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Toute ronde finira t-elle un jour par s'accepter?

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poupoule a écrit:


Tu donnes le sentiment de ne vouloir mettre l'accent que sur ce qui te distingue des autres (en mal, bien sûr) et non sur ce qui  
t'en rapproche (et pourrait t'aider)... et ça me désole.

Qu'as-tu pensé de cette histoire de bienveillance inconditionnelle? t'en sens-tu incapable par principe? comprends-tu bien la différence avec le fait de se plaire à soi-même?


Il ya une epoque ou j'ai fait fac de philo et j'étais meme tres douee mais la j'avoue que j'ai eu du mal à suivre la logique de Descartes si on pouvait me le décripter... :roll:

Quand à ce qui me distingue des autres c'est vrai que c'est ce qui me frappe le plus, je me sens vraiment tres differente de beaucoup de filles,je n'ai jamais eu de relation affective, (je ne parle meme pas de sexe ni de grand amour)mais juste d'une relation suivie..je n'ose pas me mettre en maillot en debardeur et je pourrais citer d'autres exemples, des tats..l'ose à peine regarder un homme dans les yeux alors oui j'ai vraiment l'impression d'etre completement enfermée dans mes complexes à un stade non retour :?
49 ans Paris 9874
rossia a écrit:
j'ai vraiment l'impression d'etre completement enfermée dans mes complexes à un stade non retour :?


Laissons tomber Descartes. Cette dernière phrase que tu écris, tu ne penses pas que beaucoup de gens l'ont dans la tête? Moi je l'ai lue souvent ici-même sur le forum, j'ai lu des descriptions précises de cet état dans les bouquins de Zermati et Apfeldorfer. C'est pour ça que nous sommes plusieurs à te recommander de t'ouvrir, d'en parler, de chercher un nouveau thérapeute.
Par ailleurs, ça te parle la différence entre se plaire et être bienveillant avec soi-même (là c'est pas Descartes, je reprends l'idée au Dr Zermati)?
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Ca veut dire s'accepter avec ses défauts,j'imagine? :roll:
51 ans 35 10308
rossia a écrit:
Ca veut dire s'accepter avec ses défauts,j'imagine? :roll:

Non, ça veut dire ne pas se battre contre soi-même, ne pas se faire du mal.
Je reprends une partie du premier message de Poupoule qui expliquait ça très bien:
poupoule a écrit:
C'est se vouloir du bien, vouloir se protéger des atteintes extérieures, se câliner, se poupouner, avoir un a priori positif sur soi (je dis bien "a priori" au sens où ça n'a pas besoin d'être fondé sur une qualité spécifique qui aurait été préalablement observée).
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ok.
49 ans Paris 9874
rossia a écrit:
Ca veut dire s'accepter avec ses défauts,j'imagine? :roll:


Non (merci Sarnia de tes éclaircissements!), je suis volontairement sortie du vocabulaire de "l'acceptation" qui n'est souvent qu'un autre mot pour la résignation.
La bienveillance c'est un sentiment inconditionnel, donc conditionné ni par des qualités ni par des défauts.
Pense à l'amour maternel: on dit qu'il est inconditionnel au sens où il ne dépend pas des qualités ou défauts de l'enfant, ou des actions commises par lui. La mère aime l'enfant "comme sa propre chair" comme on dit... raison de plus pour éprouver le même amour inconditionnel pour sa propre chair, pour soi-même!
Tu comprends qu'il s'agit d'un "aimer" qui n'a rien à voir avec la beauté, la capacité de séduction (à l'égard des autres ou de soi-même)?
Cet amour, ça n'est pas celui qui fait qu'on se regarde avec satisfaction (ou dépit) dans la glace (je m'aime / je m'aime pas), c'est celui qui fait que tu vas manger du risotto plutôt que du caca, que tu vas te masser avec une crème plutôt que te griffer avec ton trousseau de clefs, investir dans un bon oreiller car ta nuque le mérite, etc, etc, etc.
Aucune de ces actions ne suppose la beauté, le plaire. Tout corps mérite ces attentions.

Après, des fois looongtemps après, ce qui est génial c'est qu'à force de s'aimer on peut finir par se plaire (à force de masser une cuisse avec bienveillance, on la déteste de moins en moins, on finit même par l'apprivoiser). La raison en est simple: la bienveillance exclut le dégoût. Donc plus tu es bienveillante, plus le dégoût recule. Au minimum, tu atteinds l'indifférence, tu ne te trouves plus moche. Mais, dans bien des cas, on arrive toutes à se trouver belle au moins par moments (toujours à force de cultiver cette bienveillance, par par le miracle de je ne sais quelle "acceptation").

C'est cela que dit le texte de Descartes à la fin: la distinction entre bienveillance et séduction n'est que temporaire, c'est une distinction intellectuelle si tu veux, nécessaire pour comprendre l'essence de l'amour, mais au final bienveillance et séduction se confortent l'une l'autre. Parce que je l'aime, ça doit être beau. Parce que c'est beau, je dois lui vouloir du bien.

Si tu me dis que c'est un peu abstrait, je comprendrai (même si moi ça me ferait presque venir les larmes aux yeux tellement je trouve ça concret!). Mais avoir une âme, ou une psychologie, ou ce que tu veux, ce n'est pas seulement laisser suinter ses douleurs et ses représentations figées par le temps et par la peine, c'est aussi travailler sur ces représentations, travailler à changer celles qui ne nous font pas du bien, travailler à développer celles qui nous aident. On ne se réveille pas un matin en étant capable de bienveillance, ou après la lecture d'un post sur VLR. Ca prend du temps, c'est décourageant souvent, c'est agaçant car ça peut remettre en cause nos certitudes réconfortantes (surtout celles qui portent sur notre nullité/obésité/absence de valeur). On met parfois des années à seulement arrêter de fumer... combien de temps est-il raisonnable de penser que l'on met pour arrêter de se détester? Bien malin celui qui connaît la réponse.

Une dernière chose, quitte à être redondante: la bienveillance, toujours pour te sortir de la tête l'idée "d'acceptation de ses défauts", c'est plutôt comme un axiome ou un postulat. Ca n'est pas démontrable et on ne doit pas chercher à le démontrer. Un corps de 150kg mérite excatement pile poil le même montant de bienveillance qu'un corps de 50kg, parce qu'il mérite un traitement humain, c'est tout. Le corps d'autrui peut ne pas te plaire, mais jamais tu ne dirais qu'il ne mérite pas un traitement humain. De même pour le tien: tu peux dire que ce n'est pas le plus mince que tu aies vu, ok, mais en aucun cas tu ne peux prétendre le détester. Dire je déteste mon corps, même si c'est une souffrance profondément humaine, c'est dire je ne suis pas homme. Et ça, ben ça tient juste pas la route.

Sorry pour ces longueurs, mais ce sont des thèmes qui me tiennent à coeur.
349
le contenu de ce message est très beau, intelligent et émouvant et surtout sage... :kiss: :kiss:

j'aimerai beaucoup ressentir cela un jour, mais je vais encore dire quelque chose d'horrible mais ce n'est que ce que je ressens quand je vois mon corps nu je vois en plus d'un tat de graisse qui cache tout ce qui est humain, une enveloppe morte, qui n'a jamais été aimée qui n'a jamais donné de plaisir à quelqu'un, ni n'en a jamais reçu, qui ne donnera sans doute jamais la vie,voila, c'est triste de penser ça mais pour l'instant j'en suis la
36 ans Parisienne exilée à Liège 1628
rossia a écrit:
quand je vois mon corps nu je vois en plus d'un tat de graisse qui cache tout ce qui est humain, une enveloppe morte, qui n'a jamais été aimée qui n'a jamais donné de plaisir à quelqu'un, ni n'en a jamais reçu, qui ne donnera sans doute jamais la vie,voila, c'est triste de penser ça mais pour l'instant j'en suis la

Mais tu ne pense pas que ce corps justement faut que ce soit toi qui l'aime? Que le plaisir faut que ce soit toi qui le lui procure avant tout?
51 ans CERGY (95) 871
C'est officiel : je viens de rejoindre le CFAP !!!! Le Club des Filles Amoureuses de Poupoule :lol: =D> =D> =D> =D> =D>
49 ans Paris 9874
rossia a écrit:
voila, c'est triste de penser ça mais pour l'instant j'en suis la


Ce "pour l'instant" est la chose la plus positive que j'ai lue de toi!!! =D>

Laisse-toi le temps... personne ne te demande de te brusquer.

Sache juste que la RA propose des exercices précis pour se reconnecter avec son corps et cesser de le détester...
49 ans Paris 9874
Kalamine a écrit:
C'est officiel : je viens de rejoindre le CFAP !!!! Le Club des Filles Amoureuses de Poupoule :lol: =D> =D> =D> =D> =D>


Merci public chéri!
Disons juste le CAP (Club des Amoureux de Poupoule)... n'excluons pas d'office la gente masculine, on ne sait jamais! 8)

:kiss:
49 ans Paris 9874
Et toi Ninami, par rapport à ta question de départ, qu'en penses-tu?
J'ai vu que tu avais ouvert une autre discussion sur le "calimérotage" (comme disent certaines)... ça a un rapport avec ce que tu lis ici?
35 ans Vie de... (-_-)' 1067
Pff, ça m'apprendra de lire les autres au lieu de d'abord m'occuper de mon topic :lol: ça fais 2h30 que je tente de répondre ^^, bref:

Déjà, je suis surprise de voir que certaine trouve que j'avance, j'ai l'impression de patauger moi :oops:. Je suis aussi très touché par ton message (mon verneuil à côté me semble merdique). Je suis contente que tu en soit arrivé à quelque chose avec ton corps :kiss:

Par contre Poupoule, je ne comprends pas la distinction entre s'aimer et se plaire. Je trouve que ton s'aimer ressemble plus à du je tolère si on enlève le côté bienveillant (je tolère parce que je n'ai que ça). Pour moi l'un entrîne nécessairement l'autre, donc je ne me plais pas, je ne m'aime pas CQFD pour moi :?
Sinon, je n'éprouve pas de bienveillance pour ce corps (et je suis en plus de mauvaise volonté de ce point de vu là :? j'ai pas envie d'en avoir).
Pour moi être en paix avec son corps, c'est s'aimer, se plaire (pas se trouver umtra mignonne ou beau) mais savoir que si on met ses atouts en avant, il y a des chances. Savoir qu'on est pas reppoussant et qu'avec de la volonté, on peut arriver à quelque chose.

Pour Lerenard: oui, je sais que s'accepter est une démarche qui demande de la volonté, pas de soucis. Moi ce que je me demande, c'est si nous sommes toutes égales devant nos rondeur et au conséquences qu'elles ont sur nos vie et qui fait qu'on les rejette? Et donc de la possibilité à les accepter? Je ne parle pas de dégré de souffrance (une grosse qui souffre, c'est une grosse qui souffre)Mais est-ce que les circonstance ne font pas qu'une arrivera un jour (à court ou long terme) et d'autres jamais?
Pourquoi toujours penser qu'une prise de poids est nécessairement un truc ultra profond et que une fois réglé, tout ira bien niveau physique, je m'aimerai avec mes 50kg en trop.

J'avous avoir du mal à m'accepter parce que le poids contrairement aux autres caractère physiques, je "peux" le changer, beaucoup d'autres le changent pour être là où ils veulent, volontairement ou non(entre guillemets parce que c'est plus complexe que ça, du fait que je ne parle pas de contrôle absolu à coup de régime, je ne sais pas si on me suit :?). Ce n'est pas comme avoir un trop gros nez, telle couleur de peau, des seins trop si ou ça. C'est quelque chose qui peut naturellement changer et c'est ça qui fait que je ne veux pas l'accepter, pourtant je suis grosse depuis toujours!!
J'ai des cicatrices (énormes), je m'en suis déjà plaint ici, pourtant, je sais qu'elle ne sont pas là pour rien, c'est un moindre mal, donc je les accepte, mon seul réel soucis est plutôt le regard de l'autre (enfin plutôt à mon futur :oops: si j'en ai un, un jour).
La différence entre ces cicatrices et le fait d'être grosse est:
- si tu es grosse, les regards seront malsains sur toi, on ne tentera pas de te comprendre, c'est de ta faute, on se détourne de toi.

- Si t'as des cicatrices à moins d'être con, aussi rebutant qu'elles soient, les gens savent sans que tu leur explique que tu n'avais pas le choix, et tente de t'accepter (pour ne pas dire qu'ils s'en foutent royalement).

Après ceux qui se moque des caractères physiques (tels que le gros nez) cassent toujours plus sévèrement le gros que l'autre au petit défaut.

Enfin bref, ce que je veux dire, c'est que le poids est réversible dans tout les sens et ce sans chiurgie, c'est pour ça que je n'ai pas d'autres complexes (je vous jure que je relativise mes autres "défaut") et que je préfère garder mon nez, ma bouche,mes seins (et Dieu sait que je voudrais les remonter)... Et ce grosse ou pas.
Mon poid est mon seul obstacle physique à l'acceptation.

Voilà.

Ps: Pour Sarnia et Rossia, tant que les dires sont en rapport avec le topic, pour moi, ce n'est pas de l'empiètement, donc, il n'y a pas de problème

Biz à tous :kiss: :kiss:
46 ans 401
Jsuis d'accord avec toi,ninami, j'ai aussi de grosses et moches cicatrices.
Mes cicatrices sont peut etre plus facile a supporter car 'c'est pas de ma faute', que mon poids ou je me dis 'c'est ma faute'. donc ya le coté déculpabilisant du 'c'est pas ma faute jsuis une victime"

Mais en meme temps quand jvois mon poids jme dis 'un jour j'y arriverais' et quand jregarde mes cicatrices jme dis 'c'est foutu a vie ca' et la c'est mes cicatrices qui me déprime...

Par contre j'ai finit par accepter un truc (enfin de temps en temps j'accepte l'idée, j'essaie de l'intégrer...) :

Le 'je peux le changer' du poids, c'est l'idée que seule la volonté pure est en cause 'si jvoulais je pourrais' mais si c'était vraiment ca, tu crois pas que tu serais mince ? vu comment tu le désire ardemment ?
40 ans 5932
Et bien moi j'ai aussi quelques cicatrices dont une là où personne ne pourra jamais la louper et en plus je ne peux pas dire que j'y suis pour rien. Et au final je m'en cogne autant que de mon poids. Je veux dire, c'est une chose avec laquelle je vis, comme la couleur de mes yeux ou ma taille. Bien sûr que ça se rappelle parfois à mon bon souvenir (sur une photo pour ma cicatrice, quand j'essaie d'attraper les choses sur les rayonnages les plus hauts pour ma taille, etc) mais les trois quart du temps je n'y pense pas. Le fait est que tout ça ça fait partie de Moi. Et que Moi c'est plus qu'une petite grosse balafrée. Moi c'est avant tout une jeune femme dynamique, pleine de projets, rigolote, têtue, etc.

Alors je ne sais pas si toute ronde finira un jour par s'accepter, mais je me dis que, quelque part, sur la voie vers l'acceptation il y a une part de lâcher prise. J'entends par là cesser de vouloir être chose que ce qu'on est au moment où on "se regarde", cesser de se faire mal parce qu'on est pas comme on voudrait.
B I U


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