Je ne sais pas si ce que j'ai à vous raconter va vous intéresser, mais comme j'ai pu lire quelques tensions je me suis dit que ça allait au moins
vous changer les idées, sinon vous mettre du baume au cœur et un frisson dans le cou...
Bonsoir, tous et toutes.
Hier soir avec dulcinée nous sommes allées voir un spectacle de danse contemporaine appelé "PHOBOS", dans un salle de Nantes. Comme vous l'aurez deviné, le spectacle traitait des peurs de chacun. Pour vous expliquer un peu, il y avait 80 personnes dans le public, dont 50 dispersées sur des chaises sur scène, autour desquelles les danseurs évoluaient. J'étais de ceux-là.
Pendant une heure, j'ai tout vécu. J'ai vécu l'enfermement, la folie, la guerre, la maladie, l'horreur, la Peur, celle avec un grand P qui vous glace de haut en bas, qui vous paralyse et vous fait mal. D'après les grecs de l'Antiquité, la beauté pure fait peur.
Hier soir j'ai vu la Peur faire l'amour à la Beauté.
18 danseurs, leurs costumes de scène un simple caleçon pour homme bleu, 18 danseurs ont évolué autour de moi, m'ont touchée, frôlée, m'ont terrorisée, m'ont éblouie. Bruts, électriques, leurs corps dont je devinais chaque muscle enchaînaient les mouvements désordonnés, et nous prenaient à parti.
A un moment un des danseurs s'est retrouvé à mes genoux, accroupi, son regard rivé dans le mien, ses yeux bleux emplis d'une souffrance incroyable rivés dans les miens. Volontairement, un caprice de la mise en scène, pour illustrer Phobos.
Je n'ai pas pu soutenir ce regard plus de quelques secondes, et il me poursuit encore maintenant, et je me prends à secouer la tête pour le forcer à en sortir.
Une peur viscérale.
Puis les lumières se sont rallumées, nous sommes sorties de la salle, j'ai allumé une clope et badiné avec ma copine. A l'intérieur j'étais foutue en l'air, retournée comme un gant.
Une danse m'a tuée...
Et j'en suis heureuse.
Voilà, je voulais partager ça avec vous.
Des bises à tous et toutes.