nabulione932 a écrit:etre nue pour une femme ou nu pour un homme,assumez-vous votre corps si votre partenaire est de corpulence disons normale?
Alors. Je m'y met parce que ta question est formulée de façon interessante. Voire, impertinente.
Analysons, décortiquons, pas à pas :
"etre nue pour une femme ou nu pour un homme?"
Alors là déjà, quand tu dis femme ou homme, j'aimerai savoir si tu parles du sexe ou du genre.
Ensuite, bon, je vois que dans "etre nue pour une femme", il y a un "e" à la fin de nue. Et que dans "ou nu pour un homme", il n'y a pas de "e" à la fin de nu. Donc là, tu obéis aux rêgles du genre en grammaire. Ce qui me fait douter, puisque je pensais que tu parlais de sexe en disant "homme" ou "femme", vu que tu parles de nudité en même temps, mais là tu semble parler de genre. En plus tu adjoins le genre (le "e" ou son absence au terme de nudité, ce qui est une contraction théorique audacieuse entre nature et culture).
D'où ma question : Est-ce que le fait que tu fasses intervenir le concept de nudité dans une contraction théorique avec celle de culture réponds à un positionnement en terme de philosophie naturelle (ce qui semble logique vu la symbolique anti-constructiviste de ta formulation, bref : une métaphysique des moeurs), ou bien au contraire, est-ce une façon de provoquer le lecteur dans une perspective déconstructiviste radicale permettant de dépasser l'aspect dialectique de la rationnalité positive?
Bon, ça c'était pour le coté grammatical de la chose. Après, viens le sens locutif, bref, l'énoncé en tant que tel :
"etre nue pour une femme ou nu pour un homme?"
Alors, là, déjà, j'ai un doute. Que signifie le "pour"? Une désignation d'état "être nue en étant une femme", ou d'intention "être nue à l'intention d'une femme". Est-ce que cette ambivalence du "pour" sous tend ce que l'on appelle une "inversion" sexuelle? Et dans ce cas, une inversion d'état, ou une inversion d'intention? Ou encore, les deux? Je m'explique : Inversion d'état, c'est un changement de sexe (un transexuel) ; Inversion d'intention, c'est aimer le même sexe que celui auquel on appartient ; les deux c'est plus compliqué, parce que on peut changer de sexe et continuer à aimer le sexe opposé à son sexe d'origine, ce qui fait que l'on devient inverti, ou changer de sexe et se mettre à aimer le sexe qu'on n'aimait pas à l'origine, ce qui fait qu'on devient hétéro si avant de changer de sexe on ne l'était pas, de la même façon, on vient de le voir, qu'on devient inverti si avant de changer de sexe on était hétéro.
"assumez-vous votre corps?"
Bon là déjà ce qui me gène, c'est l'idée d'assumer qui est la subjectivation de la notion juridique de responsabilité. Donc si tu pouvais un peu dédramatiser le terme pour éviter le sentiment de culpabilité que provoque ta question pour les lecteurs qui ont des complexes, ça serait gentil, merçi.
Ensuite il y a l'idée du corps. Oui, mais quel corps? Un corps nu, ça ok. Mais ensuite? Métaphysiquement nu? Ou nu du point de vue déconstructiviste? (voire plus haut). Dans le premier cas, s'il est vraiment nu, il ne peut être ni désiré, ni désirant, puisqu'il est considéré en tant que monade. Dans le second cas,
on se fait baiser aussi, parce que la seule nudité qui puisse être atteinte, c'est la forme, et non l'essence : le corps n'est jamais nu, puisqu'en tant que tel, il n'existerait (pas) ==> je rajoute le "pas", pour plus de compréhension, mais dans le cas qui nous concerne la double négation serait de trop du point de vue de la phénoménologie du langage.
"si votre partenaire est de corpulence disons normale?"
Bon, déjà je voudrais te demander ce que tu entends par "partenaire", puisque si le "pour" (voire plus haut) était une déclaration d'état plutot que d'intention, le partenaire peut aussi bien être un god,
une chêvre, un chou, qu'un homme ou une femme.
Ensuite sur "la corpulence disons normale", je trouve que c'est un peu malhonnète intellectuellement de ta part de faire intervenir avec tant de
légèreté cette partie d'énoncé dans une perspective normative, puisqu'on vient de voir que dans un premier temps tu proposes un concept impossible, qui est celui de l'expérience de la nudité du point de vue de l'essence ou de la forme, ce qui est "en soi", tout autant que du point de vue phénoménologique,
un non sens.
D'où, néanmoins, quelques éléments de réponses, tirés de mes réflexions :
"On a beau tenter de ménager la chêvre et le chou, si une question n'a pas de sens, la légèreté finit toujours par la baiser".