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Comment ma vie a basculé le 11 décembre dernier...

44 ans Rennes (35) 8666
Bonjour à tous,

Après une grossesse sans la moindre zone d'ombre et arrivée à terme le jour J, notre vie a basculé le 8 décembre dernier...
Après avoir passé la matinée à  
avoir des contractions toutes les 10 min, nous nous décidons à aller à la clinique vers 11h. Après 1h de monitoring, une echo et un examen, on me dit que le travail a bien commencé, que je suis dilatée à 1 cm et que je peux rentrer chez moi et revenir plus tard. Nous repartons donc à la maison et là la voiture à du m'aider puisqu'arrivés à la maison mes contractions sont régulières toutes les 4 min.
Je tiens l'après midi, et vers 18h30 dis à mon monsieur qu'il est temps d'y aller cette fois. A la clinique tout le monde nous accueille avec des grands sourires, ils savent que le moment va arriver. On m'installe dans une salle de travail, et me dit que j'en ai pour la nuit. Après examen, je suis dilatée à 3 cm, donc on va pouvoir me poser la péridurale si je la veux. J'hésitai, mais après une journée de contractions je suis pour... Le tracé du monitoring est nickel, ma jolie puce est en pleine forme et commence sa descente.
La sage femme me demande de m'asseoir pour regarder mon dos, le monitoring bouge, elle veut le remettre en place et là n'entend plus le coeur de Juliette. Elle cherche, appele sa collègue, elle ne trouve pas non plus. Le chef de service arrive, me fait une echo toujours à la recherche du coeur de ma puce. Moi je la sens bouger mais eux n'entendent pas son coeur.
Et là, en l'espace de quelques minutes tout à basculer...

En l'espace d'un instant, la chambre est pleine de monde, on me colle un masque à oxygène, je vois mon monsieur blanc comme jamais je ne l'ai vu blanc, et je ne comprend pas... On m'explique, on m'emmène au bloc pour une césarienne d'urgence. Je commence à paniquer et demande à ce qu'on m'explique. Je n'ai pas le temps d'obtenir de réponse que je suis endormie...

Deux heures plus tard, je me réveille toujours dans la même chambre, entourée de sage femmes qui m'expliquent que Juliette a été transférée en réanimation néonat dans une autre maternité et que mon mari est parti avec elle.

Je ne comprend rien, je suis totalement assomée par l'anesthésiant. Tout ce que je comprend c'est que ma fille est en soin néonat, ce qui ne m'inquiète finalement pas plus que ça; elle est née à terme, elle était en plein forme, aucune raison que ça se passe mal. Ils ont dû l'emmener pour des soins "classiques" dûs à la césarienne...

3h après mon mari me rejoint dans la chambre, et m'explique que notre fille est en réanimation que son état est extrêmement critique, qu'elle a un grave problème pulmonaire et que les médecins ne sont pas confiants... Il me dit aussi qu'il ne l'a vue que 15 min, et qu'elle est la plus belle.
Sur le coup je ne comprend pas. Il est 3h du matin, je suis assomée, j'ai bien compris que quelque chose de grave se passe, mais ce n'est tellement pas possible que je "n'intègre" pas.

Le lendemain matin, la pédiatre de la clinique vient me voir et m'explique que ma fille va très très mal, et que quand je la verrai je comprendrai qu'il n'y a pas d'espoir... Je m'éffondre. Cette fois j'ai compris...

J'arrive à négocier avec le médecin qui m'a opérée la veille pour aller la voir ne serait que quelques minutes. On fait venir une ambulance et je rencontre mon amour de puce pour la première fois. Elle est belle, elle est grande, toute douce et branchée de partout. Un respirateur la fait respirer, elle est en hypothermie artificielle et sédatée pour ne pas se désintuber, et on lui a drainé un pneumothorax. Mais c'est ma fille, elle est magnifique...

Le pédiatre vient nous expliquer que son état s'est amélioré mais qu'elle n'est pas tirée d'affaire, que visiblement une infection provoquerait un problème pulmonaire, mais qu'ils ont commencé les antibiotiques et qu'elle réagit bien, en attendant les résultats d'analyses qui permettront de la soigner... C'est dur de voir Juliette comme ça entourée de machines, mais le discours du pédiatre se veut rassurant. Le lendemain, nous appelons le matin pour savoir comment s'est passée la nuit, on nous annonce que Juliette s'est bien stabilisée, qu'elle n'est pas tirée d'affaire mais que déjà le fait qu'elle soit stabilisée est encourageant. Nous allons passer l'après midi avec elle. Elle réagit aux chatouilles, elle nous serre le doigts quand on le met dans sa petite main, elle nous reconnait...

Je demande à sortir de la maternité dés le vendredi matin, j'habite plus près de l'autre hopital et je veux pouvoir être proche de ma fille. Après discussion avec le médecin, je suis autorisée à sortir dés 11h le lendemain.
Vendredi matin j'appelle le service de réa, Juliette a passé une très bonne nuit, toutes ses constantes sont bonnes, elle va mieux.

L'après midi, nous allons la voir à 13h, toute l'équipe est souriante, on me parle même de la possibilité de l'allaiter via la sonde avec mon lait. Nous allons prendre un café vers 15h et en revenant, toute l'equipe est autour d'elle... Le pédiatre nous "convoque" et nous explique que son coeur a dangereusement ralenti, qu'il espèe qu'il s'agit d'un nouveau pneumothorax puisque dans ses cas la ils pourront arranger ça. Il nous aussi que si malheureusement ce n'est pas ça et que si son coeur venait a s'arrêter, médicalement ils ne pourront rien faire puisqu'elle est déjà complétement assistée. Mon mari ne réagit pas, nous ne voulons pas se faire à cette idée.
Nous retournons voir notre fille, il s'agit bien d'un pneumothorax, ils posent donc un drain et son rythme cardiaque se stabilise. Ils ont tous le sourire. Nous sommes quelque peu rassurés, même si une des infirmières vient nous demander des choses plus "administratives" : voulons nous la faire baptiser, si le pire arrivait est ce que l'on souhaite une autopsie etc. Avec le recul on se rend compte qu'ils nous ont mis en garde mais nous n'avons pas voulu l'accepter... Ils nous disent également que d'ici 21h le soir elle serait "réchaufée" et qu'ils espèrent que cela améliorera son état...

17h, retour à la maison, nous attendons...

A 21h, j'appele pour savoir comment elle a réagit a son "réchauffement". La on me dit que son état s'agrave et qu'il faudrait que l'on vienne.
15 min plus tard nous sommes la bas, on nous dit de venir près de notre puce, mais nous voyons ses constantes et elles ne sont pas bonnes du coup. On me demande si je veux la prendre dans les bras... Nous comprenons tout de suite...
Tout cela à durer une heure en tout et pour tout. Son petit coeur s'est arrêté de battre à 22h20 dans mes bras...

Mon mari craque. Moi pas, nous sommes extrêmement soudés, et le fait de le voir craquer "m'interdit" de le faire, il a besoin de moi. Je ne réagis pas. Je crois que je ne comprend pas ce qu'il se passe... Une infirmière vient nous voir et nous explique qu'ils vont la "préparer" et que nous pourrons passer encore du temps avec Juliette si nous le désirons.
1h après, elle est là, juste endormie... Ils lui ont mis un petit pyjama blanc, c'est un magnifique ange. Nous la prenons dans nos bras pour la caliner, l'embrasser et lui dire que nous l'aimons très très fort... C'est fini, le pire est arrivé...

Les "démarches" nécessaires achevées, nous rentrons chez nous. J'ai perdu une partie de moi et j'ai l'impression que mon coeur s'est arrêté de battre. Je ne pleure toujours pas...

J'ai commencé à craquer le samedi matin, elle me manque. J'ai un vide à la place du ventre, et elle n'est pas dans mes bras. Tout ça n'est pas juste. Je ne pensai pas que l'on pouvait aimer autant...

Tout cela est arrivé il y a à peine deux semaines. Je ne sais pas comment nous allons sortir de tout ça. Mon monsieur semble aller mieux, il a expliqué à la psy que pour lui elle était partie et qu'il l'avais accepté...Moi pas... Notre amour de puce nous manque terriblement, elle nous pensons à elle tout le temps, nous l'aimons très très fort
Aujourd'hui je ne peux pas dire que je vais "mieux" mais disons que je vais "moins mal". Le temps fera son travail, mais c'est tellement dur surtout avec les fêtes qui arrivent...

J'arrive à prononcer son nom sans m'effondrer, mais je craque encore pas mal. Ca ne dure pas mais pleurer me "soulage"...

Je ne sais pas comment on se remet de tout ça, certainement qu'on ne s'en remet jamais vraiment et qu'on apprend à vivre avec. Elle fait partie de notre vie, et nous ne l'oublierons jamais...

Merci de m'avoir lue, vous racontez tout ça me fait souffrir mais paradoxalement l'exprimer me fait du bien.
45 ans pres d'orleans 1304
ma douce j'avais suivi ton parcours depuis le debut.. je n'ai toujours pas de mots et n'en aurais jamais pour te consoler je ne peux que te faire d'enormes bisoux et calins....

Merci a toi de nous avoir fait partager ton temoignage car meme si il est salvateur tu t'offres a nous et c'est une magnifique marque de confiance.

Je ne peux pas faire grand chose mais saches que le 25 decembre jour de mon anniversaire et de noel j'alllumerais une petite bougie pour ta juliette que brille sa flamme jusqu'au paradis des BBanges et qu'elle s'y fasse un coin douillet pour veiller sur ses parents.

Tendres pensées.....
4467
Je ne saurai trouver les mots pour vous réconforter, je crois que vous aurez besoin de temps, non pas pour oublier mais pour accepter et comme tu le dis vivre avec.

Je voulais simplement te dire que je suis très émue par ton récit bien sûr, et que surtout quand tu as besoin de parler, d'écrire, nous serons toujours là pour te lire et te soutenir dans cette douloureuse épreuve.

Je t'envoie tout mon courage pour l'avenir.

Tu es forte pour ton homme, il doit surement l'être aussi, mais tu as le droit, sans doute le besoin de craquer.

courage ma belle
41 ans Montréal 1666
Je ne sais pas quoi te dire mais je pleure à chaudes larmes. Je ne peux pas imaginer la taille de cette épreuve et il n'y a pas de mots pour qualifier cette horrible injustice. J'espère que tu es bien entourée et que tu n'hésitera pas à aller chercher de l'aide quand le besoin se fera sentir.
M
46 ans Pau 568
Stef
Tous les mots du monde ne pourront pas adoucir ta peine mais comme de nombreuses vlriennes ton histoire m'a bouleversée. Là ou elle est votre puce vous protège, continuez de vous soutenir avec ton zom et surtout si tu sens que celà ne va pas, n'hésite pas à consulter un pro. Je pense à vous. :kiss:
P
39 ans Nice 21965
on n'est pas specialement copine sur le forum mais quand j'ai vu ce qu'il vous etait arrivé, j'en ai ete tres peinée pour vous

j'espere que vous arriverez à vous remettre de cette epreuve rapidement
51 ans 35 10308
Ce qui vous est arrivé est terriblement injuste... Je ne trouve pas non plus les mots à la hauteur de cette souffrance.
Prenez soin de vous, faites-vous aider si nécessaire. Beaucoup de pensées de soutien pour vous.
42 ans 2087
Je n'ai pas les mots pour te dire à quel point je suis triste pour toi. Nous avons perdu ma nièce l'année dernière, suite à un problème à l'accouchement, et j'ai une minuscule idée de ce que tu peux vivre. Ta petite puce sera toujours à tes côtés, elle veille sur vous.
43 ans Chez les ch'tis. 2091
Je n'ai pas de mots pour exprimer la peine que je ressens en te lisant.

Votre petit ange veille sur vous.
53 ans le val d'Aldur 51
Je suivais régulièrement ton blog même si ne ne postais pas, on ne se connait pas mais j'ai le coeur serré pour vous.Ton récit m'a beaucoup touché. Aucun mot ne pourra soulager votre peine pour le moment. Je me contenterais donc de vous souhaiter beaucoup de courage et de force pour surmonter cette épreuve.

Polgara
39 ans Bruxelles 1116
Bonsoir,
Moi non plus, tu ne me connais pas, mais je suivais de temps à autre tes posts; ton histoire me touche profondément, et je voudrais tant que nos pensées à tous puissent vous aider quelque peu...
Courage, à toi et à ton homme, dans cette terrible épreuve. Il faut du temps, et j'espère que votre blessure se fera de moins en moins cuisante...
Je pense à vous.
Anja
D
37 ans vendée (85) 2612
j'ai les yeux pleins de larmes....


courage.... :cry:


pleins de pensées a vous !
52 ans le havre 1438
:cry:

Je vous embrasse


vanessa
1722
Je suivais ton parcours depuis longtemps sans pour autant montrer ma présence, je n'ai pas de mots adaptés, rien ne conviendrait de toute façon.

Je penses très fort à vous et je reste là si vous ressentez le besoin de parler.
B
45 ans METZ 118
j'ai le coeur serré, bien que l'on ne se connaisse pas, je pense beaucoup à vous. Je ne peux que vous envoyer du courage.
B I U