Ton témoignage me fait penser à moi il y 3 ou 4 ans..au fin fond de l'hyperphagie, descolarisée (en cachette), nettoyant mon appart seulement qd qqun venait (et c'était pas souvent).. Je pense savoir à quel point c'est difficile d'être dans cet état, à quel point on peut s'en vouloir d'être dans cet état..
Je suis loin d'avoir tout réglé mais je remonte la pente doucement...et par à-coups.
C'est vrai que ca peut être ardu d'oser se mettre en rapport avec le corps médical..peur du jugement, peur d'être mis face à des vérités dérangeantes..
En ce qui me concerne c'est quand même surtout grâce à mon psychiatre (entre autres) qu'aujourd'hui je continue à avancer. Déménager à 500 km m'a aussi beaucoup aidé, me mettre en colocation pareillement.. Mais c'est différent pour tout le monde.
Je crois par contre qu'il ne faut pas s'autoflageller, même si c'est presque une réaction naturelle.. On est le produit d'une histoire qui nous dépasse, parfois on subit le poids des générations familiales de manière inconsciente, parfois on a subi des traumatismes, ou encore d'autres choses.
je ne crois pas que tu ne saches pas bien vivre. Peut-être qu'en ce moment tu n'arrives pas à bien vivre. Et c'est quoi d'ailleurs, bien vivre ?
Personnellement, même si mon hyperphagie est un symptome de troubles bien plus profonds, quand j'ai pu mettre un nom là dessus, un nom sur ce comportement qui me faisait et me fait parfois encore me bafrer, de manière douloureuse, honteuse, ça m'a beaucoup aidé. Et je n'ai pas pu le faire toute seule, j'ai eu besoin de l'aide de médecins.
En tout cas, c'est certain que d'arriver à parler de tout ça ici, sur ce site, ce lieu d'écoute protégé, c'est déjà, je pense, un grand pas en avant.
Des biz pour toi mistinguette !