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Séjour en hôpital psychiatrique

F
37 ans Toulouse 1468
C'est après pas mal d'hésitations que je me décide à rédiger ce post...
Comme certains d'entre vous ont peut-être pu le lire ou le deviner à travers mes posts, surtout  
d'il y a quelques mois, je souffre d'une dépression, comment dire, "pas piquée des hannetons".
Pour résumer rapidement le truc, le décès de ma mère il y a 5 ans a refait surgir et a empiré un mal-être enfoui depuis la mort de mon père 13 ans auparavant. J'avais alors 4 ans.
S'y sont greffés des angoisses pathogènes qui m'ont fait arrêter d'aller en cours toute une année en le dissimulant à mes proches, et qui souvent me bloquent encore pour aller à la fac. Plus un gros développement de mon hyperphagie qui sommeillait depuis mon enfance et les premiers régimes imposés par la famille bien-pensante...
La mort de ma tante du côté maternel et de mon grand-père maternel il y a peu m'ont replongé d'autant plus fort dans cette nasse, me donnant l'impression tenace que j'avais perdu tout lien avec ma mère (avec qui j'entretenais une relation fusionnelle).
Enfin bon...voilà pour planter le décor. Après pas mal de tergiversations, de premiers rdv avec d'autres praticiens sans revenir ou même y aller, j'ai pris rendez-vous il y a quelques semaines avec une psychiatre, spécialisée dans les tca. A l'issue de quelques discussions, elle m'a proposé de faire cet été un séjour de 4 à 6 semaines dans le service psychiatrie de la clinique où elle officie.
En effet, au début du travail qui pourrait me permettre d'aller mieux, elle craint que le remède soit pire que le mal, et pense qu'il est indispensable que je sois bien entourée pendant ces premiers temps.
Je suis absolument d'accord avec elle sur ce point, et l'idée d'un séjour en institution spécialisée m'avait déjà plus qu'effleurée.
Nous avons donc décidé d'une hospitalisation à partir de début juillet, afin de ne pas troubler le rythme scolaire. Je vous dis tout de suite que j'ai hâte de m'y trouver.
Mais j'ai aussi une frousse terrible, de quoi, je ne saurais le dire précisément... De ce qui va être révélé.. De ne plus avoir le soutien de la nourriture, qui me détruit à petit feu mais qui me permet aussi de tenir bon, et pourtant j'ai tellement envie de retrouver un rapport harmonieux avec la nourriture. Peur aussi de cette confusion qui fait que lorsqu'on dit qu'on va en hp, les gens nous imaginent aussitôt un couteau à la main et la tête de quelqu'un à l'autre...ou l'image du patient à la "Vol au-dessus d'un nid de coucou"...
Cependant ma décision est prise, et dûment réfléchie. Alors pourquoi suis-je en train de tartiner à tout-va ?
J'avais envie d'en parler sur ce forum où j'ai trouvé des mots à mettre sur mes maux. Et j'aimerais aussi savoir si certains et certaines d'entre vous ont connu des expériences similaires..
Merci de m'avoir lue.
39 ans 182
Hello!

Je n ai jamais ete en HP et je n ai donc aucune experience a te livrer ni aucuns conseils..

Je voulais simplement te souhaiter bonne chance car ton histoire me touche. J espere qu'ils prendront bien soin de toi la bas ;)
42 ans Tours 2247
J'ai travaillé un peu en HP et mon pere y trvaille en tant qu'infirmier specialisé. Je peux t'assurer que tu n'as rien a voir avec une psychopate. De toutes facons, les patients sont "classés" par degré de probleme psy.

Je pense que tu as pris la bone décision et tu peux etre fiere de toi. Ces 4 semaines vont passer tres vite, tu y seras écoutée, entendue et soutenue. Ce qu'ilfaut c'est que tu gardes en tete qu'il faut faire confiance aux medecins qu vont te suivre.
F
37 ans Toulouse 1468
Merci bibou.
Anypya, ta réponse me fait plaisir et me conforte dans mon choix aussi. Je me doute que ça va passer bien vite (surtout qu'à côté du travail psy il y aura sophrologie, kiné, ostéopathe et gym douce (paraîtrait qu'il faut me renarcissiser...ce en quoi ils ont bien raison).
En fait la plupart du temps je suis très sereine par rapport à ça, mais des fois j'ai des vagues d'angoisse, surtout par rapport au regard des autres et à ce qu'on peut penser de moi...mais ça fait partie des choses à régler.
56 ans Saint Pathus 2074
Coucou Fandorina

Je ne peux également pas te parler de ma propre expérience des HP mais seulement t'apporter mon soutien virtuel. J'espère que cela va t'aider à te sortir de ce cercle vicieux qu'est la dépression/hyperphagie.

Par contre, comment cela va se passer côté nourriture ? tu vas être au "régime hopital" ?

Je n'ai pas vécu les mêmes choses mais je compense tout comme toi avec la nourriture jusqu'à avoir mal au ventre et être "pleine".

Je t'embrasse et donne nous des news hein ?

:kiss:
43 ans Chez les ch'tis. 2091
Je n'ai jamais été en hôpital psychiatrique,mais je voulais juste t'apporter mon soutien et te souhaiter bonne chance.
J'espère qu'ils feront tout ce qu'il faut pour toi.

Bises,et tiens nous au courant.
F
37 ans Toulouse 1468
Alors au niveau de la nourriture il n'y aura pas de régime particulier (au sens que ce sera le menu de base de l'hosto), par contre seulement aux heures des repas.
Etant très convaincue par la R.A, et donc par le fait de pouvoir manger (ou ne pas manger) quand on a faim (ou pas) sans se cantonner strictement à des heures précises, c'est vrai que ça me chiffonne un peu. Cependant je pense que c'est un bon moyen aussi de se "sevrer" des crises..mais ce n'est que mon avis...c'est vrai que sans les confondre j'ai tendance à assimiler les compulsions alimentaires aux addictions.
Evidemment je vous donnerai des nouvelles, avant et après, parce que pendant je n'aurai pas internet donc (d'ailleurs ça va me manquer je sens..).
F
37 ans Toulouse 1468
Et j'ai oublié de vous dire merci pour votre soutien :kiss:
54 ans marseille 1215
Bonjour Fandorina , ceci n'est pas un secret puisque decrit largement sur mon blog je suis agoraphobe , tu sais cette petite peur qui t'empeche d'aller à la fac ou à tes rdv mm les plus importants ...
Ca a commence j'avais 17ans 1/2 , mauvais contexte avec mes parents, bac , perte de mon arriere gd mere et pour finir un element declencheur : un assassinat devant moi .
Bref mes parents n'ont pas jugé necessaire malgre mes crises d'angoisse de me faire suivre car trop cher .J'ai passé des années à essayer d'ignorer mon malaise et de vivre avec , tout ça en compagnie de diverses pilules aux effets pervers ...
Il y a 4ans j'ai enfin trouve une psy qui me permet de voir un peu le bout du tunnel vu que pour ma part ça fait 20 ans que je souffre d'angoisses et d'ago .
Alors mon conseil : SOIGNE TOI , n"ecoute pas les ignorants qui continuent de penser que la psy est reservee aux "fous" . J'ai gache la jeunesse de ma fille par ma brillante absence aux evenements importants de sa vie , à l'ecole , a ses concours ...Ne fais pas la mm betise que moi et si tu le peux et vu ta motivation je suis sure qu'en qq semaines ton affaire sera reglee !!!
Ma psy est specialisee dans ce genre de troubles et m'a tjrs dit que c'est à cause de ma chronicite que j'ai du mal à guerir maintenant (je sors sur mon trottoir et sur 50 m environ au plus loin sinon en voiture mais avec medicaments et que pour les consults Hypra importante .
Je te garantis ce n'est pas une vie ..
ALors voilà je te souhaite tout plein de courage pour les exercices qui t'attendent la bas , te fixe pas sur l'alimentation ça rentrera dans l'ordre en mm temps .
Donne nous bien vite des tes nouvelles
bisous
F
37 ans Toulouse 1468
Merci Rastacouet de nous faire partager ton expérience. Je pense que même si ces quelques semaines vont être un important booster, le travail sera de longue haleine.
Mais c'est vrai que je regrette déjà d'avoir laissé filer 5 ans, dont 2 et 1/2 à prétendre que tout allait bien pour faire plaisir aux éminences grises familiales.. Même si je sais qu'il faut à chacun un certain temps pour être prêt à se "lancer dans le vide" , et que ces années-là ont sûrement été nécessaires pour que j'arrive à prendre sereinement la décision de me soigner.
41 ans 1672
Je te trouve très courageuse Fandorina de t'être tournée vers un psychiatre pour parler de ce qui te tourmente...
Je pense que tu as eu parfaitement raison de te tourner vers un séjour en HP, ça va être l'occasion pour toi de t'en remettre à des gens compétents, tu pourras te laisser aller, te reposer aussi..

Je te souhaite d'aller mieux le plus rapidement possible ! :D
57 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
coucou

juste pour te souhaiter beaucoup de courage et te dire que ta peur est normale parce que se sortir d'une carapace qui nous fait mal, même si on a pris la décision au fond de soi, c'est un saut dans l'inconnu aussi
accepte ta peur et écoute la petite voix qui t'a donnée le courage de prendre la décision de tenter quelque chose pour enfin te sortir de cet état qui te fais trop souffrir, écoute cette petite voix et va de l'avant :kiss: :kiss: :kiss:
54 ans marseille 1215
surement que le travail est de longue haleine mais avec de bonnes bases je t'assure que tu pourras revivre "tranquillement" ...
et oui il faut du temps avant de s'avouer que l'on ne s'en sortira pas tout seul et donc tu es sur la bonne voie : je dirai que tu as dejà franchi le premier cap donc va jusqu'au bout ;)
50 ans Epinal 264
Bonjour,

Souffrant de dépression depuis de nombreuses années, j'ai fait pas mal de séjours en HP, mais contrairement à toi, j'ai toujours été hospitalisée en état de crise, quand ma vie était en danger, pas un de ces séjours n'a été planifié à l'avance. Donc ça n'avait pas de but thérapeutique, juste de calmer la douleur et me protéger, en attendant que la crise passe.

A l'époque, je faisais aussi de l'hyperphagie, comme toi, mais là-bas non. Moi qui ne déjeunais pas le matin, là-bas je le faisais, j'étais avec les autres. Tu sais, c'est un peu comme quand on va au resto (la qualité moindre, bien sûr ;) ), on mange moins quand on n'est pas seule. Mes proches me ravitaillaient en nourriture si j'en avais envie, rien ne t'empêche d'emmener ce qui te fait plaisir, il y avait toujours une bouilloire électrique à disposition, tu peux apporter du café lyophilisé, thé, infusion, sucre. Par contre, ça taxait pas mal, d'autres gens n'ayant pas forcément les moyens de s'en procurer.
Et si tu as le droit de sortir (moi je ne pouvais pas au début), tu peux aller te faire des courses si le bus ou les magasins ne sont pas loin.

C'est pas la prison tu sais, tu te plies bien sûr aux horaires du personnel soignant, c'est normal, mais c'est plutôt reposant.

Et n'angoisse pas trop, dis-toi que si tu ne t'y plais pas, tu peux partir quand tu le souhaites. J'espère que ça te fera du bien d'être un peu prise en charge, ne serait-ce que 4 semaines.

Bon courage :kiss:
F
37 ans Toulouse 1468
Je vous remercie tous pour vos encouragements et témoignages. Je pars en week-end dans une heure, et comme je n'ai pas envie de griffonner à la va-vite une réponse, je prendrai du temps pour faire ça bien ça dès dimanche :)
B I U