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Des soeurs...

M
46 ans 153
Bonjour, j'écris comme un cri qui ne sort jamais. Merci à qui me lira et voudra bien me répondre. Il y a 4 ans, mes parents ont déménagés de Paris  
pour le sud de la France afin de passer leurs dernières années près de la mer, et de moi. Ma soeur vit à Paris, et depuis ce jour, elle refuse catégoriquement de me voir, et même la naissance de ma fille, son unique nièce n'y a rien changé. Elle refuse aussi de voir ma fille.
Avec ma mère, nous avons toujours été plus proches, et je comprends que ma soeur soit jalouse de cette relation.
Mais c'est ma soeur ainée, elle me manque et je souffre pour ma fille à qui je dois expliquer que sa tante ne veut pas la voir juste parce qu'elle est ma fille.

Tout le monde souffre de cette situation, mes neveux de qui je suis proches en souffrent aussi (je les ai gardés durant toute leur enfance).

Voilà, suis-je responsable ? Et ma fille, comment lui expliquer ? J'ai tenté de l'oublier puisqu'elle ne veut plus de moi dans sa vie, mais c'est dur quand elle vient voir mes parents (une fois par an pour une semaine) de voir qu'elle refuse de connaitre ma fille.

Tout cela est confus, désolée, je sais que ma sœur a beaucoup souffert de ce déménagement.

Merci.
50 ans à la maison ! 10072
Si je résume, ta soeur est jalouse parce que tes parents se sont installés plus près de toi qui d'elle, c'est ça ?
S
89 ans 4951
Tout d'abord je tiens à te dire que je suis désolée de voir comme cette situation te fait souffrir.

J'ai deux soeurs et nos relations ont été mouvementées et compliquées avec des ruptures avec chacune (en changeant à chaque fois celles qui ne se parlaient plus).

Il m'a fallu du temps pour accepter et mieux comprendre leur jalousie à mon égard. A la base, il y a le fait que je suis la fille préférée de ma mère. J'ai reçu d'elle plus que les autres. Je m'en suis senti coupable pendant des années et maintenant que j'ai eu des enfants j'ai aussi compris que la coupable était ma mère qui n'a pas su dépasser ses propres blessures et qui s'est attachée à celle qui était la plus "facile" ,celle qui lui renvoyait l'image qu'elle était une bonne mère, par rapport aux deux autres qui l'affrontaient et qui la renvoyaient à ses propres rapports compliqués avec sa mère.

Il m'a donc été plus simple d'accepter en comprenant que l'histoire de mes soeurs leur appartenait et qu'il pouvait être parfois difficile de se construire en étant moins aimée, d'en avoir le sentiment suffit parfois.

J'ai eu d'autres problèmes car être la préférée d'une mère instable et devoir souffrir de la jalousie des plus grands n'est pas toujours simple non plus, mais à un moment donné j'ai du dépasser ma souffrance (j'ai fait une longue thérapie qui a remis chacun à leur place dans le cercle familial).

Chaque parent est évidemment en droit de déménager et de vivre ou bon lui semble, mais je pense que c'est acte a ravivé la blessure initiale de ta soeur, qui a pensé que ses parents te préféraient à elle.

C'est très difficile à gérer, je le vois chez une de mes soeur (celle qui est la moins aimée de ma mère) qui en même temps dit "rien à foutre" mais en même j'entends bien qu'elle souffre du fait que ma mère ne veut venir passer quelques jours que chez moi. Pour ma mère, tout est mieux chez moi, j'habite un plus bel endroit, mon mari est exceptionnel, mes enfants sont les plus géniaux et si intelligents etc... J'ai déjà dit à ma mère de ne pas parler de nous à mes soeurs, car son plaisir à nous voir se ressent, alors qu'elle traine toujours la patte pour aller chez mes soeurs, elle a toujours x mille excuses auxquelles elle fait semblant de croire.

Le lien entre mes soeurs et moi a été rompu plusieurs fois, depuis quelques années, cela va mieux, nous arrivons à garder un lien en étant plus distantes mais cordiales. Pour cela, il a fallu que j'entende leur souffrance et que j'accepte et entende la leur, que je leur dise que j'étais désolée de ces différences de traitement (même subtiles parfois) pour qu'elles se sentent entendues et qu'elles puissent avancer.

Il m'a fallu de temps pour cela.

Avant ses ruptures, j'ai été la tata qui m occupait énormément des mes neveux et nièces, j'ai aussi souffert de les perdre à chaque fois, mais je m'y suis faite. Mes enfants n'ont pas souffert par contre, car ils n'ont pas pu être proches de mes soeurs et de leurs cousins. Nous sommes proches mon mari, nos fils et moi (qui le sont entre eux également) et nous sommes déjà très heureux de cela, sachant que mon mari et sa soeur ont aussi eu des gros soucis (liés aussi à un sentiment de différence).

Que tes parents aient eu ou pas le sentiment de faire des différences, ta soeur a certainement ressenti des choses, il peut donc être important d'entendre cela.

Comment a-t-elle rompu avec toi ? par lettre ? en direct ? autre ?

Une de mes soeurs avait rompu dans une lettre très dure, j'en ai pas mal souffert aussi, après deux ans je lui ai écrit de manière bienveillante et lui demandant pardon de choses que j'aurais pu faire qui l'aurait fait souffrir même cela n'avait pas été volontaire, cela a suffit à rétablir un dialogue et nous avons pu reconstruire petit à petit, une relation.

Elle souffre encore de jalousie envers moi, je le sais, cela ne changera pas, je fais donc attention à ne pas parler des réussites de mes enfants par exemple, car c'est une grande souffrance pour elle. Je n'attends pas d'elle ce qu'elle ne peut pas me donner, c'est à dire une joie sincère sur leur réussite.

La jalousie, elle est humaine, chacun doit pouvoir travailler sur la sienne si elle envahit ses rapports aux autres, mais c'est un sentiment un peu honteux, qui est assez difficile à reconnaitre et accepter. Je n'ai pas honte de dire que oui, moi aussi parfois j'ai été jalouse de certaines choses dans la vie de certains, après j'ai cherché pourquoi, on trouve souvent en soi ce genre de réponses.
48 ans région parisienne 5831
Ah, ce n'est pas facile d'être la "fille préférée".

Perso, je n'ai pas été la fille préférée de mes parents (c'était ma soeur), mais j'ai été la "petite fille préférée" de ma grand mère. J'étais la seule de ses 5 petits enfants à avoir ma chambre chez elle. J'étais la plus formidable, la plus intelligente, la plus merveilleuse. Ma mère aussi était sa fille préférée, la mieux, celle qui a le mieux réussi, qui est la plus gentille, la plus mince...

Résultat: ma mère et ma tante ne se parlent plus, et je ne parle plus à mes cousins. J'ai parfois eu l'impression que ma grand-mère faisait exprès de faire ces différences, pour qu'on ne puisse pas monter de "coalition" contre elle... diviser pour mieux régner, en quelque sorte.

Bien entendu, ma tante et mes cousins ont souffert de voir que ma mère et moi étions les préférées, que quoi que nous fassions, c'était formidable... Mais perso, j'ai aussi souffert de leur jalousie, de leurs remarques acerbes, ironiques, à mon propos.

J'étais jeune à l'époque, je disais à ma grand-mère de ne pas dire telle ou telle chose, mais elle ne m'écoutait pas, que pouvais-je faire de plus? J'essayais d'être gentille avec mes cousins, je leur faisais des cadeaux avec mon argent de poche (eux jamais), bref, j'ai essayé, mais c'était peine perdue.

Après une éducation pareille, aucune relation n'a jamais été possible avec mes cousins: déjà, à 18 ans, on se voyait à peine, on ne se parlait pas, du coup, il n'y avait pas de relation à sauver...

J'aurais sans doute dû faire comme Saralou et leur demander pardon pour la différence de traitement entre eux et moi, mais au fond, je sais bien que je n'ai pas grand chose en commun avec eux, et je n'ai pas tellement envie de rétablir une relation (ils sont très compliqués, ils font bcp d'histoires et n'ont pas du tout la même philosophie de vie que moi).

Bref, pourquoi souffres-tu de ne plus avoir de relations avec ta soeur? Est-ce que tu l'aimes? C'est quelqu'un que tu apprécies en soi, ou tu as envie d'avoir une relation avec elle juste parce que c'est ta soeur? Je pense qu'il faut que tu te poses ces questions là, parce que, à mon avis, le choix qui se présente à toi est clair:

- soit comme Saralou tu mets les choses à plat avec elle et tu entends sa douleur d'avoir été le mouton noir

- soit comme moi, tu t'en fous et tu admets la situation comme elle est, sans chercher à avoir une relation.
M
46 ans 153
Trashap : oui c'est ça.

Saralou : merci infiniment pour cette réponse qui m'éclaire et qui fait tellement écho à mon histoire et à celle de ma famille.
Je pense que tout est exact, et il y a beaucoup de souffrance des deux côtés.
Ma soeur me tient pour responsable du départ de mes parents, et certainement aussi de lui avoir volé un peu de l'amour de ma mère.
Je comprend parfaitement ce sentiment puisque je reconnais que ma mère a toujours été plus proche de moi, cependant elle n'a jamais fait de différences trop flagrantes. Mais certainement suffisantes pour créer de la souffrance.
Oui le déménagement a réactivé cette jalousie qu'elle avait enfoui de l'adolescence. Nous avions même un lien assez fort à cette période.
Aujourd'hui, je souffre surtout pour ma fille et je ne sais pas comment lui expliquer sans lui faire trop de mal. Car quand ma soeur vient, mes parents ne peuvent plus recevoir ma fille et elle pose des questions.
Elle a aussi écrit une lettre très violente à mes parents, et ce n'est que sur mon intervention qu'ils ont accepté de pardonner à ma soeur. Mais cela, elle ne le sait pas.
Elle a rompu avec moi par e-mail, après un échange très dur.

J'ai tenté de reprendre contact avec elle il y a quelques mois, par e-mail, avec bienveillance, mais je n'ai pas eu de réponse.

Lui demander pardon, j'ai des difficultés à le faire, car cela reviendrait à lui demander pardon d'exister.

Bien sûr, moi aussi j'éprouve de la jalousie pour toutes sortes de choses, et c'est pourquoi je comprend la souffrance de ma soeur. Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi elle me rend responsable de cette situation, et encore plus, pourquoi elle fait subir cela à ma fille.
S
89 ans 4951
En fait il ne s'agit pas de demander pardon d'exister,je trouverais cela trop horrible.

quand j'ai pris contact avec ma soeur, elle m'avait écrit auparavant (2 ans avant) des choses très dures que je trouvais injuste. En gros, elle ne me reprochait pas du tout d'être la préférée de ma mère, mais des choses que je lui avais soi disant dites (genre que son mari était pas sympa, alors qu'en fait c'était une fois ou elle se plaignait de lui et que j'avais dit oui, je comprends) Moi j'avais juste le sentiment de l'avoir soutenue, elle avait le sentiment que je lui avais dit qu'il était un gros con.

il y avait d'autres choses, des choses que je n'avais jamais remarqué etc,, qui étaient des différences d'interprétation à chaque fois à mes yeux.

Passé mon ressentiment premier, le fait que j'ai voulu aussi lui dire plein de choses négatives mais je n'ai pas voulu agir dans la pulsion, j'ai beaucoup réfléchi et j'ai compris qu'il y avait 2 vérités la sienne et la mienne. On pouvait s'affronter pendant un moment pour dire qui avait tort ou raison, on aurait jamais été d'accord.

J'ai donc choisi de lui dire qu elle me manquait, que j'étais désolée si j'avais pu la faire souffrir de manière globale, sans revenir sur les choses dites, que je l'aimais et que je l'aimerais toujours, que je n'avais certainement pas su lui montrer mon amour etc... des choses de ce genre, pas de m'excuser d etre la fille préférée,ni d'exister cela serait horrible. cela c'est la faute de ma mère, mais j'avais pas été une petite fille parfaite non plus.

Il faut savoir qu'il m'était assez important de reprendre un lien avec elle, car elle a 7 ans de plus que moi et elle s'etait beaucoup occupé de moi quand j'étais petite fille, et que grace a elle j'avais reçu de l'affection et j'en manquais, car meme si j'étais la fille préférée, tout n'étais pas simple. Je pense aussi qu'elle m'avait aimé enfant, car j'étais un peu son bébé, les soucis sont venus quand j'ai été adolescente et que j'ai fait mes propres choix, que les garçons (dont son mari :cry: me tournaient autour).

Ta fille ne la connait pas, elle peut ressentir ta souffrance bien sur, elle ne peut pas souffrir directement d'une non présence qu'elle ne connait pas. Elle doit comprendre que parfois des frères et des soeurs ne veulent plus se parler et veulent couper le lien, d'ou le fait que ses grands-parents ne la prennent pas quand ta soeur vient, mais en meme temps si tu dis qu'elle vient une fois par année, elle peut aussi voir ses grand-parents a un autre moment. Tu ne dis pas l'âge de ta fille, si elle est trop petite, tu dis juste que non ce week-end les grands parents sont pas dispos par exemple.

En fait tu souffres pour ta fille d'une blessure qui est la tienne, qui réactive la tienne plutôt. Dans le sens ou, mes enfants voient mes soeurs dans des fêtes occasionnelles (pas souvent) mais comme ils n'ont pas développé de lien particulier, ils n'ont aucun manque ou souffrance de quelque chose qui n'a pas existé.

Pour les explications pour ta fille, cela dépend vraiment de son âge.

Ta soeur rejette ta fille, car elle veut casser absolument le lien avec toi, c'est dur, mais tu n'as pas le choix. Tu peux choisir de lui envoyer une carte par an, par exemple pour son anniversaire (j'avais continué a lui en envoyer meme quand elle avait rompu avec moi).

Après, je pense que ma soeur était prête a reprendre une relation avec moi, car mon amour lui manquait je pense.

Elle a depuis plus de 4 ans rompu avec mon autre soeur et là je pense qu'il n'y aura plus rien à faire, malgré que mon autre soeur lui ai écrit une fois après 2 ans, pour lui dire qu'elle était prête à parler.

Mais leur rapport à elles est différent, de la jalousie bien sur, mais aussi énormément de comparaison, dans ma famille cela a toujours été cela.

Elle a été plus proche de moi quand j'étais très grosse, dépressive et que mon second fils avait des t.o.c.s, que c'était pas toujours simple ma vie.

Mais depuis que je suis mieux, que mes enfants s'en sortent bien, je sais que cela lui fait mal. Elle m'a dit une fois " pourquoi c'est toujours à moi que cela arrive" or, des merdes il m'en est arrivée aussi, j'ai failli mourir, c'est à dire que j'ai été réanimée, j'ai eu deux grosses dépression etc.. ma vie n'a pas été un long fleuve tranquille non plus, mais le fait qu'au final mes enfants fassent des études prestigieuses (alors qu'on les a pas poussé c'est leur choix) lui fait mal. Je le sens très bien, j'en parle pas, sauf si elle me pose des questions.

Mais maintenant nous avons surtout des échanges wattsap, sur la santé, des petites nouvelles, nous n'avons pas d'échanges tellement plus profonds, nous n'en avons pas besoin.

Mais pour pouvoir rétablir un lien, il faut que les deux soient d'accord :cry: .

Il y a certainement une bonne grosse dose de malentendus et d'accumulation qui l ont amené à prendre cette décision.

Je sais que j'irrite parfois en parlant de psy, mais as tu déjà entrepris un travail thérapeutique pour faire le deuil de cela ? avec une aide extérieure éventuellement ?
39 ans 886
Bonjour,
Je comprends ta souffrance par rapport à ta soeur.
Mais ce que je ne comprends pas moi non plus, c'est quand tu dis que tu souffres pour ta fille : ta fille n'a aucune raison de souffrir de cela, il y a plein d'enfants qui n'ont pas d'oncles et de tantes, ou qui ne les voient jamais et n'ont pas de lien avec, ce n'est pas un pré-requis pour un enfant, comme dit Saralou du moment qu'elle n'a jamais créé de lien avec elle elle n'en souffrira pas. Pour le fait de ne pas voir ses grands-parents une semaine par an, tu lui expliques qu'ils ne sont pas disponibles, qu'ils ont d'autres personnes à s'occuper. Elle peut très bien comprendre que ses grands-parents ne sont pas à sa disposition (d'ailleurs c'est sans doute aussi bien qu'elle en soit consciente) il n'y a pas de raison qu'elle souffre de ça.
Par contre ce qui serait vraiment dommage c'est que tu induises une souffrance chez ta fille en lui disant que sa tante ne veut pas la voir ou ce genre de chose. Il faut que tu réalises que c'est uniquement ta souffrance et non la sienne... Ce qui ne la rend pas moins importante, au contraire! Je trouve les propos de Saralou très intéressant. Que tu puisses en parler à un professionnel te ferait sans doute du bien.
Sinon je te dirais que le temps peut changer beaucoup de choses.. Peut-être qu'un jour ta soeur reviendra vers toi, ou que tu auras l'occasion de revenir vers elle. Bon courage :kiss:
48 ans région parisienne 5831
marina0204 a écrit:
Aujourd'hui, je souffre surtout pour ma fille et je ne sais pas comment lui expliquer sans lui faire trop de mal.


Tu peux lui dire qu'elle n'est responsable de rien, mais que parfois, deux grandes personnes se disputent (en l'occurrence, ta soeur et toi) et que ce sont les affaires des grandes personnes, leurs problèmes à eux, mais qu'elle, elle n'est responsable de rien du tout.

Je ne pense pas qu'elle ne souffre réellement: ma fille ne me parle jamais des enfants des mes cousins par exemple, alors que petite, elle les a vu de temps en temps. Je crois qu'elle s'en moque complètement, de ne plus les voir: elle n'avait pas de lien avec eux, donc cela ne lui manque pas du tout.

Je suis globalement d'accord avec Aly-a: ne lui dis pas "ta tante ne veut pas te voir" ce qui serait culpabilisant pour elle et faux! En effet, ta soeur ne veut pas te voir toi, mais ta fille, au fond, elle n'a rien contre elle, si ce n'est que c'est ta fille. C'est à toi que ta soeur en veut, pas à ta fille.

Moi, je serais pour lui dire la vérité: que ta tante ne veut plus te voir toi, et que, du coup, elle ne peut pas la voir non plus, mais qu'elle n'est pas responsable de cette brouille, que ce sont les problèmes des grandes personnes, qui ne sont pas toujours très raisonnables...

Et toi alors? Si on mets ta fille de côté, tu as envie de reprendre contact avec ta soeur? Elle te manque? Vous avez eu de bonnes relations à un moment de votre vie? tu n'as pas répondu à mes questions plus haut, donc je les remets:

mamykro a écrit:
Bref, pourquoi souffres-tu de ne plus avoir de relations avec ta soeur? Est-ce que tu l'aimes? C'est quelqu'un que tu apprécies en soi, ou tu as envie d'avoir une relation avec elle juste parce que c'est ta soeur?
M
46 ans 153
Merci à toutes pour vos réponses qui me permettent d'y voir plus clair dans mes ressentis et de comprendre mieux la situation à travers vos expériences.
Je peux d'ailleurs constater que mon histoire semble être partagée par beaucoup.

Mamykro, nos messages se sont croisés et je n'ai pu te répondre. Oui, j'aime ma soeur, je l'ai toujours aimée. Et je crois que j'étais totalement aveuglée. Enfant, elle était très dure avec moi (elle a 5 ans de plus que moi), mais à l'adolescence, elle a trouvé en moi une confidente et une conseillère et avons enfin eu une relation positive.

Ma soeur était une jolie fille très convoitée par les garçons et elle a très vite eu une "vie" extérieure à la famille. A contrario, j'étais eu ado en obésité morbide, solitaire et plutôt artiste. J'étais donc "collée" à ma mère bien plus que ma soeur.
Jamais ma mère ne m'a mise sur un piedestal, c'était juste une proximité plus grande, des caractères plus proches.
Entre ma soeur et moi, un petit garçon décédé à l'âge de 8 mois. Voilà pour le contexte, cela explique peut-être des relations compliquées entre elles.

Maintenant, oui je souffre, et vous me permettez de comprendre que je projette ma souffrance sur ma fille. C 'est un grand soulagement de m'en rendre compte, cela me soulage de comprendre qu'elle au moins ne souffre pas.

Etre suivie et aidée ? Cela va dépendre de la façon dont je vais appréhender cette prise de conscience. Mon histoire fait que j'ai une tendance "abandonnique", donc cela n'est pas simple.

Je me rends compte aussi que j'aimerais que ma soeur partage mon bonheur d'être mère comme j'ai partagé le sien en gardant ses deux magnifiques enfants. Encore une fois, je comprends maintenant, grâce à vous, que ma soeur n'est pas prête à partager ma joie, car cela la fait souffrir.
B I U