Je vais essayer d'expliquer au plus simple, sans doute qu'un médecin dirait que c'est incomplet, mais en gros voilà comment ça fonctionne :
Effectivement seul l'alcool permet de secréter cette substance. En fait lors de l'absorption d'alcool, il se produit une sorte de "conflit" entre l'alcool et la dopamine (un neuro transmetteur produit par les neurones. Sa baisse conduit à la dépression). L'alcool fait baisser la dopamine et, à forte dose, inhibe totalement la sécrétion de celle-ci. Le cerveau la remplace alors en fabriquant de la tetrahydropapaveroline (ou THP), une molécule qui semble avoir les mêmes effets. Mais le cerveau fabrique en fait un leurre car si les effets de la dopamine et de la THP lui semblent identiques, il n'en est rien. :?
Si on boit "normalement", l'alcool fait baisser la dopamine. Mais comme il n'y a pas alcoolisation (prise d'alcool importante et régulière), la dopamine remonte très vite et le cerveau n'a pas besoin de secréter de la THP, il n'en déclenche même pas la sécrétion. Donc chez une personne qui n'est pas alcoolique, mais qui boit occasionnellement, on pourrait retrouver des variations de la dopamine, mais pas de THP.
Chez l'alcoolique, l'alcool est souvent utilisé au début comme anti dépresseur, pour être plus sûr de soi, pour pallier des probèmes, pour compenser un choc... Et au début ça marche très bien, ce qui peut inciter la personne à boire de plus en plus, jusqu'à l'imprégnation alcoolique quasi constante (ça peut prendre des semaines, des mois ou des années, selon les personnes, nous ne sommes pas tous égaux devant l'alcool).
A ces doses, l'alcool inhibe totalement la sécrétion de dopamine et le cerveau fabrique de la THP pour compenser. Et contrairement à l'alcool, qui ne passe pas la barrière de la cellule, la THP entre dans la cellule. C'est donc le métabolisme de l'alcoolique qui est totalement modifié, jusqu'à atteindre les fonctions vitales.
Comme la THP n'est qu'un leurre, elle n'agit pas comme anti dépresseur à la place de la dopamine sauf en cas d'ébriété. Donc pour avoir "sa dose" de THP, il faut boire jusqu'à l'ivresse. Le malade a ensuite besoin de plus en en plus de THP, donc de plus en plus d'alcool, car il développe une sorte de "résistance" à l'ivresse.
Si on arrête de boire, il faut quelques mois pour que la sécrétion de dopamine reprenne (environ 3 mois). Pendant ces trois mois, l'alcoolique n'a ni dopamine, ni THP. Il se sent donc très très mal et souvent rechute dans cette période.
Et s'il tient, l'hypophyse garde la mémoire de sécrétion de la THP durant le reste de la vie. A la première goutte d'alcool,le cerveau coupe la dopamine et renvoie la dose de DHP qui était secrétée à l'arrêt de l'alcool. Le retour de la dépendance peut donc être quasi immédiat.
Maintenant pourquoi "choisir" l'alcool ? Des études ont été menées, il a été prouvé qu'il peut y avoir une cause génétique dans certains cas mais pas tous. Mais les autres mécanismes sont encore inconnus.
Effectivement quelqu'un qui ne tient pas l'alcool ou ne le supporte pas aura moins de risques de devenir alcoolique. Mais pourquoi certaines ne supportent pas l'alcool ? Mystère...