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une (notre) histoire de différence...

S
34 ans 3465
Spounette a écrit:
J'étais jeune.
J'étais conne.
J'ai fait du mal mais y a eu pire que moi.
Fallait bien s'amuser.
Et puis c'est pas comme si j'avais tué le chien  
hein
Et puis c'était y a longtemps.
C'était fait à mal mais pour énerver.

Ainsi, la méchanceté et l'impact psychologique seront minimisés à tel point que c'est la victime des moqueries et autre qui se retrouve l'imbécile de l'histoire. Pourquoi se plaindre? pourquoi tu as retenu ça dans ta vie? T'est stupide de ne pas avancer dans la vie en oubliant toutes ces vannes.

Effectivement, une vanne dite d'une copine juste pour rire et la taquiner, ça ne fait pas de mal et y a pas mort d'hommes. Mais combien de personnes ont fait juste une vanne pour son gros nez, ses oreilles décollées etc?


Ce n'est pas minimisé...C'est juste, que comme je l'ai dit, on fait tous des trucs bêtes et certainement blessant. Particulièrement à l'adolescence ou on a tendance à s'affirmer en rabaissant les autres. Est-ce que j'en veux aux personne qui m'ont vannées, de ne pas se sentir coupable? Absolument pas...J'en ai fait des trucs bien salauds, je ne m'en sens pas coupable pour un sou. Merde, j'avais 15 ans, j'avais pas le recul que j'avais aujourd'hui, ni la maturité, c'est tout. Si quelqu'un veut me tenir rigueur de ce que j'ai pu lui faire à l'adolescence, je m'en fous comme de la première vierge de mon père. Tout ça pour dire, qu'en n'oubliant pas tout ça, ce n'est pas à eu que vous faites mal, mais à vous même.

Et puis, pour te prouver un exemple, dans ma dernière année de secondaire ( ça doit correspondre à la terminale en France), ce n'était pas la plus grosse de la classe qui était tout le temps chariée. Non, c'était une fille mince et plutôt jolie, mais mes camarades lui trouvaient une ressemblance avec Golum ( du Seigneur des anneaux)...Alors, je peux te dis, que pendant toute l'année, elle en a mangé...Entre remplacer sa photos de classe, par Golum, mettre un poster de golum sur sa table, dessiner golum au tableau...Bref, elle s'en est prise de partout et pourtant elle était mince, elle s'habillait bien, bref, elle était comme tout le monde. Et pourtant, moi, qui n'était pas spécialement mince ( je n'étais pas grosse non plus, mais plus développée que la plupart de mes copines) j'étais populaire...

Faut pas chercher 12h00 à 14h00 et se victimiser parce qu'on est gros non plus...Ce sont des trucs qui peuvent arriver à tout le monde, sans exeption!

Après, j'avoue que certains témoignages sont hard...L'histoire de crachat et de violence, je comprends qu'on ne puisse pas pardonner. Ca va beaucoup trop loin, dans ce cas là...

Mais des simples vannes...On s'en jette tous dans la gueule à un moment ou à un autre.
43 ans 685
En l'occurrence, je n'ai pas parlé de l'obésité dans les railleries.

Qu'on se lance de temps en temps des vannes et le faire constamment sur le même sujet/point d'une personne est autre chose.

Je ne comprends pas et ne comprendrais pas et ne pardonnerais pas plus l'acharnement sur une personne. Je n'ai jamais trouvé ça drole et pour moi, je trouve difficilement une excuse valable de faire subir ce genre de traitement à une personne.

J'entendais constamment des blagues et vannes pas drôles sur mon physique de la part des amis.
On oublie tout de même l'impact que peut avoir les mots même si on les calle avec de l'humour, on l'emballe avec un sourire et on lui ajoute le noeud "c'est pour rire". Les mots sont là.

J'ai été une "tête de turc" pendant deux ans en scolarité publique, puis je les ai tous retrouvés ces chers camarades pour mes années collège. On m'a insulté, frappé, ri au nez, raillée, moquée, huée. On m'a aussi humiliée. On m'a volé mes affaires ce qui m'apportait punition soit par les professeurs (où est ton cahier? t'a pas tes affaires?) soit par mes parents (t'as encore perdu tes stylos?! où est ton manteau? Comment ça planqué?) Et les fois où j'ai voulu en parler, la CPE m'a sorti "ils sont jeunes, c'est pas méchant, c'est toi qui prend mal les choses" Tiens, ils sont jeunes, ils comprennent pas l'impact de leur geste... Du coup, on dit plus rien. On se mure dans son silence et dans son mal-être. Ma première envie de disparaître a déboulé à 12 ans quand la seule façon qu'on m'appelait était "grosse truie"...
Ca c'est mon expérience. Donc je suis peut-être trop vindicative et peu tolérante sur ce sujet désolée.

J'ai été ensuite surveillante d'externat dans un collège et ce pendant 6 ans. Et je sais pertinemment que ce n'est pas qu'une question de poids mais bien d'un critère bien défini qui peut nous échapper.
S
34 ans 3465
Ouais...

J'admets, qu'apparemment, vous avez vécu des moqueries/humiliations assez violentes.

N'ayant subie que quelques vannes, de temps en temps, je pense ne pas pouvoir comprendre ce que vous ressentez.

Une fois, on s'est attaqué à mois physiquement par un coup de poing dans le bras, sans aucune raison...Mais à cette époque là j'étais tellement agressive ( violente ) que je me suis ruée sur mon camarde et je l'ai frappé jusqu'à ce qu'on me sépare de force. Après ça plus personne ne m'a embêté...

Arrivé en secondaire, je me disputais avec un copain ( je dis copain, parce qu'en temps normal, on s'entendait plutôt bien), mais là c'était partie en couille pour des broutilles. Il m'a envoyé des vannes, j'ai fait pareil, il m'a balancé une chaise dans la gueule et je lui ai donné un coup de poing sous la ceinture ce qui l'a calmé. Après ça plus personne ne m'a embêté non plus.

J'avais un gars dans ma classe, qui a tenté de me prendre comme victime, mais pas de chance pour lui, je savais des choses sur lui ( il avait une collection de casquettes lacoste qu'il s'était faites raquetté par un ami) et je vous laisse imaginer la honte que c'était à cet âge là, pour un mec qui se prend pour une racaille. Je l'ai laissé m'emmerder un moment, puis finalement, je lui ai craché ça à la figure devant tout le monde, tout le monde s'est foutu de sa gueule, et lui s'est fait tout petit le reste de l'année.

Je pense donc, qu'il ne faut surtout pas se laisser faire. Les adolescents ont tendance à chercher les limites et si on les impose pas, ils continueront. Faut montrer ses dents de temps en temps et répondre au mal, par le mal.
43 ans 685
malheureusement, les fois où j'ai hurlé et frappé, la situation a empiré. Quand tu as à gérer une personne qui t'ennuie, y a possibilité de t'imposer. Quand c'est l'équivalent d'une classe, c'est beaucoup plus difficile. Généralement, ils se serrent les coudes :/

Moi ça m'a valu mon sac de cours renversé dans la cour sous la pluie et des affaires piétinées.
C
113 ans 438
Pour moi aussi ce texte ravive d'affreux souvenirs et je me désole de voir autant de témoignages similaires au mien.

La période du collège fut la pire de ma vie, je me rappelle de tout, je me rappelle que j'avais peur d'aller à l'école, que je détestais les récrés, que le jour du cours de sport était le plus horrible de la semaine et que les journées sportives ou découvertes ressemblaient à des cauchemars pour moi. J'étais un peu plus ronde que la moyenne, j'étais surtout plus développée mais le pire c'est que j'avais de bonnes notes et ça on me le pardonnait pas.

J'étais la petite grosse intellote, les garçons se moquaient de moi mais les filles c'était bien pire, j'étais insultée pour rien et je rentrais en larme chez moi. Je n'ai heureusement jamais subi de violence physique mais bon la souffrance que ça a engendré chez moi fut telle que j'ai plongée tête la première dans l'anorexie. Depuis les TCA ne m'ont plus quittés et j'avoue que jamais je ne pardonnerais à ces filles. J'en ai recroisé certaines et je leur ais dit en face qu'elles avaient gâchées mon adolescence et qu'elles n'étaient à mes yeux que des furoncles certainement pas digne d'intérêt.

Ma réaction peut paraître puérile mais je l'assume, le temps n'excuse rien à l'affaire, la souffrance est toujours là et heureusement que je suis solide car je pense que ça aurait pu aller bien plus loin. Pour moi ces cruautés d'adolescents n'ont rien d'anodin, c'est un processus pervers et personnellement j'ai jamais eu besoin de vanner pour faire rire ou pour m'éclater.

Heureusement au lycée ça c'est arrangé, je suis devenue une fille plutôt bien intégré car plus jamais je n'ai laissé quelqu'un me parler mal ou m'insulter.
Ce qui me gêne dans ce que tu dis Sibell c'est le manque de remords... "J'ai peut être fait du mal mais je m'en fous j'avais 15 ans"... On a beau être adolescent, on reste maître de nos actes et de nos paroles...
Je ne pense pas avoir fait de mal pendant mon enfance ou mon adolescence... Mais si un jour une connaissance de lycée ou de collège m'apprenait que je l'ai blessé, je m'en excuserai avec sincérité ... C'est une histoire de conscience !
S
34 ans 3465
Peut-être PoisonCandy...

Mais j'ai tellement, tout le temps, culpabiliser pour tout et pour rien, que maintenant je me fais violence, pour ne pas culpabiliser même quand je suis en tord.

Bien sûr, je sais le reconnaître quand j'ai fait quelque chose de mal, bien sûr, si on attend de moi des excuses, je le ferais, ne serait-ce que par respect, et pour le bien que ça peut faire à la personne en face.

Maintenant, me demander si je culpabiliserais pour un truc que j'ai fait quand j'avais 15 ans? Non! Désolée! Oui, on est maître de ses acts, je n'essais pas de minimiser les paroles blessantes que j'ai pu avoir...Mais je ne suis plus cette personne. J'ai grandi, mûri ( et je vais certainement encore mûrir ), je ne vois pas pourquoi je devrais me sentir mal, pour un truc que j'ai pu dire, il y a 5 ans ( je précise quand même, que je ne me suis jamais acharnée, comme il a été décrit dans ce post, sur une personne. Il m'est arrivé d'avoir des propos blessants, mais je ne suis jamais allée, aussi loin.)

Je pars du principe, que ce qui est fait, est fait! Je ne peux pas changer le passé, d'ailleurs ne le peut. Alors je trouve carrément inutile, de me culpabiliser pour un truc que je ne pourrais de toute manière, pas effacer. C'est se pourrir la vie pour rien. Je préfère de loin assumer ce que j'ai fait, et présenter mes excuses, si cela peut faire du bien. Des remords? Non...Ni des regrets d'ailleurs. Pourquoi? Parce que je ne suis pas quelqu'un de foncièrement méchant. Le mal que je fais, ce n'est en général, pas dans le but de le faire.
36 ans A l'envers du Miroir 2133
Ah ils étaient jeunes, ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient, c'était pour s'amuser .. Jusqu'au jour où la victime des moqueries s'est jeté de la fenêtre du 4éme étage du bâtiment.

Je ne pardonne pas ce genre de railleries, moqueries, violence verbale mais pas que, parce que j'ai vu à quoi ça peut conduire. Dans mon collège/lycée, un garçon s'est suicidé un matin à cause de ce qu'il subissait. Pour les autres c'était drôle, fallait pas le prendre mal .. Sauf qu'à force de harcèlement ce garçon a craqué.
Personnellement victime de ce genre de choses pendant pas mal de temps, j'ai fais de la dépression, et disons que ça m'a poussé à sombrer dans la drogue.

Pour les bourreaux, c'est pas grand chose, pas de quoi se pourrir la vie, mais quand cinq, dix, quinze ans après on s'en souvient encore, de la douleur, des humiliations, eh bien, non, je ne trouve pas ça pardonnable. Et peut être ont ils mûris, mais ça n'efface en rien ce qui peut me poursuivre encore aujourd'hui.
S
34 ans 3465
Et toi? Est-tu sûre, de ne jamais avoir blesser quelqu'un?

On est tous victimes et bourreaux. Pour pardonner, il faut être fort! Ca demande énormément de travail sur soit. Et personnellement j'ai énormément de respect pour les personnes qui en sont capables.
36 ans A l'envers du Miroir 2133
Sibelle : Juste, je ne te visais pas hein, je racontais mon expérience et mon ressentie ;)

Quant à moi, je ne suis probablement pas irréprochable, mais j'évite au maximum de me moquer des gens quel qu'ils soient. J'ai certainement blessé des gens en leurs disant ce que je pensais d'eux, mais pas dans l'intention de les blesser, ni pour me faire mousser, ou me distraire, et encore moins sur des critères physiques. De toute façon, je n'ai pas suffisamment de contact avec les gens pour pouvoir me moquer d'eux :lol:

Pourquoi je ne pardonne pas ? Parce que je ne peux pas oublier ce garçon qui s'est écrasé dans l'escalier de la cours un fameux matin, ça marque. Et sans doute aussi parce qu'avoir subit ce genre de violence m'a conduite à souffrir de phobie sociale, de dépression depuis pas mal d'années, ce qui m'empêche d'aller normalement à l'université, etc .. Tout simplement parce que les séquelles m'empêche de vivre normalement en somme.

Et je distingue deux choses : les moqueries volontaires dont on sait qu'elles seront blessante, et les remarques qui peuvent blesser mais qui n'ont pas pour but de l'être. C'est quand même sacrément diffèrent me semble t-il, et en l'occurrence ici on parle bien de moqueries volontaires. Je trouve ça trop facile de dire qu'on était pas responsable parce que jeune, parce que dans ce cas, on est responsable pour ce qui nous arrange (Et ça me rappel mon ado de sœur ..)
B I U


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