un autre visage de l'éducation nationale

bon, comme on y est...
on a tous plus ou moins déjà eu affaire à des fonctionnaires peu scrupuleux, méprisants, dénués de toute conscience professionnelle...forcément ça peut agacer et donner envie de généraliser; d'autant plus que ce sont toujours les mêmes qui font grève finalement et qui emmerdent les autres. ça rend pas populaire!

que votre propre cas soit à l'inverse n'empêche pas qu'il y ait de l'autre côté des gens qui profitent du système pour se la couler douce, qui passent n'importe quel concours parce qu'ils en ont les capacités (à défaut de l'envie) pour avoir un "boulot sûr" ou qui font des enfants pour avoir des allocs. bien sûr que ça existe des gens comme ça voyons, ne faites pas les outragés à ce point! des gens qui font des gamins mais ne s'en occupent pas plus que le strict nécessaire, qui ne les éduquent pas ect...c'est si étonnant dans ce monde de fou?

et même si certains reportages sont orientés, mêmes s'ils sont montés et tout, ce qu'on entend parfois, ce qu'on voit ne peut pas toujours être truqué de façon à monter l'opinion public contre tel ou tel... que ce soit fait par TF1 ou M6 (cataloguée comme chaine de propagande maintenant? c'est nouveau ça), ce n'est pas parce qu'un sujet vous parait dérangeant qu'il est forcément orienté et à proscrire..(je dirais même "au contraire") c'est surement pas plus orienté qu'un "l'amour est dans le pré" ou un "nouvelle star" qui eux pourtant recueille tous les suffrages! bien sûr que tout est relatif et orienté de toutes façons, mais c'est le cas de tout si on y réfléchit. chacun oriente son discours ou ses choix en fonction de ce qui l'arrange lui-même...

bref c'est comme dans tout corps de métier, culturel, social...: les bons prennent pour les mauvais et la généralisation va toujours dans le mauvais sens. et je pense sincèrement que les fonctionnaires d'aujourd'hui sont loin d'être des privilégiés (de plus en plus de contractuels, des salaires figés, des conditions de travail pas plus folichon que dans le privé...)
quand on fait son boulot dans de mauvaises conditions, qu'on a aucun pouvoir et qu'on est de toutes façons pas soutenu en cas de problème, ça ne donne pas envie de s'investir beaucoup...

sur ce, je vais m'arrêter là parce qu'on va tous fâcher cocagne, et c'est pas le sujet les filles!:)

Je viens d'entrer dans l'éducation nationale, bon je ne suis pas professeur en collège ou lycée mais professeur des écoles. Je ne le suis que depuis deux ans et j'ai déjà été confronté aux insultes, aux gestes vulgaires, aux parents violents envers les profs...
J'ai choisi ce métier par passion (je crois que de nos jours c'est indispensable quand on choisit ce métier) et j'ai bossé dur pour y arriver. J'étais en partie consciente de la réalité du métier quand j'ai fait ce choix, j'ai juste pris en pleine face une réalité sociale que je ne cotoyais pas forcement avant(parents violents, pauvreté...).
Pour ce qui est de l'image des fonctionnaires fainéants, elle est malheureusement partagée par beaucoup de personnes qui ne connaissent pas la réalité du terrain et le comportement que peuvent avoir les differentes administrations publiques (pas de remplacement, être considéré comme un pion que l'on déplace suivant les besoins etc...).

J'ai travaillé 2 ans en tps que maitresse d'internat et 5 ans ds un lycée de zep ds un quartier défavorisé de Roubaix, en tant que surveillante et je connais les conditions de travail des profs, les nôtres n'était pas non plus follichonnes, par contre, on avait la chance d'avoir un proviseur qui tenait le quartier et qui ns soutenait, ce qui fais que malgré tout, j'ai aimé travaillé là-bas...
y'a des fois ou j'ai eût peur de me faire taper dessus, ou j'en mener pas large...
Maintenant, je ne pourrais plus faire ce boulot, je n'aurais plus le courage...
on a supprimé nos postes, pr en créer d'autres, avec moins d' acquis sociaux ( ben oui, on avait le droit de s'absenter le jour de nos exams ( vu qu'on devait être étudiants) et 4 jours ds l'année pr révisions, royal) et payer le même salaire pr plus d'heures et moins que le smic car soi disant aussi on était des fainéants, mouais... comme quoi quand on a envie de se débarrasser d'une catégorie ds le service public, y'a qu'à le discréditer...
je suis maintenant de l'autre coté de la barrière, maman de deux bambins de 5 et 3 ans, pas du tout élevés en enfants-rois, et je suis svt effarés de la réactions des parents, qui se battent et qui agressent les autres parents devant les gamins ( bels exemples...), qui font des pétitions contre l'école ( alors que l'école est très bien, par contre, eux en tps que parents, c'est vraiment pas le top, ils savent pas maitriser leur gamin de 5 ans...
J'ai même entendu une mère ui a mis son gamin de 2 ans à l'école, accuser l'atsem d'être méchante car son gamin pleure tous les matins, son gamin est simplemen t pas prêt pr l'école c'est tout et l'atsem est pas méchante, bien au contraire, d'ailleurs c'est celle de mon fils et il l'adore...
je ne voudrais pas être profs, ni instits, ni être en contact avec les enfants des autres, car je ne pourrait pas supporter qu'on me parle comme certains enfants de l'école de mes enfants le font et prtant, les enfants sont petits... d'ailleurs certaines fois, mes enfants essayent car ils entendent certaines choses à l'école ms ils sont très vite recadrés, je ne supporte pas le manque de respect, je les respect alors ils doivent me respecter...

lol Gurgle

c'est clair que sur le nombre de fonctionnaires en France y surement des cons et des fainéants c'est statistique
c'est juste qu'ils font des cibles tellement faciles alors que leurs conditions de travail se sont tellement dégradées que ces lieux communs ont de quoi être énervant
il y a plus de deux ans maintenant j'ai eu un problème avec un agent d'assurance totalement privée à son compte... qui travaille beaucoup... qui gagne des sous aussi mais qui a failli à son obligation de conseil et ça aurait pu avoir des conséquences graves pour nous, je ne me répands pas depuis en les traitant tous d'escrocs... je le court-circuite je ne contacte plus que son siège depuis comme ça il se passe de commissions maintenant...
ensuite pour recentrer Gurgle tu parles d'émissions de divertissement comme la Nouvelle Star je pense que celles qui critiquaient TF1 et M6 voulaient plutôt dire que dans leurs journaux on voyait plus facilement des reportages sur ces profiteurs de profs qui font grève pour défendre une retraite de privilégié plutôt que sur les profs qui se font insulter et maltraiter au quotidien et que c'est ça qui oriente l'information et le jugement des personnes

fin du HS ;)

maintenant moi je voulais surtout montrer cet aspect des profs non soutenus par leur hiérarchie qui était mentionné dans le lien parce que je l'avais déjà dit mais je le remet, lors de cet incident en fait un élève de 6eme de mon amie a pris un compas pour le crever l'œil de son voisin, elle les a séparé mais l'incident était tellement violent que deux filles ont fait un malaise et ont du être envoyée à l'infirmerie et elle a appris après que son principal avait fait un rapport minimisant de manière importante ce qui c'était passé et contredisant le sien... tiens d'ailleurs je me suis souvenue que c'est après cela qu'elle a été inspectée aussi alors qu'elle n'aurait pas du l'être... bizarre comme coïncidence...
et je voulais le dire parce que ce n'est pas la première histoire de cet ordre que j'entends mais comme les profs ne parlent pas de cet aspect là de leur métier ils se font mal jugés alors qu'ils sont pris entre le marteau et l'enclume...

Cocagne a écrit:

Ma première année d'enseignement s'est mal passée. J'ai eu un soucis avec un élève. Après avoir vu les parents, le problème a été vite réglé. Le hic, c'est que plutôt de me voir de suite, ils ont alerté l'inspection qui a, à son tour, contacté la directrice. Bref, j'ai été la dernière mise au courant que petit chéri racontait que je le tapais. :shock: Il faut préciser que la directrice (qui normalement n'est qu'une collègue) avait des envies de pouvoir. Alors que l'histoire s'est très vite tassée avec les parents, petit chéri ayant avoué son mensonge, cela a pris des proportions énormes avec mes collègues et l'inspection. Je n'ai pas été inspectée mais convoquée à deux reprises par l'inspection. J'ai du surtout faire face à un véritable harcèlement moral de la part de la directrice et de la conseillère pédagogique qui débarquait à l'improviste dans ma classe et trouvait bien sûr toujours des reproches à faire (même pour des trucs dont je n'étais pas responsable comme le mobilier inadapté aux enfants !).
Tout cela s'est terminé avec les vacances et ma mutation dans une autre circonscription. Mon nouvel inspecteur a reconnu qu'il avait été prévenu de mon arrivée (!!) mais il s'est rendu compte par lui-même de mon intégrité.

Donc je connais le manque de soutien mais depuis quatre ans je connais aussi l'inverse. Comme dans tout boulot, on dépend énormément du cadre, de l'ambiance dans lesquels on travaille. Il ne se passe pas une semaine sans que je pense à cette expérience mais j'ai appris à vivre avec et à en tirer des leçons.

Je suis prof aussi, mais j'ai la chance d'enseigner à l'université et dans un pays où les profs sont encore respectés (est-ce que ça durera ?). Et je veux vraiment tirer mon chapeau aux instits et profs en France. Je ne crois pas que je pourrais le faire, aucune envie de passer mon temps à essayer de discipliner ces petits qui ne respectent rien. Surtout quand les autres figures d'autorité (parents, hiérarchie de l'Educ Nat...) s'agitent à contre-courant !

Donc Didine, miss mimi et les autres, bravo ! :)

J'étais assistante pédagogique dans un lycée technique.
On n'avait aucune formation, je me suis retrouvée à faire de la saisie informatique, à donner des cours de français (je suis diplômée en géographie ;) ), à faire bachotter des terminales et à préparer des expos (tabagisme, sida...)
Je n'ai fait que quelques mois (novembre-avril) car autre opportunité ailleurs, plus en adéquation avec ma formation. Je suis fonctionnaire, je travaille dans une mairie et j'approuve ce que disait miss gwen me semble-t-il avec sa mère qui fait le même taf que moi.
Par rapport au sujet du débat, cela reflête plutôt le monde actuel. Vous n'imagineriez pas le nombre de conflits de voisinage ou de gens mécontents (exemple typique les chiens qui font caca devant l'école, une administrée voulait que le maire prennne un arrêté pour interdire les chiens :roll: )que je rencontre chaque jour, le soir, je rentre lessivée et :shock: par la bêtise des gens, à tel point que je pense changer de poste ou de boulot.

Ce livre et son contenu ne m'étonne guère .

Etant fils d'une prof qu'on dirait "à l'ancienne" je sais d'expérience que l'administration dont ils dépendent fait l'autruche et courbe l'échine dès qu'il s'agit de remettre un peu d'ordre dans les classes .

Ma mère a fort heureusement pour elle d'excellentes "notes" et est considérée comme une "bonne élève" ou un "exemple à suivre" par son administration ce qui lui laisse les coudées plus franches en matière d'autorités . Mais par plus franche cela veut juste dire qu'elle quand elle exclue un élève de sa classe on ne l'embête pas longtemps, ou bien quand elle met des commentaires de bulletins très inspirés elle voit toujours les parents débarquer et qu'elle ne s'en laisse pas compter .

En effet bien qu'étant enseignante dans un lycée dit "Européen" donc dans un lycée qui devrait réunir des gros bosseurs elle se ramasse en fait les élèves vivant essentiellement à Lille Sud et si certains veulent vraiment s'en sortir nombre d'entre eux sont de parfait petit parrains .

Elle a donc pris pour elle d'obliger les parents à venir aux réunions parents profs en mettant dans les commentaires de bulletins des commentaires très comique ...

Un petit florilège ?
Allez faisons nous plaisir :lol:

pour les tricheurs :
"Emploie toute son énergie en vue de la constitution de base de données miniatures illicites"
"Vend superbe paire de jumelle de chasse bon état général prix à débattre"
"Mène des recherches top secrètes sur les périscopes"

Pour les absentéistes
"Je n'ai jamais vu un tabouret aussi propre" (ma mère est prof de physique je précise)
"Semble avoir atteint un plan d'existence supérieure en effet je ne le vois plus"
"Brille de mille feux .... par son absence"

Pour ceux qui vraiment ne se tiennent pas bien
"A toucher le fond mais continue a creuser"
"Fait preuve d'un langage d'une densité effarante"

et je pourrais continuer comme ça longtemps

Ma mère ne se prive pas non plus pour photocopier les DS qu'elle a corriger (à ses frais) des fois que les parents douteraient de la bonne foi de ma mère et ne se dérange pas non plus pour remettre en main propre (toujours à ses frais) aux parents la copie des cours que l'élève était censé apprendre etc

Mais tout cela elle ne le fait que parce qu'elle est bien vue, une fois un de ses jeunes collègues voulu en faire de même et se fit fustiger par l'inspection pour avoir eu l'audace de rappeler aux parents que bien que l'administration qui le chapote s'appelle "L'Education Nationale" il n'en demeure pas moins que son rôle est d'enseigner et non d'éduquer les enfants des autres .

Bref encore une fois ce livre ne m'étonne guère il ne fait que témoigner que l'administration qui se charge de dispenser le savoir à nos enfants porte bien mal son nom et que certains parents y voient effectivement un moyen de se délester .

j'ai travaillé 6 ans comme surveillante d'externat donc 4 en collège.
J'étais, on va dire, le bas de l'échelle hiérarchique dans l'éducation. Je n'avais pas le droit de parler à mes collègues dans la cour de récréation (parce que sinon je surveille pas bien), ne pas crier sur les élèves quand ils font des aneries (ça faisait mal aux oreilles de la CPE), ne pas mettre de retenues (parce que la CPE estimait que c'était une punition inutile alors que... qui surveille les retenues? oui oui oui les surveillants) et j'en passe tellement ça pouvait etre burlesque.

Je me suis faite convoquée 3 fois en une année par la principale de l'époque :
- j'avais osé dire à l'élève que quand je lui demande de faire se changer de place il n'avait pas à me demander de justification, il le faisait.
- j'avais un look qui pouvait choquer les élèves selon certains professeurs (meme pas selon les élèves, les premiers concernés ou bien meme les parents...)
- j'avais donné une punition à un élève et ses parents étaient venus se plaindre de moi...

La CPE (donc ma "chef" directe) venait dans ma salle voir si je faisais bien mon travail. Si j'avais osé écrire une punition sur le tableau pour le "prochain qui ouvre sa mouille", elle l'effaçait en me disant que c'était pas comme ça qu'il fallait faire. Elle enlevait les autorisations de travail en commun que j'ai pu donner aux élèves... Bref... ça m'a valu une bonne année de dépression.

Je n'ai pas été tendre et je n'ai pas suivi les directives. Certains élèves se sont retrouvés au coin, à compter les rainures de la moquette murale, debout devant sa table, sans sa chaise (puisque tu veux pas rester assis autant l'enlever), à nettoyer les tables du self en fin de service (on n'arrose pas ses petits camarades et on ne jette pas le pain dans toute la salle)...toutes ces punitions sont interdites par la loi car ça se base sur l'humiliation d'après les parents et le ministère. Mais j'ai toujours expliqué avant de punir à l'élève pourquoi il se retrouvait à faire cela et ce que ça pouvait lui rapporter et finalement, il trouvait à chaque fois que c'était "juste". Mais j'ai eu aucun soutien. La CPE me convoquait pour me dire que c'était pas comme ça qu'il fallait faire. Je rétorquais que tous les élèves se taisaient dans ma salle et qu'il n'y avait aucune connerie de faite. Donc c'est que je me débrouillais pas si mal.

Cocagne a écrit:


Le respect est valable dans les deux sens, enfant ET parents/adultes et les enfants "pénibles" ne sont sûrement pas des enfants choyés et aimés. (cliché à la dent dure celui là !)

Pour autant, je comprends tout à fait que les enseignants et autres enfants n'aient pas à supporter les conséquences de la violence familiale qui se retrouve dans les cours de l'école et que leur pouvoir d'action (autre que humiliation, punition et joyeusetés du genre :mrgreen: ) n'est pas assez étendu ni soutenu par la hiérarchie qui devrait réfléchir sérieusement au problème : que peut on faire concrètement face à des enfants au comportement violent ? Comment peut on les aider sans pénaliser toute une classe ? Doit-on créer des structures spéciales ? Si les parents ne veulent pas s'investir, que peut on faire pour ses enfants là ?

Câline a écrit:
enfin, je dit pas que c'est toi qui a écrit ça, je relève juste ce que j'ai pu lire sur d'autres post

Oui enfin ...

Le métier de prof et/ou instit est juste mal préparé. Les profs n'ont aucun stage pratique il me semble et les instits ils en ont peut être deux.

Les cours d'iufm ou de capes ne t'apprennent pas à tenir une classe ni à savoir préparer un cours.

Pour moi il est là le pb. L'education nationale a été désacralisée et elle en avait besoin (moi je me souviens avoir reçu des torgnolles de mes instits et mes parents je vous raconte pas) mais pas à ce point là.

huitre a écrit:

Oh si même les capétiens ou des stages pratiques, simplement rien dans ces stages ne leur apprends à instaurer leur autorité ni quelle marge de manoeuvre ils ont en clair ce qu'ils ont où n'ont pas le droit de faire pour tenir une classe en ordre .

Les stages servent juste à prendre un contact direct avec le métier c'est tout .

Il n'y a pas que de cela dont souffre le métier de professeur bien d'autre choses entache sérieusement l'enseignement dans le public comme dans le privé d'ailleurs .

huitre a écrit:

Et quel va être l'avenir ? Les IUFM n'existent plus. Une fois le concours obtenu, les nouveaux enseignants seront directement envoyés faire cours. Ils seront suivis par un tuteur mais un tutorat (avec une personne qui a lui aussi sa charge de travail d'enseignant) ne peut remplacer une vraie formation. La formation en IUFM n'était peut-être pas au top mais elle avait le mérite d'exister et d'envoyer les nouveaux enseignants en stage avant le grand bain.