Bonjour Daniacoy et bonjour à toutes et tous,
Citation:Donc, pour ouvrir le débat, ma question à celles et ceux qui ont suivi ou suivent encore une RA (parce que, oui, tout ce pavé pour une question Smile) : qu’est ce qui vous a convaincu de vous y mettre ?
Ce site et mon histoire personnelle.
Mon histoire perso : j'ai fait un seul régime, à 18 ans, et après quelques kg vite perdus, j'ai traversé une période de TCA (courte aussi heureusement) et ai bien sûr repris mes kg perdus avec un bonus.
Je me suis juré qu'on ne m'y reprendrait plus.
J'ai tenu, jusqu'à l'an dernier, où j'ai commencé à me demander s'il ne faudrait pas que je fasse un régime pour perdre les quelques kg pris au cours des 2-3 dernières années.
Et, par chance, dans ma recherche, je suis tombée sur VLR, et ai lu les messages relatifs à la RA, puis suis allée sur le site du GROS...
Au final, j'ai acheté le bouquin de Zermati ("Maigrir sans régime, c'est possible").
Aujourd'hui, après plus d'1,5 an de RA, j'ai encore du mal à avoir chez moi certains aliments type chocolat sans me jeter dessus mais... quand je me jette dessus, je l'assume (ce qui arrive 1-2 fois/mois environ).
En revanche, au taf, il y a un distributeur de barres chocolatées, et je le gère très bien. Si j'ai faim en fin de journée et que je dois encore rester travailler, je peux manger des madeleines, ou une barre chocolatée... sans culpabiliser. Et j'en prends presque seulement quand j'ai faim (une fois, c'était parce que j'étais hyper énervée, il me fallait un Mars pour me défouler, mais je ne l'ai pas regretté).
Mon rapport à la nourriture est apaisé.
A la cantine, je finis rarement mes assiettes. J'ai expliqué 2-3 fois que je ne choisis pas la quantité qui m'est servie, et qu'il est donc normal de ne pas finir l'assiette qui peut être trop remplie pour moi, pour certains, j'apparais comme la personne mal éduquée ("il faut finir son assiette") quand on ne me dit pas qu'il faut penser à ceux qui ont faim dans le monde (j'ai beau expliquer que terminer mon assiette ne résoudra pas la famine dans le monde, ça ne change rien).
Au resto, idem. Ce qui suscite parfois l'inquiétude du serveur sur la qualité de la nourriture (je réponds une formule du type "je me réserve pour le dessert", parce que répondre "je n'ai plus faim" et prendre un dessert ensuite, ce n'est généralement pas compris).
Citation:Et une deuxième pour la route : à votre avis, pourquoi cette façon finalement si simple et logique de se nourrir ne suffit-elle pas en soi face à la restriction cognitive continuelle ?
Parce que la machine à rêves fonctionne à plein régime, et que l'on préfère croire le charlatan qui vient nous vendre sa potion magique que la personne pragmatique qui nous montre la réalité en face et nous explique qu'il ne sera pas forcément possible d'atteindre la lune ?
Parce qu'on vit dans une société de consommation où tout va toujours plus vite, et que nous sommes impatients d'atteindre nos objectifs, et que ce sont les frustrations/désirs qui nous font aller de l'avant ?
J'ai essayé plusieurs fois de parler de la RA aux gens autour de moi. A part mon copain qui a lu le livre comme moi, je n'ai pas trouvé grand monde pour comprendre et accepter mon discours.
Il faut aussi avoir conscience que e discours de Zermati/Apfeldorfer & Co est REVOLUTIONNAIRE !
En exagérant un peu, je dirais que, pour les personnes qui croient aux régimes, ce discours est aussi révolutionnaire que celui de Copernic.
Pas étonnant que cela suscite étonnement, incompréhension et rejet de la part des personnes qui se lancent dans un régime à chaque printemps.
Citation:Après plusieurs années sans régime, je me demande sincèrement comment peut-on décemment et rationnellement trouver plus acceptable la restriction cognitive permanente ?
Ne dit-on pas "Il faut souffrir pour être belle" ? Les régimeuses acceptent d'avoir les privations, les frustrations, la faim... pour avoir le plaisir de rentrer dans telle taille de vêtement. Cette joie justifie toutes les souffrances qu'elles peuvent endurer.
Heureusement, tout doucement, les mentalités commencent à évoluer. Le discours du GROS commence à être entendu, le pourcentage de 95% d'échecs après un régime a été repris par la presse grand public...
La route est longue, semée d'embûches, mais si le discours de quelques-unes d'entre nous réussit à dissuader au moins une personne de commencer un régime, ça vaut la peine de continuer à militer (le mot est volontairement fort, car aller à l'encontre de ce que véhicule la société de consommation relève pour moi du militantisme).
Heyjude