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Conciliation entre TCA et vie professionnelle

38 ans Nantes 49
Bonjour,

Je souhaitais lancer un débat autour de cette question :
comment conciliez-vous votre vie professionnelle et vos troubles alimentaires?
comment conciliez-vous votre vie sociale/familiale et vos troubles alimentaires?

Personnellement, je n'y arrive pas.  

Le fait est que je ne travaille pas (depuis très très très longtemps), du coup j'ai perdu le peu de confiance en moi que j'avais réussi à acquérir il y a quelque temps. Je sors tout juste d'une forte dépression, dû à tout un tas de choses et à une chute qui m'a immobilisé. Depuis, je n'ai plus la même résistance physique et de ce fait je ne peux plus faire ce que je faisais avant et il faut que je me reconvertisse professionnellement. Mes angoisses m'empêchent de mettre le nez dehors. Même pour un rendez-vous avec mon psychiatre.

Pour l'instant, une vie professionnelle est incompatible avec mes troubles alimentaires. Je commence à angoisser, à stresser. Je sais pertinemment que je ne mangerai pas le midi. Et si je ne mange pas le midi, je vais commencer à y prendre plaisir et je ne mangerai quasiment voire pas le soir comme cela s'est déjà produit.

Merci pour vos réponses ;)
38 ans Sud Ouest 39
Je crois que je suis un peu dans la même situation que toi, je sors d'une dépression et me reconvertie professionnellement.
Il me manque beaucoup d'énergie pour vivre une vie normale, je suis boulimique depuis x années.
Pour ma part, lorsque je travaille, j'ai des crises de boulimie quasiment tous les soirs donc je dors très mal. Le lendemain, je suis fatiguée, lente, donc je crise à nouveau. Voilà, je n'ai jamais réussi à tenir un boulot à cause de tout ça. Dans ces périodes là, je fais le vide autour de moi et me rempli par la nourriture.
Je pense que la vie professionnelle ne doit pas être une priorité quand on sort d'une dépression et quand on souffre de tca.
Se reconstruire après une dépression c'est long, par moment, je me dis aussi que c'est une merveilleuse opportunité pour se connaître soi-même. Déjà, retrouver le plaisir pour des petites choses comme la couleur d'un ciel, un sourire, manger un fruit juteux...ça me paraît primordial.
Très franchement, je ne pense pas qu'on puisse concilier les tca avec une vie sociale, familiale épanouissantes parce qu'on reste enfermer en nous-même. Je préfère l'idée de me réconcilier avec moi même, le reste vient tout seul.
38 ans Nantes 49
Je suis tout à fait d'accord avec toi lorsque tu dis que se reconstruire après une dépression c'est long et qu'il faut retrouver les petits plaisirs de la vie. La nature est tellement belle. Ecouter un chant d'oiseau tout en sentant le vent te caresser le visage ça fait du bien, c'est vivifiant. Échanger un sourire avec un inconnu rend ta journée moins morose. Il faut pouvoir garder en mémoire ces petits riens qui font toute la différence. Il faut se concentrer sur des choses optimistes, joyeuses. Mais nous avons tendance à ressasser tout ce qui est négatif. Et cela nous détruit encore plus. Réussir à s’imprégner de la pensée positive demande beaucoup de travail mais je pense qu'avec un peu d'aide on peut y arriver.

C'est ce que je pense aussi. Il faut prendre le temps qui nous est nécessaire pour se sentir mieux après une dépression et ne pas se replonger dans le monde professionnel trop tôt. Au risque de rechuter, d'aller encore plus mal qu'avant. Quand j'y pense, j'ai une énorme boule au ventre parce que je sais comment cela va se passer et que je ne sais pas ce que je dois faire pour éviter que cela ne se produise. Je me sens impuissante. Est ce que tu arrives à parler de tes crises de boulimie à quelqu'un? Peut-être un professionnel de la santé? Tu as un suivi psy? Est ce que tu arrives à nouer malgré tout une quelconque relation avec tes collègues?

Je pense que c'est extrêmement compliqué de concilier vie sociale/familiale avec des TCA. Les personnes qui partagent notre vie ont du mal à comprendre le mal qui nous ronge. Même moi j'ai parfois du mal à comprendre. Pourquoi je réagis de telle façon pour ça? Je me dis que mes réactions sont disproportionnées. Mais c'est ma façon d'être. C'est la maladie.
Penses-tu qu'on en guérit réellement?
1270
je ne vais certainement pas pouvoir vous aider mais je me joins à vous, je souffre de tca depuis plus de 10 ans et ai arrêté de travaillé depuis 2 ans. Durant ces 2 ans j'ai fait une formation à distance qui m'a permis de rester chez moi et de travailler à mon rythme mais là j'ai eu mon diplôme et je suis supposé reprendre un travail rapidement.
Mais je suis complétement déprimée. Avec le stress mes tca (qui s'étaient calmés) sont revenus en grande force et avec la fatigue engendrée et l'image de soi au plus bas je ne vois plus du tout comment avancer dans mes projets.
38 ans Nantes 49
85907 a écrit:
je ne vais certainement pas pouvoir vous aider mais je me joins à vous, je souffre de tca depuis plus de 10 ans et ai arrêté de travaillé depuis 2 ans. Durant ces 2 ans j'ai fait une formation à distance qui m'a permis de rester chez moi et de travailler à mon rythme mais là j'ai eu mon diplôme et je suis supposé reprendre un travail rapidement.
Mais je suis complétement déprimée. Avec le stress mes tca (qui s'étaient calmés) sont revenus en grande force et avec la fatigue engendrée et l'image de soi au plus bas je ne vois plus du tout comment avancer dans mes projets.



Je comprends que tu aies suivi une formation à distance qui t'as permis de rester chez toi. Je pense que l'on gère mieux lorsqu'on est chez soi parce que c'est plus sécurisant, rassurant. Si je devais reprendre aujourd'hui une formation professionnelle, je m'en sentirais incapable si celle-ci s'effectuait dans un centre de formation. Il ne faut pas je pense précipiter le retour à l'emploi si l'on est dans l'impossibilité de le faire parce qu'il est trop tôt.Il faudrait le faire étape par étape et être suivie de près par un professionnel du retour à l'emploi connaissant les difficultés que l'on traverse. C'est un grand bouleversement qu'on a du mal à contrôler. Il y a énormément de peur, d'appréhension. Et nos angoisses se répercutent automatiquement sur notre alimentation. J'avoue ne pas avoir de solution parce que le retour dans le monde du travail me terrifie également. Mais pour ce faire, on a besoin d'aide, de soutien. Malgré tout, j'ai l'intime conviction qu'un emploi pourrait nous redonner confiance, nous valoriser, nous faire sortir de notre bulle (dans laquelle rien ne peut nous arriver), nouer des liens avec de nouvelles connaissances, reprendre un rythme régulier. Mais il faut simplement se sentir prête ne serait-ce qu'à envisager ce nouveau départ. Plus facile à dire qu'à faire.
38 ans Sud Ouest 39
@ Lilly1985
Je suis complètement en décalage avec mes collègues. Bien que je reste très secrète sur ma vie, ils voient bien que j'ai un truc qui ne tourne pas rond, j'ai été vite prise comme bouquet missaire. J'ai été en CDD trois mois, ça a été dur, mais en même temps ça m'a fait du bien d'avoir une vie professionnelle car je sentais que j'allais replonger dans une dépression à la fin de l'hiver.
Travailler à mi-temps est peut être une bonne alternative...J'ai un peu peur de me marginaliser et de sortir complétement du système.
comme Sally le descrit, la recherche de travail est une tempête émotionnelle, parce que les tca détruisent le peu de confiance que l'on a en nous et les recruteurs le sentent je pense.

Je suis boulimique depuis 13 ans, donc j'ai appris à "vivre avec", plutôt survivre avec. Maintenant, je suis de plus en plus fragile et je crois que j'ai cessé de lutter contre ça.
Je n'en parle plus parce que souvent les personnes ne comprennent pas, ce sont souvent des conversations stériles.

J'ai été suivi par un psychiatre quelques mois l'année dernière, les consultations se sont transformées peu à peu en prescription d'anti dépresseurs, j'ai fui ce psy et je n'ai pas eu le courage d'aller en voir un autre.
En plus, je broyais toujours du noir à la sortie des séances, j'étais encore plus mal. Mais ça m'a aidé quand même à y voir plus clair, je sais un peu mieux ce qui cloche chez moi, j'apprends aussi à me méfier de moi même!

Je dois dire que ça va un peu mieux depuis quelques temps, disons que je suis très instable, j'ai des périodes très noires et des périodes où ça va un peu mieux, où j'arrive à reconstruire une vie sociale, mais je n'arrive pas à entretenir de relations durables.
Je crois que la clé c'est d'accepter déjà toutes ces années de d'auto destruction, si on est boulimique ou anorexique, c'est que quelque chose ne va pas.
Il y a une phrase qui me parle beaucoup "La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil" (René Char)

Tout ce que je peux te conseiller c'est de reprendre contacte avec ton corps, marcher, travailler sur la respiration, relativiser, ne pas se comparer, bien t'entourer, avec de personnes bienveillantes, et laisser cicatriser les blessures. C'est tout un cheminement...
38 ans Nantes 49
@Epicurienne31
Lorsque je me souviens de ma période où j'étais en formation, j'étais plutôt en décalage, à l'écart. Je n'aime pas me mélanger aux autres. Les personnes peuvent te cataloguer très vite, te juger sans te connaître. J'ai horreur de ça. Ces personnes n'ont aucune ouverture d'esprit. Tu as été en CDD durant 3 mois, tu ne travailles plus actuellement? Je pense aussi qu'un temps partiel est une bonne alternative. Cela permet de reprendre à travailler à un rythme moins soutenu. Je serais dans cette optique là lorsque je me sentirais prête. Mais les déjeuners m'angoissent fortement. Par quel(s) moyen(s) as-tu repris le travail? Avais-tu un suivi par un organisme en particulier où tu as pu émettre les difficultés auxquelles tu étais confronté?

Je suis malade depuis 13 ans aussi et pour moi on apprend simplement à vivre avec. Un peu comme toi. J'ai lu et je continue de lire des témoignages de personnes disant être guéries. Mais je n'en suis pas si sûre parce qu'elles décrivent malgré tout les automatismes qu'elles avaient lors de leurs troubles alimentaires et qu'elles ont gardé. Elles continuent de décrire des comportements typiques de la maladie alors qu'elles se disent guéries. C'est tellement contradictoire que je suis perdue. Guérir signifierait reprendre sa vie d'avant et cela est impossible. C'est comme ça que je vois les choses.

Il faut se sentir bien avec la personne qui nous suit médicalement. Choisir son psy peut se révéler très compliqué. Un vrai parcours du combattant qui peut vite être décourageant. Je comprends la déception que peuvent ressentir les personnes dont le psy ne correspond pas à leurs attentes. Il faut réfléchir si le fait d'aller en voir un nous serait utile et surtout si on en a vraiment envie. Mais un suivi médical est je pense essentiel lorsque l'on souffre de TCA.

Comme toi j'ai des périodes où je suis stable et d'autres où je broie du noir, je rechute et je suis lasse. Il faut réussir à affronter ce qui nous fait si mal mais je crois qu'il nous est plus facile de nous cacher plutôt que de voir la réalité en face. Je n'arrive pas à dépasser certaines choses, je suis comme bloquée sur ce problème et je n'arrive pas à avancer. je suis dans cet état depuis si longtemps, je ne comprends pas pourquoi je reste figée dans ce passé. Il faut réussir à accepter, de ne plus vivre dans le passé, mais c'est tellement difficile qu'on a plus la force de lutter.

Tu as raison, il faudrait que je puisse reprendre contact avec mon corps. J'adorais marcher, me balader, être au contact de la nature sans trop l'être (j'ai développé le TOC de l'hygiène des mains surtout, une horreur). Mais depuis ma chute, marcher est devenue une torture. J'aimerais pouvoir redevenir celle que j'étais, un brin plus dynamique mais il va me falloir du temps et surtout de la motivation parce que les douleurs certes sont moins fortes mais sont toujours présentes. Et cela me freine énormément. Adopter une attitude plus "détendue" par le biais d'exercices de respiration serait une excellente chose.
38 ans Sud Ouest 39
Bonjour Lilly1985: Je répond tard, je n'avais pas vu ta réponse.
Pour répondre à tes questions,maintenant, je ne travaille plus du tout, mais je prévois un déménagement. J'espère repartir sur de bonnes voies.
Je peux avoir des périodes où j'ai de l'énergie, j'arrive à entreprendre des choses. Ce boulot a été en CDD, pour moi, c'était l'idéal. Je savais que je ne tiendrai pas plus longtemps.
J'ai fait aussi un bilan de compétences très approfondi pendant trois mois avec un prestataire de Pôle emploi, ça m'a beaucoup aidé, là je repars sur autre orientation et je prend mon temps. Effectivement, je bloque aussi, j'ai peur de prendre les devants et je retombe très vite dans la dépression et les "je n'y arriverai, je suis nulle.....".
En parallèle de cette réorientation, j'essaie de bosser à mi temps ou en intérim.
Les déjeuners m'angoissent aussi, les conversations, les mesquineries...Je pense aussi que l'on peut trouver un environnement sain, avec des personnes bienveillantes, j'espère que ça existe!
Maintenant, je me concentre sur d'autres aspects de ma vie.
L'année dernière, je me suis inscrite à des cours de danse, ce qui pour moi a été l'événement de l'année, c'est une chose que je n'arrivais pas à faire depuis 10 ans.
En septembre, je pense me réinscrire à d'autres activités que je n'osais pas faire auparavant.
Si tu as des douleurs, la sophrologie, le dessin peuvent être des activités qui permettent de reprendre contact avec soi-même. Je crois que le point commun à tous les tca c'est le fait de vivre en ignorant son corps ou de se faire souffrir pour se sentir exister.
Je ne pense pas à une guérison complète, améliorer les choses peu à peu, c'est très long, au bout de treize ans, c'est très ancré, c'est presque la moitié de notre vie.
On ne retrouvera jamais l'insouciance et la lègereté d'une vie sans tca mais on sera plus lucide sur nous-même.
Je te souhaite un bon rétablissement!
38 ans Nantes 49
Il n'y a aucun souci =)

Le déménagement est quelque chose qui t'effraie? Le changement a du bon et c'est ,comme tu le dis, pour partir sur de nouvelles bases. Mais pour moi, un rien m'angoisse. J'ai besoin de repères et si je ne les ai plus je suis totalement perdue.

Si tu arrives à travailler ne serait-ce qu'à mi-temps ou en intérim en parallèle de ta réorientation, c'est une excellente chose. Tu es combative et courageuse. Je sais que je serais incapable d'en faire autant. Dans tous les cas, pas pour le moment. Je sais qu'il faut se ressaisir, se donner aussi les moyens de le faire et à mon sens s'entourer de personnes bien intentionnées. Il faut également se sentir prête à se dépasser et à affronter ce qui nous fait peur.
Je crois qu'à rester trop longtemps enfermée dans sa bulle (comme je le fais), on finit par se complaire dans cet environnement qui nous tend à nous isoler du monde extérieur. Et reprendre une activité qu'elle quelle soit devient difficile voire impossible à certains moments.

Des personnes bienveillantes, cela existe, il faut simplement tomber sur les bonnes. Il faut qu'elles soient compréhensives et à l'écoute pour nous orienter du mieux possible. Tout dépend de leur ouverture d'esprit et de leur sympathie. Je garde leurs noms bien précieusement.

Les mesquineries existeront toujours malheureusement. Il faut pouvoir dépasser ce genre de choses, ne pas se laisser "intimider" par les auteurs de ces moqueries. Je conçois que cela peut être difficile dans le milieu professionnel. Il faut pouvoir tenir le coup.

La danse c'est reprendre contact avec son corps. J'adore ou plutôt j'adorais ça. C'est une très bonne chose que tu as su reprendre cette activité. Et surtout que tu y prennes plaisir. C'est important de prendre plaisir et de se faire plaisir. C'est s'autoriser à faire quelque chose que l'on aime.
Je n'ai jamais pensé à la sophrologie.Je pourrais toujours me renseigner, cela ne coûte rien.
Quant au dessin, j'y pense. Je m'informe sur les cours donnés à proximité de chez moi. Ce serait bien que je me relance dans cette activité.

Merci beaucoup pour tes messages.

Je te souhaite une bonne soirée.
38 ans Sud Ouest 39
Citation:
Je crois qu'à rester trop longtemps enfermée dans sa bulle (comme je le fais), on finit par se complaire dans cet environnement qui nous tend à nous isoler du monde extérieur. Et reprendre une activité qu'elle quelle soit devient difficile voire impossible à certains moments.


On peut vite tomber dans un cercle vicieux. Je connais ces périodes où je n'arrive plus à sortir de chez moi et où tout me paraît insurmontable, où je me sens sans avenir.
Finalement, je m'aperçois aujourd'hui que j'ai reculé devant beaucoup de choses, mais j'ai aussi avancé, à mon rythme.
Toutes les petites choses que tu effectues portent un jour leur fruit.
Je me suis aussi rendu compte que travailler à plein temps me prenait trop d'énergie, et qu'ensuite je ne faisais plus rien de ma vie à côté du boulot tellement j'étais épuisée.
J'essaye d'instaurer un équilibre dans ma vie, j'ai besoin d'avoir un emploi du temps stable.
J'espère t'avoir un peu aidée dans ta réflexion. Autorises toi à faire ce que tu aimes et je suis sûre que tu retrouveras un peu de force et de confiance en toi pour pouvoir remonter la pente.
38 ans Nantes 49
Je pense que l'on a plutôt tendance à ne voir que nos échecs et du coup à oublier toutes nos réussites aussi petites soient-elles. On se rend compte de notre avancée seulement lorsque l'on a pris le recul nécessaire pour s'en apercevoir. Tu as raison, tous nos efforts portent un jour leur fruit. Même si à certains moments, on peine à le croire.
La peur peut vite reprendre le dessus et t'empêcher de mettre le nez dehors. On fini par se replier sur soi. Ce sont des périodes qui reviennent assez régulièrement.
Il faut trouver le juste équilibre pour pouvoir se sentir bien et ainsi pouvoir reprendre certaines activités pour s'épanouir. C'est très important mais chacune avance à son propre rythme. Chacune met le temps qui lui est nécessaire pour réussir de petites choses. Il ne faut pas se décourager. C'est pour cela que se sentir soutenue est primordial. Seule, il est difficile d'avancer. En tous cas, pour moi.
Je vais entamer quelques démarches pour tenter de reprendre une petite activité. Cela m'obligera à sortir et à reprendre un peu de confiance en moi.
Je te remercie pour cet échange.
42 ans très au sud 7915
j'ai fait des études puis maintenant je bosse en ayant eu des TCA.
Le travail est une bouffée d'oxygène pour moi loin des TCA. J'aurais complètement sombré si je n'avais pas bossé. Le boulot me permettait de sortir, m'aérer la tête et voir des gens, échanger et donc de ne pas rester enfermée repliée sur mes TCA (boulimie et anorexie un temps).
Maintenant je vais bien mieux et là j'ai même laissé de côté mon comptage de calorie pendant 2 semaines dont 1 à profiter des vacances avec des amis, plats de pastas, charcuterie corse, glaces, petits déjeuners à coup de viennoiseries et madeleines... et ai quand même perdu du poids sans rien contrôler du tout! :shock:
mais du coup c'est doux et ça me convient alors je vais profiter des vacances pour essayer de stabiliser tout cela car je prends conscience que le spectre des TCA (anorexie surtout) s'éloigne un peu encore, et qu'enfin je respire!
38 ans Nantes 49
@reinette
Je suis contente que tu aies réussi à concilier ta vie professionnelle malgré tes TCA.
Est-ce que tu arrives à manger des choses que tu avais banni de ton alimentation?
Comment cela se passe avec ton entourage proche(amis, famille, collègues)?
Je te souhaite de passer d'agréables vacances.
42 ans très au sud 7915
Et bien je remange de + en + "normalement" je dirais. Là pendant les vacances à part les boissons light (et encore j'ai fini avec un verre le soir avec un verre plaisir de limonade locale). J'ai mangé de la charcuterie, du fromage et même des frites dans un même repas! Et aussi une méga coupe glacée et pas avec des sorbets cette fois. Mais en petites quantités, juste ce dont j'ai envie. Je ne mange plus jusqu'à en être mal.
Ceci dit on a beaucoup bougé (baignades avec snorkeling, rando, visites...) donc j'avais plus faim que d'habitude.
Ça c'est pour le versant boulimie, pour le versant anorexie je lâche du lest petit à petit aussi. Par ex là j'ai cessé de compter les calories et ne me suis pas pesée d'une semaine. J'ai eu des pensées comme "oh la la avec ce que tu as mangé tu auras repris" surtout que tous les potes avec qui j'étais se le disaient pour eux. Je me suis pesée au final hier matin et j'avais perdu un tout petit peu, du coup ça m'a vachement apaisée ça aussi. Alors je vais lâcher encore un peu plus de lest.
J'ai pas voulu faire ma chichiteuse pendant les repas avec les amis, je mangeais ce qu'il y avait et basta. Par contre j'ai réalisé que je mangeais moins qu'eux, mais sans avoir faim ensuite donc je pense que c'est juste ma constitution/ mon appétit qui est comme ça.
Donc avec les amis là je n'ai pas eu de soucis. Avant, en phase anorexique j'aurai été très mal et je n'aurais pris aucun plaisir aux repas et jamais mangé si les autres ne mangeaient pas. J'aurais presque rien mangé, bref ça aurait été un énorme stress. Là non, mais c'était intéressant de voir les autres gérer leur alimentation par contre!
Avec ma famille c'est un peu plus compliqué, j'ai du luter sec et dois encore parfois luter pour ne pas ma faire gaver car "faut pas laisser ça". Ils ont tous tendance à manger trop, surtout mes parents. Mais ça va quand même mieux! Les repas de famille ça va aussi. Par contre comme ils ont vu que j'avais perdu du poids et ont su que j'ai été bien malade au début de l'été ils avaient tendance à surveiller mon assiette :lol: Mais ça me stresse moins qu'avant, je sais qu'ils le font car ils sont inquiets et ils ont de quoi vu que je dois refaire des bilans à l'hôpital le 12.
Avec les collègues je ne mange pas à la cantine, c'est chacun apporte son repas. Alors ça va, je gère. Par contre les périodes où tout le monde suit Ducon c'est lourd!
38 ans Nantes 49
Je trouve ça formidable si tu arrives à remanger "normalement". Je sais que pour moi c'est impossible. Il y a des aliments que je serai incapable de remanger. Même simplement goûter, c'est mission difficile. J'ai une alimentation relativement pauvre et assez répétitive. Mais c'est ce qui me convient, me rassure. Manger avec les autres est compliqué. Si je suis invitée à déjeuner, je vais avoir tendance à paniquer. Du coup, je refuserai l'invitation.
Si tu arrives à avoir une vie plus épanouissante aujourd'hui, c'est génial. Réussir à concilier ta vie professionnelle avec ces difficultés et avoir une vie sociale, c'est inimaginable pour moi.
Merci pour tes messages.
B I U