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le printemps, et... le regard des autres

50 ans Sur un gros arbre perché 7658
Autant il ne viendrait pas à l'idée de faire la moindre réflexion face à une poitrine particulièrement proéminente, autant je pourrais rester scotcher sans penser à mal, et sans croire  
que la personne ne me prête une imagination galopante.
50 ans Sur un gros arbre perché 7658
scotché *
A
40 ans Par ici 944
Le_Chat_Du_Cheshire a écrit:
Autant il ne viendrait pas à l'idée de faire la moindre réflexion face à une poitrine particulièrement proéminente, autant je pourrais rester scotcher sans penser à mal, et sans croire que la personne ne me prête une imagination galopante.


Normal d'être scotché, comme c'est normal d'être gênée par quelqu'un qui reste scotché. Même sans forcément lui prêter une imagination galopante.

Le chat - à qui je prête toujours une imagination galopante ou un 2ème degré latent - qu'entends-tu toi par imagination galopante justement?
50 ans Sur un gros arbre perché 7658
Mac Do, banquette Twingo, dodo...
A
40 ans Par ici 944
:-k


...:roll: [-o<


Àaah l'adolescence...
1574
Il aime se faire passer pour un gou-chat

:nananr:
50 ans Sur un gros arbre perché 7658
Je passe l'aspirateur dans la voiture et sous le lit avant.
W
34 ans Région parisienne 282
Ce chat m'étonnera toujours ! XD
A
40 ans Par ici 944
papille a écrit:
Être triste d'être soi, se trouver sans beauté corporelle, se sentir déformé par sa différence,... La plupart du temps c'est relié à mon plaisir interne, si je me sens bien je me sens d'autant plus susceptible de susciter du plaisir pour d'autres ou pour moi-même...

...C'est pour ça que je t'invitais à être le mieux possible dans tes vêtements et sous-vêtements, si tu dois réunir tout ton courage (et je trouve vraiment qu'il en faut quand la morphologie est atypique), mobilise le pour ça plus que pour lutter contre la peur...

...De le recevoir du haut de ton corps tout entier, solide et pensant.
Se sentir solide, c'est un sentiment psychologique extrêmement rassurant et je trouve qu'il a de vraies racines corporelles, dans le tonus musculaire, l'ancrage au sol, les sensations posturales. Peut-être que c'est aussi une voie d'accès justement, le corps et les vécus toniques de celui-ci, pour se sentir confiant et sécure dans son esprit...

... Comme le maillot de bain par exemple était d'abord réservé à la piscine publique où je ne connaissais personne. Je ne me serai pas vue ainsi au boulot ou avec mes proches.
Et je crois très fort que si on répète ce genre de choses suffisamment de fois à la fin on arrive à les généraliser dans des situations courantes ordinaires et quotidiennes beaucoup plus facilement. Mais on peut commencer par un côté un peu "exceptionnel" ou en tout cas extrêmement contextualisé...


ca me fait penser aux "propos sur le bonheur " du philosophe Alain (Je n'y avais jamais pensé jusqu'à présent, pourtant l'un des chapitre m'avait beaucoup marquée).
Ce texte invite à la gymnastique du corps, en décrivant que c'est l'attitude corporelle et sa répétition qui peut être le support au changement, ou sa fondation. Il y est cité en exemple ( n'y voyez pas là la critique de la religion, ce n'est pas du tout le propos) le bien être ressentit durant la prière, dans une église, peu importe, qui ne serait pas temps liée à une présence divine, qu'à La posture (tête baissée, mains jointe, ou corps prostré). Celle-ci, en effet, serait en contradiction avec le sentiment d'agressivité, ou de ressentiment, ou de violence, source de conflit intérieur. La posture favoriserait un état d'esprit positif dans ce cas.

Par analogie, c'est ce que je comprend quand tu parles de répétition de gestes dans un certain contexte. Par cette gymnastique, l'on automatiserait son état d'esprit, pour arriver à le généraliser à toute autre situation. Je comprend aussi cela lorsque tu parles de corps solide ou de se sentir en premier lieu, bien dans ces vêtement.
A
40 ans Par ici 944
ClauBreizhPolska a écrit:
J'ai failli laisser un message à ce sujet il y a quelques jours.
Car ça devient compliqué aussi de mon côté.
Même en sachant que c'est idiot et que l'on ne doit rien aux inconnus, sortir moins couverte, faire voir sa peau :? .

:kiss: andrea74


Coucou clau !
Oui c'est compliqué pour beaucoup de monde, je n'imaginais pas
60 ans calvados 16079
Coucou Andréa. Oui même si pour beaucoup d'entre nous c'est minime par rapport à tes soucis. Quand la santé s'en mêle, ça complique la donne.
:kiss:
58 ans 147
Merci Andrea pour ce sujet qui résonne en moi .
Et merci à Papille et Wumpa pour vos visions intimistes et universelles en même temps.
37 ans 1547
andrea74 a écrit:
ca me fait penser aux "propos sur le bonheur " du philosophe Alain (Je n'y avais jamais pensé jusqu'à présent, pourtant l'un des chapitre m'avait beaucoup marquée).
Ce texte invite à la gymnastique du corps, en décrivant que c'est l'attitude corporelle et sa répétition qui peut être le support au changement, ou sa fondation.

[...] Par analogie, c'est ce que je comprend quand tu parles de répétition de gestes dans un certain contexte. Par cette gymnastique, l'on automatiserait son état d'esprit, pour arriver à le généraliser à toute autre situation. Je comprend aussi cela lorsque tu parles de corps solide ou de se sentir en premier lieu, bien dans ces vêtement.


Je ne connaissais pas mais du coup ça m'intéresserait de savoir ce qu'il évoque par "gymmastique du corps" et son lien avec le sentiment de soi/le changement... Un jour j'essaierai peut être de le lire. ;)
Effectivement ça semble faire écho à ce que j'ai ressenti dans mon expérience. Je ne sais pas du tout si c'est généralisable pour autant dans la mesure où mon corps a toujours été dans mon histoire un élément important.

En tout cas pour moi il y a un immense bénéfice à expérimenter ; pendant tout un temps, je "cheminais" dans ma tête mais sans le faire avec mon corps, ou plutôt en luttant contre plus qu'en allant avec. Quelque chose a changé quand ça s'est relié.

Quand je parle de répétition c'est surtout pour souligner que ressentir du bien-être ne suffit pas, ça me semble indispensable mais non suffisant. Par exemple, le jour où j'ai osé me pointer dans une piscine publique en maillot, j'étais triste et honteuse mais super heureuse de retrouver l'eau. Le bonheur inexprimable que j'ai ressenti en étant dans l'eau et en découvrant une liberté de mouvement que je ne connais en aucun autre moment a été si fort qu'il était devenu impossible de ne plus revivre ça. Ca a été moteur. Seulement, le lendemain, j'étais super heureuse de revenir, mais ça n'avait pas changé pour autant le reste, je me sentais encore honteuse et j'avais peur du regard des gens. C'est en répétant cette expérience d'être là et d'être bien, d'être de plus en plus en moi et de moins en moins dans la tête des autres, en la répétant, répétant, répétant que j'ai ressenti de plus en plus de plaisir, de curiosité, une sorte d'ancrage tranquille et une disponibilité aux autres (ce qui n'était pas pareil que de se placer en éventuel réceptacle du regard des autres). Il y a des choses qui ont pu se faire plus vite que d'autres: j'ai mis quelques jours à oser aller dans le bassin sportif et beaucoup de mois avant de m'y sentir à l'aise, j'ai mis plus d'un mois à oser interpeller un professionnel, j'ai mis des mois et des mois à laisser ma serviette dans mon sac, à aller chercher du matériel en dehors du bassin sans elle, des détails insignifiants pouvaient me mettre dans un sacré émoi rien que parce qu'il s'agissait pour moi d'oser, et que d'être active suppose un tant soit peu qu'on s'expose.
Donc plaisir, répétition (= c'est un processus plus qu'un déclic avec un avant et un après, ça prend du temps), mais aussi quelque chose qui intègre plusieurs dimensions. Il ne s'agit pas juste d'être bien dans son corps, ça devient un élan pour autre chose: le lien aux autres, l'intellect, ça se relie.
Par exemple, la venue du printemps, de l'été pour l'instant ne sont qu'angoisse de se dévêtir et de supporter en se sentant peut être plus fragile le regard des autres qu'on vit mal.
Peut-être que le printemps, ça peut être autre chose aussi, dans la vie, dans ton corps, avec des gens ou seule. Comme on se vêtit moins aussi pour dormir, qu'on a moins froid dans les pièces de notre logement, ça peut aussi prendre le temps d'automassages avec des crèmes aux odeurs délicieuses (vive aromazone).
Se dévêtir peut aussi avoir des bons côtés en dehors du champ relationnel. Soit, ça ne règle pas notre affaire, mais ça met un petit poids dans l'autre plateau de la balance imaginaire où chaleur pèse jusque là du côté inquiétant/difficile à vivre.
Comment rendre un ensemble plus doux à vivre pour que ça contamine petit à petit toutes ses parties ?
Je prends cet exemple tout en mesurant combien il n'est pas forcément valable texto mais par exemple, avant c'était vraiment le moment "vestimentaire" qui me faisait angoisser et pleurer. Je m'habillais comme en hiver et j'étais super mal en ayant toujours trop chaud.
Cette année je me suis surprise à me dire vivement qu'on mette moins de vêtements et à être ravie des journées chaudes. :shock: Pourtant, c'est encore un peu la galère pour m'habiller quand il fait chaud encore aujourd'hui. Pourquoi alors, cette impatience et ce soulagement ? Uniquement parce que concrètement, ça me fait moins de fringues à enlever et remettre quand je vais à la piscine, que le gros manteau dans le casier c'est gonflant. L'objet de ma peur devient petit à petit juste un élément relatif à autre chose de plus important (et de chouette).

J'ai beau raconter ma vie je n'en oublie pas du tout le sujet initial. Je me demandais si les chaleurs ne pouvaient pas aussi devenir synonyme d'autre chose pour toi. Sortir dehors, certes, mais pour quoi faire ? Est-ce que tu as du plaisir à marcher ? Qu'est-ce qui pourrait devenir suffisamment plaisant et stimulant pour que ce que ça peut éventuellement coûter (recevoir des regards désagréables parmi d'autres, trouver une tenue confortable avec une morphologie atypique) ne soit plus au premier plan ?

En fait je me dis qu'on essaie de penser à comment mieux vivre le regard des autres mais qu'on se focalise un peu trop sur cette question et que c'est précisément de rester collé à ça qui empêche de le vivre plus tranquillement.
D'abord toi, après les autres. Pas dans le sens où tout pour soi et on s'en fiche du reste, comme disait Maud il y a des autres qui ne se laissent pas ignorer. Mais dans le sens de mon premier message: si on essaie de modifier un peu le vécu du dedans on a des chances de vivre autrement ensuite l'environnement.
Quelqu'un je pense t'a conseillé ça, de prendre soin du reste pour qu'une dynamique puisse émerger, de chercher à côté tout le bon possible pour soutenir ce qui est moins bon. C'est vraiment un bon conseil je trouve car on supprime jamais les sources de souffrance, mais on peut se donner à vivre autre chose de bon qui aide d'autant mieux à tolérer le reste.

Je m'arrête là parce que bon on retombe toujours sur les mêmes pattes au final ;)
A
40 ans Par ici 944
papille a écrit:

Quelqu'un je pense t'a conseillé ça, de prendre soin du reste pour qu'une dynamique puisse émerger, de chercher à côté tout le bon possible pour soutenir ce qui est moins bon. C'est vraiment un bon conseil je trouve car on supprime jamais les sources de souffrance, mais on peut se donner à vivre autre chose de bon qui aide d'autant mieux à tolérer le reste


Si l'on décide de ne pas supprimer la source de la souffrance, c'est à la condition que la souffrance disparaisse, selon mon opinion du jour ( ça peut changer).

Le concept de veiller à conserver plusieurs piliers bien solides, (en d'autres termes, en prenant soins du reste), est salutaire c'est sûre car, du coup, proportionnellement, les piliers qui tremblent ne suffiront pas à la ruine. Mais parfois la réaction en chaîne n'est pas loin, surtout lorsque la source de la souffrance est une sorte d'hydre qui s'insinue dans chacun des éléments de notre vie.

Après, il y a des "méthodes" pour limiter les dégâts, j'insiste sur "limiter" et non supprimer, c'est ce que l'on décrit depuis plusieurs jours ici.
Et ainsi, je n'aurai pas fait long feu avant de changer d'avis et reviens déjà sur le premier paragraphe : je ne suis plus certaine que la souffrance disparaisse totalement un jour.
2513
La différence, c'est ce qui fait que l'on est Soi.
Je suis gravement malade des reins depuis l'âge de 11 ans, je suis sous dialyse. Cette différence (qui ne se voit pas forcément d'ailleurs, mais qui était prégnante parce qu'elle me faisait souffrir), je ne peux pas la changer : je serai malade à vie. J'ai passé des années à vouloir entrer en réalité dans mon idée de la norme jusqu'à que je réalise que c'était précisément cela qui m'empêchait d'être moi et me faisait terriblement souffrir. Je n'assumais pas cette maladie que je n'avais pas choisie.
Et puis, j'ai compris que finalement, elle faisait partie de moi, qu'elle avait forgé mon identité. Que les personnes de caractère que je peux admirer sont celles qui assument le mieux leur différences.
Alors, mon rapport à la norme s'est modifié : un être purement normal n'existe pas, chacun peut citer au moins une situation où il s'est senti hors normes, où les normes ne collaient pas avec leurs sensations, etc..
Cette norme est un fantasme qui je pense nous est transmis en grande partie par l'école...il a fallu que je m'essaye au métier d'enseignante pour le comprendre. Ce fantasme après lequel on court nous empêche de nous épanouir pleinement.
Pis encore, je crois que vouloir se fondre dans le moule a un effet pervers : cela nous rend individualiste, car tous les écarts que nous ressentons vis à vis de la norme, nous les percevons comme injustices. Des revendications de plus en plus farfelues se font alors entendre, et le bien solidaire et collectif s'efface...
B I U


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