Une question que je me pose et que je soumets aux cultivés du coin.
Ces destructions sont-elles vraiment le fait des foules déchainées ou bien une action politique décidée par un petit nombre ?
Je pense, par exemple à la statue de Saddam qui n'a pas été déboulonnée par le peuple en liesse mais par les américains. Avec un effet de foule obtenu par un cadrage serré de la camera.
Le dynamitage des Bouddha par les talibans était en fait un chantage pour obtenir la levée des sanctions contre l'Afghanistan.
Durant la révolution, il me semble que le coté anticlérical n'était pas l'apanage des masses mais des élites.
Bref, on est plus dans le symbole que dans l’hystérie.
Dans beaucoup de cas ces destructions sont bien tristes mais ne s’inscrivent-elles pas dans la substance de l’Histoire ? Ces œuvres étaient crées pour montrer, démontrer ou glorifier un fait, un mouvement de pensée ou un pouvoir, l’avènement d’un courant contraire ne devait-il pas les « effacer » pour exister ?
Il y bien sûr des contre-exemples, les Mongols qui plutôt que de dévaster la Chine se sont paré de ses fastes.
Alors que penser ? En effet il est dommage de détruire, mais il est parfois plus simple de faire table rase pour reconstruire. Ce qui est handicapant pour un historien plusieurs siècles après les faits était peut être indispensable aux contemporains des faits. Et je crois, dites moi si je me trompe, que le devoir de mémoire est un concept bien neuf.
Pascal