres (une fille, un mec, etc) pour contrer ça (je sais pas si c'était efficace). Je me souviens de sports où personne ne me voulait dans son équipe. J'aimais pas ça et je le vivais comme un drame personnel
84 ans Bretagne 724
C'est intéressant, tout ce que vous écrivez. Du coup, je me demande quelle était ma place dans la cour de récréation, et comment et dans quelle mesure cela a influencé ma perception.

Je passais mon temps avec ma meilleure amie, nous jouions à inventer des situations, à nous mettre dans la peau de personnages qui vivaient des aventures souvent un peu délirantes. Je ne mettais evidemment pas le mot à l'époque, mais notre principale occupation était donc du jeu de rôle. Nous étions une sorte d'électron libre rattaché à un groupe plus large, qui était un groupe exclusivement féminin, sans doute le plus gros, des filles pas considérées comme populaires.
Il y avait aussi un groupe mixte, je crois, constitué des enfants populaire, et un groupe de garçons. A partir d'un moment, les filles du groupe populaire ont rejoint certaines des filles du groupe féminin pour là, papoter et critiquer (Cela ressemble peut-être au groupe dont parle LadyInGreen, même si je me souviens surtout du temps qu'elles passaient à parler garçons, elles étaient il me semble assez moqueuses). Et au sein de tout ça les gens se divisaient encore en petits groupes.

Je pense que j'ai été très rapidement témoin de sexisme parce que les deux filles avec lesquelles je m'entendais le mieux en ont été très tôt victimes, pour des raisons différentes.
Ma meilleure amie était la plus jolie de la classe, et les garçons ne l'ont jamais identifiée comme "neutre", avec les comportements qui vont avec. J'ai parlé ici des garçons qui tentaient de venir l'embrasser contre son gré, je crois.
Et la deuxième fille avec laquelle je m'entendais beaucoup était très grande, et très forte pour une fille de son âge. (Très complexée, aussi. Je me souviens lui avoir dit un jour, des étoiles d'admiration dans les yeux, qu'elle était super forte, et de ma surprise de constater que cela la blessait profondément.) Si elle avait joué avec les garçons, peut-être l'auraient-ils considérée comme l'un-e des leurs, mais elle était très douce, très tranquille, et préférait les jeux plus apaisés. Et ça, une petite fille qui n'a pas la carrure habituelle des petites filles mais qui joue aux jeux des petites filles... Les garçons parlaient d'elle comme d'une sorte de monstre qui les amusait. Ils l'isolaient, se groupaient autour d'elle et la provoquait, pour la voir être blessée, l'obliger à se battre, et ensuite l'éviter en faisant semblant d'avoir très peur pour amuser les copains. Je ne sais pas combien de temps cela a duré, peut-être longtemps, peut-être très peu, mais c'est pas mal resté gravé.

D'une manière générale, les groupes masculins me semblaient avoir une plus grosse tendance à l'humiliation, là où les filles étaient plus dans le rejet, et la critique derrière le dos.
A une période, une fille est arrivée. Elle était un petit peu boulotte, et socialement maladroite. Elle a été completement rejeté des groupes, féminins comme masculins, et c'est assez honteux pour chacun d'entre nous, parce qu'elle a du être très malheureuse.
Mais il me semble bien que les garçons avaient un jeu supplémentaire, qui consistait à faire comme s'ils étaient contaminés d'une maladie si cette gamine les touchait. Peut-être une ou deux filles se sont-elles greffées au jeu, c'est bien sûr possible et probable, mais c'était un jeu de garçons. qui, d'ailleurs, a continué avec une autre personne durant le collège.

A y repenser, j'ai aussi une histoire d'humiliation à mon palmarès personnel de comportements merdiques. Nous attendions nos parents près de la sortie de l'école, et souvent les mêmes enfants restaient. Dont moi, quelques amies, et un garçon. Ce garçon était populaire, dans la classe, et plaisait beaucoup aux filles, dont certaines ont participé à son harcèlement, j'ai donc mis du temps à m'apercevoir que c'était ce que nous faisions (Via le regard de mon père).
Là où cela rejoint cette histoire de sexisme, c'est que nous l'humilions sur un aspect très féminin, qui était le seul ressort humoristique. Nous avions du un jour le voir avec un parapluie, et décider de l'appeler Mary Poppins. Parce qu'un nom féminin, pour un garçon, ohlàlà, c'est drôle et humiliant, cela justifiait de le faire chier des mois avec ça.

L'histoire de la répartition des équipes, nous l'avions aussi. Le prof de sport nous disait de choisir des équipes, et les garçons les plus sportifs s'avançaient aussitôt. La question ne se posait pas. De temps en temps, le ou la maitre-sse décidait de choisir les élèves qui feraient les chefs de groupes, et c'était plus paritaire (Même s'il me semble que même là, les garçons les plus sportifs étaient majoritairement choisis, par habitude ou flemme), mais là encore, très occasionnel.
Pour le reste, l'organisation était telle que la décrit LadyInGreen : garçons les plus sportifs > filles les plus sportives > [...] > ceux jugés nuls.

C'est vrai que les filles ne venaient pas d'elles-mêmes jouer au foot... En fait, spontanément, j'aurais dit que nous ne le faisions pas parce que nous n'en avions pas envie, s'il n'était cette histoire d'avoir tenté d'y jouer, et de nous être heurtées à un mur de petits garçons bien décidés à conserver leur territoire. Sans cette histoire, j'aurais probablement cru que nous en aurions eu la possibilité, si nous l'avions voulu.
En fait, je me souviens surtout que nous étions nulles, que nous le savions, que cela ne nous empêchait pas pour certaines d'aimer jouer mais que l'idée que les garçons nous regardent faire nous mettaient pas mal mal à l'aise. C'était en tout cas très présent au collège, lorsque nous avons eu foot en sport. Entre nous, tout allait très bien, ce n'était pas désagréable, comme activité. Mais savoir que nous étions regardées et considérées comme nulles par les spectateurs.. Peut-être n'est-ce que mon ressenti.
J'ai souvenir, à l'école primaire, avoir joué au foot et au basket avec mes copines presque aussi nulles que moi. Mais à la fin de la fête d'école, lorsque nos parents restaient pour ranger et que nous étions seules, que nous avions enfin le terrain à notre disposition. Nous étions affreusement molles, c'est certain, mais de cela, oui, je me souviens : nous investissions le terrain de sport.
40 ans Niort 1336
Sérieusement, plus on en parle et échangeons nos expériences, plus c'est compliqué, en fait, dans les cours de récré. Parce que le sexisme au collège, oh oui puissance 1000, mais à l'école, c'est beaucoup beaucoup plus... moins... Je ne sais même pas comment dire ! comme si les enfants ne savaient pas sur quel pied danser : ce qui est normal ou ce qui est socialement acquis ?


Quant à mon histoire, des milliards d'excuses, je ne voulais surtout pas m'apitoyer sur mon sort ou vous choquer. :oops: :kiss:

C'est juste que, comme dit Lady in green, c'est je pense infiniment courant : j'ai déjà pu voir les mêmes comportements ou avoir le même type de témoignages dans un village du fin fond du Poitou, bref, je ne supporte plus qu'on me parle de la "marginalité des cités" concernant les abus sexuels, la violence (publique ou domestique) ou l'alcool et les conduites addictives, ça me fait pêter un câble, parce qu'on a la même dans "nos chers villages", sauf qu'il y a une sacrée sacrée sacrée chape de plomb. Je pense que malheureusement mon histoire n'est pas "inédite", et même si ces garçons de sont responsables et incriminables, malheureusement c'est une très belle preuve d'acquis social.

Pardon encore... :oops:

AH et Just : tous les mâles t'entourant seront flagellés à la prochaine réflexion personnelle que tu te feras sur ta manière de t'habiller... Oui, même les gentils mâles. (spéciale casse'dédi aux féministes qui mangent des rognons humains)
M
93 ans 1565
Je suis cinq jours/semaine en compagnie d'ados de 12/13 ans et pas plus tard que la semaine dernière,j'ai assisté à un épisode du sexisme ordinaire.
Pour rire,une des filles avait pris une trousse appartenant à un garçon en prétendant qu'elle était à une autre élève. Le proprétaire de la trousse,un garçon donc,a poussé les hauts cris en disant qu'elle était à lui et que c'était évident parce que c'était une "trousse de garçons". La trousse n'a absolument rien de particulier,le seul détail est un motif qui ne se voit pas beaucoup. Je lui ai demandé pourquoi c'était une trousse de garçon en prennant comme exemple une autre trousse noire appartenant à une fille. Mais ce n'était pas un bon exemple parce que la trousse a trois lignes colorées et est d'une marque considérée comme une marque de "filles". C'est assez démentiel à quel point ils ont à leur âge une image stéréotypée des rôles dans la société.
J'ai dit au garçon que c'était du sexisme et il n'a pas compris parce qu'à ses yeux,le sexisme revient surtout à payer les femmes moins que les hommes parce que c'est ce qu'ils ont appris. Ils s'imaginent vraiment que le sexisme consiste uniquement à une différence salariale et en terme de carrière. Ils ne se rendent pas compte que les inégalités salariales et en terme de carrière sont la version adulte de la "trousse de filles" et la trousse de garçons" des enfants/ados,ni que les soi disant différences qui permettent de classer les trousses selon le sexe sont aussi ce qui autorise toutes les discriminations liées au sexe.
49 ans région parisienne 5831
Lapo... :cry: :? Je ne sais pas quoi te dire: j'ai grandi dans une banlieue "chaude", avec des cités, des bandes et tout ce qui va avec, je n'ai jamais vécu cela.

A l'école primaire, la cour de récré était le territoire des filles, parce que la grande majorité des garçons jouait au foot, et que les instits leur ouvraient le terrain de sport pour cela. Je n'ai jamais essayé d'y aller, ça ne m'intéressait pas du tout, donc je ne sais pas si une fille pouvait y aller facilement ou pas, j'imagine que non...

Dans la cour de récré, c'était donc, de fait, plutôt tranquille. Moi, je jouais exclusivement avec ma meilleure amie, puis avec mes 2 meilleures amies, à des sortes de "jeux de rôle" comme Rémus (ou parfois aux "4 coins", ou à l'élastique, ou aux images). C'était la seule chose qui m'intéressait. J'ai donc une vision très parcellaire du fonctionnement de la cour de récré.

Je me souviens qu'un petit groupe de garçons et de filles se cachaient dans un coin de la cour pour jouer à des jeux sexuels (ça n'allait pas loin, genre s'embrasser sans mettre la langue, au "pire"), mais c'était plutôt les filles qui menaient la danse, enfin, surtout une fille... Mais bon, n'y ayant jamais participé, je ne sais pas, peut-être que c'était plus complexe que ce qu'on se racontait entre nous...

Je n'ai pas de souvenir de brimades ou de mises à l'écart chez les filles, par contre, les garçons, chez eux, ça y allait: j'ai vu beaucoup de garçons solitaires, voir moqués par l'ensemble des autres garçons, parce qu'ils étaient gros ou parce qu'ils avaient un défaut physique (genre tâche de naissance au visage).

Par contre, ce dont je me souviens très bien, c'était l'attitude des filles face aux garçons, qui n'osaient jamais se défendre, ou qui laissaient les garçons mener la danse lorsqu'ils l'avaient décidé. Ca me choquait énormément. Perso, je me défendais si besoin, et je défendais mes copines, avec les poings si besoin et ça m'énervait quand les autres filles se contentaient de se cacher ou des pousser des cris, comme si elles ne pouvaient pas donner des coups de pieds ou de poings. Du coup, moi et mes 2 copines, on nous laissait tranquille en général, parce que tout le monde savait que je me défendais si on nous embêtait.

Concernant le sport, j'ai très peu de souvenirs de constitution d'équipe, en sport. De toutes façons, je n'étais pas mauvaise en sport donc je n'aurais pas été choisie en dernier. De plus, la grande majorité du temps, les cours de sport n'étaient pas mixtes: nous étions séparés, chacun avec un prof différent. Pour finir, il me semble que les profs choisissaient très souvent eux-même les équipes.
84 ans Bretagne 724
LaPo a écrit:
AH et Just : tous les mâles t'entourant seront flagellés à la prochaine réflexion personnelle que tu te feras sur ta manière de t'habiller... Oui, même les gentils mâles. (spéciale casse'dédi aux féministes qui mangent des rognons humains)

https://www.youtube.com/watch?v=mXAwfNjvM_Y
P
43 ans 1638
LaPo, moi aussi je t'envoie des :kiss: . Et surtout ne t'excuse pas, tu es pile dans le sujet.

Bon moi j'avais envie de vous parler d'un truc qui me contrarie énormément en ce moment. On vient d'intégrer une petit nouvelle dans mon équipe. Et elle se dévalorise constamment. Et le pire, c'est que je me retrouve complètement en elle de ce point de vue là. J'étais exactement comme elle avant. Je ne sais pas exactement quand j'ai arrêté de faire ça (si j'ai même arrêté en fait). D'un côté, c'est parce que je manque de confiance en moi. J'ai souvent eu aussi l'impression que le fait de me faire passer pour plus bête que je ne le suis m'avantageait quelque part (ben en fait c'est pas le cas).

En plus je suis dans un milieu très masculin, où la règle c'est plutôt de surévaluer tes compétences que le contraire. Et mine de rien ça joue franchement contre nous ce genre d'attitudes. Je ne sais même pas d'où ça vient en fait. Et vous les filles, vous avez l'impression de vous dévaloriser souvent?
49 ans région parisienne 5831
Perso, je ne me dévalorise pas, mais je ne me valorise pas non plus. De façon générale, je trouve que mes collègues masculins arrivent beaucoup mieux que mes collègues féminins à montrer leurs compétences à ceux qui peuvent les valoriser (les "chefs" en gros).

Par ailleurs, mes collègues masculins sont généralement aussi plus carriéristes que mes collègues féminines: ils postulent pour des postes qui leur permettent de "mettre un pied" dans des endroits valorisés, pas exemples, ou bien ils montent les projets que la hiérarchie souhaite voir monter, il assistent aux réunions facultatives (tard le soir) où ils savent qu'ils rencontreront les personnes qui peuvent faire évoluer leur carrière.

Pour finir, la hiérarchie, c'est souvent des hommes aussi, et c'est aussi plus facile pour un homme de sympatiser avec un autre homme... Sans compter qu'il y a sans doute une part de sexisme inconscient qui fait qu'on considérera plus facilement un homme comme "compétent".
29 ans 10
Moi à l'école primaire, les garçons acceptaient que les filles jouent au foot ^_^ c'était plutôt nous qui n'étions pas tentées. Du coup il laissait tomber leur partie pour jouer avec nous et leur ballon de foot à la balle au prisonnier ( de vrais gentlemen!).

Sinon concernant le sexisme je l'ai déjà "subi". Je me souviens que mon père ne me laissait pas sortir contrairement à mes frères car je suis une fille et qu'il faut protéger ma vertu.
Récemment dans la voiture j'ai raté un créneau et j'ai eu le droit au fameux " t'inquiète pas, c'est pas ta faute. Ton cerveau de fille a dû mal à évaluer les distances." (oh.. ok! :roll: )

Sinon, je me souviens à l'école avoir eu deux prof féministes! Elles m'ont plutôt traumatisé (mais je ne généralise pas.). L'une d'elle nous interdisait de parler avec une voix trop aiguë ou de rire aussi trop aigu car sinon ça voulait dire qu'on "gloussait" et c'était mal, c'était trop le cliché de la fifille nunuche. Aussi elle nous encourageait à porter la mini-jupe et à faire dépasser nos "string" puisque les garçons le faisait avec leurs caleçons (assez extrême quand même :o). La deuxième était plus soft (même si elle avait tendance à s'acharner sur les garçons :p)mais une fois elle m'a quand même réprimandé. Elle voulait organisé un tournoi de foot et j'ai osé dire qu'il serait mieux de faire volley ou basket car les filles étaient davantage à l'aise et les niveaux plus équilibrés. Je me suis faite incendiée alors que globalement je pense que c'était vrai X)

En tout cas moi je le revendique haut et fort j'aime le sexisme mesuré, ou positif si vous voulez. Je veux dire que j'aime être traitée différemment car je suis une fille. J'aime que les garçons me tiennent la porte et me laissent passer en première, j'aime que l'on me pose le manteau sur mes épaules, qu'on me tire la chaise, qu'on m'invite etc! Et parfois j'aime passer pour une petite chose fragile qui a besoin d'être protégée :oops: . Ne m'en voulait pas de dire cela, c'est vraiment ce que je ressens :) C'est mon avis et ma vision.
34 ans Paris 3680
Je rentre du laser game et je viens de m'entendre dire que je suis je cite une "pute-t'as-vu-comment-t'es-habillee-salope"

D'ordinaire je laisse pas ce genre de chose m'atteindre mais ce soir c'metait pas me bon jour et j'ai ffondu en larmes en arrivant chez moi. J'en ai marre qu'on se permette d'émettre un jugement et des insultes a partir de ma tenue... J'en ai ma?marre de me dire pendant une demi seconde de trop "merde comment je suis habillée déjà ?"

Bref coup de gueule du soir ! Désolée de râler
29 ans 10
Ah la tenue vestimentaire! C'est toujours une vraie problématique pas vrai? :)

Moi j'ai l'âge que j'ai, mais mes parents continuent d'avoir un droit de regard sur ma vie disons. Pour eux la limite de la jupe c'est dessus du genoux grand max et encore ^^ et les décolletés... pioufff! N'en parlons pas.

Ils considèrent que si l'on s'habille de manière "légère" alors il ne faut pas s'étonner de se faire aborder (même de manière bourrue).

En tout cas leur perception des choses m'a pas mal imprégné (forcément puisque ce sont mes parents!) et j'ai développé une énorme pudeur. Quand j'ose mettre un décolleté je me sens embarrassée à un point terrible! Je ne serais jamais une femme fatale et sexy... X) Quand je mets un décolleté on sent que ce n'est pas naturel, je passe mon temps à le regarder et à le remonter et la jupe c'est l'inverse je suis tout le temps occupée à la tirer vers le bas xD

Sinon, j'ai une amie, elle avait une famille très traditionnelle, très vieille-france et elle n'avait même pas le droit de mettre un débardeur car on pouvait voir les bretelles du soutien-gorge et ce n'était pas un accoutrement correct du coup. Depuis qu'elle est majeure, elle s'habille hyper court et moulant X)Sa revanche peut-être?
84 ans Bretagne 724
Jasmine_ a écrit:
En tout cas moi je le revendique haut et fort j'aime le sexisme mesuré, ou positif si vous voulez. Je veux dire que j'aime être traitée différemment car je suis une fille. J'aime que les garçons me tiennent la porte et me laissent passer en première, j'aime que l'on me pose le manteau sur mes épaules, qu'on me tire la chaise, qu'on m'invite etc! Et parfois j'aime passer pour une petite chose fragile qui a besoin d'être protégée :oops: . Ne m'en voulait pas de dire cela, c'est vraiment ce que je ressens :) C'est mon avis et ma vision.

Le problème de cette vision des choses, c'est qu'où est la limite? En acceptant et même réclamant du sexisme (Ce sexisme qu'on appelle bienveillant), cela devient bien plus difficile de critiquer le sexisme qui ne nous convient pas. Ce n'est pas à la carte.
Et cela, c'est encore sans prendre en compte le fait que les différentes formes de sexisme sont corrélées. Si tu veux, dans un milieu donné, plus il y a de sexisme bienveillant, plus il y a de sexisme hostile. L'un ne va pas sans l'autre, ils s'auto-entretiennent. Ce sont les deux faces d'une même pièce, appelée le "sexisme ambivalent". (Le "sexisme bienveillant" récompensant la femme qui se conforme au rôle qui est attendu d'elle -dans tes exemples, se laisser séduire de manière passive, se comporter comme une petite chose fragile-, le "sexisme hostile" punissant la femme qui ne s'y conforme pas -dans tes exemples, et l'histoire de Kuro_Hime, ne pas cacher son corps, et dissimuler tout ce qui pourrait être vu comme une sexualisation par d'autres qu'elle-)

[Avant d'aborder le sexisme ambivalant, Cet article sur la galanterie : ]

"Je lis sur le larousse ; galanterie : "Politesse empressée auprès des femmes." La galanterie est donc un comportement sexué, adopté par les hommes à l'égard des femmes. Si un homme tient la porte uniquement aux femmes, il est peut-être galant mais sacrément impoli donc car il n'y a aucune bonne raison à ne pas la tenir à un homme. Si sincèrement vous pensez, en tant que femme, vous n'êtes pas capable de pousser une porte ou de la tenir, ou de porter une valise, allez vite voir votre médecin, vous souffrez d'anémie.
[..]
Personne n'a à me faciliter la vie parce que je suis une femme, ce qui est un hasard génétique complet. Je ne peux prétendre à l'indépendance, à des choix de vie, si je décide de me comporter en objet fragile qui a besoin d'être guidé, escorté et aidé pour de mauvaises raisons.[...]
La galanterie n'a rien à voir avec la politesse qui s'adresse à tout un chacun, indépendamment de son genre."

http://www.crepegeorge.../galanterie-sexisme/#more-6026



Sexisme hostile et sexisme bienveillant : le sexisme ambivalent

"Le concept du “sexisme ambivalent” (Ambivalent sexism) est une théorie avancée par Glick et Fiske en 1996 (1). Le sexisme ambivalent comprend deux aspects distincts mais reliés : le sexisme hostile (hostile sexism) et le sexisme bienveillant (benevolent sexism).
Le sexisme hostile est le sexisme tel qu’on l’entend traditionnellement : une hostilité envers les femmes, des idées telles que « une femme est incapable de créer », « une femme n’est pas faite pour travailler ».

Le sexisme bienveillant est bien plus subtil : c’est plus l’idée qu’il faut être galant et protecteur envers les pauvres femmes. C’est aussi des idées comme « il faut traiter les femmes comme des princesses », ou «nous les hommes, nous aimons les femmes, on en a besoin ». Cette vision paternaliste est en concordance avec le concept de «complémentarité des genres», où les hommes sont décrits comme possédant des caractéristiques dont les femmes seraient dépourvues, et vice-versa.
Les deux sortes de sexisme encouragent l’inégalité hommes-femmes et les rôles traditionnels des sexes, en sous-entendant que le sexe féminin est le sexe faible.

Le sexisme bienveillant, derrière sa façade amicale, est donc très dangereux, car il est difficilement identifiable, comme le suggèrent des expériences de psychologie (2). Pire encore, certains travaux indiquent que des femmes exposées au sexisme bienveillant obtiennent de moins bons scores à un test cognitif que celle confrontées à un discours hostile ou à un discours neutre. (3) Il serait ainsi plus efficace pour les groupes dominants de maintenir les inégalités sociales par le biais de la bienveillance que par l’hostilité.

Des études ont montré que sexisme hostile et sexisme bienveillant sont corrélés, c’est-à-dire que dans les pays où le niveau moyen du sexisme hostile est élevé, celui du sexisme bienveillant l’est aussi (4; 5), ce qui suggère que si ces deux formes de sexisme sont différentes, elles sont intimement reliées.."


http://antisexisme.net...mbivalent-ambivalent-sexism-2/ (Si tu souhaites voir les sources des travaux sur le sujet)




De manière plus pointue:

Le sexisme bienveillant comme processus de maintien des inégalités sociales entre les genres (université de Liège, touça touça)
http://orbi.ulg.ac.be/...6%20Dardenne_%20AP_%202012.pdf





Tu n'as pas à t'excuser de râler, Kuro_Hime, jamais, pas après t'être faite insulter... Genre un inconnu (Je voulais mettre "merdeux", mais j'essaye d'être polie ces temps-ci, pour ma maman) s'est permis de te punir pour t'être fringuée comme tu le souhaitais...Ca vaut carrément les larmes et la gueulante.
J'espère que la nuit a effacé la blessure. Sinon, tu m'appelles, on le retrouve, et on lui lance des cailloux.

Oui, bon, pfff, des petits, ok

(Pas trop, quand même.)
34 ans Paris 3680
Merci Rémus pour les liens et ton petit mot. Non ça va pas mieux je crois que c'était une goutte d'eau en trop dans une période pas top et vu que j'ai pas dormi cette nuit ben j'ai pas pu penser à autre chose. Bref.
B I U