Je ne suis pas certaine que moralisateur soit le terme correct. C'est sans doute pour ça que tu le mets entre guillemets. Je pense qu'il s'agit de personnes qui ne peuvent s'empêcher de vous donner des conseils, dans le meilleur des cas, de vous imposer leurs choix, dans le pire, alors que vous n'avez rien sollicité.
De mon côté, j'arrive maintenant à faire la part des choses. Si on me le demande, je donne des conseils. Si on discute d'un sujet, je partage mon opinion. Sinon, à part quelques personnes très proches et dans des situations graves, j'évite d'intervenir. Sans doute parce que je suis moi-même très indépendante.
Je pense que le "moralisateur" qui m'énerve le plus restera ma mère. :lol:
Plus sérieusement, je pense que ma réaction est d'autant plus forte que je suis moi-même en conflit intérieur par rapport au sujet. Par exemple, le fanatique religieux pourra m'expliquer ce qu'il veut, ça ne me fera ni chaud ni froid, je le laisserai parler.
Si je me suis déjà fait une opinion avec laquelle je suis tranquille, j'écouterai les arguments pour voir si je peux me rapprocher d'une situation encore plus conforme à mes objectifs. Par exemple, je suis obèse et je ne fais pas de régime pour maigrir. Mais comme je souhaite conserver une vie sociale, je fréquente un certain nombre de personnes qui en font. Si le sujet vient à être abordé, je réfléchis s'il est opportun ou non d'aborder le taux d'échec des régimes, la RA, la décision de rester obèse. En aucun cas je ne me lance dans une tentative de culpabilisation-conversion. Tout le monde est assez grand pour penser par lui-même. Si par hasard, il se trouve quelqu'un qui est plus avancé que moi sur l'acceptation de soi, le lâcher-prise, je pourrai échanger avec lui et voir si je peux en retirer quelque chose pour moi.
Par contre, le débat peut être plus animé si moi-même, je ne sais pas quelle est mon opinion et comment elle s'est constituée. Par exemple, avant d'avoir réfléchi et trouvé les vraies raisons de mon choix de ne pas avoir d'enfant, je me laissais entraîner dans des discussions très frustrantes. Maintenant, ce n'est plus le cas.
Par contre, ce qui m'énerve réellement, et que j'évite à tout prix, ce sont les gens qui sollicitent votre opinion, vous posent une quantité de questions, pour finir par se moquer de ce que vous venez de dire. Un exemple ? "Mais pourquoi tu ne manges pas de viande ?" "Argument 1 - Argument 2 - Argument 3" "Ah ! C'est vrai, je n'y avais pas pensé. Mais comment tu fais au quotidien ?" "Description 1 - Description 2 - Description 3" "Ah oui. Mais as-tu déjà pensé au cri de douleur de la carotte quand on l'arrache ?" Là, je dois avouer que prendre sur moi-même me demande un effort surhumain ...