Ossiane a écrit:
La violence psychologique... Quand commence-t-elle vraiment ? Comment fait-on pour vraiment s'en rendre compte ?
Il y a plusieurs choses qui se regroupent vers un point: le dénigrement, le rabaissement, l'humiliation.
Ca se fait par les insultes, les phrases qui rabaissent la personne "t'es un/une incapable" "tu ne sais rien faire" "tu es un boulet", et parfois qui augmentent la puissance du bourreau "qu'est-ce que tu ferai sans moi?" "Sans moi tu serai à la rue", l'isolement vis à vis des personnes qui pourraient reconnecter la victime à la réalité (amis, famille)...
Il faut aussi faire la différence entre un couple normal qui s'engueule de temps en temps avec des insultes (ça arrive de dire des choses comme "t'es trop con tu me fais chier") et une situation où dans le couple l'un prend le pas sur l'autre et l'insulte systématiquement ou sans raison évidente. Sachant qu'il y aussi les alternances fréquentes: "je t'aime pardonne moi" et "je te colle une baigne parce que tu le mérites".
Vertige a écrit:Vous allez me trouver dure mais je crois que pour sortir du statut de victime, il ne faut pas attendre d'être sauvée par l'état ou quelqu'un d'autre. Il faut prendre en main sa propre vie, agir!
Oui et non. Le problème c'est que la violence conjugale arrive le plus souvent sournoisement, insidieusement. Ca commence par quelques petites choses qu'on peut pardonner, le problème c'est que la victime se retrouve isolée (le plus souvent) n'ayant comme répondant que son bourreau qui bien sûr ne va pas lui dire que la situation est anormale et qu'elle devrait se barrer. Il faut aussi tenir compte de l'état de délabrement psychologique de la victime, qui à force d'entendre les propos de son bourreau fini par se persuader qu'il a raison (elle n'entend plus que ce son de cloche, elle n'entend plus que ça), qu'elle ne vaut rien et ne pourra s'en sortir seule.
En comparaison c'est comme essayer de se lever pour échapper à la personne qui nous frappe quand on a les jambes brisées.
Oui, les victimes doivent se lever et partir, demander de l'aide, mais c'est parfois extrêmement difficile, surtout qu'aux problèmes psychologiques s'ajoutent le plus souvent des problèmes financiers, car elles n'ont par forcément de travail et donc d'indépendance financière. Et à cela on peut aussi rajouter la peur qu'il se venge.
Cumulé, ça fait beaucoup de choses qui poussent les victimes à ne pas agir.
Donc, oui, j'ai bien aimé que le spot propose une vision différente des violences conjugales parce qu'elles sont destructrices en elles-même mais aussi parce que ça commence souvent par ça.
Il existe des structures pour aider les victimes mais y en a-t-il assez? Sont-elles suffisamment performantes? Que peut-on faire de plus?