Ce matin, j'ai consulté une nouvelle généraliste près de chez moi, un peu lassée de mon médecin traitant qui me suivait depuis 26 ans mais assez démotivé ces derniers
temps.
J'ai une tendinite au coude mais cette brave personne consultée ce matin n'a fait que reluquer mes bourrelets ; je confesse, je suis une vilaine-pas belle en surpoids malgré 16 km de vélo quotidiens et 10 kg de moins que j'ai perdu depuis octobre grâce à une diététicienne du GROS).
En palpant mon coude (aïe), elle me sort soudain : Vous savez Madame, dans les camps de prisonniers russes, personne n'était gros.
J'ai brisé là, je lui ai dit qu'elle était odieuse et pendant que Madame téléphonait avec un patient, je lui ai signé son chèque. La feuille de soins est revenue en petits morceaux dans sa boîte.
Je me suis fendue d'un fax à son intention :
Citation:Citation:
Madame,
Je vous ai vue en consultation ce matin pour une tendinite au coude.
Vos propos sur la minceur des prisonniers des camps russes sont extrêmement choquants et totalement déplacés. Votre haine manifeste des personnes en surpoids vous fait tenir des propos stigmatisants, odieux et inappropriés.
Je travaille avec des collègues russes, je leur poserai la question de savoir si les camps de prisonniers offraient des conditions de vie idéales.
Cette haine vous déshonore et me donne à penser que votre suivi sera entaché par un à-priori défavorable pouvant vous mener à des décisions regrettables.
Par ailleurs, je vous invite à lire le rapport de l'ANSES sur l'inefficacité et la
nocivité des régimes, paru en 2010 et disponible sur Internet.
De plus,/ aucune étude scientifique n'a pu démontrer l'efficacité de la
culpabilisation des patients en surpoids telle que vous venez de le faire ce matin.
Je me permets de vous rappeler deux articles du code de déontologie médicale :
Article 2 (article R.4127-2 du code de la santé publique)
Le médecin, au service de l'individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le
respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité.
Le respect dû à la personne ne cesse pas de s'imposer après la mort.
Article 7 (article R.4127-7 du code de la santé publique)
Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu'il peut éprouver à leur égard.
Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances.
Il ne doit jamais se départir d'une attitude correcte et attentive envers la personne examinée.
En conséquence, compte tenu de votre attitude lors de la consultation de ce
matin, je vous informe que j'alerte ce jour le Conseil départemental de l'Ordre des Médecins du XXXX.
Respectueusement,
J'ai envoyé également par fax et par LRAR une copie de mon courrier à cette généraliste au Conseil de l'Ordre.
Pas sûr que ça serve à grand-chose, mais au moins il y aura une trace.
Je me demande si cette généraliste qui ne me connaît ni d'Ève ni d'Adam n'est pas habituée à sortir ce genre d'insanités vu le naturel avec lequel elle les balance.
En attendant, je recherche toujours un ou une généraliste avec un minimum d'empathie et sans préjugés.
Shackleton qui commence à se soulever sérieusement contre ceux qui se croient tout-puissants parce qu'ils ont un stéthoscope ...