SoleilMoon a écrit:Là, je vais être très dure : ceux qui ne peuvent pas avoir d'enfant ne me font pas pleurer. Je trouve que sur certains points, la médecine va beaucoup trop loin et qu'à un moment, il faut savoir dire stop.
Pourtant ce n'est pas drôle d'être parmi les exclus, d'avoir envie d'un enfant avec l'homme ou la femme qu'on aime et de ne pouvoir y parvenir parce qu'un problème de santé le plus souvent vous en empêche. :( Il n'y a pas plus injuste que de ne pas pouvoir obtenir ce qui devrait être naturel et qui est si simple pour la majorité des gens. La reproduction fait aussi partie des besoins fondamentaux de l'homme, on parle même d'instinct de reproduction, ça va au delà d'une simple envie.
Etre seul n'est pas drôle, je le conçois. Mais ça n'est pas la même chose. Et il y a des gens seuls qui ont des enfants (pas tout seuls évidemment).
Dire qu'on ne pense pas à l'enfant ? Mais on ne fait que ça ! On a bien le temps de réfléchir pendant qu'on vous regarde et qu'on vous tripote physiquement et mentalement. Il faut avoir une sacrée motivation pour suivre des traitements lourds, douloureux, contraignants, pour subir des échecs, des difficultés dans le couple, et se mettre à poil devant un tas de gens... On ferait ça uniquement par égoïsme ? J'en doute... Encore qu'il y a toujours de l'égoïsme quand on décide de faire un enfant, ou de ne pas en faire !
Je ne suis d'accord que sur un point : un jour il faut savoir dire stop, que ce soit du côté de la médecine ou des personnes qui se font traiter. Pour la médecine, les limites commencent à s'imposer d'elles-mêmes, même s'il y a des abus (comme les jeunes mamans de plus de 60 ans qui sont à mon sens un abus).
Pour les personnes qui se font traiter, je crois qu'il faut savoir dire stop quand justement, on ne pense plus à l'enfant mais seulement à réussir, coûte que coûte et qu'on en souffre trop, quand cette envie vous bouffe et vous détruit. Ou comme, dans mon cas, ça devient trop dangereux. Et là c'est encore égoïste, car il faut penser aussi à soi.
Dit-on que la médecine va trop loin quand elle avance dans le traitement des maladies ? Pourtant on pourrait se résigner et crever avec son cancer... Garder ses dents cariées... Qu'on mette des limites je suis d'accord. Mais ça me parait normal qu'on aide la nature dans le domaine de l'infertilité et de la stérilité, comme on l'aide quand le corps est malade. La stérilité c'est un dysfonctionnement comme un autre, souvent causé par une maladie qu'on peut soigner ou pas ou qu'on peut contourner.
Ca ne me parait pas plus fou d'aider une femme stérile à avoir un enfant que de mettre un peacemaker à un cardiaque ou d'attendre que quelqu'un meure pour lui prendre son coeur et le greffer à une autre personne.
C'est parce qu'il n'y a pas de risque vital ? La myopie non plus ne présente aucun risque vital, pourtant on achète bien des lunettes, ou des lentilles, ou on se fait opérer au laser. On pourrait se balader dans le flou après tout !
C'est l'enfant qui pose problème ? Qu'on me prouve que les enfants de la PMA sont plus malheureux que les autres, ou moins aimés, ou qu'ils ont plus de problèmes, et j'accepterai d'entendre un autre discours.
