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Le sexisme ordinaire

84 ans Bretagne 724
Et ce n'est pas totalement dans le sujet, enfin un peu quand même de loin, mais je pense que cet article, il faut l'avoir lu une fois dans sa vie,  
et ça parle de misogynie intégrée :
http://www.crepegeorge...2015/08/19/misogynie-integree/
J
42 ans Paris 1842
Remus a écrit:

Definitivement, j'ai un gros problème avec cette manière d'analyser. Pour moi, c'est du même niveau que "Les personnes en surpoids ont qu'à faire des efforts, ok ce sera difficile, mais tout changement l'est"
D'une vision extérieure, oui, c'est vrai, c'est assez facile de dire et de penser : "manger moins et du sport, voilà, c'est bon, iels font des efforts et c'est réglé. D'accord, ce sera dur, mais moi je le ferais à leur place, alors iels ont qu'à le faire, et s'iels le font pas, c'est de la facilité et de la faiblesse."
Sauf que reconnaitre la dureté de ces efforts ne suffit pas. Faut aussi comprendre que parfois, même en fournissant ces efforts, rien ne change, parce que ces efforts se heurtent à une multitude d'éléments extérieurs. Ou que, pour des raisons diverses, les personnes ne parviennent pas à mobiliser les ressources ou n'y ont pas accès. Que ça fonctionne pour certain.e.s, et pas pour d'autres. Que ça fonctionne à certains moments de la vie, et pas à d'autres.
Qu'enfin, en tapant sur les gens qui, selon notre point de vue, ne fournissent pas suffisamment d'efforts, on légitime ce système, puisqu'on considère que ces efforts exigés (souvent absurdes, pour en arriver à une simple situation d'égalité basique) doivent être fournis, et que celleux qui ne les remplissent pas, ou en vain, sont des faibles, et responsables de leur propre situation.

Je n'ai jamais envisagé de taper sur quiconque. Je m'énerve, mais je sais me tenir, et je suis tout à fait correcte IRL.

Et je trouve que tu raccourcis. Le poids, c'est une question multifactorielle, avec des éléments biologiques, physiologiques, sur lesquels tu n'as aucun contrôle. Quand mes hormones font la java, je n'y peux rien.

La façon de voir sa vie et de la vivre, c'est complexe, multifactoriel, mais c'est précisément la seule chose où tu peux vraiment faire tes choix, en fonction du contexte. Tu ne bénéficies jamais d'une situation idéale, mais en fonction de tes contraintes et du contexte, tu es toujours libre de tes choix - avec certes des conséquences parfois difficiles, insurmontables. Mais si tu es prêt à assumer ces choix, prêt au sacrifice, tu peux choisir.

Je n'ai jamais dit que celles qui se laissent enfermer dans les tâches domestiques étaient faibles. Relis moi. Je dis simplement que l'on m'a plus haut beaucoup parlé de la difficulté à faire ses choix et de la culpabilisation qui en découle (préférer être une mauvaise employée par ex qu'une mauvaise mère), et que personnellement je ne parviens pas à souscrire à cette vision.

Je relativise aussi mon point de vue hein, tu noteras. Je sais bien que je suis incapable de me mettre à la place des autres, que je suis pétrie de culpabilité et que donc je considère cela comme un mal inévitable qui ne doit pas freiner, et que je suis globalement perçue comme tout à fait intransigeante et exigeante.

Cela me rappelle une situation, quand j'étais étudiante. Je faisais partie d'une des orgas étudiante nationales. Ma fédé locale était en désaccord avec la position nationale. En AG, il fallait donc aller au clash, s'opposer à ses potes, subir des discussions très violentes parfois. Parfois, je vivais très mal cette violence, j'en pleurais le soir en rentrant, j'étais mal. Mais je tenais la position, quoi qu'il arrive. Un jour, ma SG a été à un CA, à ma place. Elle n'a pas tenu les positions prévues, et est revenue en me disant que c'était trop du d'être opposée à tout le monde.

Ben voilà. Ouais c'est dur. Mais c'est pas mon pb.

Alors je suis bien consciente du fait que la situation n'est pas totalement transposable, que tu ne peux pas exiger des autres le même engagement dans leur vie perso, et que la situation est largement plus complexe.

En revanche, deux choses: 1- j'ai beaucoup de mal à entendre cet argument sentimentalo-psychologique qui pour moi est HS, ce n'est pas le sujet; 2- je reste persuadée que si personne n'essaie, si l'on se contente de considérer que l'action individuelle est anecdotique et marginale, rien ne change. Que chacun tente de bouger dans sa vie individuelle, et que l'on fasse ensuite des efforts collectifs, ce n'est que par l'addition des deux éléments que l'on progressera.

Ce qui me gêne, c'est que tu sembles dédouaner l'individu de toute responsabilité dans la situation globale. Et oui, cela exige plus d'effort pour arriver à un résultat d'égalité: c'est comme ça, c'est pas juste, mais la vie est injuste, et si on ne fait pas ces efforts, rien ne va changer de toutes façons.



Lutter contre un système, on parle pas d'un combat où le méchant est très fort mais où le gentil gagne à la fin s'il s'entraine suffisamment et qu'il se relève grâce à la force de ses convictions. Les gentes qui parviennent, au sein de leur foyer, ou de leur travail, à trouver un équilibre égalitaire, iels ont fait des efforts, souvent beaucoup (C'est tristement scandaleux qu'il faille fournir des efforts pour ça), mais ont aussi bénéficié de circonstances favorables (qui peuvent être l'éducation, ou l'entourage, le(s) partenaire(s), le milieu pro, les finances, le hasard, la santé...) pour créer une bulle. Bulle qui reste statistiquement une exception, et qui peut éclater à n'importe quel changement de situation.
Il n'a jamais été question de dire que l'oppression du système annihile toute volonté et tout choix. Heureusement. Mais que face à tout un système, cette volonté et ces choix ne suffisent souvent pas, et que faire comme s'ils pouvaient suffire, pour tou.te.s, parce qu'ils ont fonctionné pour certain.e.s, c'est finalement ignorer ou nier la nature même de ce qu'est une oppression.

A quel moment ai je dit que ces choix suffisaient? J'ai rappelé, dans tous mes posts, que oui, cela peut échouer. Simplement, j'ai le sentiment que bien souvent, l'effort minimal n'est pas tenté, et que certaines se complaisent dans une situation comme toute confortable: se taper des trucs très relous à la maison, certes, mais au final profiter de leurs enfants et n'avoir au taff que le meilleur, et pas les déplacements les plus désagréables, les urgences, etc

Par contre, là où je te rejoins, c'est que si je vois pas des masses de solidarité chez les(des) femmes sans enfants, j'en vois pas non plus beaucoup chez les(des) femmes avec enfants. J'sais pas, des fois, j'ai l'impression qu'il y a une sorte de rupture (politique, idéologique...de solidarité en tout cas). Et que (des membres de) chaque groupe jugeait régulièrement l'autre pour...j'sais pas. Ré-affirmer, légitimer ses propres choix, peut-être ? Bon et puis conditionnement sexiste, bien sûr, personne n'y échappe...

Perso, à la limite le jugement, je peux le supporter. Encore une fois, rejet de la chochotterie (misogynie intégrée, oui ^^), je prends sur moi et je fais avec. Et puis je juge tout le monde tout le temps, ce qui ne veut pas dire que j'exprime ce jugement ou que je maltraite les gens en conséquence.

Par contre, dès lors que je suis volontaire pour rendre service quand elles ont besoin, que je me cogne le récit de la rééduc périnéale, que je me tape les déplacements qui normalement font partie de leur boulot, ouais, je pense qu'avoir conscience de la situation et être concrètement solidaires le cas échéant, c'est un minimum.

Un minimum impossible à exiger, dès lors que la maternité est sanctifiée, par la société et par les mères elles mêmes, et qu'elles le revendiquent souvent. Dès lors...
(Lorsque des mères traitent ma réticence à avoir des enfants comme une plaisanterie, un truc de jeunesse ou une ineptie, je leur signale que c'est en partie de les observer, elles et leurs difficultés, qui alimente ma réticence. Généralement, ça les douche. Après, on cause. Souvent, c'est dans ces moments que t'apprends ou tu devines à quel point elles aussi, elles pensaient que dans leur vie, dans leur couple, ça irait, elles parviendraient à une situation d'égalité ou pas loin, qu'elles ne seraient pas traitées en bonniche, ni par leur conjoint, ni par leurs enfants, qu'il suffirait d'y mettre des efforts et que, fuck les statistiques, pour elles, cela fonctionnerait. Ou qu'à minima, elles seraient respectées pour le travail accompli.)

Mouais. Je suis désolée mais à chaque fois, je me trouve moi face à des femmes qui légitiment leur rôle plus important par l'instinct maternel, l'incapacité masculine à faire ci ou ça, etc Et au contraire, celles qui sont plus réfléchies et qui certes bénéficiaient d'un contexte favorable, je ne le nie pas, ont leur bulle d'égalité.

En fait, je trouve que si l'on multipliait les bulles d'égalité, la société serait obligée de changer, et cela servirait à tous. Le coeur du pb est là pour moi.

Sinon, honnêtement... les révolutions ne se mènent pas par et pour soi. Là, c'est comme dire "Ok, le système déconne, mais plutôt que de le questionner vraiment et de développer les outils pour le contrer de manière globale ou -rêvons- le faire tomber, les gentes ont qu'à faire plus d'efforts pour s'adapter à ce système foireux de manière à ce qu'individuellement, iels s'en tirent (?) à peu près, comme moi je compte le faire".
Et effectivement, pour nous-même, individuellement, c'est un fonctionnement qui a tout son sens (Moi aussi je la veux, ma bulle d'égalité), parce que si on attend un changement profond du système, on peut se brosser, ça n'arrivera pas rapidement, c'est même une machine complètement en rade depuis des dizaines d'années. Sauf que. Sauf que si la machine est en rade, c'est pas un hasard non plus, dans une société où on ne dépasse justement pas, même politiquement, le niveau du "Les femmes se tapent 80% des tâches ménagères et cela a de multiples conséquences à tous les niveaux ? Elles n'ont qu'à arrêter de les faire et éduquer leurs conjoints. Et si elles n'y parviennent pas, et bien elles n'ont qu'à faire plus d'efforts, qu'est ce que vous voulez que je vous dise, il y en a qui y arrivent." Et ça c'est vraiment, mais alors vraiment pas révolutionnaire, ce serait même l'inverse, puisque ça consiste à substituer une critique des opprimé.e.s à la critique du système oppressif...

Pour l'aspect révolution, je me moquais de ma petite tendance robespierriste, c'est tout ;)

(Désolée, je n'ai pas compris ou retrouvé à quoi répondait ta réflexion sur la culpabilité)
J
42 ans Paris 1842
Euh...taper au sens figuré hein ;-)
40 ans Niort 1336
Tes réflexions me font penser à quelque chose, Just.

(Peut être par ce que tu questionne la future mère en moi, et j'ai un peu intérêt à me questionner rapidement !)

Tu dis que l'on peut vraiment faire ses choix. Qu'en tous cas, dans la palette des choses "à faire", il y en a qu'on peut tenter, et d'autres qu'on ne peut pas à cause du système (ceci est mon interprétation).
Alors mettons que ces femmes, ou en tous cas certaines de ces femmes, les tentent justement ?

Pour ma part je reste bloquée sur ton milieu pro. Je n'arrive pas à entendre ta réflexion parce qu'elle se heurte à un milieu pro tellement défavorisant, tellement misogyne, et tellement élitiste en rab, que la question ne se pose même pas : quiconque aurait le moyen de mettre un bâton dans les roues de ce système aurait mon approbation. Et si ce bâton est un bébé, et bien, soit. Parce que j'en ai eu des copines qui ont été "les stagiaires", le bas de la chaîne alimentaire, et puis la jeune associée dans un cabinet, et qui se tapaient les tâches ingrates. Tâches qui grossissent exponentiellement quand l'un ou l'une trouve un moyen de déjouer ce système à la mord-moi-le-noeud du manque d'effectifs et des obligations qui empiètent sur la vie perso (comme ce que tu racontais des déplacements).

La loi, la loi (ça devrait être quelque chose qui porte un vrai sens pour toi, c'est pourquoi j'ai du mal à entendre ton raisonnement jusqu'au bout) permet aux femmes, mais aussi aux hommes, de ré-axer leur vie à un moment en prenant en compte la famille. C'est au patron à organiser cela au mieux pour que les autres salariés n'en pâtissent pas, ou alors ne s'en prennent qu'à eux même d'avoir accepté ces termes d'un contrat "normalisé" pour cela.

Et clairement, les femmes qui ne pensent pas à la répartition des tâches avec leur conjoint.e voient leur carrière désespérément stagner. Ce peut être une volonté, un nouveau chemin de vie, ce peut être un passage avant de reprendre sa progression quelques années plus tard, ce peut être une véritable revendication : le système ne devrait pas m'obliger à choisir.

C'est sur ce dernier point que je me dis "et si ?".
J
42 ans Paris 1842
Mais je crois que c'est ça que tu ne veux pas entendre: la loi ne permet rien, puisque nous ne sommes pas salariées.

Et par ailleurs, pour moi il y a aussi une idée d'exercer correctement son métier: tu peux être avocate en n'étant pas tous les jours au cab, en télétravaillant, en n'étant pas soumise aux désideratas absurdes d'un associés. On est d'accord.

Tu ne peux pas être avocate en décidant de ne pas faire les audiences relous ou les urgences.

On est avant tout une profession libérale, indépendante, très individualiste, et d'abord là pour le client.

Oui, il y a toujours plus de travail, oui, 'est extrêmement chronophage, tu travailles facilement plus de 50 h par semaines, et pas forcément parce qu'un patron t'exploite ou que le cab est mal organisé. Quand tu dois attendre 8h en audience à Bobigny pour plaider à 20h30, ben tu attends, et ton boss n'y est pour rien. Tu es au service du client et ta vie perso passe après les obligations que tu ne peux bouger: c'est le métier qui veut ça, homme ou femme, le métier plus que l'organisation du cab.

Alors autant je suis révoltée par les cabs qui refusent le télétravail, les aménagements possibles, etc Autant je trouve que les consoeurs qui se défaussent en cas d'urgence ou d'audience lointaine sont irresponsables. Tu ne peux pas dire au client que tu ne peux pas venir l'assister en garde à vue, que tu sois un homme ou une femme, c'est aussi simple que ça. Tu as prêté serment, tu as une responsabilité. A toi d’aménager ta vie perso en fonction, o d'en tirer les conséquences et d'exercer autrement.

Pour le coup, je pense que le pb se pose différemment dans les gros cabs de conseil qui font moins de contentieux, et où il y a d'avantage la flexibilité d'un travail normal. Là, les abus s'apparentent plus à ceux que l'on trouve dans un travail normal.

Et oui, c'est misogyne. Et c'est un métier de conflit, où il n'y a pas de place pour les états d'âmes de chacun. Si tu veux gagner ta place, faut bosser plus qu'un homme, ne pas pleurer quand tu te prends des remarques misogynes, et leur rabattre le caquet. Tu ne peux pas prétendre être avocat, devoir vivre constamment dans le conflit, être pugnace pour tes clients, et te laisser destabiliser par ma misogynie ambiante.

On peut trouver cela regrettable, oui. Cette misogynie me révolte. Mais pour la vaincre, il n'y a pas d'action collective à attendre: on n'a pas de droit du travail, pas de filet de sécu, pas de congès parental. Donc faut juste que chacune se batte chaque jour. pour que ça change petit à petit.

Et oui, le milieu est dur; mais enfin, c'est un peu intrinsèque à la profession. Ton métier, c'est quand même le conflit et la violence, une violence très policée, mais une violence quand même, en assumant au quotidien des enjeux persos et financiers importants, la psycho et la douleur des clients, et le conflit constant. ça se retrouve dans nos relations. Et puis on est des libéraux: pas le temps de tergiverser ou de pleurer. Tu rentres de l'argent, ou tu ne manges pas.
40 ans Niort 1336
J'entends parfaitement ce que tu dis, et si je ne comprends pas que l'on s'inflige une telle vie, je suis bien contente de pouvoir profiter des services que ta fonction assume. Et je vois bien que c'est l'organisation générale de la Justice, du système judiciaire, qui veut pouvoir permettre à chacun de ne pas rester en prison une nuit inutile par exemple, qui fait que les horaires sont terribles.

Sauf qu'il existe d'autres modèles d'organisations où l'on travaille H24, 7/7, où l'on gère de l'humain aussi, et où on peut s'organiser pour que cela n'empiète pas sur la vie perso. Je pense à mon métier, bien sûr, mais je pense aussi aux infirmières, au milieu médical en général, par exemple. Je pense que tout est question d'organisation.
Mais certes, je module mon discours.

Par contre, tu viens très exactement de prouver qu'il existe bien un système inégalitaire dans ta profession, hors ces "femmes qui ne respectent pas leurs collègues", un système à la base inégalitaire.

Donc je ne comprends pas ton intervention originale, et qui dure jusqu'à présent. Tu es en colère contre ces femmes là, alors qu'elles ne font que se protéger comme elles peuvent d'un système très très dur.
(Elles n'ont peut être même pas conscience d'être elles-même injustes, j'en suis bien consciente, si tu leur dit "mais vous vous rendez compte que vous êtes oppressantes à ne pas voir ma volonté de ne pas avoir d'enfant comme normale ?", elles ne vont pas y croire. Je rejoins Remus sur la misogynie intégrée.)

Mais sincèrement, je ne pense vraiment pas que ce soit la bonne cible. Non, ta différenciation entre les problèmes de poids et les problèmes de sexisme n'est, pour moi, pas valable. Je n'ai pas de problème hormonal, je suis malgré tout en obésité morbide, donc je dois m'en vouloir à moi même et je rentre dans la catégorie des personnes qui "pourraient si elles voulaient" ? C'est très violent. Et totalement inentendable.

Non, non, je reste sur l'idée qu'il existe une autre réalité (et j'avoue que je cherche dans mes propres connaissances, donc pas forcément dans le milieu de la justice, pour étayer mon propos) : et si ces femmes, qui pourraient prendre la tangente et devenir juristes d'entreprise pour avoir des horaires corrects et ne pas infliger la surcharge de travail à leurs collègues, avaient une autre image de leur carrière ? Je pense trèèèès sincèrement que tu n'es pas la seule à leur reprocher de choisir les enfants vs le cabinet. Et sans doute es tu la moins virulente. Dans leur famille ou auprès de leurs amis, elles doivent s'en prendre plein la tête. Ce pourquoi, quand le choix est fait, elles le portent haut et clair.
Mais pourquoi s'infliger ça et rester dans un cabinet dont la spécialité demande autant d'implication ? Peut être pour ne pas abandonner leur carrière. Peut être pour garder leur place, jusqu'au jour où elles pourront de nouveau s'investir autant qu'à leurs débuts (car j'imagine, dis moi si je me trompe, qu'elles n'auraient pas été prises si elles avaient eu cette attitude dès le début ?). Peut être le temps d'arriver à créer un nouvel équilibre dans leur couple, le jour où elles taperont du poing sur la table en disant à leur conjoint "tu te rends compte de toutes les audiences que j'ai râté, quand toi non ? Oui ça a pu sembler me convenir à un moment, mais mon métier, ce n'est pas ça". Car ton métier, Just, ce n'est pas ça, et tu le décris bien, et je pense qu'elles, qui viennent du même milieu, le décriraient à l'identique. J'ai l'impression que c'est quand même profondément ancré dans ta profession cette notion de sacrifice.

Que pour le moment certaines prennent la tangente, ben je peux l'entendre. de la même manière que moi, faisant un enfant en ce moment, ne me concentre pas sur ma montée en compétences (liées à mon travail), mais ne pense pas que ça va durer. Peut être les premières années, aussi parce que ça concorde avec un moment où j'ai besoin, par ailleurs, de prendre de la distance avec mon boulot, c'est donc cohérent. Mais je pense que ça va me reprendre tôt ou tard, mon envie de continuer à grimper, à m'impliquer.
Et j'en ai des exemples autours de moi, qui prouvent cela.

Quant à ta phrase "la loi ne permet rien puisque nous ne sommes pas salariées", oui, j'avais bien entendu que votre statut était particulier, je disais "la loi" en pensant de manière généraliste, quand la loi prend pieds dans un métier, notamment via le salariat, elle va dans ce sens de recherche d'équité. Je ne sais pas si je suis très claire, pardon... :oops:

Et désolée pour le pavé très perso...
51 ans Out of nowhere 3834
Justdontknow a écrit:


Tu ne peux pas être avocate en décidant de ne pas faire les audiences relous ou les urgences.

On est avant tout une profession libérale, indépendante, très individualiste, et d'abord là pour le client.


Alors autant je suis révoltée par les cabs qui refusent le télétravail, les aménagements possibles, etc Autant je trouve que les consoeurs qui se défaussent en cas d'urgence ou d'audience lointaine sont irresponsables. Tu ne peux pas dire au client que tu ne peux pas venir l'assister en garde à vue, que tu sois un homme ou une femme, c'est aussi simple que ça. Tu as prêté serment, tu as une responsabilité. A toi d’aménager ta vie perso en fonction, o d'en tirer les conséquences et d'exercer autrement.

Pour le coup, je pense que le pb se pose différemment dans les gros cabs de conseil qui font moins de contentieux, et où il y a d'avantage la flexibilité d'un travail normal. Là, les abus s'apparentent plus à ceux que l'on trouve dans un travail normal.

Et oui, c'est misogyne. Et c'est un métier de conflit, où il n'y a pas de place pour les états d'âmes de chacun. Si tu veux gagner ta place, faut bosser plus qu'un homme, ne pas pleurer quand tu te prends des remarques misogynes, et leur rabattre le caquet. Tu ne peux pas prétendre être avocat, devoir vivre constamment dans le conflit, être pugnace pour tes clients, et te laisser destabiliser par ma misogynie ambiante.


Je vois avant tout dans ton propos une sorte de jalousie par rapport à ces femmes qui ne s'investissent pas autant que toi dans le travail.

Et ta première affirmation est bien péremptoire, on sait très bien qu'un grand nombre d'avocats (y compris au pénal) ne traitent pas et ne veulent surtout pas traiter l'urgence et les cas relous comme tu dis.
Et d'une certaine manière, tant mieux pour les autres car la concurrence est rude dans ton métier.

Sinon je vois ce que tu veux dire sur ces collègues qui se défaussent, on a tous des exemples de "tire au flan" ou de collègues moins motivés et champions de l'esquive.

L'embêtant c'est que ce comportement n'est pas plus réservé aux femmes qu'aux hommes, c'est un peu dangereux, on pourrait presque comprendre que les femmes sont a priori de moins bonnes avocates que les hommes, qu'elles se contentent du service minimum mais pensent surtout à leur confort...

Et puis encore une fois fois, même si c'était le cas, c'est leur choix et dans un métier qui n'est justement pas "fonctionnarisé", la régulation économique fera qu'elles finiront tôt ou tard par décrocher par rapport à celles qui s'accrochent et sont plus motivées.

Et je n'ai pas bien compris le dernier paragraphe, lapus ou pas?
M
93 ans 1565
Je ne vois pas quelle jalousie il pourrait y avoir envers des personnes qui ne s'investissent pas autant que soi dans leur boulot. En ce qui me concerne,ça me met en colère,ça ne me rend pas jalouse.
Quant à "on pourrait presque comprendre que les femmes sont a priori de moins bonnes avocates que les hommes, qu'elles se contentent du service minimum mais pensent surtout à leur confort... ",c'est du parti pris. Justdontknow ne parle pas de toutes les avocates de la terre ni même de toutes les femmes de son cabinet,simplement de certaines.
56 ans 2676
:sifl: :sifl: :sifl:

http://www.bfmtv.com/s...ue-le-second-degre-910271.html

Je ne fais que passer... Eternel sujet... Le "second degré" je n'y crois guère : il fallait alors une personne réellement moche... (bon là je sors..)
84 ans Bretagne 724
Je ne sais pas si vous connaissez le principe des late shows, aux us, mais c'est assez court, toujours drôle, souvent instructif, (et n'a jamais été importé en france, ou en tout cas de manière réussie, c'est bien dommage) J'aime particulièrement l'émission de John Oliver, et comme je viens de tomber sur deux de ces émissions sous-titrées, je les poste ici

Sur le concours de miss America : http://www.dailymotion...onight-vostfr-miss-america_fun
A propos du harcèlement en ligne : http://www.dailymotion...fr-le-harcelement-en-ligne_fun

Et pour les anglophones, cette vidéo n'a pas été sous-titrée mais elle est chouette, sur l'éducation sexuelle aux us : https://www.youtube.com/watch?v=L0jQz6jqQS0
40 ans Niort 1336
Remus a écrit:
Je ne sais pas si vous connaissez le principe des late shows, aux us, mais c'est assez court, toujours drôle, souvent instructif, (et n'a jamais été importé en france, ou en tout cas de manière réussie, c'est bien dommage) J'aime particulièrement l'émission de John Oliver, et comme je viens de tomber sur deux de ces émissions sous-titrées, je les poste ici

Sur le concours de miss America : http://www.dailymotion...onight-vostfr-miss-america_fun
A propos du harcèlement en ligne : http://www.dailymotion...fr-le-harcelement-en-ligne_fun

Et pour les anglophones, cette vidéo n'a pas été sous-titrée mais elle est chouette, sur l'éducation sexuelle aux us : https://www.youtube.com/watch?v=L0jQz6jqQS0


Enorme !
Et sans avoir de late show (ce qui serait chouette), pourquoi n'a t'on pas un seul présentateur/chroniqueur capable d'avoir ce type de discours en France ? Pourquoi ?
49 ans région parisienne 5831
On peut voir dans cette video une surfeuse qui pratique son sport en talons hauts. Le commentaire ajoute:

Topito a écrit:
A travers cette vidéo, la championne de Saint-Martin souhaite également affirmer que les surfeuses ne doivent pas être considérées comme des objets de fantasme (en ne les mettant en avant que dans des top sexys par exemple) mais que le surf est un VRAI sport qui demande sûrement le plus d'efforts physiques.


Quelque part, je trouve la démarche étrange. Ca vous parait efficace, pertinent de dénoncer le fait de traiter les surfeuses comme des objets sexy en mettant justement en scène des talons hauts, qui sont pour moi l'objet qui transforme les femmes en objet sexy, par excellence?

C'est une vraie question, hein, je suis très sceptique, j'ai l'impression qu'on va surtout retenir de la video le côté "femme=objet sexy" plutôt que l'inverse, moi, mais peut-être que je me trompe...
40 ans Niort 1336
Au delà de la performance sportive, dont à laquelle que j'aimerais voir des hommes essayer, je suis tout aussi perplexe que toi, Mamykro...
49 ans région parisienne 5831
Merci Lapo, je suis contente de ne pas être la seule à être sceptique sur la démarche... Mais bon, la performance en elle-même est rigolote et impressionnante.
37 ans 1547
Comme vous je ne vois pas du tout en quoi cette démonstration combat la sexualisation des sportives. Ca doit vouloir dire ça, "combattre le mal par le mal" ? ;)
B I U