Titre : La guerre des légumes
Auteur : Peter Sheridan
Editeur : Jean-Claude Lattès
Parution : Août 2006
ISBN-10 : 2709625717
ISBN-13 : 978-2709625715
Prix : 19€
Lire « La guerre des légumes » a été pour moi un véritable plaisir (vous aviez fini par croire que je n’aimais rien, hein ?)… L’écriture est enlevée, le style est bon (dans la traduction, du moins), très rythmé…
On passe du rire aux larmes et on ne peut que se sentir touché(e) par les aventures rocambolesques de Philo, grosse femme bourrue, gargantuesque et tatouée, dans les quartiers populaires de Dublin, avec
Ses problèmes de poids, son amour viscéral pour sa mère, celui, inconditionnel, pour ses enfants… cette haine sourde entre elle et son mari alcoolique et violent, sa condition d’épouse maltraitée, son refuge dans la nourriture sans laquelle elle ne peut trouver le sommeil, sa fuite en avant, abandonnant mari et enfants pour se réfugier au couvent, où les bonnes soeurs ne sont pas comme on les imagine, ses petits plaisirs simples comme celui d’animer des séances de loto, ou de réconcilier deux vieillards pour les amener à vivre leur amour gâché depuis 40 ans par l’improbable « guerre des légumes »… Et un secret, enfin, enfoui au plus profond de son enfance et qui ne demande qu’à faire surface, la clé sans doute de l’installation de ses kilos si encombrant qui protègent… jusqu’à la renaissance d’une nouvelle Philo à l’issu d’un jouissif tour de passe-passe.
« La guerre des légumes » est d’autant plus admirable qu’il a été écrit par un homme… Cette finesse dans le personnage de philo, esquissée avec tendresse et justesse, est criante de vérité. Cet homme-là a tout compris aux femmes, et qui plus est, aux rondes… contrairement à un auteur comme Alona Kimri qui, bien que femme elle-même, n’avait vraisemblablement rien compris à rien, et sûrement pas aux rondes, pour donner à lire un portrait de femme aussi grossier que celui de son héroïne (voir la critique de Lily la tigresse) .
Bien que ne pouvant me prévaloir de la totalité de son parcours (mais qui peut l’avoir ?) je me suis sentie proche de Philo, sur bien des points. J’ai aimé me voir en elle, et je pense que toutes les femmes rondes (à quelques exceptions près) y trouveront une figure familière.
Un petit bijou d’humour, empreint de gravité… à lire de toute urgence.
Un dimanche soir, la paix et la sérénité qui règnent au couvent Le Bon Berger à Dublin sont troublées par l’irruption d’une femme. Philo, le corps couvert de tatouages et pesant près de cent vingt kilos, cherche désespérément un refuge après avoir fui le domicile conjugal. Son goût pour le tabac, les orgies et les jurons ne font pourtant pas d’elle la candidate idéale pour la vie religieuse. Mais Philo est désespérée.
Après quelques hésitations, les religieuses acceptent de la prendre sous leurs ailes. Philo trouve vite sa place au sein de la communauté. Avec un coeur aussi généreux que ses formes, elle a beaucoup d’amour à donner. Elle reprend aussi confiance en elle pour pouvoir affronter les failles de son existence : son mari volage, son fils délinquant et un sombre secret qui la hante depuis des années.
Traduit de l’anglais par Sylvie Schneiter