Souffrant de trouble bi-polaire, grande dépressive devant l'éternel, je te dirais quand même que tu as tord. Pourtant j'ai tenté d'en finir il y a deux ans, et j'ai passé un an enfermé entre quatre murs à refuser de sortir chercher mon courrier au bout du couloir.
Pourtant, toujours dépressive, je vis avec un homme qui m'aime et que j'aime, et j'essaie de me construire une vie, parce que décidément, je découvre jour après jour que ce n'est pas aussi moche et vain que je le croyais. Mais ça m'a pris du temps de vouloir faire l'effort de regarder autre chose que mon nombril et le noir qui coule en moi.
J'ai eus peur pendant très longtemps, peur d'aller "mieux" (ou moins mal si tu préfères), parce que j'avais la sensation de n'être construite qu'autour de mon mal être, et je me disais qu'en le faisant disparaitre, j'allais m'effondrer. Je n'avais rien d'autre que ma douleur à laquelle m'accrocher .. Mais j'ai fini, lentement, trèèèèèèèèèès lentement, en faisant un énorme travail sur moi, par me rendre compte que non, je ne suis pas constitué uniquement de souffrance, qu'il y a quelque chose au delà, et que ça vaut le coup.
Bon, ce n'est pas tout rose, mais ça s'éclaircit, j'apprends à surnager au fil du temps. J'apprends à devenir futile, parce que ça fait du bien, que ça me permet de relâcher la pression et qu'ainsi il y a de moins en moins de jour où je me trouve immonde et bonne à achever. J'ai eus un bon psychiatre aussi, qui m'a mis devant moi même, et j'ai bien morflé, parce que je me planquais et que je ne voulais surtout pas voir certaines choses ..
La dépression, on s'en sort, mais encore faut il le vouloir, et à te lire, c'est là que le bas blesse. Personne ne pourra le faire à ta place, il va falloir te prendre en main, te foutre le nez dans la merde, l'examiner et tâcher de prendre le bon, et de passer au delà du mauvais. Ça prendra du temps, parfois tu reviendras en arrière, mais personne ne peut le faire à ta place. Tant que tu n'es pas prête à faire ce travail, eh bien tu stagneras, tu en resteras là, et tu te lamenteras sur toi même à l'infini, et quitte à vivre comme ça, autant te suicider.