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TCA et inceste

36 ans 67
Bonsoir, je voudrais vous parler du sujet ô combien tabou de l'inceste, qui semble provoquer parfois des TCA.
C'est mon cas, je souffre d'hyperphagie et j'ai traversé de courtes périodes de  
boulimie.
Entre mes psychothérapies et l'écriture (je tiens ce blog http://journaldunehyperfille.blogspot.com/), j'ai démêlé de nombreuses choses, je comprends mieux mon fonctionnement bien que la route soit encore longue...
Et pourquoi un sondage ? La curiosité, et aussi parce que je pense bien ne pas être la seule à vivre avec ce type de traumatisme. Il faut en tout cas faire éclater la vérité par la parole.

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56 ans Out of Africa... 4355
Non, je n'ai pas été victime d'inceste, par contre d'une mère incestueuse et perverse ça oui !

Et tu as raison, il ne faut pas avoir peur ni honte d'en parler. La victime n'est JAMAIS coupable.

Bonne chance à toi
36 ans 67
Merci !
En effet, plus on en parle, plus le tabou perd de sa puissance !
Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'un climat incestueux peut-être tout aussi destructeur qu'un inceste "physique", puisque le doute s'insinue et en grandissant, en vieillissant, on finit par se demander si nous n'avons pas fantasmé cela. Et finalement, nous avons honte et culpabilisons, avec les effets que l'on peut imaginer...
En fait, je crois que les effets peuvent être similaires. Un "simple" climat ne laissant ni traces, ni preuves, comment se défaire de ce type d'inceste ? La peur de ne pas être cru(e), intense, peut empêcher de se soulager, d'en parler (même à un psy).
Bref, vaste et complexe sujet !
56 ans Out of Africa... 4355
Oui le climat incestueux est destructeur. La frontière entre l'agresseur est soi-même jamais posé, le "non" jamais respecté avec ce sentiment que notre corps ne nous appartient pas.

Et oui une grande difficulté ensuite à respecter son propre corps et à connaitre la frontière de ce qui est acceptable -pour soi - ou non.
Ca entraîne une grande confusion effectivement difficile à cerner

Autre GRANDE difficulté que j'ai rencontré a été quand j'ai eu mon fils : où se trouve la frontière de l'acceptable dans le toucher ? Qu'est-ce qui est sain et ne l'est pas ? Je me sentais perdue. Heureusement, j'en parlais très facilement à ma thérapeute, avec ma honte, ma colère, ma culpabilité et tutti quanti ! Ca m'a permis de sortir de la confusion, d'être très claire, et de respecter mon enfant dans son intégralité.
C'est SON corps, son esprit rien ne m'appartient chez et en lui.
36 ans 67
Tout à fait d'accord avec toi.
Personnellement, je n'ai jamais eu envie d'avoir des enfants. Je sais que ça vient peut-être de ces évènements, mais vraiment, les p'tits, ça va 10 minutes après ils me gonflent ;D.
J'ai effectivement toujours peur de franchir la barrière, bien que je ne sois attirée que par les grands bruns baraqués (et les jolies blondes de temps à autres):roll: . Du coup, avec mes neveux et nièces par exemple, je crois que je dois passer pour une tante assez froide. Tant pis, je me dis que je me rattraperai plus tard.
50 ans 483
Jamais été victime d'inceste et hyperphage depuis l'âge de 12 ou 13 ans.

Toutefois, un très grand nombre de femmes obèses ou en surpoids avec lesquelles j'ai discuté avaient été victime d'inceste, souvent très jeunes. Je me suis même fait la réflexion très souvent, les proportions étant TRES supérieures à celles que reflète le sondage pour le moment.

Cela dit, j'ai du parler à une cinquantaine de personnes en tout, pas de quoi faire un échantillon représentatif. Je dirais, à vue de nez, que la moitié en avaient souffert.
36 ans 67
Oui, je crois que l'hyperphagie doit faire partie du joyeux panel de conséquences de l'inceste. Et comme il est difficile de trouver des chiffres (et surtout des personnes pour répondre à ce type de questions), je mène ma nano enquête...
Sur le site http://www.lemondeatraversunregard.org/accueil.html, il est écrit que : "75% des boulimiques intérrogés font état d'agressions sexuelles qu'ils auraient subi pendant leur enfance." et : " Sullivan et al. (1995) sur un échantillon de 87 boulimiques ont retrouvé des abus sexuels de l'enfance dans 44% des cas. Cependant, ces antécédents étaient surtout liés à la comorbidité mais pas à l'intensité des symptômes boulimiques en eux-mêmes.".
Rien sur l'hyperphagie... Toutefois, ces chiffres sont éloquents !
32 ans 113
Je suis hyperphage et de surcroit en thérapie de résurgence. Je ne crois pas avoir été abusée sexuellement lorsque j'étais jeune, mais c'est clair que j'ai des blessures d'enfance importantes.

"My two cents worth" :

- Certaines personnes ne se rappellent pas avoir été abusées surtout quand il s'agit des premières années. Je connais une hyperphage qui justement avait complètement oublié (mémoire sélective comme moyen de défense) ses premières années de vie (0-6 ans), pendant lesquelles elle a vécu inceste et autres horreurs.
Ce n'est qu'une fois qu'elle a déterré tout ça (hélas c'est beaucoup de travail mais ça vaut la peine) que ses crises d'hyperphagie ont arrêté.

-En ce qui me concerne, j'ai toujours cru que ma famille était parfaite et que c'est moi la folle qui n'est pas capable de fonctionner dans la vie (je suis hyperphage, et je souffre d'une dépendance affective vicieuse qui ne paraît pas beaucoup car je suis caméléon, mais qui est profondément ancrée...) Et bien, quand on est amanché comme ça dans la vie, c'est quasi systématiquement dans l'enfance qu'il faut fouiller. De fait, ma famille n'est pas si parfaite que ça finalement...Il y a d'autres blessures que l'abus sexuel, quoique l'abus sexuel en soit un des pires. Dans mon cas, je crois que ça tourne plus autour de l'abandon et de l'inceste psychologique.

Ma conclusion: si vous êtes hyperphage et que vous dites ne pas avoir été abusé,
1. Êtes-vous vraiment sûr? Vous rappelez-vous bien de votre enfance?
2. Ce n'est pas une raison pour ne pas fouiller dans votre enfance...
33 ans 2
bonjour,

souffrant de troubles hyperphagiques depuis maintenant 10ans, je ne peux pas répondre par la positive à des abus sexuels de type incestueux. Toutefois, j'ai été victime d'abus sexuels par des individus en dehors de ma famille. J'arrive depuis peu à faire plus ou moins le lien claire dans mon esprit entre ces deux choses au niveau chronologique.bref, l'hyperphagie, cette m***** que je traîne depuis trop longtemps. abe
833
Oui, moi aussi j'ai été victime....et s'en découle des troubles alimentaires. malgré psy, mari aimant et 2 enfants adorables je ne peux controler....par contre depuis peu je m'assume..je suis ronde et alors ? j'aime manger, boire un petit rosé etc...Je ne dirai pas que je me sens belle mais je me sens mieux....
S
101 ans 4480
Pas d'inceste pour moi et pourtant des TCA depuis la fin de l'adolescence...

Cependant une agression dans le bus au lycée, assez violente verbalement et un peu physique (une "simple" claque mais qui m'a beaucoup touchée dans le peu de confiance que j'avais en moi :oops: ) alors peut être que c'est ce qui est à l'origine.

En tous cas, pas d'agression sexuelle pour ma part.
36 ans 67
Je me reconnais dans ce que tu racontes AïeCaramba : de ma vie, je dirais qu'elle a commencé vers 8-9 ans, âge auquel mon géniteur est décédé. Avant cela, mes souvenirs sont rarissimes. Malgré tout j'ai le souvenir de quelques scènes pour le moins troublantes. Et ces faits, ajoutés à des dessins d'enfance (entre 4 et 6 ans) retrouvés il y a peu ne laissent pas de place au doute bien que je sois régulièrement obligée de tout me répéter parce que je culpabilise énormément de tout cela -un comble- et que je me suis crue jusqu'à très récemment perverse (au passage, merci au psy qui m'a dit que j'avais mal interprété de simples gestes d'affection...premier à entendre mes "confessions" :evil:).
En plus de me traîner cette histoire, mon histoire, mes phobies et autres peurs, ma dépression, je suis devenue énorme à cause de l'hyperphagie, véritable cercle vicieux.
Et puis... Je ne sais pas vous, mais j'ai un mal de chien à faire confiance aux psy (comme au reste du monde à la réflexion).
56 ans Out of Africa... 4355
FullOfDesire a écrit:
Et puis... Je ne sais pas vous, mais j'ai un mal de chien à faire confiance aux psy (comme au reste du monde à la réflexion).


Beaucoup sont formatés par leur formation et/ou études et ne savent pas accompagner et encore moins apporter une aide réelles aux patients.
Freud a fait bcp de tort aux victimes de l'inceste avec son fumeux complexe d'Oedipe, auquel hélas les gens croient encore aujourd'hui, sans trop comprendre de quoi il s'agit.

Oui, il est nécessaire de ne pas trop vite accorder sa confiance à un psy : certains n'auront de cesse de tout faire pour que le patient n'accède jamais à sa véritable histoire, quitte à le noyer sous les médicaments, par peur de réveiller sa propre souffrance.

As tu lu Alice Miller ?
57 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
FullOfDesire a écrit:
Je me reconnais dans ce que tu racontes AïeCaramba : de ma vie, je dirais qu'elle a commencé vers 8-9 ans, âge auquel mon géniteur est décédé. Avant cela, mes souvenirs sont rarissimes. Malgré tout j'ai le souvenir de quelques scènes pour le moins troublantes. Et ces faits, ajoutés à des dessins d'enfance (entre 4 et 6 ans) retrouvés il y a peu ne laissent pas de place au doute bien que je sois régulièrement obligée de tout me répéter parce que je culpabilise énormément de tout cela -un comble- et que je me suis crue jusqu'à très récemment perverse (au passage, merci au psy qui m'a dit que j'avais mal interprété de simples gestes d'affection...premier à entendre mes "confessions" :evil:).
En plus de me traîner cette histoire, mon histoire, mes phobies et autres peurs, ma dépression, je suis devenue énorme à cause de l'hyperphagie, véritable cercle vicieux.
Et puis... Je ne sais pas vous, mais j'ai un mal de chien à faire confiance aux psy (comme au reste du monde à la réflexion).


le problème des psys sans parler d'écoles de pensées, c'est qu'il faut qu'ils aient suffisamment travaillé sur eux même pour encaisser ce genre de confidences de leurs patients
ce n'est pas évident d'entendre un inceste quand on a soi même été en danger enfant ou quand on a des enfants et d'avoir l'écoute attentive qui convient
malgré toute la formation, malgré toutes leurs compétences il y en a qui craquent aussi
la seule chose à faire c'est confiance en son ressenti jusqu'à ce qu'on trouve le psy avec qui la confiance s'installera enfin
36 ans 67
Tout à fait d'accord Cocagne.
Je me suis souvent fait la réflexion, ayant moi-même voulu être psychologue, de la difficulté à se distancier des horreurs qui peuvent être confiées en une simple journée.
Dur.
D'autant plus que les bons psychiatres, psychologues et psychothérapeutes ne veulent surtout pas créer de faux souvenirs, notamment lorsqu'ils tombent sur une personne quérulente...
B I U