Pareil de mon côté, impressionnée de voir ces injonctions au régime pointer et ne plus être associées à un surpoids mais seulement à une saison. Comme si pour se dénuder il fallait nécessairement être mince. C'est très vicieux comme la lutte contre le surpoids (déjà dont les bases sont très relatives) devient une autre forme de discours. Rien de nouveau sous le soleil, mais ça pue.
Sirelle, si tu as dû être en repos complet ce ne doit pas être évident car tu semblais beaucoup aimer le mouvement dans différentes activités. Au-delà de l'effet sur la faim, c'est aussi plein de choses que ça apporte et j'imagine que ça doit te manquer et effectivement beaucoup jouer sur le spleen dont tu parles.
As-tu dû aussi arrêter de travailler ?
J'espère que tu récupèreras au mieux en tout cas.
Je sais bien que c'est très limité comme conseil, mais notre cerveau peut avoir des bons côtés. As-tu déjà pensé à faire le plein de belles images d'activités que tu aimes faire mais ne peut pas faire en ce moment ? Ça a un côté frustrant car ça donne très envie. Mais ce n'est pas pour rien. C'est parce que voir un mouvement connu dans nos schèmes moteurs sollicite dans notre cerveau les mêmes parties que lorsqu'on réalise ce mouvement. La visualisation peut ainsi procurer beaucoup de plaisir et pallier une certaine frustration de pratique, même si ça ne donnera pas plus vite faim (sauf super effet placebo nouveau :D )). Personnellement c'est une envie récurrente, je cherche souvent des vidéos ou de belles photos sur ce que j'aime car je suis très frustrée de ne pas pouvoir partager les sensations notamment visuelles que j'ai en pratiquant (c'est aussi parce que j'aime ça en général, je suis très photos et dessin depuis longtemps).
De mon côté je suis de plus en plus vigilante à ma récupération. J'ai réduit mes activités préférées, en ai intégré d'autres pour prévenir les blessures dans ces disciplines et aider mon corps à soutenir mon poids. Je me sens très lourde, j'ai repris beaucoup de poids depuis un an, mais je suis plus mobile, endurante et moins essoufflée, mon confort corporel n'est atteint qu'en partie mais le poids à porter est là et c'est trop pour moi.
Ce que je trouve dur c'est que je suis beaucoup plus exposée aux discours de restriction cognitive depuis que je m'intéresse à comment prévenir les blessures et l'usure de mes articulations, je découvre des choses sur les effets nutritionnels et m'interroge.
En parallèle vu que je prends du poids depuis plus d'un an je m'inquiète aussi de connaître à nouveau ce que j'ai vécu quand j'étais plus obèse et des effets à long terme. Je vis assez mal les difficultés à trouver un maillot de bain adapté à ma morphologie, je mesure le nombre de compromis que je fais pour vivre avec mon corps et ça devient presque une violence en soi.
Je me questionne sur la chirurgie mais j'ai un travail à faire sur le vécu des quantités. Depuis quelques temps, j'ai repris un suivi avec une autre diététicienne du gros après un an d'arrêt.
Depuis quelques temps aussi j'ai fait beaucoup de cuisine et j'ai repris une activité d'écriture, centrée sur mes sensations et mes expériences agréables, notamment mais pas seulement autour de la nourriture.
Ce que je trouve le plus dur pour moi c'est surtout d'avoir le rythme adéquat à mes besoins. J'ai l'impression qu'il me faudrait une grande période de creux niveau pro/quotidien pour pouvoir déployer les choses réellement, car je me sens souvent rattrapée par le temps ce qui augmente mes peurs de manquer (ce que je ressens beaucoup par rapport à la nourriture).