Prax a écrit:Je ne tire aucune fierté de mon ignorance culturelle et personne ne décide à ma place. Le monde tel qu'il est me convient très bien. Rien n'est parfait mais je n'ai pas l'audace de croire que je peux changer quelque chose par un engagement et je n'en ai d'ailleurs pas envie. La politique, je m'en fous, je vote pour le parti qui défend le mieux mes intérêts, point. Je travaille, je vis, je suis à l'aise, je prends du bon temps, que demander de plus ?
Oui, alors là dessus, forcément, on ne sera pas d'accord. Le truc qui m'étonne, c'est comment déterminer si un parti défend tes intérêt si, par ex, tu ne t'intéresses pas au fonctionnement des institutions.
Il n'y a d'autre opposition intello/manuel que celle que vous avez instiguée depuis toujours, vous, les très instruits, les cultivés, en ramenant systématiquement tout à la culture générale, comme si elle était un maître-étalon universel de comparaison des connaissances. Petit je dévorais déjà tout ce qui se rapportait au ciel, aux planètes, à l'univers, avec beaucoup de questions auxquelles mon père était incapable de répondre. Mais tu ne m'aurais jamais fait lire ce que vous appelez un "vrai" livre. Et Rousseau, c'est comment dire.......... comme Godard.
Euh...l'astronomie, c'est un élément de la culture générale. Quant à la notion de vrai livre... comment dire... Je serais incapable de déterminer ce qui est un "vrai livre" ou pas, et je ne vois absolument pas d'où tu sors cette notion. Je crois que tu as vraiment une vision étonnante de la culture générale. Perso, j'ai tendance à penser que mon goût pour la SF et les séries télé par ex fait autant partie de ma culture générale que la lecture de Rousseau. Si qq1 n'est pas d'accord ou méprise cette pop culture, c'est son pb, à aucun moment je ne me sentirai remise en cause par cela. Cela me semblerait devoir être la même chose pour l'astronomie, les dinosaures, les volcans... Et de la même façon que je toruve bizarre qu'un ingénieur n'ait pas deux ou trois notions de littérature ou de cinéma, je serais mal à l'aise si la littéraire que je suis rejetait toute connaissance scientifique. Cet absurde.
C'est donc un critère éliminatoire, mais n'en déplaise à certains, pour moi aussi. Je ne pourrais évidemment pas vivre avec une femme qui lit plusieurs heures par jours, pas plus qu'elle ne pourrait vivre avec moi.
Je crois que tu es bien catégorique. Mon mec lit peu, mais passe des heures sur son PC, devant ses jeux, etc Ce n'est absolument pas un problème, dès lkors que, comme je le disais, il ne méprise pas le livre, tout comme je ne méprise pas sa culture plus geek que la mienne. Le pb, en revanche, pour moi, ce serait de vivre avec qq1 non pas qui ne lit pas, mais qui trouverait absurde de passer plusieurs heures à lire.
Seulement comme différence, c'est que de ton point de vue (et de celui de beaucoup), c'est moi l'ignare, c'est elle qui serait dans son bon droit de me refuser à cause de mon ignorance et de mon manque d'intérêt envers cette culture qui n'est pas la mienne. "Si il avait été moins con, elle l'aurait aimé". Et je pourrais être un génie dans de nombreuses disciplines techniques que ça n'y changerait rien : pour vous le manque de culture générale est éliminatoire.
Non. Parce que la notion de culture général est beaucoup plus large que tu ne le penses. Un homme qui ne lit pas mais est passionné par la pâtisserie, les navions, l'ébenisterie, que sais je, ce n'est pas un pb. Personne ne pense qu'un ébéniste par ex est un ignare. En revanche, un mec qui n'a pas de passions, pas de centre d'intérêts, oui, pour moi ce serait éliminatoire. Tout comme un homme qui penserait que la culture classique, c'est poussiéreux et sans intérêt, que c'est une perte de temps de s'y intéresser. Il me semble y avoir là dedans une différence de vision irréconciliable. Je ne l'oblige pas à aimer la littérature comme moi, s'il préfère jouer à Magic (oui,c 'est du vécu ^^), c'est parfait, mais qu'il ne vienne pas me dire que mes livres n'ont aucun d'intérêt.
Alors pas d'étonnement que les gens comme moi puissent mépriser ouvertement votre culture, autant que vous le faites, à mots couverts. Et pour moi c'est pas grave, je ne dois absolument rien à personne, je réplique par principe et ça s'arrête là. Des gens qui m'ont pris de haut quand j'ai quitté l'école, il y en avait un paquet et peu dans le lot peuvent se vanter d'avoir réussi au moins aussi bien que moi ou d'avoir une meilleure existence. Mais je pense à tous ces jeunes que les profs cataloguent sans vergogne devant toute la classe, l'un "devant" aller en CAP technique, l'autre, un peu moins con, "devant" s'orienter vers un bac pro dès la seconde. Ca doit laisser des traces et un sacré sentiment d'infériorité tout ça.
Ben je pense que tu as été sacrément traumatisé par l'école, et que c'est vraiment dommage. Oui, l'école est maladroite, et oui, c'est dommage de remplir les CAP avec des élèves en échec scolaire. Mais d'aune part, on le fait aussi en terminale littéraire hein, où on a tellement d'estime pour la culture générale classique qu'on y colle sans scrupule tous ceux qui ne sont pas assez bon en maths pour aller en ES et S. D'autre part, cette stigmatisation de l'enseignement pro, c'est au moins autant la faute des parents que de l'école. J'ai vu plein d'étudiants, qui n'aimaient pas le droit pour ce que je connais, étaient pas brillants, se rendaient malade à subir des échecs à répétition, mais étaient empêchés par leurs parents de subir une voie plus professionnalisante.
Il faudrait arrêter de penser que tous les gens qui aiment les livres, ou relèvent dans un débat des erreurs factuelles, méprisent les diplômés de l'enseignement professionnel et technique.