Lizzie34 a écrit:J'y songe depuis quelque temps débuter une RA.. Mais je m'inquiète de mes TCA, de ces petites voix dans ma tête qui sont là, à me hurler dessus, encore et encore et encore. Est-ce que je peux mener à bien une RA sans les voir prendre le dessus une nouvelle fois ? Dois-je retourner voir un psy pour parler des conséquences de mes TCA, les petites voix qui ne sont toujours pas parties, contre qui je continue de lutter. Mais est-ce qu'elles vont partir un jour de toute façon ? Alors je vous demande, selon vous, que dois-je faire ? Puis-je commencer une RA malgré tout ? Avez-vous des conseils à ce propos ? Si certaines d'entre vous ont eu des TCA et ont mené à bien votre RA, comment ça s'est passé ? Comment avez-vous tenu ?
Merci de m'aider.
L'idée de voir un psy me semble assez bonne. C'est la première fois que tu l'envisages ?
Tu parles de cela pour exprimer les "conséquences des TCA", ça implique que tu as déjà pu cheminer sur ce qui a pu favoriser leur développement ?
Je ne rejoins pas forcément l'avis qu'il est nécessaire de voir un psy spécialisé TCA, mais je suis d'accord sur l'importance de choisir le professionnel et de ne pas hésiter à dire ou demander par rapport à ses orientations (après, tout dépend de ce qui te convient à toi). Je rejoins l'importance de ne pas se laisser suggérer des méthodes de restriction cognitive, mais là, c'est à toi de voir si tu souhaites t'en éloigner vraiment (si tu y es). Ce n'est pas forcément évident pour tout le monde.
Cela fait un peu plus d'un an que je me suis engagée dans la rééducation alimentaire. C'est une expérience toute fraîche, subjective et relative :)
Au début, la RA a été difficile car mes TCA sont revenus en force. En commençant la RA, j'ai lâché les stratégies de contrôle qui contenaient -et entretenaient - mes TCA, donc ils ont flambé.
A noter aussi que j'étais jusque là en restriction cognitive avec toute mon adhésion pour celle-ci, donc ça me paraît maintenant assez logique que l'après-restriction ait été le lieu de compulsions à répétition.
Si ça n'avait pas été la RA, probablement qu'ils auraient flambé à nouveau quand même, et que j'en aurais souffert moralement et physiquement énormément. Là, je n'ai pas repris de poids du tout, j'ai eu peur, c'était violent, mais j'ai trouvé d'autres ressources et ça s'est apaisé. Donc si je me fie à mes expériences passées, c'est la meilleure expérience que j'ai eu d'une recrudescence des TCA. (Quelle phrase étonnante à écrire.)
Parce qu'elle a donné lieu à des créations plus qu'à des destructions je crois.
Ça m'a fait peur sur le moment, j'ai pensé que ça signait un échec de ma capacité à faire une RA car ça semblait tellement apaisant pour les autres. Je pense que le fait d'être suivie (psy et nutri) m'a bien aidé et effectivement, ça a donné lieu à de jolies transformations. Je dirais, sans trop de certitude, que ça a duré au moins deux mois, mais pas à la même intensité.
Puis ça s'est apaisé car j'ai franchi un cap dans mon rapport à mon corps à ce moment là.
Je crois que justement, les TCA ont joué un rôle dans la RA.
Avant la RA, l'alimentation était devenue une zone chaotique et sinistrée, je ne saurais même pas décrire les émotions terribles que j'avais autour de la nourriture et de l'acte de manger. Je n'ai pas pu me mettre à savourer mes aliments comme ça, à être "là" en mangeant, c'était beaucoup trop conflictuel de manger. J'en ai parlé ailleurs, ma RA s'est en fait beaucoup appuyée sur un détour, celui de l'attention sensorielle que j'ai développé (et le plaisir que j'y ai (re)découvert) dans le rapport au mouvement et à mon corps. Ça a ensuite profité à mon rapport à l'alimentation, mais dans un après coup.
Peut-être que sans TCA, ça n'aurait pas été par ce "détour" là, mais ça a été le mien. Tu posais la question de ce qui a aidé à tenir. C'est à la fois le résultat et le moyen, car ce sont ces détours qui, au delà des bénéfices "intrinsèques", m'ont aidé à tolérer, à tenir le temps de pouvoir transformer petit à petit les difficultés que j'ai par rapport à mon alimentation. (cf le post sur le rapport au sport avec la RA)
D'une façon générale, aujourd'hui, ça n'a rien de comparable avec avant, le bénéfice est manifeste.
Cela dit, pour moi, mes TCA n'étaient pas qu'une affaire d'alimentation. C'est pour cela que j'ai mis du temps avant de m'engager dans la RA, j'ai eu besoin de pouvoir cheminer sur d'autres choses avant, et d'ailleurs, pas que sur les TCA eux-mêmes. Ça a été important pour moi aussi de pouvoir prendre conscience dans une certaine mesure de ce que pouvaient servir mes troubles alimentaires.
J'espère que je n'ai pas répondu trop à côté de tes questions. Si tu demandais simplement si ça paraissait pertinent de s'engager dans une RA avec des TCA, je dirais oui sans hésiter.
Il est possible que la RA à elle seule ne suffise pas par rapport aux TCA.
Tu pourras peut-être nous dire ce qu'il en est pour toi si tu fais cette expérience là.
Tu penses à la RA depuis longtemps ? Tu saurais dire ce qui a pu te retenir jusqu'ici et ce qui te fait l'envisager davantage, poster là dessus, aujourd'hui ?