Saralou a écrit:
je n'ai pas fait d'exercices spécifiques sur les aliments tabous, à part en manger sans culpabilité ce qui est déjà pas mal ! j'ai trouvé cela pas si simple au début et encore parfois maintenant, quand je mange sans faim, la culpabilité arrive de manière spontanée !
De manière générale je ne suis pas capable de jeter de la nourriture, taboue ou non.
Avant aussi je ressentais cette impression de culpabilité après coup. Par exemple, je pouvais manger sans faim une première fois, sans forcément que ça soit dans des grandes quantités et j'avais l'impression que ça provoquait une seconde prise alimentaire sans faim plus importante ensuite. Maintenant j'ai l'impression que c'est en train de changer. Je ne crois pas que j'arrive à manger sans faim en me réconfortant pleinement de façon générale, ça reste connoté. Mais ce que je ressens c'est plus quelque chose du genre "zut, c'est dommage, j'aurais pu prendre plus de plaisir autrement". Plus déçue d'avoir perdu quelque chose en fait.
A suivre...
reinette81 a écrit:Je n'ai plus d'aliment vraiment tabou. Certains sont connotés mais je les mange. Ils sont des aliments plaisirs en fait. Je ne me nourrit pas de Raffaello ou de Dinosaurus, j'en mange et je me fais plaisir. Mais je ne vais pas compenser non plus le fait d'avoir manger ces aliments là.
Du coup je dirais que de tabou ils sont devenus plaisir. Je ne les mange pas tous les jours et j'aime les manger. Et justement le fait qu'ils ne soient pas quotidien les rend meilleurs.
Personnellement je fais une différence entre "manger de tout" et être traversé par les effets de la restriction cognitive, l'un n'empêchant pas l'autre. La "connotation" des aliments pour moi est vraiment encore présente du côté de représentations qui viennent je pense troubler ma façon de profiter de l'aliment, de façon plus ou moins consciente. J'ai encore peur de l'effet de certains aliments chez moi par exemple, même si je ne les ai plus bannis. Cela dit y'a vraiment quelque chose de plus léger, pour certains aliments avant bannis et complètement culpabilisants je peux aujourd'hui en profiter bien mieux, non seulement en manger, mais aimer en manger.
Du coup reinette81, qu'est-ce qui serait un aliment qui n'est pas un "aliment plaisir" alors pour toi ? Le caractère ponctuel/exceptionnel ?
Sirelle, si les sources de réconforts sont réduites à cause de la fatigue, c'est peut être pile le moment de trouver du réconfort dans le canapé, avec des choses agréables à faire allongée, avec une nouvelle couette super moelleuse, des activités manuelles simples, une dégustation de chocolats... etc Bon, je dis ça, mais je me dis bien que ce genre d'idées ne sont pas si évidentes et ne permettent pas de faire l'économie de l'inconfort réel de la fatigue.
Lillll a écrit:Pour les aliments tabous, je suis comme toi Papille, j'ai clairement encore du chemin à parcourir. Je ne m'interdis rien, mais mon attitude vis à vis de certains produits est encore trop souvent celle qu'on a face à des aliments interdits (je vais en manger un peu plus que ma faim, me dire même furtivement que c'est pas une super idée...). Mais je pense aussi que j'ai moins pris le temps de m'écouter. La RA est quelque chose qui demande qu'on se consacre à soi, et je n'en ai pas toujours l'envie. Sans parler du fait que j'ai moins envie de cuisiner ces derniers temps.
Est-ce que c'est du fait d'un élan plus prononcé vers d'autres choses ou d'un moment où tu te boudes un peu ?
Perso j'ai plutôt ressenti qu'en prenant vraiment du temps pour moi j'étais beaucoup plus disponible pour d'autres choses et même, l'impression que j'attirais davantage des personnes dans le contact comme si ma disponibilité était perçue. En ce moment par exemple, je suis plutôt investie dans la démarche d'observation, de méditation, de régulation, autour du comportement alimentaire et du rapport à l'amincissement (différent pour moi du rapport au corps sur lequel j'ai déjà énormément évolué) donc l'impression d'être plutôt tournée vers moi et moins dispersée par tout le reste autour. Mais curieusement j'ai l'impression de beaucoup plus profiter de ce que je vis avec mes proches, d'être moins dans des besoins de repli, d'aller davantage vers l'inconnu.
Prisci, envie simplement de t'encourager et te dire que ça m'intéresse de lire tes expériences.