Coucou,
quand j'etais étudiante, je faisais partie d'une orga étudiante de représentation, la FAGE (en gros, la 2e de France après l'UNEF). Un jour, pendant un CA, on avait reçu Jeudi Noir, pour qu'ils présentent leurs actions.
J'avoue que je trouve cela plutôt bien.
D'une part, parce que le constat est là: dans les grandes villes universitaires (je ne parle pas des antennes d'universités), il n'y a la capacité de répondre qu'à 10% des demandes de logements sociaux étudiants. Le Crous reconnait donc que les 90% d'étudiants dont la situation sociale leur permettait d'avoir une place en résidence universitaire doivent chercher ailleurs, dans le privé. Or, cela est hors de prix, même avec les APL/ALS, dans bcp de ville. Et parfois, c'est même impossible de trouver un logement, vus les critères démentiels de certains propriétaires, particulièrement à Paris.
Pendant ce temps, des immeubles appartenant aux pouvoirs publics sont libres, tout comme des immeubles appartenant à des grands groupes (banques notamment) qui ne les louent pas. Il ne s'agit pas de réquisitionner les logements appartenant à des particuliers qui, comme tu le dis Gurgle, pvt souvent se trouver dans des situations difficiles. Mais il me semble qu'il est normal que les classes moyennes trouvent à se loger dans des conditions décentes: c'est de moins en moins le cas dans certaines villes où des catégories entières de citoyens, notamment les étudiants, se retrouvent exclus du marché locatif
Dès lors, les pouvoirs publics devraient prendre des mesures, par ex en preemptant les immeubles en vente, au lieu de les laisser achetés par la BNP, la So Gé, etc, qui les laisseront inoccupés. Ou les réquisitionner.
Or l'Etat ne le fait pas. Du coup, Jeudi Noir les occupe; certes c'est illégal (et la juriste que je suis a des difficultés à admettre une action illégale: je suis par ex farouchement contre les blocages d'universités).
Mais, au delà de l'aspect squatt, je crois que l'objet de jeudi noir est d'abord médiatique: c'est de l'agit-prop. Comme Génération précaire par ex. Et pour avoir soulevé, pdt des années, en tant que représentante étudiante, la question du logement étudiant, dans les instances adéquates, en respectant les règles, sans succès, je dois avouer que malheureusement, nos responsables politiques, mais aussi administratifs, sont plus sensibles à trois cameras de TF1 et M6, et des articles dans le Monde et Libé, devant un immeuble squatté par jeudi noir, qu'au travail sur le long terme de gens élus.
C'est con, mais cela me semble relever de l'irresponsabilité politique et de l'exagération médiatique que d'un quelconque laxisme.