polpette_mi a écrit:
tu as déjà fait bcp de chemin, t'arrive-t-il de te perdre en route ? si oui comment fais tu pour avancer à nouveau, j'avoue que des fois je doute et je me demande si moi aussi je n'ai pas rêvé tout mon passé ???!!!!
Je vais me permettre de te répondre tout de même, même si la question était adressée à une autre:)
Se perdre en route? Bien sûr que oui. Je te dirais tant mieux, parce que c'est une remise en question, et que je pense que ce sont elles qui nous permettent d'avancer, de voir ce qui coince, de voir si on peut le régler ou pas.
Comment faire pour avancer de nouveau? En tombant..On se relève. On se relève de tout. Si c'est impossible seul, alors ça doit passer par des professionnels psy, mais la vie est trop courte, trop con parfois pour ne pas se relever de ce qui dépend de nous : ce que je veux dire, c'est qu'il y a des choses qui ne dépendent pas de nous : la maladie, les accidents, la mort..Tout se relativise à côté de cette évidence là. Je crois, très profondément-mais c'est l'idéaliste qui parle ;) ; qu'en terme de relations humaines, quasiment tout ne dépend, justement, que des êtres humains qui composent cette relation, de quel type qu'elle soit. Principe de base : quand on veut, on peut. Encore une fois, ça a l'air super simple à dire, je sais, la phrase à deux sous : j'avais prévenu, idéaliste à mort, rien d'impossible;). Parfois, la situation te semble inextricable, et il n'y a que le chagrin, les larmes, la colère, la fuite qui te fera dire que tu ne peux pas survivre à la situation. Le reste est une question de choix : tu dis que tu es très famille, ce que je ne suis pas, donc forcément mon discours peut aussi te paraître insuffisant. Alors affronte. Bats-toi. Parle, communique, dis à ta mère ce que tu ressens. Elle ne veut pas l'entendre? Cris. Écris lui une lettre, enregistre un message....? Tu auras fait ton possible. Douter, c'est humain, c'est normal, ça fait avancer, toujours, il n'y a que le temps et les épreuves du temps qui apaisent. Je l'ai dit pour ma part, je ne suis pas quelqu'un de totalement apaisée, ce serait trop facile, et mensonger de l'affirmer. Je me trompe, je commets des erreurs, mais j'avance. Si tes relations familiales te semblent insupportables parfois polpette-mi, pourquoi ne pas prendre un peu de recul, essayer- et non, je ne dirais pas que c'est simple-de te détacher un peu de cette famille, de moins les voir, de ne pas être autant en attente de ce qu'ils ne sont peut-être pas en mesure de te donner, là?
Ce que tu dis de ta mère m'a fait réagir, et, je l'espère, te donnera un peu de courage dans cette grisaille qui semble t'accompagner aujourd'hui : je l'ai dit, il n'y a que deux ans que j'ai dit à la mienne que je l'aimais, elle était, de toute ma famille, souvent la pire pour les insultes, monstrueuses, elle est malade, fragile, elle a un passé d'une lourdeur terrible aussi. Depuis...deux semaines -comme quoi, tout arrive! elle se comporte comme...une mère. C'est juste, pour moi, profondément nouveau, hallucinant, une vraie libération. Comme ce n'est pas la grande forme, elle m'a écoutée, pas juste entendue, écoutée, j'avais toujours pensé qu'elle n'était pas capable de le faire - ben oui, je n'ai pas fait qu'encaisser les coups gamine, je les ai rendus aussi...-et j'en ai profité, aussi, pour lui dire ce que j'avais sur le coeur, ce qui m'avait rongé -bon, pas tout hein..- toutes ces années. Et elle l'a écoutée. Elle ne peut pas solutionner ce dont elle n'est pas responsable, elle ne peut pas non plus régler l'impasse dans laquelle je suis avec mon frère et ma soeur, elle ne peut parler à la place de mon père -qui ne parle pas- mais ce qu'elle a fait, c'est juste énorme! Je sais que, quoi qu'il arrive, ça a déverrouillé quelque chose. Peu importe le temps que ça aura pris, peu importe le pourquoi du comment, ce qui compte, c'est juste le résultat : un bout de chemin en plus. Et le chemin, oui, il est long, toujours, jusqu'à la fin : s'il était court...à quoi servirait-il de l'emprunter...?