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Les histoires d’amour, quand elles sont racontées aux enfants, sont encore hermétiques à l’homosexualité. L’Espace du Mouton à Plumes, une société de production rennaise, pourrait l’apprendre à ses dépens. La diffusion de son court-métrage d'animation sur l'homosexualité intitulé «Le Baiser de la Lune», en cours de réalisation, et destiné à devenir un outil pédagogique dans les classes de CM1 et CM2, pourrait se voir opposer une interdiction de diffusion.
«Une intrusion dans l'intimité de jeunes enfants»
L’objectif est de «sensibiliser les élèves contre l'homophobie, qui survient plutôt au moment de l’adolescence», explique le réalisateur, Sébastien Watel. Mais cette initiative ne fait pas l’unanimité. L’association Collectif pour l'enfant, qui milite contre l'homoparentalité au nom de la «défense de la famille», dénonce «une intrusion dans l'intimité de jeunes enfants».
Par ailleurs, la présidente du parti chrétien-démocrate Christine Boutin a demandé dans une lettre ouverte au ministre de l'Education Luc Chatel «l'interdiction de la diffusion du film» dans les écoles, «au nom du respect de la neutralité de l'Education nationale».
Retrait de logo
L'Inspection académique d'Ille-et-Vilaine, auparavant favorable et associée au projet, semble faire marche arrière. Elle a en effet demandé courant janvier à Sébastien Watel, de retirer de son site le logo de l'Education nationale.
«J'avais travaillé avec des éducateurs et des conseillers pédagogiques, qui m'avaient donné leur feu vert. Mais l'Inspection m'a précisé que le partenariat n'était pas encore formel», a précisé le cinéaste. Aujourd’hui, il persévère et «attend un label officiel...».
«Reprend les codes des contes de fée»
Le film d’animation qui fait tant polémique raconte une jolie histoire d'amour entre un poisson-chat et un poisson-lune. Accompagné de matériel éducatif, «c'est un film poétique et adapté» qui «vise à donner une vision moins stéréotypée des relations amoureuses, explique Sébastien Watel, même s'il reprend les codes des contes de fée».
Face aux critiques, la ville de Rennes, qui soutient le projet a souligné que le film s'inscrivait effectivement «dans une politique de lutte contre les discriminations». «Cette polémique est effrayante, elle montre que les préjugés restent forts», considère Marie-Anne Chapdelaine, adjointe au maire de Rennes.
Source :
http://www.20minutes.f...re-censure-dans-les-ecoles.php