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Les critères éliminatoires

Pour revenir un sujet du livre, j'ai un avis plus partagé sur le sujet. Ayant une formation de type littéraire (le droit), j'ai néanmoins un profond mépris pour la littérature.

Comme  
dit plus haut, les gens qui passent leur temps la tête dans les bouquins, c'est qu'ils aiment ça, donc c'est plus du divertissement qu'autre chose.
C'est un peu comme un geek qui passe ses journées devant son ordinateur, parfois il apprend des choses utiles, mais la plupart du temps il joue.

Je comprends même pas comment ça se fait qu'on étudie encore des textes littéraires à l'école, car la plupart des enfants ne s'y intéressent pas, ça les dégoûte de l'école plus qu'autre chose.
A part faire plaisir aux enseignants et dire "ça c'est de Balzac, un auteur Français, cocorico !!".

Aujourd'hui le résultat des cours de français est alarmant : beaucoup sortent de l'école sans savoir lire et écrire correctement.
On sacrifie l'avenir de nombre de nos enfants "pour la gloire de la littérature", défendue bec et ongle par les profs..

La culture, oui, mais la culture imposée par une minorité de façon dictatoriale tout en étant néfaste pour l'avenir de nos enfants, non.
L'histoire et la géographie, c'est fondamental, et ça intéresse tout le monde un minimum.
Mais la littérature, ça dégoûte beaucoup d'enfants de la lecture, c'est donc à réserver aux spécialistes en FAC de lettre.
95 ans 229
Je pense que tu le fais exprès... On croirait entendre Sarkozy sur "La princesse de Clèves". :roll:

Citation:
A part faire plaisir aux enseignants et dire "ça c'est de Balzac, un auteur Français, cocorico !!".


Oui, bien sûr, les profs font ça uniquement pour pouvoir se faire plaisir à eux, et on étudie Balzac pour Balzac. Ca n'a rien à voir avec le fait de vouloir faire découvrir et comprendre la langue française aux élèves, ni avec celui de leur donner une culture commune. Quelle idée de faire étudier des expressions littéraires aux élèves !! De leur faire découvrir les différents genres qui existent. Ce n'est pas comme si ensuite ça pouvait leur permettre de saisir le sens d'un texte quel qu'il soit, d'en comprendre son organisation, de comprendre l'ironie d'un texte, les figures de style...

Je n'aime pas les maths, mais je sais que le but de cette matière n'est pas seulement de faire de moi un génie. C'est aussi de développer ma logique, de me permettre d'appliquer sans même m'en rendre compte des trucs vus en classe.

Si autant d'élèves ont des difficultés avec l'écrit, ce n'est certainement pas en premier lieu à cause du fait qu'ils ont étudié Balzac. D'autant plus que la lecture et l'écriture son essentiellement acquis en primaire, où l'étude littéraire des grands textes classiques n'est pas particulièrement développée il me semble.

Dernière chose, tu remarqueras que généralement, plus on lit, moins on fait de fautes d'orthographe. C'est sûr qu'être capable de communiquer, ce n'est pas vraiment important...
34 ans 2571
RondeCMieux, ton cas n'est pas universel. Certains élèves se révèlent des lecteurs passionnés, y trouvent du sens à leur vie. D'autres trouvent simplement une idée intéressante par-ci par-là, finalement peu d'élèves restent totalement hermétiques à la lecture.
Je pense en avoir une expérience quotidienne assez parlante.
Il ne s'agit pas de glorifier la littérature, ni en exclusivité la littérature française, mais de leur apprendre comment accéder à un monde de pensées (ou il y a des pensées dans la littérature), et aussi d'émotions, aux enjeux du langage et des discours.

L'écrivain Gérard Macé avait dit un jour à une rencontre où je me trouvais : "un livre, c'est un supplément de vie, un supplément de pensée, un supplément d'âme". Je trouve cette idée de "supplément" assez juste.

Les gens qui parlent sans savoir ça m'agace au plus haut point. La pédagogie actuelle est à fond sur "intéresser les élèves", le 1er qui dégaine un Balzac "à lire pour lundi", il se fait incendier.

Quant aux cours de littérature, ils sont à mon sens encore plus importants que les cours d'orthographe. Réduire le français à ça, ça me désole. Les humains ont une vie imaginaire, émotionnelle, spirituelle, que tu le veuilles ou non. Apprendre à réfléchir sur cette part de nous, c'est essentiel. On ne forme pas seulement des travailleurs capables de rédiger un rapport sans trop de fautes, mais des personnes à part entière, qui ont besoin de clarifier leurs idées et leurs émotions.


Après, j'ai conscience de parler dans le vide, vu ton ton péremptoire et tes certitudes sans nuances, tu conserveras sans doute ton mépris un peu bête jusqu'à ta mort, sans jamais te demander pourquoi tant d'imbéciles pensent différemment de toi :roll:
95 ans 229
Salammbo, ton post me rappelle que j'ai vu passer une étude qui montrait que les grands lecteurs faisaient souvent preuve de plus d'empathie que les autres, à force de côtoyer et de se fondre dans les personnages des livres.
34 ans 2571
Lilll ça m'intéresse bien cette étude! Si jamais tu la retrouves, ça me permettrait de donner officiellement raison à Macé :lol:
Lire beaucoup c'est un peu vivre plusieurs vies par l'imagination, et ça nous change.

Une fois dans un livre de Dostoïevski, j'ai ressenti le sentiment de la foi - moi qui ne l'ai jamais ressenti dans ma vraie vie. Je veux dire, je ne l'ai pas seulement compris, mais ressenti comme si je l'avais vraiment. Pendant quelques jours, ce sentiment ne m'a pas quittée, j'avais la très forte sensation qu'un Dieu était présent (comme le personnage du livre). Ensuite j'ai retrouvé mon état normal lol, mais je me suis dit que je n'aurais jamais pu éprouver ça sans le biais de ce bouquin. Un supplément de vie, à coup sûr.
95 ans 229
Il faudra que je recherche ça. ;) Et je voulais préciser que ça ne veut pas dire que les non lecteurs ne peuvent pas faire preuve d'empathie. Ça souligne juste le pouvoir de l'imaginaire sur l'esprit humain.

Salammbo, je veux bien le titre de Dostoïevski, parce que croire en Dieu pendant quelques jours, ça m'intéresse. :lol:
34 ans 2571
C'était L'idiot, le titre du roman. Je garantis pas l'effet :lol: mais ça reste une de mes expériences les plus fortes (bien que purement imaginaires).
Avant, j'avais tendance, je l'avoue, à considérer les croyants avec un peu de condescendance. J'ai mieux compris la force de ce sentiment.

Evidemment, on peut avoir de l'empathie sans avoir lu un livre de sa vie (on peut aussi avoir juste vécu en vrai des choses :lol: ).
Mais bon, je dois avoir une vie trop rangée pour rivaliser avec le panel d'expériences offert par les livres.
C'est pour ça que j'aimais bien le mot "supplément" : ça n'a rien d'indispensable, mais ça apporte quelque chose de plus.
J
42 ans Paris 1842
RondeCMieux a écrit:
Pour revenir un sujet du livre, j'ai un avis plus partagé sur le sujet. Ayant une formation de type littéraire (le droit), j'ai néanmoins un profond mépris pour la littérature.

Comme dit plus haut, les gens qui passent leur temps la tête dans les bouquins, c'est qu'ils aiment ça, donc c'est plus du divertissement qu'autre chose.
C'est un peu comme un geek qui passe ses journées devant son ordinateur, parfois il apprend des choses utiles, mais la plupart du temps il joue.

Je comprends même pas comment ça se fait qu'on étudie encore des textes littéraires à l'école, car la plupart des enfants ne s'y intéressent pas, ça les dégoûte de l'école plus qu'autre chose.
A part faire plaisir aux enseignants et dire "ça c'est de Balzac, un auteur Français, cocorico !!".

Aujourd'hui le résultat des cours de français est alarmant : beaucoup sortent de l'école sans savoir lire et écrire correctement.
On sacrifie l'avenir de nombre de nos enfants "pour la gloire de la littérature", défendue bec et ongle par les profs..

La culture, oui, mais la culture imposée par une minorité de façon dictatoriale tout en étant néfaste pour l'avenir de nos enfants, non.
L'histoire et la géographie, c'est fondamental, et ça intéresse tout le monde un minimum.
Mais la littérature, ça dégoûte beaucoup d'enfants de la lecture, c'est donc à réserver aux spécialistes en FAC de lettre.


Heureusement, tous les juristes ne sont pas aussi bornés.
34 ans Paris 3680
Franchement RondeCMieux je te trouve bien méprisant envers ceux qui lisent.

Alors déjà pour ce point : on peut lire pour plein de raison, parce qu'on aime ça (évidemment) qu'on est passionné, mais aussi pour développer des connaissances sur différents sujets qui nous intéressent et donc là je pense qu'on ne dissocie pas plaisir, divertissement, culture, curiosité. Je trouve réducteur de dire "ceux qui lisent c'est que du divertissement parce qu'ils aiment lire"

Ensuite et Lilll et Salammbo l'ont très bien mentionné et je ne reviens pas trop dessus mais : euh ta remarque sur Balzac et la littérature à l'école est à côté de la plaque. Je pense également que peu de personnes restent hermétiques totalement face à la lecture car c'est très vaste et du coup je pense que sincèrement, chaque peut en retirer un petit quelque chose. La phrase de Macé est très vraie je trouve.

Arrête d'affirmer d'un ton péremptoire des choses qui te semblent sans appel et absolument immuable car les avis sont divers et variés.

Et alors aussi ta remarque sur les geeks est très réductrice je trouve (mais ça reste mon avis) c'est sûr qu'un geek ne va quasi rien faire d'autre de sa journée à part jouer à (insérer ici nom de jeu aléatoire) pendant des heures. Ton esprit fermé me sidère franchement !

Et Lilll si tu retrouves l'étude, je veux bien la référence aussi ça m'intéresse.
Quand on entend que 10% ou 15% des français ne savent pas lire et écrire correctement en 6ème, je trouve ça dommage de les décourager en leur faisant lire des textes anciens (Molière ça se comprend encore bien, Baudelaire c'est plus compliqué).
D'ailleurs même les enfants les plus doués n'ont pas la maturité nécessaire pour percevoir le sens et la logique profonde de ces textes.

Je pense qu'on devrait renoncer aux "auteurs prestigieux" et se rapprocher des goûts des élèves (sauf dans les filières spécialisées de la FAC).

Malheureusement personne ici n'y peut rien, puisque les programmes sont décidés par les responsables de l'éducation nationale entre eux..
L'essentiel c'est quand même de pouvoir lire sous les panneaux de signalisation routière, remplir sa feuille d'impôts, remplir un chèque...

Je comprends bien la logique de "on s'identifier aux autres en lisant" ou "au final il restera une réflexion".
Mais on n'est pas obligé d'avoir de la littérature "prestigieuse" pour ça, on peut le faire avec d'autres supports avec lesquels on est plus à l'aise :
- Le cinéma
- L'art
- Les BDs
- En discutant avec les autres
- ...
J
42 ans Paris 1842
RondeCMieux a écrit:
Quand on entend que 10% ou 15% des français ne savent pas lire et écrire correctement en 6ème, je trouve ça dommage de les décourager en leur faisant lire des textes anciens (Molière ça se comprend encore bien, Baudelaire c'est plus compliqué).
D'ailleurs même les enfants les plus doués n'ont pas la maturité nécessaire pour percevoir le sens et la logique profonde de ces textes.

Je pense qu'on devrait renoncer aux "auteurs prestigieux" et se rapprocher des goûts des élèves (sauf dans les filières spécialisées de la FAC).

Malheureusement personne ici n'y peut rien, puisque les programmes sont décidés par les responsables de l'éducation nationale entre eux..


Eh ben moi je n'ai jamais été découragée par Baudelaire.Et c'est vachement mieux que Marc Levy.

Et si toi tu n'avais pas la maturité pour comprendre ces textes, ce n'est pas le cas de tout le monde.
J
42 ans Paris 1842
RondeCMieux a écrit:
L'essentiel c'est quand même de pouvoir lire sous les panneaux de signalisation routière, remplir sa feuille d'impôts, remplir un chèque...

Je comprends bien la logique de "on s'identifier aux autres en lisant" ou "au final il restera une réflexion".
Mais on n'est pas obligé d'avoir de la littérature "prestigieuse" pour ça, on peut le faire avec d'autres supports avec lesquels on est plus à l'aise :
- Le cinéma
- L'art
- Les BDs
- En discutant avec les autres
- ...


Pfffffffffffffffffff

En tout cas, c'est mignon de revendiquer l'élitisme de diplôme dans ses critères amoureux pour plaider ensuite pour une telle médiocrité.
37 ans Paris 232
RondeCMieux a écrit:
Je pense qu'on devrait renoncer aux "auteurs prestigieux" et se rapprocher des goûts des élèves (sauf dans les filières spécialisées de la FAC).


Ca, c'est ce qui s'appelle niveler le niveau par le bas...

Et puis je rajoute qu'un lecteur assidu apprend non seulement l'orthographe mais sera beaucoup plus à l'aise pour s'exprimer car inconsciemment il aura retenu des structures grammaticales. Et je ne parle même pas de l'enrichissement du vocabulaire.
37 ans Paris 232
RondeCMieux a écrit:
L'essentiel c'est quand même de pouvoir lire sous les panneaux de signalisation routière, remplir sa feuille d'impôts, remplir un chèque...


:shock: :shock: :shock:
c'est vraiment se contenter de bien peu...
B I U


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