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Mon expérience RA et quelques questions ...

45 ans 1
Bonjour à tous et toutes.

Je suis inscrite sur ce site depuis bien longtemps mais n’ai encore jamais rien posté (vos contributions nombreuses m’ont donné beaucoup à lire et je n’avais  
pas forcément grand chose de pertinent à apporter au débat :) )
Je brise le silence pour apporter un témoignage (un de plus !) sur les nombreux bienfaits de la « rééducation alimentaire », histoire de donner une perspective positive à ceux/celles qui hésitent à essayer.
Tout d’abord, un petit récap de mon parcours : en surpoids dès l’enfance (à partir de 5/6 ans), une maman qui n’aime pas les “gros” (sic), des médecins convaincus de l’urgence de “surveiller” mon alimentation, les premiers régimes vers 11/12 ans (1ères rencontres avec des nutritionnistes accompagnée de ma mère, you-pi), des kilos perdus, puis inévitablement repris, le cercle vicieux qui s’installe, et enfin l’obésité à proprement parler atteinte à l’âge adulte.

Aujourd’hui, j’ai 31 ans, je ne fais plus de régime depuis 2007 (1ère lecture d’Apfeldorfer). J’étais de toute façon devenue incapable de suivre un régime, arrêter d’en suivre n’était donc peut être plus vraiment un choix... J’ai expérimenté la “RA” avec des hauts et des bas pendant 2/3 ans et depuis une dizaine de mois et une psychothérapie lors de laquelle la question du poids a été à peine effleurée (j’y allais pour toute autre chose), mon cerveau a enfin reçu le message : plus de restriction et liberté totale :).
Depuis, je ne subis plus d’hyperphagie, je ne fume plus (je fumais depuis 16 ans) et je constate que je devais ne pas avoir détraqué mon métabolisme puisque je mincis gentiment mais sûrement.

Ce que je retire à ce jour de ce parcours RA en vrac :
- Pour moi, la « RA » est le parcours thérapeutique permettant d’aller vers ce que j’appellerais l’ « ARA » (auto-régulation alimentaire) qui est la seule façon sensée et satisfaisante physiquement et moralement de se nourrir
- La libération par rapport à la nourriture est une véritable révélation : je suis restée une vraie gourmande, j’aime encore plus goûter et savourer aujourd’hui que jamais auparavant (j’en suis encore surprise régulièrement)
- Je n’ai jamais mangé aussi varié que maintenant que je suis en mesure d’écouter réellement mes besoins (je me suis mise à manger des aliments auxquels je n’aurais jamais voulu toucher auparavant)
- Bien que ça ne soit pas le but ni même la plus grande victoire, c’est agréable de maigrir sereinement dans ces conditions (et uniquement dans ces conditions)
- Contrairement aux préceptes habituels en RA, je considère que « normaliser » mon rapport à la nourriture et à mon image passe par la capacité à ne pas laisser un chiffre influencer mon humeur voire mon amour-propre, je continue donc à me peser de temps en temps et ce, sans impact sur le respect de mes sensations alimentaires
- Il est très difficile de ne pas être prosélyte tant le bien-être qui en découle est grand, cependant, je mets un point d’honneur à ne pas « saouler » mon entourage avec ça.
- Je laisse ceux qui le souhaitent m’interroger sur le comment de ma perte de poids (c’est devenu visible ces derniers mois). Les gens sont souvent avides de connaître mon « régime miracle » :).
Mais quand je commence à entrer dans les méandres de la thérapie que constitue la RA, dans la nécessaire lucidité qu’il faut avoir concernant ses éventuels TCA, quand j’explique que ça fait plusieurs années que j’y travaille bien que ça ne se voit que maintenant, je constate différentes réactions :
o L’incrédulité (ben oui, j’ai forcément dû suivre un régime ou faire attention sinon ce n’est pas possible de perdre autant de poids)
o L’incompréhension (« moi, si je me laisse aller à manger ce que je veux, je ne mangerai que des frites/du chocolat et je prendrai forcément du poids »)
o Le rejet (« je ne suis pas concerné parce que je n’ai « que » 2/3 kilos à perdre » ou encore « c’est beaucoup trop long moi je veux perdre 10 kilos en 3 mois maximum »)
o La compréhension partielle (ce qui est retenu est qu’il ne faut pas suivre de régime trop strict alors que je dis qu’il ne faut pas en suivre du tout).

Bref, vous l’aurez compris, pour ce qui me concerne, ça va vraiment très bien, je suis plus que ravie d’avoir initié cette démarche il y a bientôt 4 ans maintenant, quand je ne savais pas où cela me mènerait. Je n’ai franchement aucun regret et ce, même si je devais reprendre du poids. Surtout, je n’envisage pas une seconde de revenir à un autre mode de vie, ça me paraîtrait totalement incongru de m’interdire un aliment sans raison médicalement ou moralement valable.

En revanche, je suis toujours assez démunie face au manque de recul de la plupart des personnes à qui j’ai eu l’occasion d’en parler. Il est vrai que tout cela suppose de jeter à la poubelle des croyances bien installées depuis des années et que ça n’est pas évident, voire contrariant (« quoi, tout ce que je prenais pour acquis depuis toujours n’est que du vent ? »). J’ai ressenti aussi parfois de la peur chez mes interlocuteurs, peur de perdre ses repères, peur de se perdre soi (la confusion entre ce que l’on est et ce que l’on croit être est souvent à l’origine de la perpétuation des problèmes de poids/de régime/d’image de soi), peur de ne pas savoir à qui se fier (vu que le discours majoritaire pro régime est si bien relayé…) J’ai du mal à le comprendre bien que j’ai quelques éléments de réponse. Ce que je veux dire c’est que nous vivons tous dans cette société, soumis aux injonctions des annonceurs et des médecins, etc… mais parmi nous, certains vont entrevoir que la RA est la voie de la raison alors que d’autres n’y arriveront peut-être jamais.

Donc, pour ouvrir le débat, ma question à celles et ceux qui ont suivi ou suivent encore une RA (parce que, oui, tout ce pavé pour une question :)) : qu’est ce qui vous a convaincu de vous y mettre ?

Et une deuxième pour la route : à votre avis, pourquoi cette façon finalement si simple et logique de se nourrir ne suffit-elle pas en soi face à la restriction cognitive continuelle ?
Après plusieurs années sans régime, je me demande sincèrement comment peut-on décemment et rationnellement trouver plus acceptable la restriction cognitive permanente ?

Merci d’avoir eu la patience de tout lire !

Dania
53 ans Saint Laurent Blangy, près d'Arras ( 62 ) 288
Merci à toi de nous avoir fait part de ton témoignage.
:D

Personnellement, j'entame ma RA depuis quelques mois avec bien du mal, je sais que c'est au niveau psy que ça bloque et ma peur du "lacher prise". :oops:

J'y travaille donc petit à petit. Ton témoignage me réconforte. Encore merci à toi :kiss:
50 ans 69
J'ai décidé de faire une RA après avoir lu zermati, en fait je cherchais un régime pour maigrir et vu que je n'en avais jamais fais j'ai acheté divers livre sur le thème maigrir et celui de zermati m'a semblé le plus logique et sûrement le plus intéressant dans mon cas vu que j'ai grossi suite à des cures de cortisone et des stress physiques et psychologiques mais que ma constitution de base est mince voire maigre donc que j'avais de bonnes probabilités que mon set-point soit assez bas.

Pour répondre à la deuzième question pour la restriction cognitive la question ne s'est pas vraiment posé vu que je n'ai pas d'antécédents de régime et que mon corps a toujours travaillé à me faire mincir sans que je m'en occupe jusqu'a ces dernières années où je me suis retrouvé dans des conditions extrêmement stressantes au niveau alimentaire et où mon rapport à la nourriture est devenu manger le plus possible pour stocker le plus possible pour la prochaine fois où je ne pourrais pas manger quand j'ai faim. Il me faut donc désapprendre cette réaction et revenir des années en arrière pour refaire une ARA (comme tu dis) naturelle. Il me faut aussi désapprendre tout ce que je sais sur les effets de l'alimentation sur la santé car comme frein à la spontanéité alimentaire c'est redoutable.
34
Tout d'abord merci beaucoup d'avoir pris le temps de partager ton expérience et tes réflexions sur ta RA.

A ta première question, je répondrais que c'est simplement le "gros" bon sens qui m'a convaincue de m'y mettre, ainsi qu'une lecture assidue de "A" à "Z" du site du G.R.O.S. et d'un des bouquins de Zermati ou Apfeldorfer (me souviens plus du titre !).
Pour répondre à ta deuxième question, je dirais que, dans une RA, il faut avant tout apprendre ou réapprendre à se faire confiance, à devenir libre.
Si on réfléchit bien, on s'aperçoit qu'on passe beaucoup de temps dans sa vie à obéir à des gens (souvent à sa famille au début, puis à son patron, son mari, son médecin, etc), à des dogmes (politiques, économiques ou religieux) qui prétendent savoir mieux que nous ce qu'il nous faut, ce dont nous avons besoin, qui prétendent faire notre bonheur malgré nous, et qui, souvent, nous culpabilisent de nos erreurs.
Quand soudainement on se retrouve face à soi-même et à ce formidable défi, on se sent complètement désemparé (vais-je en être capable ?) et on manque alors de confiance en soi.
Moi, je me suis dit :"Qui te connaît mieux que toi-même ?"
Ça fait 50 ans maintenant que je vis avec moi-même et sans passer énormément de temps en introspection (mais vieillir, ça aide bien quand même !), je me suis consacré un peu plus de temps et, une réflexion politique sur le corps aidant en parallèle (parce que tout est lié n'est-ce pas ?), j'ai abouti à la conclusion mirifique que toutes les solutions sont en moi !!
Cela peut sembler un peu simpliste, mais il faut une grande force de caractère pour affirmer certaines choses sur soi face à toute une cohorte de "soi-disant" spécialistes (spécialistes de quoi d'ailleurs, à part d'eux-mêmes et encore !!??) qui généralisent à toute une population des découvertes faites sur quelques-uns.
La liberté, c'est enivrant, étourdissant, terriblement angoissant, effrayant, très responsabilisant mais jamais, ô grand jamais culpabilisant !
L
40 ans 9
bonjour à toutes!!! alors pour répondre à la question, je dirais que ce qui m'a poussé à entamer un RA c'est le ras le bol des regimes à répétitions si frustrant et qui s'avère être au final des échecs, le fait de devoir tjs se controler, ne pas écouter son corps, comme punir son corps et au final le desamour qui s'installe, la deprime fasse au échecs des regimes! pui je me suis remise en question après avoir fait un tour sur ce forum et le site "gros". Je me suis poser aussi cette question: "pourquoi est ce que je m'aimerais mieux si j'étais plus mince?" je peux bien m'aimer avec ces quelques rondeurs?", du coup je ne me suis plus focaliser sur l'envie de maigrir pour enfin m'aimer et aimer mon corps, mais plutot juste apprendre à aimer mon corps tel qu'il est pour enfin arreter d'être obseder par l'envie de minceur.
Celà ne s'est pas fait du jour au lendemain, c'est un travail petit à petit sur soi-même. Avc le RA je ne pense plus du tout regime aujourd'hui, je m'aime et ne recherche pas du tout à mincir, je veux juste m'aimer et aimer ce que je suis, et c'est comme ça que j'ai maigris sans m'en rendre compte car ce n'était pas le but premier, je voulais juste arreter les regimes, arreter les crises d'hyperhagie, et me sentir tout simplement bien, c'est fou comme on se sent libre en arretant d'être obseder par ce que l'on mange. Aujourd'hui je remercie tte les filles du site pr leur temoignages car c'est en vous lisant qu'est venu le declic. vive le RA, c'est le seul moyen de se sentir libre face à la nourriture. bon courage à toutes.
H
47 ans 15
Bonjour Daniacoy et bonjour à toutes et tous,


Citation:
Donc, pour ouvrir le débat, ma question à celles et ceux qui ont suivi ou suivent encore une RA (parce que, oui, tout ce pavé pour une question Smile) : qu’est ce qui vous a convaincu de vous y mettre ?


Ce site et mon histoire personnelle.

Mon histoire perso : j'ai fait un seul régime, à 18 ans, et après quelques kg vite perdus, j'ai traversé une période de TCA (courte aussi heureusement) et ai bien sûr repris mes kg perdus avec un bonus.
Je me suis juré qu'on ne m'y reprendrait plus.

J'ai tenu, jusqu'à l'an dernier, où j'ai commencé à me demander s'il ne faudrait pas que je fasse un régime pour perdre les quelques kg pris au cours des 2-3 dernières années.

Et, par chance, dans ma recherche, je suis tombée sur VLR, et ai lu les messages relatifs à la RA, puis suis allée sur le site du GROS...
Au final, j'ai acheté le bouquin de Zermati ("Maigrir sans régime, c'est possible").

Aujourd'hui, après plus d'1,5 an de RA, j'ai encore du mal à avoir chez moi certains aliments type chocolat sans me jeter dessus mais... quand je me jette dessus, je l'assume (ce qui arrive 1-2 fois/mois environ).
En revanche, au taf, il y a un distributeur de barres chocolatées, et je le gère très bien. Si j'ai faim en fin de journée et que je dois encore rester travailler, je peux manger des madeleines, ou une barre chocolatée... sans culpabiliser. Et j'en prends presque seulement quand j'ai faim (une fois, c'était parce que j'étais hyper énervée, il me fallait un Mars pour me défouler, mais je ne l'ai pas regretté).

Mon rapport à la nourriture est apaisé.

A la cantine, je finis rarement mes assiettes. J'ai expliqué 2-3 fois que je ne choisis pas la quantité qui m'est servie, et qu'il est donc normal de ne pas finir l'assiette qui peut être trop remplie pour moi, pour certains, j'apparais comme la personne mal éduquée ("il faut finir son assiette") quand on ne me dit pas qu'il faut penser à ceux qui ont faim dans le monde (j'ai beau expliquer que terminer mon assiette ne résoudra pas la famine dans le monde, ça ne change rien).

Au resto, idem. Ce qui suscite parfois l'inquiétude du serveur sur la qualité de la nourriture (je réponds une formule du type "je me réserve pour le dessert", parce que répondre "je n'ai plus faim" et prendre un dessert ensuite, ce n'est généralement pas compris).



Citation:
Et une deuxième pour la route : à votre avis, pourquoi cette façon finalement si simple et logique de se nourrir ne suffit-elle pas en soi face à la restriction cognitive continuelle ?


Parce que la machine à rêves fonctionne à plein régime, et que l'on préfère croire le charlatan qui vient nous vendre sa potion magique que la personne pragmatique qui nous montre la réalité en face et nous explique qu'il ne sera pas forcément possible d'atteindre la lune ?

Parce qu'on vit dans une société de consommation où tout va toujours plus vite, et que nous sommes impatients d'atteindre nos objectifs, et que ce sont les frustrations/désirs qui nous font aller de l'avant ?

J'ai essayé plusieurs fois de parler de la RA aux gens autour de moi. A part mon copain qui a lu le livre comme moi, je n'ai pas trouvé grand monde pour comprendre et accepter mon discours.

Il faut aussi avoir conscience que e discours de Zermati/Apfeldorfer & Co est REVOLUTIONNAIRE !
En exagérant un peu, je dirais que, pour les personnes qui croient aux régimes, ce discours est aussi révolutionnaire que celui de Copernic.
Pas étonnant que cela suscite étonnement, incompréhension et rejet de la part des personnes qui se lancent dans un régime à chaque printemps.



Citation:
Après plusieurs années sans régime, je me demande sincèrement comment peut-on décemment et rationnellement trouver plus acceptable la restriction cognitive permanente ?


Ne dit-on pas "Il faut souffrir pour être belle" ? Les régimeuses acceptent d'avoir les privations, les frustrations, la faim... pour avoir le plaisir de rentrer dans telle taille de vêtement. Cette joie justifie toutes les souffrances qu'elles peuvent endurer.

Heureusement, tout doucement, les mentalités commencent à évoluer. Le discours du GROS commence à être entendu, le pourcentage de 95% d'échecs après un régime a été repris par la presse grand public...

La route est longue, semée d'embûches, mais si le discours de quelques-unes d'entre nous réussit à dissuader au moins une personne de commencer un régime, ça vaut la peine de continuer à militer (le mot est volontairement fort, car aller à l'encontre de ce que véhicule la société de consommation relève pour moi du militantisme).

Heyjude
55 ans Région nîmoise 1567
Daniacoy,
tout d'abord merci pour ton témoignage pétillant d'intelligence et de lucidité, ce qui ne gache rien ;-)
Je me suis tournée vers la RA après avoir découvert ce site ; très vite, il m'est apparu que c'était la seule façon d'être au poids que notre corps doit faire, pour des raisons complètement logiques. La mise en place a été plus hardue mais elle s'est faite à l'occasion de 3 semaines passées à New-York l'été dernier. En effet, l'abondance et la disponibilité permanente de l'offre alimentaire là-bas m'ont permis de vraiment pouvoir manger ce que je voulais quand je le voulais. Je n'ai pas le courage d'énumérer tout le bien que j'ai retiré de cette démarche à différents niveaux mais je suis libérée des problèmes de poids et d'alimentation, ce qui m'aide beaucoup à réinvestir mon image corporelle par ailleurs.
B I U