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Hypersensibilité handicapante

35 ans 940
Bonjour à tous !

Je ne savais pas vraiment où poster cela, donc peut-être ne suis-je pas dans la bonne rubrique... :roll:

Comme déjà dit sur d’autres posts, j’ai un suivi psychologique  
depuis plusieurs années, lequel m’a permis peu à peu d’aller mieux sur de très nombreux plans.
Mais voilà, ces derniers temps, l’un de mes vieux démons remonte à la surface, un démon auquel je ne me suis en fait jamais vraiment confrontée, parce que je ne sais pas comment m’y prendre. Qu’il soit en partie lié à mon manque de confiance en moi et qu’il y participe, je n’en doute pas, mais dans certaines situations, les deux sont totalement indépendants.

Je ne sais pas trop si c’est le terme exact, mais pour résumer disons que je suis hypersensible.
Je suis une éponge, je pompe énormément de sentiments qui ne m’appartiennent pas. Mes réactions sont souvent démesurées par rapport à la situation, et je suis quelqu’un qui pleure énormément, ou plutôt qui pleurait énormément mais qui a été forcé d’apprendre à se retenir, tant c’était handicapant. Si j’ai certes plus ou moins réussi à maîtriser mes pleures (en public), la sensibilité et les sentiments restent, et vraiment, j’en ai marre, parce que tout paraît compliqué alors qu’en fait ça ne l’est pas tant que ça, parce que du coup j’ai de la peine à devenir indépendante (ma petite sœur est plus débrouillarde que moi), parce que je passe souvent pour une pleurnicharde, etc.

Certes, j’en discute avec ma psy, mais le fait est que je suis comme ça, et que je ne pourrais rien y changer concrètement (puisque j’ai toujours été comme ça, mes parents peuvent en témoigner), seulement l’accepter et donc mieux gérer cette réalité.
C’est justement ce que je recherche en vous écrivant ici: des témoignages, car je ne doute pas qu’il y a beaucoup de gens très sensibles parmi vous.

Comment gérez-vous cette sensibilité ? Quels sont vos trucs pour passer outre ? Comment le vivez-vous au quotidien ?
Je suis bien consciente que cette sensibilité a aussi des avantages, mais pour l’instant, je n’arrive pas à les vivre, car ils sont trop occultés par les désavantages...


Je ne sais pas si j’ai été très claire, mais merci de m’avoir lue et merci d'avance pour vos réponses.:Fade-color



PS: Je profite de ce message pour m’excuser de mon manque cruel de participation/soutient dans les différentes rubriques : je lis chaque discussion, mais souvent, je n’arrive pas à répondre, parce que je souffre avec vous et ne trouve pas de réponse adéquate (et j’ai peur de paraître stupide, aussi, je l’avoue). Croyez que j'en suis vraiment désolée... :(
39 ans Baiona City 876
J'aurais pu écrire tout ça, malheureusement je n'ai aucune solution. Moi-même je commence à peine un suivi par une psychologue mais je n'ai pas encore réussi à enrayer cet handicap qui me bouffe la vie. Tout ce que j'ai pu faire c'est savoir mieux m'entourer, être avec des gens qui comprennent que cette hypersensibilité me bouffe mais aussi que je n'ai d'autres choix que de la laisser sortir... Alors oui, mon cercle d'amis (avec un grand A) s'est restreint mais je crois que j'assume un peu mieux sur ça. Après j'ai pas de solution, ça me pourrit la vie mais j'essaie d'apprendre à vivre avec. Désolée de ne pouvoir t'aider mais sache que tu n'es pas seule et j'espère sincèrement que nos camarades VLRiennes sauront t'aider.

:kiss:
35 ans 940
Merci pour ton message: ça me réconforte de savoir que je ne suis pas la seule.
J'espère que ton récent suivi t'aidera sur ce point-là (et si tu découvres des solutions miracles, je veux bien être mise dans la confidence :roll:), et espère également que nos camarades VLRiennes pourrons NOUS aider ^^.

:kiss:
35 ans 940
Personne d'autre, alors? :(
F
40 ans 60
Oui, y'a moi 8)

Ton message me touche, j'ai longtemps vécu ce que tu décris très bien. Et le travail pour m'en dégager n'est pas encore fini, mais a bien avancé, comme quoi c'est possible!

J'ai été une vraie éponge, à en arriver à passer mon adolescence dans des livres psy et new-age afin de comprendre pourquoi j'avais l'impression d'être pénétrée par les émotions des autres... J'avais sans cesse la sensation de suffoquer, comme une machine perpétuelle à aspirer l'environnement affectif... J'étais complètement paniquée par cet état de fait!

Aujourd'hui, je m'en sors pas mal du tout, grâce à une psychothérapie avec un psy fantastique, humain et juste. Mon quotidien a aussi beaucoup évolué.

Je n'ai pas encore abordé ce problème très en profondeur mais voilà déjà quelques pistes:

1. Je suis en train d'intégrer que je ne suis pas responsable du malheur des autres. Je n'ai donc pas à être sans cesse à l'affût de ce qu'ils vivent, et de culpabiliser dès que je ne réponds pas à cette souffrance.

2. J'apprends à prendre une place, notamment en m'accordant le droit unilatéral de dire NON, et donc d'affronter les culpabilités liées au fait de ne pas soutenir l'autre (cela est lié dans le point expliqué plus haut). Cela implique aussi de me rapprocher de mon vécu d'enfant, et de ma relation hyper éprouvante avec ma mère, ce qui n'est pas facile!

3. Cette hyper-empathie a aussi été une arme dans mon cas. J'avais un environnement familial tellement destructeur que j'ai dû développer une hyper-sensibilité aux vécus des autres, afin de les anticiper. Le comprendre aide à m'en sortir.

4. Tout cela débouche sur une chose merveilleuse que je ne connaissais pas: la sensation d'exister pour moi, avec un monde propre. La sensation d'être adulte et capable de choix. Le fait de faire du sport et de revaloriser mes sensations corporelles m'ont aussi beaucoup aidées à me dégager de ce "tout-émotionnel" dans lequel je baignais.

Et puis, y'a aussi eu une rupture très difficile avec un ex complètement dépendant affectif. Lui a tellement mal supporté mon refus de revenir après une rupture qu'il a lui-même décidée, qu'il m'a harcelé plusieurs mois. Ca a été très loin et m'a définitivement obligée à me confronter à ce problème. J'ai appris que je n'étais pas responsable de lui, même si je captais la force de sa souffrance, et que je n'avais pas à supporter tout ça, au contraire! Thérapie-choc donc!

Encore un truc: cette grande sensibilité peut devenir un énorme atout le jour où elle cesse de disfonctionner... Imagine la force et l'intensité de tes propres sensations et émotions, c'est super beau! En plus c'est un atout dans pleins de jobs, savoir anticiper l'humain, ou simplement ce qui lui fait du bien...

Je te donne ces éléments un peu en vrac, tels qu'ils me viennent, mais c'est très volontiers que je continue à en discuter plus profondément avec toi ;) Bonne chance sur la voie de la guérison!
35 ans 940
Oh, merci pour ta réponse!

Ces idées, même en vrac, me sont déjà utiles, et c'est "fou" de constater que tout ce que tu évoques me parle.
Quant aux atouts, j'en suis bien consciente, j'ai déjà pu le constater dans certains cas, mais ça fait du bien de l'entendre de la bouche (enfin... des doigts) de quelqu'un qui le vit réellement.

Vraiment, merci encore: tu me donnes de nouvelles pistes de travail à explorer (avec et sans ma psy ;)), quoique je sente d'ici que ce sera difficile.

Et c'est volontiers pour les mp, même si je trouve que tu as déjà abordé le sujet d'une façon très complète :rainbowafro:.
E
40 ans 105
Pour le vivre au quotidien, j'ai appris à l'accepter il y a peu.

Là ou je ne pense pas pouvoir t'aider, c'est parce que...je ne veux pas changer.

Ca peut paraitre completement fou, masochiste, mais je me suis rendue compte, à chaque fois que je faisais un travail sur moi meme, que j'avais besoin de tout ressentir, le bon comme le mauvais, sinon j'avais l'impression de...grrr je n'arrive pas à trouver le mot: en gros l'impression d'etre une coquille vide.

Se blinder, apprendre à ne pas se laisser envahir par les emotions des autres, oui mais à quelle condition...


En fait j'ai besoin de cette hypersensibilité pour ce qui me fait vivre, le dessin, la musique, les relations humaines, sans elle je n'arrive à rien de tout ça.


J'espère ne pas avoir été décourageante ou déprimante, c'était pour te dire que tu n'es pas seule et qu'il y a des tas de gens qui comprennent ce que tu vis et qui souhaitent comme moi que tu ailles mieux :kiss:
38 ans Orgrimmar 6511
J'ai les larmes aux yeux quand je vois un animal écrasé sur la route et deviens une furie lorsqu'on écrase un insecte devant moi, je réagis toujours tres fort que ce soit dans un sens ou dans un autre.

La seule chose qui m'a permis de sortir un peu des crises de pleurs a répétition c'est de l'avoir transformée en colère.
C'est loin d'être LA solution, mais ça me fait du bien, quand qqun me fait mal ou fait mal a un autre, d'exprimer mon mécontentement au lieu de me mettre a chialer. Par contre, c'est tres violent aussi... Et on m'a plusieurs fois traitée de psychopathe^^

Par contre la ou je vous rejoins toutes, c'est qu'il vaut mieux etre hypersensible que pas assez, si on était tous comme ça peut etre que le monde s'en porterait mieux..
35 ans 940
Merci Eyhidiaze et Yuutsu pour vos réponses!
ça me fait du bien de constater une fois encore que je ne suis pas toute seule, et vos témoignages sont très intéressants.

Eyhidiaze, je suis d'accord avec toi sur le principe du "trop blindage". Moi non plus, je n'ai pas envie de devenir une coquille vide, mais j'aimerais quand même réussir à canaliser un peu cette hypersensibilité afin de ne pas me sentir handicapée dans certaines choses toutes bêtes de la vie courante (ce qui ne veut donc pas dire que je veux me blinder pour ne plus rien ressentir et ne plus être touchée: quelle horreur ce serait!).

Yuutsu, le processus est intéressant, mais excuse-moi si je n'essaie pas de le reproduire pour moi. :roll:
Cela dit, exprimer son mécontentement au lieu de se mettre à pleurer, je trouve que c'est un bon point de départ ;)(après, il faut voir les circonstances).
52 ans strasbourg 6049
je dis rien mais je suis la discussion... ma fille est comme vous une hyper sensible et/ou émotive, et c'est super pas facile pour moi qui suis tout l'inverse!!! d'ailleurs ca me fait peur pour l'avenir :(
35 ans 940
louis_cyfer a écrit:
je dis rien mais je suis la discussion... ma fille est comme vous une hyper sensible et/ou émotive, et c'est super pas facile pour moi qui suis tout l'inverse!!! d'ailleurs ca me fait peur pour l'avenir :(

Je peux comprendre, mais le témoignage de Florane est rassurant, non? ;)
Ensuite, quant au fait que tu es tout l'inverse, c'est sûr, ça ne doit pas être évident pour toi, mais selon mon expérience, ce peut être un avantage pour elle: tu peux lui apprendre à "relativiser" et à savoir se "protéger" tout en lui permettant parallèlement d'exprimer ses émotions dans un cadre sûr, sécurisant.
52 ans strasbourg 6049
oui c rassurant si on veut... avant d'arriver là y'a la crise d'adolescence, le deuil du père (il est pas mort il est juste très con, dans moins d'un mois ca fera un an qu'elle l'a pas vu), les désillusions liées à la nature humaine et/ou à la société... bref tout ca quoi.

et comme je suis du genre pas tendre forcément la pauvre, ce que je peux dire (j'essaye d'être soft) n'est pas très rassurant. bon heureusement elle voit bien que mm avec pleins d'emmerdes on peut s'en sortir et je pense que son principal atout est de comprendre que la différence (n'importe laquelle) n'est pas une tare. mais ca risque de pas être facile ;)
42 ans Dresde 4
Je suis aussi une hypersensible... et je suis actuellement suivi psychologiquement pour ce problème et bien d'autres ;)

Je pense (suivant ce que dit mon psy.) que se retenir, se blinder n'est pas une bonne solution. L'hypersensibilité est une conséquence de son état psychologique accentué par une sensibilité naturellement forte. Je pense qu'il faut plutôt traiter la source du problème pour profiter des avantages d'être très sensible.

Se blinder interieurement entraine généralement une agravation du problème (toujours selon mon psy) car on accumule des pensées tristes/négatives qui ne sont pas exteriorisées.

Euh, vous suivez? :roll:

Quoi qu'il en soit, c'est vrai que c'est très handicapant. Cela me pose beaucoup de problème en particulier au travail, où je prend toutes les réflexions de mes collègues et de mon patron très à coeur. Comme des flèches qui me percent le coeur et me font très mal...
35 ans 940
louis_cyfer a écrit:
oui c rassurant si on veut... avant d'arriver là y'a la crise d'adolescence, le deuil du père (il est pas mort il est juste très con, dans moins d'un mois ca fera un an qu'elle l'a pas vu), les désillusions liées à la nature humaine et/ou à la société... bref tout ca quoi.

et comme je suis du genre pas tendre forcément la pauvre, ce que je peux dire (j'essaye d'être soft) n'est pas très rassurant. bon heureusement elle voit bien que mm avec pleins d'emmerdes on peut s'en sortir et je pense que son principal atout est de comprendre que la différence (n'importe laquelle) n'est pas une tare. mais ca risque de pas être facile ;)

Je dirai que c'est le plus important ^^. C'est sûr, ça ne va pas être facile, mais en même temps, c'est difficile pour tout le monde, non?
Après, crise d'adolescence et désillusions certes, mais ça dépend de chacun: de tout mon entourage, je suis celle qui a eu la crise d'adolescence la plus "soft".
Cela dit, je comprends tout à fait tes craintes, mais si ça peut te "rassurer", malgré mon hypersensibilité qui rend certaines choses plus difficiles, j'ai confiance en mes capacités et je sais que j'arriverai à m'en sortir, et c'est en grande partie parce que mes parents ont totalement confiance en moi ;).
Ah, au fait, petite question: quel âge a ta fille? ^^



Louisenstrasse a écrit:
Je suis aussi une hypersensible... et je suis actuellement suivi psychologiquement pour ce problème et bien d'autres ;)

Je pense (suivant ce que dit mon psy.) que se retenir, se blinder n'est pas une bonne solution. L'hypersensibilité est une conséquence de son état psychologique accentué par une sensibilité naturellement forte. Je pense qu'il faut plutôt traiter la source du problème pour profiter des avantages d'être très sensible.

Se blinder interieurement entraine généralement une agravation du problème (toujours selon mon psy) car on accumule des pensées tristes/négatives qui ne sont pas exteriorisées.

Euh, vous suivez? :roll:

Quoi qu'il en soit, c'est vrai que c'est très handicapant. Cela me pose beaucoup de problème en particulier au travail, où je prend toutes les réflexions de mes collègues et de mon patron très à coeur. Comme des flèches qui me percent le coeur et me font très mal...

Merci pour ton témoignage Louisenstrasse.
Je rejoins tout à fait ton avis et l'avis de ton psy (ma phase "tentative de blindage" ayant eu des conséquences catastrophiques, je ne peux qu'approuver...)! Et je comprends tout à fait ce que tu peux ressentir face aux réflexions que l'on peut te faire: je prends également tout très à coeur, et ce n'est pas évident à gérer. Pour l'instant, le seul moyen que j'ai trouvé pour y faire face, c'est de me réciter un principe stoïcien, mais ça revient à se blinder :?... Je ne peux donc que te souhaiter "Courage!".
Concernant la partie en gras de ton message - avec laquelle je suis complètement d'accord ^^- petite question: toi, comment t'y prends-tu? :roll:
52 ans strasbourg 6049
elle a 13 ans. et je l'ai dit dans de nombreux posts, tendance à se laisser marcher dessus quand on lui dit que c une grosse vache (rondelette sans plus, elle est tout à fait normale). donc maman s'ennerve et peste comme une malade mais se refuse à vraiment intervenir parce qu'elle doit aussi apprendre à se faire confiance justement (ca va mieux ;))

qu'est ce que vous appelez la cause du problème? parce que pour moi l'hyper sensibilité ou l'empathie tu nais avec ce n'est pas un problème psy. c'est quelque chose que tu as, ou pas, en toi.
B I U