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TCA et punissions..

33 ans 228
Je considère les TCA (et je ne suis pas la seule je pense) comme une forme d'autodestruction.
'Fin pour moi, ça l'est, au même titre que les automutilations, se frapper, ou  
autres... Une manière de faire, un médium quoi.

Après tout dépend de l'expérience personnelle... En fait je vois un psychiatre depuis presque un an. Au début je croyais que le problème était surtout les TCA, avec cause psychologique derrière... Puis je me suis rendue compte qu'ils étaient "survenus" à une époque ou je n'avais plus de gestes d'autoagression, que j'ai depuis des années.
37 ans 1085
MademoiselleClef a écrit:
Je considère les TCA (et je ne suis pas la seule je pense) comme une forme d'autodestruction.
'Fin pour moi, ça l'est, au même titre que les automutilations, se frapper, ou autres... Une manière de faire, un médium quoi.


Je l'ai vécu de la même façon. J'ai parfois oscillé avec des périodes de jeûnes intensifs mais en règle générale mes pulsions alimentaires étaient des punitions en soi, d'abord de ne pas être à la hauteur, puis de ne pas être à la hauteur et grosse en plus etc... le cercle vicieux quoi! Donc je comprends le côté PUNITION. Qui va souvent de pair (enfin pour moi) avec une colère intense, mal gérée, retournée contre soi...
44 ans 04 5576
Pareil que Theophee et mademoiselleClef

Pour moi, les TCA sont un cycle de violence en soi. Quelque soit le TCA, encore que l'hyperphagie est plutôt, pour ce que j'en ai lu, une soupape de sécurité.

La violence n'est pas seulement physique, je dirai même qu'elle est "moins" grave quand elle s'exprime dans le physique (tout est relatif, hein, ne me faîtes pas dire ce que je ne dis pas). Quand tu manges, que tu fais une crise, et que tu passes ensuite des heures et des heures à te torturer mentalement en te traitant de tous les noms, en te faisant penser que tu n'es pas digne de vivre, et qu'en plus, tu y prends presque plaisir, tu te vautres dans la punition et dans l'auto depreciation, c'est de la violence.

Pour mon petit cas perso, c'est ce que je trouve le plus difficile dans les TCA : tu es la victime, le bourreau, et aussi quelque part, puisque tu es conscient de tout cela, un témoin à la fois impuissant et voyeur. Cette dernière partie de toi, c'est la plus souffrante : c'est celle qui voit ce que tu te fais, celle qui souffre avec toi, et surtout celle qui sait ce que tu es capable de te faire, pourquoi tu le fais, qui parfois pense que c'est juste et justifié, et parfois pense que c'est trop. PAs facile, de gérer...
38 ans 1248
Le w end passé.. grillades le samedi puis invitée dans la famille de mon copain.. dimanche pizza party au bord de la piscine.. et dimanche soir restaurant..

bien que j'ai essayé de me limiter verdict lundi matin: + 2 kgs..

ni une ni deux je me dis que je vais faire attention.. mais je me repèse mercredi et malgré tous mes efforts je n'ai perdu que 100 g sur ces 2 maudits kilos...

du coup mercredi soir je prends mes baskets.. et j'ai été courir 2h00..

ce matin j'avais perdu un peu.. mais pas tout ce que je voulais.. du coup je suis repartie pour un parcours d'1h50..

mais là je suis claquée .. et je me dis que c pas une solution de me forcer à faire autant de sport quand je prends du poids. C'est pour moi un peu comme se faire vomir, mais sous couvert d'une activité "saine" qui se transforme en activité un peu perverse...

J'aimerai pouvoir prendre un peu de distance par rapport à mon poids et cette fichue balance.. et aussi arriver à laisser mon corps tranquil...
S
53 ans suisse 993
Tu sembles dans une spirale contrôle-relâchement-sport à outrance-contrôle et obsession de la balance.

Peut être que ton set point n'est pas là oû tu le souhaites et alors tout ce que tu feras pour te maintenir en dessous ne marchera pas avec le risque d'augmenter les TCA?

Si depuis des années tu luttes pour faire 50 kilos(chiffre au hasard) mais que ton corps est programmé pour vivre bien à 55 alors toute tentative (sport, limitation alimentaire etc..) pour passer en dessous de 50 est vouée à l'échec......finalement ces 2 kilos ne sont peut être pa "en trop". Par contre aligner les joggings de plusieures heures ca c'est en trop.
34 ans 940
OxyJane a écrit:
Le w end passé.. grillades le samedi puis invitée dans la famille de mon copain.. dimanche pizza party au bord de la piscine.. et dimanche soir restaurant..

bien que j'ai essayé de me limiter verdict lundi matin: + 2 kgs..

ni une ni deux je me dis que je vais faire attention.. mais je me repèse mercredi et malgré tous mes efforts je n'ai perdu que 100 g sur ces 2 maudits kilos...

du coup mercredi soir je prends mes baskets.. et j'ai été courir 2h00..

ce matin j'avais perdu un peu.. mais pas tout ce que je voulais.. du coup je suis repartie pour un parcours d'1h50..

mais là je suis claquée .. et je me dis que c pas une solution de me forcer à faire autant de sport quand je prends du poids. C'est pour moi un peu comme se faire vomir, mais sous couvert d'une activité "saine" qui se transforme en activité un peu perverse...

J'aimerai pouvoir prendre un peu de distance par rapport à mon poids et cette fichue balance.. et aussi arriver à laisser mon corps tranquil...

Questions bêtes, mais... en quoi le fait d'avoir pris 2kg est-il si dramatique? Et si tu fais abstraction de cette mini prise de poids, as-tu passé un bon week-end?

J'imagine bien que tu es claquée, et je suis assez d'accord avec ce que tu exprimes: ton activité "saine" devient un peu perverse, tu es finalement typiquement dans ce que tu évoquais au début de ton post (punition), et ça ne doit pas être facile à vivre et à "gérer" (donc un :kiss: pour toi). Et sans parler du risque de voir tes tca augmenter face à toute la pression que tu te mets!...

Quant à une prise de distance par rapport à ton poids... pourquoi ne pas commencer par jeter loin ta balance? :D
Ensuite, il me semble que tu as souvent parlé d'une RA dans d'autres rubriques. As-tu lu certains livres sur le sujet? Parce que si non, j'aurais tendance à te le conseiller: je viens d'entamer un livre de Zermati, et je trouve que ça n'a pas le même impact de le lire noir sur blanc que de le lire sur internet (et puis je crois que tu y trouves certaines infos absentes sur le net).
38 ans 1248
Ce qui est dramatique pour moi c'est la perte de contrôle de ce poids.. parce que j'ai peur qu'un kilo en entraîne un autre puis un autre et de me retrouver comme à mes 16 ans: ronde et méga complexée.

J'ai déjà pensé à me séparer de la balance mais pour le moment c'est trop dur. Toujours une question de contrôle.

Peut etre que tu as raison, je devrais investir dans un bouquin de Zermatti.

Pour la petite histoire je pense que j'ai vraiment un problème.. hier bonne intoxication alimentaire j'ai passé la soirée et la nuit à genoux devant les toilettes.. j'ai jamais été aussi malade..

je suis pas allée bosser car trop mal.. et je n'ai mangé qu'une compote de la journée.

Là ou j'ai commencé à me dire que c t grave c quand je me suis rendue compte que même si je souffrais comme un chien j'étais au moins contente d'avoir perdu 2 kgs... je crois que j'ai même honte d'écrire cela tellement c'est stupide. :oops:

Pour le psy j'y ai pensé.. mais j'ai un copain suicidaire qui a mis plusieurs mois à en trouver un car pas de place.. alors ca me décourage pas mal.
34 ans 940
OxyJane a écrit:
Ce qui est dramatique pour moi c'est la perte de contrôle de ce poids.. parce que j'ai peur qu'un kilo en entraîne un autre puis un autre et de me retrouver comme à mes 16 ans: ronde et méga complexée.

J'ai déjà pensé à me séparer de la balance mais pour le moment c'est trop dur. Toujours une question de contrôle.

Peut etre que tu as raison, je devrais investir dans un bouquin de Zermatti.

Pour la petite histoire je pense que j'ai vraiment un problème.. hier bonne intoxication alimentaire j'ai passé la soirée et la nuit à genoux devant les toilettes.. j'ai jamais été aussi malade..

je suis pas allée bosser car trop mal.. et je n'ai mangé qu'une compote de la journée.

Là ou j'ai commencé à me dire que c t grave c quand je me suis rendue compte que même si je souffrais comme un chien j'étais au moins contente d'avoir perdu 2 kgs... je crois que j'ai même honte d'écrire cela tellement c'est stupide. :oops:

Pour le psy j'y ai pensé.. mais j'ai un copain suicidaire qui a mis plusieurs mois à en trouver un car pas de place.. alors ca me décourage pas mal.

Alors effectivement, aux vues de ce que tu écris, j'aurais tendance à dire que oui, un investissement serait une bonne idée (12.- en poche, c'est pas si cher ^^), et niveau psy, ben tu es sur Lausanne non? Parce que si oui moi j'ai été suivie par une psy spécialiste des troubles alimentaires qui pourra sans aucun doute me conseiller des adresses (en région lausannoise), donc si ça t'intéresse ma boîte à mp est ouverte.
Ce qui me semble évident, c'est que tu dois agir maintenant, avant que ça ne "dégénère", que tu tombes dans un engrenage dont il serait encore plus difficile de t'extirper.
38 ans 1248
Je suis pas dans la région lausannoise, mais effectivement pas trop trop loin non plus..

Ben pour le moment je vais essayer d'investir dans le poche de Zermatti.. de toute manière là entre la session d'examen d'août que je dois faire passer, ma semaine de stage en cabinet, mes échéances pour le taf, puis mes 2 semaines de vacances en californie, je ne peux rien entreprendre avant un bon mois niveau psy.

Toute comme certaine je suis un peu dubitative et préférerai ne pas avoir à faire à un psy.. disons que pour moi c un peu un ultime recours, si je n'arrive pas à me raisonner toute seule.

En tout cas merci pour ton aide. Ca fait plaisir ;)
34 ans 940
Pas de problème, et je comprends que tu envisages plutôt le psy comme un ultime recours ;).

J'espère que la lecture de Zermatti pourra t'aider dans tes démarches (et je crois qu'on parle aussi pas mal d'un autre auteur sur le forum, si jamais. Par contre je ne sais plus son nom :S).

Et puis si tu as des questions ou envie de parler de ce genre d'épisodes, tu peux toujours me mp (ayant côtoyé pas mal de gens souffrants d'autres troubles alimentaires dans le cadre d'un groupe de soutien, et notamment des jeunes filles faisant du sport à outrance pour "compenser" leurs prises de poids, peut-être que ça pourrait t'être utile?).
S
36 ans Expat 1410
De lire toutes vos réponses, ça m'a fait réaliser quelque chose... ça n'a peu être rien à voir mais bon.

A l'adolescence, quand je faisais des crises, je compensais par le sport ou le jeûne. Le premier se traduisait par des sorties prolongées de course à pied, vélo ou des kilomètres dans la piscine municipale (je précise que mes complexes disparaissaient dans l'eau). Le second (le jeûne donc) c'était surtout au début parce que le fait de ne pas manger me poussait à faire de nouvelles crises et ça évoluait en un cercle vicieux qui se rétrécissait au fur et à mesure.

Le truc c'est que j'ai fini par vraiment développer mon goût pour l'effort physique, donc au départ, c'était pour compenser, mais par la suite c'est vraiment devenu un plaisir. Le fait de repousser mes limites et de voir ma progression au niveau des performances. C'est bête à dire, mais ma boulimie/hyperphagie s'est estompée avec le temps et l'aide de la RA mais le sport est resté et c'est grâce à ça que je me sens de mieux en mieux dans mon corps. D'ailleurs, ces derniers mois j'ai intensifié mes séances et je le sens quand j'enfile un jean...

Après, faudrait pas que je réalise que je suis devenue une boulimique de l'effort physique :roll:
34 ans 940
Delia a écrit:
Après, faudrait pas que je réalise que je suis devenue une boulimique de l'effort physique :roll:

Faudrait pas, non :D (encore que... tant que tu ne mets pas ta santé en danger, c'est pas trop grave non? ça l'est plus si ça cache quelque chose de psychologique en revanche, je crois), mais ton témoignage est super chouette sinon!

Parce qu'en soit, au final, le sport n'est pas mauvais, et ça peut aussi nous aider à reprendre contact avec notre corps.
Moi, par exemple, quand je suis dans l'optique "je fais du sport pour maigrir", je déteste ça, mais que j'en fais parce que j'en ai envie, j'adore et je suis fière de moi ensuite.

C'est marrant, en écrivant ça, je me dis qu'en fait, notre rapport au sport peut parfois être semblable à notre rapport à la nourriture dès lors qu'il devient un "outil pour combattre le poids"... :roll:
H
37 ans 20
Personnellement depuis quelques temps, mes phases hyperphagiques sont toujours accompagnées de séances de "torture". Etant plus jeune je cherchais a compenser la prise de calories par le sport ou par le jeune, aujourd'hui quand mon hyperphagie refait surface, j'ai l'habitude de me couper au couteau. Parce qu'elle me soulage, elle me fait du bien, mais aujourd'hui elle n'est plus suffisante, je me déteste au point d'avoir besoin d'aller plus loin que l'hyperphagie, tout simplement. La prise de calorie en elle même n'est plus ce qui me dérange après une crise. Aujourd'hui j'ai besoin d'aller plus loin pour être apaisée.

Mais je me souviens que même avant cela, j'avais l'habitude de me griffer pendant des minutes entières, pas jusqu'au sang mais presque. Ca me soulageait un peu plus tout simplement. Après tout ca, j'étais en pleine forme pour aller m'coucher et au moins je ne pensais plus à rien.
B I U