Yuutsu a écrit:Et scoop; c'est aussi désagréable pour soi que pour les autres, ça n'arrange rien et je trouve que c'est une attitude très destructrice pour soi et pour les relations au sein de la maison.
Mvoui. Je le sais bien. Excuse moi si j'ai eu l'air de ne pas l'envisager.
Comme je l'ai dit, mon père est ainsi, et j'ai pu assister à quel point il se privait
(peut-être pas de bonheur, quoique dans les pires périodes...), mais en tout cas de réelle intimité avec les gens. Mon adolescence a été très dure pour lui
(pour tout le monde, mais pour lui particulièrement), et son attitude a largement empiré les choses : à force, nous finissions par être sur le qui-vive dès qu'il arrivait, dans l'attente de voir son humeur, et jamais totalement à l'aise lorsqu'il était présent. Il en souffrait, c'était évident, les choses empiraient, et nous nous eloignions de lui plus encore. Aujourd'hui, il fait des efforts, mais c'est très difficile de lutter contre ce genre de réflexes. Il est quelqu'un de profondément bon, mais je me sens mieux loin de lui.
Il n'a pas toujours été comme ça, pas à ce point
(au premier abord, c'est vraiment quelqu'un d'adorable, et de très drôle), et je sais la responsabilité que j'y ait, mais les choses, parce qu'il n'a jamais questionné sa manière de gerer ses émotions, le dialogue
(voir un psy, pour lui, est un obstacle insurmontable -qu'il dissimule sous couvert de "ça ne servirait à rien-), sont devenues presque absurdes.
J'ai moi-même hérité de ce trait de caractère, et c'est une lutte permanente pour m'en défaire. Parce que, même si cela peut sembler anodin, même s'il m'a un temps paru anodin, j'ai vu où il peut mener. A la solitude. Et à la souffrance, pas forcément forte, mais très présente sur le long terme, de l'entourage. Et ça me rend d'autant plus triste que, j'ai pu le constater sur moi, avec des efforts, beaucoup d'empathie, mais surtout la conviction de pouvoir changer, et bien...on change. Et ce gâchis familial me reste pas mal sur le coeur. Vous l'avez d'ailleurs sûrement constaté.
Aujourd'hui, c'est l'un des rares traits de caractère qui me font fuir aussi sec, peut importe les qualités annexes de la personne.