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Bonjour, mes TOC du matin

65 ans Paris 2
je me présente avec ma petite analyse du matin. :oops:
Je viens de découvrir ces forums. Merci de me lire même si c très long!
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De la désillusion ou : aux  
tocs du matin :
- depuis 3 ans
* A la pensée de sortir, ressurgissent les effets des « frasques » hyperphagiques de la veille (soir) : me mouvoir (essoufflement) / remettre finalement les mêmes fringues que la veille -les seules qui se sont « distendues » sur moi et avec moi ces derniers mois –après parfois une heure de « toc » lorsque je sors autre chose de l’armoire et qu’après essayage ce n’est pas possible. Durant cette heure j’accumule les fringues en tas par peur d’être en retard, je fais ça compulsivement comme si j’avais de la fièvre. J’entends par TOC l’état d’esprit ds lequel je plonge en réalisant compulsivement ces gestes qui aboutiront toujours à me rabattre sur les fringues de la veille. Donc entreprise inutile. Je me souviens que dans ces moments-là je tente d’harmoniser les couleurs, changer de l’uniforme de la veille, me faire plaisir, mais rien ne va avec rien car mon corps disgracieux n’est plus adapté aux tailles. Peur d’un risque de dysmorpho-phobie ( ?). (Mais objectivement mon imc prouve que ma souffrance est légitime.)
Tous ces matins durant les essayages je prends conscience devant la glace de mon nouvel IMC (30). Suis passée de l’embonpoint à l’obésité. Décalage avec cette image le reste du temps pour éloigner les angoisses. Ou bien je trouve la paix en réalisant une projection style : je v perdre mes compulsions et j’arriverai à maigrir. Mais je n’arrive pas à modifier mes habitudes ni mes horaires ni mes déplacements ni mon comportement.
Après, essoufflement, prise du 3è alprazolam. Sortie possible mais à l’arrivée au bureau besoin de décompresser, retenue de larmes : 10 mn ou un quart d’heure pour me remettre et retrouver mes repères. Disparition progressive de la souffrance (oubli ou dénie). (le soir je retrouverai le bazar, fringues froissées, déprimant.).
Oubli du problème lorsque je m’absorbe dans mon travail.
* Le temps de travail passe vite. Déjeuner sans faim à 12h30 au bureau yaourts 0%. Je les prends au bureau avec d’autres, ce qui permet une pause et une petite socialisation : on déconne.
Renoncement !
* Si je n’ai pas démarré, si je suis restée coincée à la maison : panique pour prévenir, panique pour téléphoner au psy, honte, culpabilité, prise de tercian & xanax (sédatif) pour oublier, échapper. Mais ces traitements sont sédatifs et j’ai encore moins de chance de sortir.
Seule perspective possible : me cacher ; décision d’éliminer les crises d’hyperphagie du soir. Mais ces médicaments n’aident pas car ils créent un appel de sucre ou autre dès qu’ils agissent, avant de sombrer ds le sommeil ou après le réveil (5 h d’endormissement possible en journée), ou avant l’endormissement dans cette même journée.
* Un simple mini-déclencheur d’émotions négatives qui me renvoie à des angoisses antérieures (enfermement bureau, solitude, mauvaise image de moi, suis nulle, on n’a pas besoin de moi, je ne suis pas ds le coup, mal informée ou changement d’habitude brutal au boulot dont je perçois mal la nécessité objective.

Schéma type :
Survenue des absences au travail ; survenue des angoisses :
- depuis toujours
* un sentiment d’abandon, d’être inutile, remisée, nulle, malade ; pleures. Comme quand malade au fond du lit avec fièvre, j’entendais les autres faire et aller comme d’habitude alors que moi je ne peux pas.

* Dernier déclencheur en date : nouvelle nécessité d’un roulement entre collègues de section de demeurer en service intérieur (bureau) au lieu de démarrer mon mercredi par les 2 heures habituelles de service public : un changement brutal car pas prévu à l’avance. Un changement dont j’explique objectivement la nécessité par la baisse de fréquentation du public et la possibilité d’avancer le reste du travail (réflexions sur les fonds, bibliographies, commandes, catalogage…).
Ressenti : on m’écarte car je deviens inapte ou dérangeante car essoufflée et trop grosse et tjs habillée pareil (ça la fout mal face au public). Humiliation supplémentaire.
+ (de l’ordre du fantasme : on m’écarte, d’où la solitude que je ressens qui va me faire consulter pour m’en sortir, car collègues compatissants et témoins de ma souffrance (je me fais du cinéma : je brode des scénarios, j’imagine que c pour mon bien, je me dis « plus jamais ça-je dois être à la hauteur- je dois consulter et cesser l’hyperphagie qui transforme mon corps en grosse vache car il n’est pas ainsi digne de respect).

Pourkoi l’hyperphagie ? :
Comme dit B : excès, une grands fiesta après la retenue dans la journée, me lâcher, compenser, me détendre, oublier le vide malgré que j’apprécie un peu ce vide dans la mesure où je ne peux pas sortir ou avoir 1 activité à l’extérieur. Sortir serait source d’angoisses encore plus fortes. Peur de l’échec.

* De la sensation de vide :
Je ne suis pas certaine de la ressentir dans la mesure où être seule me permet de me poser, de me sentir libre. M’ennuyer, oui. Mais pas tant que ça. Les absences autour de moi ne me pèsent pas vraiment, mais je dois subir sans m’en rendre compte les effets de l’enfermement, du manque de contact. Je dis : je vis comme une sauvage.
A la maison : le regard des autres est absent : je me laisse aller sans penser à la difficulté du lendemain. Plus je pense aux effets négatifs et tuant pour le lendemain et l’avenir, plus je m’enfonce, comme si je tuais cette partie de moi qui pourrait être respectable. Sans perspective à long terme : pas la peine, à quoi bon… Hors de ma volonté il y a une accoutumance de l’organisme : réclame l’alcool, le sel, puis le sucre, puis l’endormissement.
Me sens alors hors du temps, hors des contraintes, hors des critères à tenir. Je dois essayer de faire les choses au jour le jour. Je me dis que si j’arrive à travailler vu mon passif psy., c’est déjà bien.

* De ma mère et du repas à travers l’histoire familiale :
Passif lourd pour elle de ses souffrances (enfant, ado) d’être grosse et rejetée. Manque affectif dans son cadre familial. Ses rancoeurs. Son ras le bol de préparer un repas et de communiquer. Sa dépression post divorce. Son comportement alimentaire. Nous goinfrer de cochonneries en s’oubliant. Son besoin de s’oublier suite culpabilité. Ce n’est pas la peine. Je suis assez grosse. Elle nous plaint d’une manière humiliante si on suit le même chemin qu’elle. Si on rate quelque chose ds notre vie, sentimentale ou professionnelle, elle pense que c’est normal car on est moche et que pour les moches la vie ne peut pas être facile. Elle nous persuade d’ailleurs qu’on a tout raté. Un comportement négatif de l’ordre du renoncement. Pas de vie sociale. Mais possède un esprit critique et a besoin de communiquer sur tout.

SORTIR du schéma :
Pour retrouver l’estime de soi.
D’abord savoir si je peux m’aider seule. Calculer le degré des accoutumances aux compulsions aliment. Du soir/savoir si ma volonté est active/puis-je pratiquer seule une thérapie comportementale contre les impulsions (g déjà tenu des carnets)/est-ce que ce problème est venu pour en occulter un autre/trouver sur Internet 1 anorexiogène pour m’aider à démarrer un rééquilibrage des prises alimentaires/mieux gérer mes troubles psychiques par 1 vrai diagnostique tpl/trouver 1 équilibre sachant qu’en ayant maigri je trouverai sans doute sur mon chemin d’autres difficultés/Ne pas en vouloir aux autres de ne pas m’aider et ne pas leur rejeter la faute/accepter et voir en face les contraintes et les responsabilités dues à mon âge/me faire aider ds ma démarche/comprendre pourkoi le matin ça ne va pas et ds le courant de la journée en me protégeant je n’y pense plus/comment je pratique pour ne pas voir moi-même ce qui est visible à d’autres ds mes troubles de comportement/consulter en thérapie de groupe à proximité vu la difficulté de me déplacer/ne pas me punir à nouveau en tombant ds l’excès inverse (anorexie) mais respecter mon corps ou plutôt le retrouver/ressentir avec authenticité…

***voilà où j'en suis! ;)
40 ans 4422
Dollypranne !

Bravo pour ton courage, bravo d'avoir écrit tout ca.

Dis m'en un peu plus : que penses-tu trouver sur VLR ? Que cherches-tu ? Des conseils, du soutien, des oreilles attentives ...?
65 ans Paris 2
(quel curieux pseudo)
Merci pour ta réponse.
Je n'en sais trop rien. J'ai échoué ici hier en cherchant un échange autour du problème hyperphagie du soir, après le jeûne de la journée. Je pense que ça révèle une souffrance dont je pourrai bien me passer, et c'est générateur d'un mal être qui devient pratiquement invalidant. Je ne peux pas me payer de thérapie comportementale efficace, alors je me suis retrouvée sur le net. J'ai trouvé de l'écho dans ce que vous dites ici. Mon image-de-soi est mise depuis tjs à rude épreuve (question personnalité, éducation, entourage..) alors si je pouvais au moins réagir face à ça se serait déjà pas mal.
@ bientôt
40 ans 4422
Dollypranne,

je te souhaite de trouver le réconfort et l'écoute dont tu as besoin sur le forum !
Je ne sais que répondre à ton long post, car je n'ai jms vécu la même chose que toi.

Tu parles du carnet alimentaire, tu en as déjà tenu un. Ici tu verras les posts de Monoamtp, qui est en train de se lancer, ca t'interessera p-e !?

J'espere qu'aujourd'hui tu as réussi à aller bosser, et que tu as un petit sourire.. :lol:

Et puis zut, mon pseudo n'est pas plus curieux que le tien ! ;)
49 ans Suisse 10
coucou Dollypranne,

je suis nouvelle sur ce forum, je viens de le découvrir.

J'ai été très touchée par ton témoignage, même si honnêtement je ne sais pas trop quoi y répondre, je voulais juste de laisser un ti message de soutien....

actuellement je fais un travaille sur moi, aidée de mon kiné, et de livres comme Zermait et Apfeldorfer, pour arrêté les compulsions alimentaires qui me pourrissent la vie.

voilà si tu as envie de discuter je serais là !
gros bisous
Tisalem
52 ans BREST 3113
Bravo Dollyprann pour ce super témoignage, je suis sure qu'après avoir couché tous ces mots tu dois te senti libérée. Moi je ne m'en sens pas encore la force de le faire, parce que ces crises d'hyperphagie me bouffent aussi la vie. En tout cas n'hésites pas à venir tous les jours pour nous montrer ton moral, cela fait toujours du bien :D bisous !!
B I U