je culpabilise de ne pas pleurer

J'ai perdu mon père le 5 mai dernier et comme toi je ne réalise pas... Je me suis occupé de lui à l'hôpital, je me suis occupé des obsèques, maintenant de la paperasse et de la succession, tout le monde me dit que je suis forte et que je gère mes émotions... Je ne me comprends pas moi même !

Pourtant malgré ma peine, je ne pleure pas. Enfin si mais ce qui me fait pleurer, c'est le chagrin de ma mère et surtout celui de mes enfants... Pour l'instant, je ne comprends pas pourquoi mais je ne verse pas de larmes alors que ce décès me touche profondément, je suppose que chacun vit sa peine à sa façon ? Que peut-être ça va me tomber dessus plus tard ou pas...

Personnellement, je perds pas mal de poids pour l'instant sans comprendre pourquoi puisque je mange normalement, peut être une façon pour mon corps de s'exprimer...

En tout cas je te présente toutes mes condoléances et je me permets de te faire un gros :kiss:

bonsoir

j'ai perdue ma grand mere paternel je vivais avec elles chez elle et je m'occupper d'elle

aujourd'hui je ne realise toujours pas j'ai pas encore fais mon deuil et j'avoue que ca me pose beaucoup de soucis !!!

j'espere que tu arrivera a surmonter cette douleur !!

Tu sais, il n'y a pas qu'une façon de vivre son deuil, et il n'y a pas d'obligation à extérioriser sa tristesse...

Il y a quelques décennies, le décès d'une personne frappait la communauté toute entière, les obsèques étaient quelque chose de très ritualisé et la période de deuil était quelque chose de planifié et communautaire, dans d'autres cultures, les obsèques sont une fète mémorable... ailleurs on payait des pleureuses car on pensait qu'un mort était mieux traité dans l'au-delà si il avait été beaucoup pleuré... etc...

Tu n'as pas à culpabiliser de ne pas pleurer... tu vis ton deuil à ta manière... tu aimais ton grand-père, tu penses aux belles choses que tu as vécu avec lui... ta peine est là, mais tu préfères penser aux bons moments... bien sur, que ça va surement te tomber dessus à un moment donné, la prise de conscience du côté irréversible de la mort (encore que ça dépend de tes croyances)... mais encore une fois, il n'y a pas de bonne façon de vivre son deuil, c'est quelque chose de très personnel...

Pour ma part, j'ai un rapport particulier à la mort... lors du décès de mon arrière grand mère (j'avais 15 ans) j'ai beaucoup pleuré car je culpabilisais de ne pas avoir voulu lui rendre visite à l'hôpital sur son lit de mort et j'avais le sentiment de l'avoir abandonnée... en revanche, lors de la mort de ma grand mère en 2000, j'étais au clair avec elle, j'étais là le soir de sa mort, je m'en suis beaucoup occupée lors de sa maladie... bien qu'étant proche d'elle, je n'ai pas pleuré, parce qu'au moins elle avait fini de souffrir, et que je savais qu'elle attendait sa mort... par contre, mon corps a réagit pour moi : j'ai fait une violente angine, le jour de l'enterrement, je suis passée de normal à 41 de fièvre en deux heures :shock: plus de voix et tout... le lendemain, je n'avais plus rien...

Je te souhaite beaucoup de courage, mais juste : vis ton deuil comme tu l'entends, sans te demander si tu devrais faire ci, ou ça... tout cela se passe entre ton grand-père et toi, l'essentiel était que tu sois au clair avec toi-même, vis à vis de lui... peu importe si d'autres trouvent curieux que tu ne pleures pas... tu n'as de compte à rendre à personne concernant l'expression de ton chagrin...

:kiss:

vous en faites pas, zêtes pas des monstres!!! comme je l'ai entendu ce fameux : "sans coeur tu pleures mm pas". mais non... ne pas pleurer ne veut pas dire ne pas avoir de peine.

comme dit karen , il faut vivre son deuil... chacun à sa manière.
quand mon grand père est mort (je disais que ct mon père et j'ai essayé de me faire adopter par lui ado), j'ai pas pu pleurer. alzheimer, tumeur au cerveau, bref, un homme malade et épuisé. je me suis occupée de lui comme je pouvais les 3 mois qu'il a été malade. puis il est mort, c'est moi qui ait eu la nouvelle de l'hosto la première parce que je gardais mon cousin et que ma tante bossait... il était 6h58 un matin ensoleillé de juillet, j'avais 17 ans et j'ai du annoncer ca à tout le monde au téléphone. ben pas une larme, rien... en fait elles ont fini par venir mais genre 3/4 mois plus tard et encore. et j'ai fait pleins de conneries pendant cette période par contre. j'ai beaucoup beaucoup bu les 2 années suivantes...

m'enfin voilà, tu vois pas de généralités. donc condoléances pour ta perte (celtique à toi aussi) :kiss:

Tu sais les larmes ne sont pas une "mesure" de la peine...

Je suis capable de pleurer comme une madeleine devant un film cul-cul un peu dramatique, et j'ai versé peu de larmes à la mort de mon père et de ma grand-mère, et pourtant j'étais très proche d'eux et ils me manquent beaucoup même si je parviens à être sereine face à leur départ aujourd'hui...Il faut arrêter de culpabiliser et prendre les choses comme elles viennent, quand elles viennent...

Tu seras peut être submergée par la nostalgie a un moment et les larmes vont couler...laisse faire. De temps en temps, je tombe sur un truc et je pleure, mais c'est de "l'émotion" pas de la peine, pas de la douleur...

Je crois qu'il faut dans ces épreuves, savoir "lâcher prise", et vivre l'instant, qu'il soit accompagné de pleurs ou pas...le "deuil" ne signifie pas forcément s'accabler de douleur (mais ça peut être ça aussi, y'a pas de "deuil type").

Pour moi c'est accepter le départ, pas comme quelque chose de juste mais contre lequel on ne peut rien. Et puis, je ne sais pas quelles sont tes croyances, mais perso je les sens veiller sur moi et ça me fait du ben.

Courage :kiss:

merci pour vos réponses qui me vont droit au coeur,
je sais qu'il n'y a pas de "type de deuil" lorsque la famille est arrivée la premiere chose qu'il on demande c'est comment j'allais (vu qu'ils savaient que j'adorait mon grand père) et que je sois forte,
moi je me dit que je devrais etre plus triste que cela vu comment je l'aimais....
comme vous dites cela me tombera dessus sans prevenir,car c'est vrai quand ce moment on demenage son appartement qu'il faut rendre pour la fin du mois, et j'aide ma mère dans les démarches, alors quand tout cela sera fini peut etre que...
par contre moi je ne maigri pas au contraire , (lorsque j'étais plus jeune mon grand père etait gravement malade c'est la que j'ai pris mes kilos), et non je n'accepte pas qu'il soit parti , car l'apres midi meme toujours avec ma mère on est allée le voir (comme tous les jours) et il était bien on a marché dans le couloir de l'hopital , on a rigolé et dans la nuit il est mort alors pourquoi ??? alors qu'il était bien l'aprés midi il nous a quitté dans son sommeil, et ca non je ne l'accepte pas,
celtique j'ai suivi ton histoire je te présente aussi mes condoléances et te fais de gros bisous
merci à vous toutes

Pas mieux que tout le monde, chacun vit son deuil à sa façon. C'est complètement personnelle, ça ne se quantifie pas en larmes ou en démonstrations de peines. Ne culpabilise pas pour tes yeux secs, peut être que quelque part tu sais que ce n'est pas ce qu'il aurait voulu :roll:
Il viendra ce moment, tu es encore dans la dynamique du cercle familiale, de tes habitudes avec lui. Puis vient le manque ... et la douleur de l'absence. Tu pleureras peut être, ce n'est pas une "obligation", tu peux juste penser à lui et ressentir le manque, le vide et te rappeler à vos souvenirs ensemble.
Il n' y a pas de culpabilités à avoir.
Personnellement, dans 3 jours ça fera 2 ans que mon grand père est mort, comme chaque fois je ferais quelque chose de symbolique (une petite rose achetée pour lui et jetée à l'eau, élément qu'il adorait). Ca ne sera pas avec des éclats de larmes, ni même avec le sourire mais simplement pour me dire qu'au fond de moi il vit encore et que nos souvenirs sont indélébiles.

Merci a tous et toutes pour vos témoignages, ça m aide beaucoup.

Ma maman est décédée a l âge de 75 ans le 2 octobre 2022. Physiquement elle était en grande forme ( natation, alpinisme).
Mais ça faisait 49 ans qu elle se battait contre la maladie psychique.

Ces 3 dernières années, je ne compte plus ses tentatives de suicides, les pompiers, le samu, les séjours en psychiatrie puis en clinique.

Alors qu elle était en hôpital psy, elle a fait une chute.hemorragie cérébrale. Non opérable. Elle est restée 7 jours dans le coma. Toutes ces heures a lui parler, a lui caresser le visage, a écouter son cœur battre. Je lui ai même dit qu elle pouvait partir, qu elle avait le droit de ne plus souffrir.

Il s est écoulé 17 jours avant de pouvoir faire la cérémonie... J étais dans un état second. Le procureur a ouvert une longue enquête sur les conditions de sa chute en psychiatrie. Il y a eu une autopsie, des prélèvements, une interdiction a la crémation...

J ai surtout pleuré quand je la veillais, un peu a la cérémonie...
Mais je me sens comme anesthésiée.
Je n arrive toujours pas a réaliser que c est fini.
Je voudrais pleurer pour lui faire honneur en quelque sorte mais je n y arrive pas.

Est ce que c est parce que je sais que enfin elle ne souffre plus ? Quand vais je sortir de cet état ?

Est ce qu elle m en veut de ne pas la pleurer ? Ou bien au contraire elle est fière que je tienne le coup, je ne sais pas. Je ne veux pas m écrouler, elle a enfin la paix.

Est ce que quelqu'un a aussi eu cette étape de sidération aussi longue ? Cela fait 19 jours ....
Merci de m avoir lu.
J espère avoir des témoignages dans lesquels je pourrais me reconnaître

Lola456 a écrit:


Bonjour,

Je voudrais te présenter toutes mes condoléances.
Je te souhaite beaucoup de courage dans cette épreuve.