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un ami pense au suicide...

U
48 ans 1910
Ca fait bien longtemps que je suis pas venue ici.

Je viens vers vous, parceque je tourne en rond ce soir. Un ami très cher m'annonce qu'il fait son testament  
et à demi mot me dit qu'il veut en finir avec la vie dans quelques mois. Qu'il veut qu'on s'éloigne l'un de l'autre dans quelques temps pour que ça m'atteigne moins.
Je n'ai pas su comment réagir, j'ai pleuré. Je pleure encore d'ailleurs.
Tout ce que je ressens c'est de la colère. Je ne comprends pas comment on peut faire ça. Je comprends les raisons qui peuvent pousser à le faire, mais je ne comprends pas pourquoi l'annoncer. Et surtout pourquoi dire que c'est une décision sans appel. Pourquoi en parler si ce n'est pas pour être secouru.
Et puis égoïstement je pense à moi, il est le seul ami i que j'ai jamais eu, je tiens à lui comme à mon frère. Et j'ai peur.
Du coup, j'ai pas réussi à être gentille et compréhensive. J'étais pleine de colère. Je m'en veux. J'ai été égoïste.
Je n'ai pas envie qu'il s'éloigne.
Je ne comprends pas vraiment sa peine. Tout n'a pas l'air d'aller si mal. Un jour il me parle d'acheter ci ou ça pour son boulot, et d'évoluer, et de réparer sa maison, et d'aller plus loin avec une fille qu'il voit un peu. Et le lendemain il me parle de son testament. Pour le surlendemain me reparler de ses projets de voyage. Et revenir sur sa décision d'en finir.
Je pige rien, sauf que ça me rend malade.

voilà, je l'ai dit... je suis plus seule dans cette "confidence" pourrie.

PS : il ne souhaite pas voir un psy. Ne veut pas de mes conseils (certes c'était maladroit, je recommencerai plus et je promets d'être super à l'écoute, sans juger !!! promis promis).
40 ans 5932
Il a probablement voulu que ce ne soit pas un choc pour toi, que tu ne te réveilles pas un jour sans lui en te disant "je ne savais pas, pourquoi il ne m'a rien dit ?". Même si c'était maladroit, puisque tu en souffres.

Est-ce que vous avez discuté des raisons qui le poussent à en arriver là ?

Tu dis qu'il te l'a avoué "à demi mots", est-il possible que tu aies mal compris ?
E
40 ans 105
Ce que je trouve bizarre, c'est cette alternance entre les projets et l'envie d'en finir.
Quel age a cette personne?

Parce que ça pourrait peut-etre etre le signe d'un trouble du comportement qui se révèle, qui sait? Enfin je demande l'age mais je me demande si il y a un age pour tomber malade.


Néanmoins, à moins que ce soit un appel à l'aide (ce qui ne semble pas etre le cas), confier à quelqu'un que l'on veut en finir, c'est extremement violent, voire je dirais meme traumatisant.
Pour avoir connu quelqu'un comme ça qui m'a impliqué dans ses "delires", ça remet en cause la définition du mot amitié.

Alors il ne veut pas de tes conseils mais veut t'impliquer là dedans...dis lui ce que tu en penses, à quel point son comportement te fait souffrir, parce que ce n'est pas ça l'amitié.

En tout cas bon courage.
51 ans 35 10308
Bon, ne te connaissant ni lui ni toi je vais forcément faire de la psychologie de comptoir, mais voilà ce que ça m'inspire.

Effectivement ton copain semble avoir des soucis et surtout cette alternance de moments positifs et négatifs est assez inquiétante. Est-ce qu'il voit un psy par ailleurs?

Tu dis que ça semble être un appel au secours, moi je vois aussi ça comme ça. Souvent (pas toujours, mais souvent), les gens qui se suicident vraiment n'en parlent pas avant et le passage à l'acte est brutal et imprévu pour les proches. Les gens qui en parlent, au contraire, ont plutôt tendance à ne pas passer à l'acte (mais évidemment ça dépend des gens). Le fait qu'il en parle est donc plutôt bon signe, si on peut dire. Par contre c'est effectivement très violent envers toi et tu as raison d'être en colère. A mon avis, ce que tu peux faire pour lui c'est lui parler, essayer de lui faire dire ce qui ne va pas, et lui faire comprendre que si il ne voulait pas te faire de mal, ben c'est trop tard... Et le pousser à voir quelqu'un. Essaye de ne pas couper le dialogue, mais ne te laisse pas non plus entraîner dans une spirale infernale vers le bas. C'est un équilibre pas facile à trouver quand c'est quelqu'un de proche, on n'a l'impression de ne pas faire assez, de ne pas faire bien.

Bref, qu'il soit vraiment décidé ou non, je pense qu'il a besoin d'une aide extérieure, professionnelle. Toi tu peux l'écouter, le pousser dans cette direction, mais tu ne peux pas remplacer cette aide, ce n'est pas ton rôle et c'est trop dur à porter pour toi. Ne te laisse pas bouffer et ne te culpabilise pas. Bon courage vraiment.
U
48 ans 1910
Alors, d'abord merci de vos réponses.
Je vais tenter de répondre :
- Lalwende, tu as sans doute raison, c'est aussi bien que découvrir un beau jour qu'il l'a fait et qu'il est plus là et qu'il a rien dit. On a vaguement discuté des raisons, il en a pas des "horribles". Je veux dire qu'à part son ex copine qui l'a quitté y'a quelques mois... mais il me dit que ça date d'avant même. Et non, je n'ai pas mal compris, puisque je n'ai pas eu peur d'utiliser le mot, alors qu'il ne le faisait pas.

- Je prends le parti de continuer mon amitié sincère avec lui, non pas comme si de rien n'était, non mais quelque chose a changé c'est sûr. Je serais là, et je m'adapterai. Quelque part, oui, je trouve ça égoïste de sa part, mais c'est son choix, qu'il le fasse ou non. Et c'est en effet violent, ça fait super mal.
Ce matin, j'ai envoyé un message disant que je ne souhaitais pas couper les ponts avec lui, que je suis là, et que je compte sur lui aussi. Et j'ai aussi signalé que ce qu'il m'a dit fait très mal.
Hier, de colère, j'ai été provocante dans mes propos, et il voulait qu'on ne se voit plus pour que je ne souffre pas. Comme s'il avait jamais existé (euh... n'importe quoi !)

- il a 32 ans et oui, je trouve aussi très bizarre l'alternance projets et envie de suicide et aussi, le fait d'en parler avant (c'est vrai que ceux qui passent à l'acte sont souvent des gens dont on ne se doutait pas du mal être). Je pensais que quand on avait vraiment envie d'en finir, déjà on prévoyait pas aussi loin et pour le coup, on ne faisait plus de projet. Enfin, je sais pas, ça m'a jamais traversé l'esprit.
Un trouble du comportement, c'est à dire ?
Je trouve déjà qu'il pense trop, qu'il réfléchit trop (pourtant, chuis fortiche dans ce domaine, mais j'ai trouvé pire que moi !)

Et il refuse de voir un psy. Il sait où il va, dit il...
Je suis... en espérant qu'il changera d'avis quand le printemps redonnera de la vigueur à tout le monde, quand une jeune fille lui fera son plus beau sourire, quand... et peut être... Y'a rien d'autre à faire.

J'ai plus envie de pleurer... chacun ses choix... je m'adapterai. S'il a besoin je suis là. et voilà. C'est triste, mais bon...
50 ans loin et si près ... 9194
Bonsoir

Je vis une situation similaire avec un ami :(

J'ai été très touchée par tes propos, tes mots, tes sentiments ... Je ressens les mêmes choses et SURTOUT la même impuissance ...

Perso, je navigue entre mon amitié sincère pour lui (j'essaie d'être à l'écoute mais c'est dur et usant) et la dure réalité qui me "pend au nez" (il a déjà fait un TS il y a quelque temps :? )

C'est une situation très difficile a gérer car nous sommes impuissantes devant un ami en souffrance qui se détruit ...

Si tu veux me parler en mp, pas de pbs ;)

Bon courage à toi

Bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
1722
En tant que dépressive, ayant déjà tenté de me suicider, je pense pouvoir te donner un point de vue différent des autres donnés ici vu que je suis "de l'autre coté".

Je pense déjà que si ton ami t'en a parlé, c'est ça façon de te montrer qu'il tient à toi malgré qu'il soit mal, quand il dit (ou plutôt montre) qu'il ne veut pas te faire souffrir et du coups, couper les ponts. Il se peut aussi qu'il veuille simplement "t'avertir" pour ne pas que tu sois prise au dépourvu.

Je pense aussi que tant qu'il en parle il extériorise, du coups tant qu'il t'en parle je dirais presque qu'il y a moins de danger (je répète je dis presque). Si par contre tu vois qu'il fait le vide autour de lui, qu'il affiche un sourire qui pourrait te paraître "faux", que sa façon de manger change, qu'il règle ses affaires (testament), où même tout ce qui peut te paraître curieux, là il faudra vraiment t'en faire...même si je pense que tu n'y pourras rien, à par peut être lui prêter une oreille attentive lorsqu'il en aura besoin, être présente pour lui et ne pas le laisser s'isoler et montrer que tu tiens à lui (sans le culpabiliser pour autant)

Voilà j'espère t'avoir aidée un peu et si tu as des questions à poser je suis là.
A
43 ans Paris 15
Oui, c'est clairement un SOS. En espérant qu'il n'en viendra pas aux actes.

Grosse pensée pr lui et pr toi.
U
48 ans 1910
tchiquita a écrit:
Bonsoir

Je vis une situation similaire avec un ami :(

J'ai été très touchée par tes propos, tes mots, tes sentiments ... Je ressens les mêmes choses et SURTOUT la même impuissance ...

Perso, je navigue entre mon amitié sincère pour lui (j'essaie d'être à l'écoute mais c'est dur et usant) et la dure réalité qui me "pend au nez" (il a déjà fait un TS il y a quelque temps :? )

C'est une situation très difficile a gérer car nous sommes impuissantes devant un ami en souffrance qui se détruit ...

Si tu veux me parler en mp, pas de pbs ;)

Bon courage à toi

Bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz


Pas de souci aussi si tu veux en causer en mp.

Ici ça va "mieux". Vos messages font du bien aussi. Je me sens un peu moins désemparée.
Je me rends compte que comme je suis plutôt enjouée ces temps ci et que je lui ai dit qu'il pouvait compter sur moi, il semble avoir plus de projet et être un peu moins bas. Je dis il "semble" parcequ'il m'a avoué avoir beaucoup pleuré aujourd'hui.
J'essaie d'être motivante (sans le forcer, sans lui suggérer quoi que ce soit, juste en étant moi même), je l'écoute s'il a besoin, etc... pas facile quand même parceque je pense toujours à ses propos... mais j'ai de l'espoir.
Ses deux façades contradictoires me posent question... mais bon, je m'adapte au mieux.

Bises
U
48 ans 1910
Il vient d'en remettre une couche.
Je pensais être calme, je pensais pouvoir comprendre, je pensais que j'arriverais à supporter, je pensais que ça irait, que je pouvais comprendre ce qu'il ressentait... mais j'ai en fait eu envie de vomir. Comme je n'aime pas vomir et que je ne sais pas faire, j'ai du garder ma haine envers lui (oui, j'ai de la haine, j'estime en avoir le droit). Il n'y a que des larmes qui peuvent sortir, et des douleurs dans tout le corps. Aucun son, aucun bruit...

Je veux le comprendre.

Je n'y arrive pas.

Il va donc falloir que je me préserve moi même et que je m'éloigne alors que c'est peut être la dernière chose à faire pour lui. Mais je n'ai pas la force. Je pense que de toute façon, il s'éloignera... voyant que ça me rend mal, il m'a dit déjà qu'il allait s'éloigner.

Je suis en train de perdre un ami avant même qu'il passe à l'acte... Et je suis fatiguée. je me sens si égoïste et humiliée.

Bonne soirée à vous.
B I U