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L'isolement lié à la culture, au savoir, à l'expertise

F
50 ans Neverland 1830
Bonjour à tous,

Plus on sait de choses dans un domaine donné qui nous passionne, plus il devient rare de rencontrer dans la vie de tous les jours des gens qui  
sont passionnés ou qui le sont autant que vous, car l'expertise n'est pas commune.

Exemple: Roger est expert de la guitare, tellement expert qu'en fait il y consacre sa vie depuis 30 ans. Il connait toutes les revues spécialisés, tous les guitar hero, c'est un crack mais un vrai. Il rencontre souvent des profs de guitare plus ou moins mercenaire, des débutants ou meme des joueurs confirmés mais aucun autant que lui. Conséquence, il fait partager sa passion comme il peut mais en face ca repond peu. Bien sur, jouer les mentors est amusant mais tout de meme, parfois il aimerait parler à ses egaux. Manque de bol, Roger est comptable et sa femme, sans etre idiote loin de là, s'en fout un peu de tout ca, elle a les pieds sur terre. Total Roger a comme un vide.

Est ce que vous pensez etre un peu comme Roger parfois, sans etre elitiste, avoir un besoin frustré de partager ce que vous aimer vraiment avec quelqu'un qui aime cela autant que vous, et qui peut encore vous apprendre des choses ?
7404
sais pas pourquoi mais en lisant ton post je vois Jacques Villeret et ses photos de montages en allumettes dans le train face à Lhermitte

bon ok ça va

:arrow: :arrow: :arrow:
47 ans 1551
Je vois ce que tu veux dire flying_saucisse.

C'est comme quand je commence à me poser des question fondamentales du genre: A quoi sert le canon scié à boba fett, à quoi sert une arbalette laser alors qu'elle ne tire pas de fleches et ne se recharge pas, comment une faisceau laser peut-il avoir une longueur de 1m et comment peut-il opposer une résistance physique, pourquoi faut-t-il trois centurions pour piloter un chasseur alors que les centurions étant des robots on pourrait les integerer directement a l'appareil et donc avoir un modèle sans pilotes etc...etc... et que tout le monde me regarde avec des gros yeux!
45 ans Les pieds dans l'eau 1060
Moi c'est le contraire, je ne suis ni experte en un domaine, ni passionnée... en revanche, j'en connais quelques-uns qui ont des sujets d'intérêt pointus et prenants, et c'est quelquefois difficile de suivre ou de s'y intéresser...

Souvent, ils partent du principe que ça intéresse forcément les gens autour d'eux, et ils expliquent des choses très pointues, alors qu'on n'a même pas la base pour comprendre le quart de ce qu'ils nous racontent... ça engendre de grands moments de solitude, croyez-moi...

Bon ok, je réponds un peu à l'envers de ton sujet, je :arrow:
N
48 ans Domaine réservé. 540
Ta question me fait penser à Romain Duris qui parle à son collègue de travail de sa passion pour le piano, dans le film de Jacques Audiard "De battre mon coeur s'est arrêté"... :roll:

Je pense qu'on trouve toujours des gens pour partager les sujets dont on est expert/passionné/etc.

Il est certain qu'on ne peut pas le faire avec la plupart des gens, qui ont d'autres centre d'intérêts et d'autres compétences, mais il y a toujours des occasions, provocables, par lesquelles on peut être amené à rencontrer des individus avec qui l'échange colle. Et ça peut "faire milieu", au sens où on peut se mettre à fréquenter ces gens avec qui on partage cet intérêt commun. Tout simplement.
F
50 ans Neverland 1830
Nootship a écrit:
Ta question me fait penser à Romain Duris qui parle à son collègue de travail de sa passion pour le piano, dans le film de Jacques Audiard "De battre mon coeur s'est arrêté"... :roll:


Exact. Dans le film c'est meme tres ciblé, l'autre lui faisant remarquer que tout le monde se fout de ce qu'il fait en rentrant le soir chez lui, il peut bien jouer du piano ou faire du tricot, mais au boulot c'est serieux, alors il est prié de laisser son "passe temps" à la maison. Pas facile d'entendre cela pour Duris pour qui précisément, c'est le piano qui est serieux, et le boulot qui est dérisoire.
N
48 ans Domaine réservé. 540
flying_saucisse a écrit:
Pas facile d'entendre cela pour Duris pour qui précisément, c'est le piano qui est serieux, et le boulot qui est dérisoire.


Oui, et quand, parfois, on a la chance d'avoir un boulot qui nous passionne, c'est le pied. Et si on ne vit pas de notre passion, il faut bien trouver un cercle de passionnés en dehors du boulot.

Mais... C'est possible :D
60 ans 149
Raoul_le_conquerant a écrit:
... C'est comme quand je commence à me poser des question fondamentales du genre: A quoi sert le canon scié à boba fett, à quoi sert une arbalette laser alors qu'elle ne tire pas de fleches et ne se recharge pas, comment une faisceau laser peut-il avoir une longueur de 1m et comment peut-il opposer une résistance physique, pourquoi faut-t-il trois centurions pour piloter un chasseur alors que les centurions étant des robots on pourrait les integerer directement a l'appareil et donc avoir un modèle sans pilotes etc...etc... et que tout le monde me regarde avec des gros yeux!

Tu veux dire comme quand on absorbe deux pages de psycho/socio écrites par Nootship sur VLR ?
…Non, je plaisante !
flying_saucisse a écrit:
Plus on sait de choses dans un domaine donné qui nous passionne, plus il devient rare de rencontrer dans la vie de tous les jours des gens qui sont passionnés ou qui le sont autant que vous, car l'expertise n'est pas commune... Est ce que vous pensez etre un peu comme Roger parfois, sans etre elitiste, avoir un besoin frustré de partager ce que vous aimer vraiment avec quelqu'un qui aime cela autant que vous, et qui peut encore vous apprendre des choses ?

Il m’est arrivé de ressentir cette frustration, accompagnée d’un sentiment d’exclusion (ou plutôt de la peur de l’exclusion). Je crois que c’est ce qui fait que j’évite de me passionner, de peur de me retrouver seule…
Ou alors je teste : j’essaie de lancer le sujet, et si je sens que ça ne passe pas, je renonce.

Mais j'espère pourtant qu'ils ne sont pas nombreux ceux qui renoncent à leur passion à cause du manque d’intérêt des autres ou par peur de les ennuyer.
De toute façon, une passion , excessive par nature, qui soit sans frustration, est-ce possible ? ou même souhaitable ?
F
50 ans Neverland 1830
Gilraen a écrit:
De toute façon, une passion , excessive par nature, qui soit sans frustration, est-ce possible ? ou même souhaitable ?


Pourrais tu développer stp ? A priori, vivre sa passion sans être frustré ca pourrait sembler chouette, pourquoi ne serait ce pas souhaitable ? Quels sont les inconvénients ?
47 ans 1551
flying_saucisse a écrit:
A priori, vivre sa passion sans être frustré ca pourrait sembler chouette, pourquoi ne serait ce pas souhaitable ? Quels sont les inconvénients ?


Les inconvenients c'est tout simplement s'emmerder, je suppose.
F
50 ans Neverland 1830
On aurait le choix entre etre frustré mais passionné, ou satisfait mais sans passion ? :cry:
40 ans Bruxelles 7458
Ho saucisse oui oui oui je ressens ça!
Même parmi les gens de ma classe que les neurosciences devraient intéresser (devraient...) pas moyen de trouver quelqu'un... :?
En même temps je ne cherche pas vraiment, je devrais ptêt passer une annonce. :D

Etudiante cherche étudiant(e) désirant parler de neurosciences.
Oui, non... Ca va pas le faire. ;)

Parfois j'ai du mal à accepter que mon zom ne veuille pas entendre ce que j'ai à en dire parce que tout de même il devrait être celui qui s'intéresse le plus à moi mais même pas...
Par contre je compte en faire mon métier alors je me sentirais probablement bien mieux à ce moment là. ;)

[ Puis c'est là que je vais tomber follement amoureuse d'un(e) neurologue, d'un(e) neuropsychologue ou d'un(e) psychiatre... :lol: ]

En fait on se sent un peu... totalement inintéressant et même parfois con parce qu'on n'arrive pas à s'adapter à l'autre. Je me dis parfois que je suis une handicapée sociale. ;)
60 ans 149
flying_saucisse a écrit:
Pourrais tu développer stp ? A priori, vivre sa passion sans être frustré ca pourrait sembler chouette, pourquoi ne serait ce pas souhaitable ? Quels sont les inconvénients ?


Il y a plusieurs cas de figure, dont les suivants :
1/ On n’est pas passionnée (donc pas d’inconvénients !)
2/ On tait ta passion, on la garde pour soi : une passion, c’est brûlant, elle va nous consumé de l’intérieur. On s’isole soi-même (encore faut-il aimer et supporter la solitude)... Mais là, comment avancer sans échanges ?
3/ On en abreuve les autres, sans frustration parce que… on ne te rend pas compte qu’on les fatigue. Là, c’est l’idéal, un idéal un peu égocentrique, mais somme toute satisfaisant.

Il y a sûrement d’autres arguments. A toi de me les donner : comment pourrait-on vivre une passion sans frustration ?

Une façon positive de voir les choses, c'est de faire en sorte que la frustration soit utile. Le savoir doit conduire à l’action, à la matérialisation de ses connaissances, comme dans le domaine artistique : sans frustration, peu d’inspiration (qui vient souvent de la souffrance), et sans inspiration, comment passer à l’étape suivante : la création personnelle ?

Si la culture, le savoir et l’expertise provoquent l’isolement, la création personnelle, par son langage propre, n’agit-elle pas souvent comme un aimant ?

Raoul_le_conquerant a écrit:
Les inconvénients c'est tout simplement s'emmerder, je suppose.

Peut-être aussi, oui…
35 ans France 1684
Moi,j'aimerai trouver des gens qui sont passionnés par les concerts et les mêmes groupes que moi.Je suis également très interréssée par l'industrie musicale et la musique,ses genres en général...
Mais personne aussi passionné que moi dans mon entourage et çà me saoule d'avoir toujours à apprendre aux autres,j'aimerai bien que l'on m'apprenne des choses à moi aussi :cry: ,partager...
1488
Minimog a écrit:
Ho saucisse oui oui oui je ressens ça!


:shock: :arrow: et bé.. :twisted:


Gilraen a écrit:

Il y a plusieurs cas de figure, dont les suivants :
1/ On n’est pas passionnée (donc pas d’inconvénients !)
2/ On tait ta passion, on la garde pour soi : une passion, c’est brûlant, elle va nous consumé de l’intérieur. On s’isole soi-même (encore faut-il aimer et supporter la solitude)... Mais là, comment avancer sans échanges ?
3/ On en abreuve les autres, sans frustration parce que… on ne te rend pas compte qu’on les fatigue. Là, c’est l’idéal, un idéal un peu égocentrique, mais somme toute satisfaisant.

Il y a sûrement d’autres arguments. A toi de me les donner : comment pourrait-on vivre une passion sans frustration ?

Une façon positive de voir les choses, c'est de faire en sorte que la frustration soit utile. Le savoir doit conduire à l’action, à la matérialisation de ses connaissances, comme dans le domaine artistique : sans frustration, peu d’inspiration (qui vient souvent de la souffrance), et sans inspiration, comment passer à l’étape suivante : la création personnelle ?

Si la culture, le savoir et l’expertise provoquent l’isolement, la création personnelle, par son langage propre, n’agit-elle pas souvent comme un aimant ?


D'abord cette phrase est énorme, ensuite il manque une autre possibilité: etre callé dans un domaine et en éprouver de la frustration c'est un comble, à moins d'avoir une propention pour la souffrance, contrebalancer la frustration d'une vie non assumée (comme un boulot qui fait caguer) par une activité "cachée" qui dans tous les cas ne peut etre satisfaisante puisque elle remplace la prise de psychotropes.

[b]Bref ça revient soit à ne pas assumer ses aspirations fondamentales et en souffrir, soit à etre comblé dans ses 2 vies et avoir un égo démesuré: " je suis callé mais je ne trouve pas de plaisir à faire partager ma science à d'autres", partage qui nécessite de faire montre de pédagogie (non, ça n'est pas un mot grossier) ce qui pour certains s'apparente au vulgaire puisque à quoi ça sert d'avoir atteint un niveau de connaissance elevé si c'est pour en faire profiter ceux qui sont inférieurs ?

Edit Sabishoo : Pour comprendre les quotes ;)
B I U


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