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Conflit avec la nourriture

63 ans Au bord de la mer 15536
Tout ceci me confirme que tu as vraiment besoin d'une aide psy. Ne perd pas ça de vue s'il te plait ;)
A
40 ans 3124
C'est "drôle" que tu parles de privation OxyJane, car justement la privation de nourriture j'ai connu ça, je l'ai connu dans un premier temps, car ma mère mettait dans un placard fermé à clef tout ce qui est sucrerie, puis dans un second temps quand j'ai eu ma période d'anorexie qui jonglais avec période de boulimie.

C'est vrai que j'ai du mal à dissocier la faim de la compulsion et souvent avant de manger, j'ai mal au ventre, j'ai comme un nœud à l'estomac.

Je pense certainement qu'ayant assimiler plus jeune sucrerie avec culpabilité, j'ai du mal à m'en détacher à l'heure actuelle, car la culpabilité est omniprésente.
C
41 ans 139
un exercice préconisé par Apfeldorfer, qui marche super bien pour désacraliser la nourriture, à faire régulièrement :
acheter l'aliment "piègeur", type son-paquet-de-chips-à-tomber ou sa plaque de chocolat adoré. L'ouvrir, en mettre une portion dans une assiette et jeter illico le reste à la poubelle ! Pas jeter le paquet "proprement" (hypocritement)de manière à pouvoir aller le rechercher ensuite, mais jeter de manière à ce que les chips/chocolat soient définitivement non récupérables (casser massacrer, mélanger avec les autres détritus de cuisine)...et retourner à son assiette pour manger sa portion (une barre de chocolat, ou une bonne petite assiette de chips)

la peine que l'on a à jeter "cruellement" un beau chocolat tout neuf ou des chips ravissantes dans la poubelles, c'est un pas énorme dans la RA, pour laisser son assiette ensuite sans regret à moitié pleine quand , bêtement, on n'a plus faim. :D
A
40 ans 3124
Nan mais ça va pas ! Quel gâchis...en attendant, y'en a qui crèvent de faim, on désacralise quoi quand on à rien dans son assiette?
C
41 ans 139
Génial,tu réponds exactement la "mauvaise" excuse ;)
que tu termines ton assiette ou pas, ça ne va pas changer grand chose à la situation du Darfour
On change la perception du problème :
si tu termines ton assiette alors que tu as atteint la satiété à cause du sacramentel "on ne gâche pas la nourriture"...tu te prends pour la poubelle.
Si tu n'a plus faim, vois ton assiette avec encore trois patates dedans, deux feuilles de salade qui se battent en duel et une bouchée de viande, et que tu vas mettre ça dans la poubelle, tu remets la nourriture à sa juste place.
Le pincement au coeur (ou plutôt à l'estomac) que l'on éprouve à jetter ainsi la "bonne nourriture" est un bon pas de plus dans la rééducation alimentaire selon le G.R.O.S.

Fait, refait, rerererererefait, efficacité attestée. Je ne me pose même plus la question aujourd'hui quand mon assiette est encore pleine et que mon estomac aussi : le reste file illico à la poubelle, et pas dans mon estomac en forçant, parce que je vaux mieux qu'une poubelle !
49 ans Paris 9874
Acide-Lyrique a écrit:
Nan mais ça va pas ! Quel gâchis...en attendant, y'en a qui crèvent de faim, on désacralise quoi quand on à rien dans son assiette?


Non, ce n'est pas un gâchis. On peut mettre à la poubelle quelques centaines de grammes de nourriture quelques fois dans sa vie.... quand on a l'habitude de se considérer soit-même comme une poubelle tous les jours de sa vie (ce qui arrive aux personnes qui mangent régulièrement au-delà de leur faim).

Quant à la considération des gens qui "meurent de faim", leur condition ne risque pas de changer selon qu'on jette une demi-tablette de chocolat ou non. Cette prétendue compassion peur aussi servir de prétexte à ne pas regarder nos propres problèmes. Si on regarde du côté de la RA, c'est qu'on a d'autres problèmes que ceux qui meurent de faim et les nôtres méritent peut-être aussi de l'attention...
49 ans Paris 9874
ah ben carafon m'a prise de vitesse ;)
C
41 ans 139
merci poupoule de me seconder !!!! :lol:
38 ans 1248
Heu, moi je vais me faire un peu l'avocate du diable, mais ej suis plutôt du côté d'acide lyrique.

Sans compter les pauvres enfants qui meurent de faim au Darfour, je dois dire que ca fait mal au coeur et surtout au budget de jeter de la nourriture..

Moi je ferai de cette méthode l'ultime recours.. si quoi que tu fasses de la nourriture, voire poser un cadenas sur le placard et donner la clé à ton chéri :) ne fonctionne pas!

Il y a aussi des boites sur le net ou tu enfermes qques chose a clé et si tu essaies d'ouvrir avant un temps donné (compté par le minuteur) tu te prends une petite décharge :D Des fois je me dis que je devrais investir la dedans comme coffre fort pour le chocolat ;) :D:D
A
40 ans 3124
Les filles, pour moi jeter la nourriture par peur de craquer, c'est un peu comme fuir.

Je trouve beaucoup plus sain de savoir s'arrêter et de mettre le reste dans un tuperware, plutôt que de jeter la nourriture pour ne pas la manger.

C'est un peu comme celui qui a fait une chute et qui repousse l'idée de remonter à vélo par exemple, selon moi c'est plus sain d'affronter ses peurs plutôt que de les fuir.

Et puis, gâcher la nourriture, non je ne peux vraiment pas, je sais pertinemment qu'en mangeant toute mon assiette ou en la jetant ça ne remplira pas plus l'estomac d'un petit Somalien, seulement jeter alors qu'il y en a qui n'ont pas la chance, je trouve ça abjecte..
C
41 ans 139
:roll: :roll: :roll:
Bon (rha les filles vous êtes pas simples hein)
Alors mettre la nourriture sous clé et donner la clé à un dragon chargé de vous réduire en cendre si vous tentez de la reprendre, ça s'appelle sacraliser la nourriture. La toison d'or était bien gardée, et Jason a dû ramer pour la choper, mais c'était la toison d'or, pas la boîte de petits coeurs de belin :lol:

Quant à mettre la nourriture restante dans un tup' : oui, et re-oui, mais seulement quand on est guérie !
et pour guérir, on vous demande pas des considérations moralisatrices sur le Darfour : on JETTE LA BONNE NOURRITURE !!!!!!! c'est pas un geste gratuit idiot abject et immoral, c'est LA thérapie ! Rhhhaaaaaa !
A
40 ans 3124
ça symbolise quoi de jeter la nourriture dans la thérapie?

On peux pas faire un petit colis au Darfour quand même au lieu de jeter? :oops:

Je sens que j'entendrais bien avec Apfeldorfer moi :lol:
C
41 ans 139
alooorrrrs (hou ça va pas être simple de formuler ça clairement)
prenons comme exemple une mouflette de 6/8 ans mal aimée/ignorée par sa famille, qui compense par la nourriture sucrée/salée/grasse le manque d'amour.

l'équation se fait de manière inconscient :
amour = sucre douceur(gras) estomac rempli(au lieu du coeur)

arrivé à 20 ans, on peut dire que l'équation est sacrément incrustée dans l'inconscient de la jeune fille.
Si Apfeldorfer passe dans le coin et propose l'exercice de jetter la nourriture, que se passe-t-il ?
la jeune fille jette les 3/4 d'une délicieuse plaque de chocolat au lait pour n'en conserver que deux barres.
son inconscient va lui faire sentir que : attention tu jettes de la tendresse, de l'affection, de l'amour, de l'estime, du bonheur, halte là ! (d'où irritation, situation inconfortable, pincement à l'estomac etc)
Apfeldorfer(toujours dans le coin le brave homme) va dire "non-non-non, c'est JUSTE une plaque de chocolat,RIEN D'AUTRE.L'amour, la joie de vivre, l'estime de soi, c'est ailleurs qu'il faut le chercher"

et petit à petit, à force de répéter ce "cruel" exercice, il devient de moins en moins cruel. L'inconscient se rééduque j'imagine, et on différencie sans problème le manque d'amour de la vraie faim. Et en cas de blues on ne termine plus la tête dans le paquet de chips. Et en cas de manque d'amour, on commence à songer à agir pour en trouver, bref, on commence à vivre sans être happée par la moindre boîte de belin :twisted: qui passe
A
40 ans 3124
Merci beaucoup carafon pour cette explication concise et claire.

Je pense que je suis un peu cette mouflette qui manque d'affection et qui compense par la nourriture, en tout cas, ça j'en suis vraiment consciente car je mange compulsivement quand je me retrouve seule, quand je m'ennuie, quand je stresse aussi par conséquent quand je n'ai pas de retour au manque qui me ronge.

C'est peut être aussi pour ça que j'ai réagi un peu hâtivement, bien évidemment l'absence de nourriture dans certains pays me touche beaucoup aussi et il y a aussi l'éducation qui m'a appris à ne pas gâcher/jeter/jouer avec la nourriture, quoiqu'il en soi, jeter la nourriture doit être une dure étape dans la thérapie, car c'est un peu comme retirer son 'doudou' synonyme d'affection à un enfant.
c'est ce genre d'étape qui me fait peur, la peur de ne pas y arriver et de ne pas avoir de résultat dans le cas où j'y arrive.

Mon objectif dans un premier temps, serait de cesser de faire des crises de boulimie et de ne plus voir la nourriture comme une ennemie, mais comme un plaisir de la vie..

ce qui est étrange, c'est que la nourriture m'obsède parfois, j'arrête pas de ne penser qu'à ça, qu'à ce que j'ai dans le frigo, pourquoi? j'en sais fichtre rien.
C
41 ans 139
j'avais oublié une formule toute simple qu'Apfeldorfer utilise pour justifier l'exercice du chocolat jeté à la poubelle (le jeté de chocolat, ça fait discipline olympique)
il appelle ça "faire le deuil de la nourriture"
l'expression est éloquente, ça veut dire par ricochet faire le deuil de tout ce désamour du passé

Je crois qu'une mouflette qui surmange par manque d'amour utilise instinctivement une stratégie de survie.
Stratégie de survie qui s'avère délétère hélàs, et qui ne règle pas le problème de manque d'amour, mais l'étouffe momentanément.
Etre obsédée par la nourriture, c'est entre autre la manière qu'a le vieux manque d'amour non réglé de cogner à la porte . Jeter la nourriture (entre autre hein, c'est pas LE truc qui va mécaniquement tout guérir), c'est accepter de passer à autre chose, de ne plus être "bloquée" dans son passé.
Enfin je crois
B I U