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TCA et inceste

56 ans Out of Africa... 4355
FullOfDesire a écrit:
D'autant plus que les bons psychiatres, psychologues et psychothérapeutes ne veulent surtout pas créer de faux souvenirs, notamment lorsqu'ils tombent sur une personne quérulente...



Faux souvenirs d'inceste,  
personnellement je n'y crois pas.

Il y a des ressentis qui ne trompent pas et un bon psy ne s'y trompera pas justement

Ensuite, comme le dit Cocagne, un bon psy est un psy qui a fait un long et profond travail sur lui même et qui est allé au "bout" de son histoire.

Beaucoup veulent être psy pour se soigner eux-mêmes, inconsciemment bien sur, et ne sont donc pas capables de soigner autrui.
36 ans 67
Quand je parle de faux souvenirs, c'est par rapport à certains charlatans qui, parfois, induisent les patients en erreur : "- fermez les yeux, reculez dans le temps jusqu'avant votre naissance... vous voyez quelque chose ? comme une aiguille ?
-Ah oui ! Ma mère à voulu me tuer avec une aiguille à tricoter...". (excusez-moi pour le cliché bâclé)
Bref, je suis entièrement d'accord : ce que l'on ressent comme anormal lorsque nous sommes enfants l'est. En revanche, le faux souvenir induit existe bien.
Effectivement -et c'est pour cela que je n'ai pas continué ces études- de nombreux étudiants en psycho sont là pour régler leurs problèmes. Cela dit, ces mêmes problèmes permettent de mieux comprendre la personne en souffrance. Le tout est d'avoir suffisamment travaillé sur soi et de réussir à décrocher en rentrant chez soi (ce qui est à mon avis impossible pour ce genre de professions).
Je me souviens que mon prof de psychiatrie en 1ère année nous avait fait un petit discours de bienvenue, évoquant le fait que 2 types de personnes se dirigent vers la psycho : les gens qui ont vécu la souffrance psychique, et ceux qui l'ont vue chez un proche (les chevaliers comme il le disait :)).
56 ans Out of Africa... 4355
Charlatans, comme dans tout métier, oui :D

Pour les faux souvenirs, malgré tout, je reste sceptique. Quand je vois comment les gens font justement pour éviter de se plonger à nouveau dans leurs blessures d'enfance, comment envisager qu'ils puissent aller jusqu'à s'inventer de faux souvenirs douloureux ? Je pense que les gens auraient plutôt tendance à s'inventer, si besoin est, de faux souvenirs heureux :D
Peut être un souvenir écran ?
Après bien sur, tu as les mythomanes, mais au départ, la souffrance est réelle.
Oui sa propre souffrance est une aide à condition d'en avoir une conscience accrue et de ne pas utiliser les autres pour se guérir.
La tendance est grande pour les chevaliers d'utiliser les patients pour se sortir de l'impuissance de leur enfance (je n'ai pas pu sauver papa/mama, je vais sauver le monde) :D
32 ans 113
FullofDesire, je dois dire que j'aime beaucoup ton blog. Sincèrement, il me touche beaucoup... et m'a pas mal chamboulé dernièrement. Perso, je ne sais plus où j'en suis avec ma famille.

En plus avec le temps de Fêtes qui arrive... :roll:

Bon encore moi et mon two cents worth:

Oui, il existe de bons psys. Mais comme Cocagne a dit, il faut qu'ils aient fait le cheminement ben, ben profond pour eux-mêmes d'abord... Faut se sauver avant de sauver les autres, tsé.

Et je dois dire que le mien fait partie des rares qui ont compris ça... C'est drôle, il me parlait d'Alice Miller dernièrement, et voilà que je retrouve son nom sur ce forum.


Et si je peux donner ma suggestion, qui ne sera pas bien prise par tout le monde mais j'men FOUS, c'est que les blessures d'enfant ( là on parle surtout d'inceste) ça se guérit correctement avec un suivi psy, mais ô combien mieux et plus profondément avec un cheminement spirituel. Voilà, vous prenez ou pas.

Ciao!
M
39 ans 3802
mon hyperphagie remonte à mes 10ans environ...

des parents étouffants, qui m'ont mise au régime suivant des médecins dès mes 2-3ans, qui m'ont aimée certes mais de façon maladroite ça c'est clair mais incestueux ça non

mon hyperphagie est liée à l'abandon, au malaise ressenti suite au fait de toujours de remettre au régime (= ne pas être ce que l'on attend de moi puisque l'on me demandait de perdre sans cesse du poids), sentiment de solitude profond, être rejetée par mes petits camarades de classe à un moment où un autre (jusque bien tard!!!)... bref j'aime pas y penser et je préfère voir ce vers quoi je vais et tout ce que j'ai accompli de bon!
M
39 ans 3802
j'ajouterais qu'en pensant à ce que certains ont du endurer, je me sens coupable d'avoir été trop aimée (même mal) et ridicule d'avoir des tca juste pour "ça"
57 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
Thalia a écrit:
j'ajouterais qu'en pensant à ce que certains ont du endurer, je me sens coupable d'avoir été trop aimée (même mal) et ridicule d'avoir des tca juste pour "ça"


chaque souffrance est personnelle et respectable, ne te sens pas coupable de ça en tout cas...
souviens toi que même s'ils t'ont mal aimé tu as eu des preuves d'amour au moins
lorsqu'il y a inceste ou violence la preuve d'amour pour l'enfant et beaucoup plus difficile à trouver ou à accepter
56 ans Out of Africa... 4355
Thalia a écrit:
j'ajouterais qu'en pensant à ce que certains ont du endurer, je me sens coupable d'avoir été trop aimée (même mal) et ridicule d'avoir des tca juste pour "ça"


Oh tu n'as pas à te sentir coupable. Il n'y a pas d'échelle dans la souffrance. Tu as à l'évidence souffert.

Et je ne crois pas - pour ma part - qu'il est possible de trop aimer un enfant. Je vois plutôt des parents en mal d'amour qui ont un besoin vital d'être aimés et qui utilise leur enfant à ces fins. L'enfant n'est donc pas aimé pour ce qu'il est mais utilisé pour répondre aux besoins des parents d'où un sentiment profond de solitude.

Aie Caremba, qu'entends tu par "cheminement spirituel" ?
44 ans Au pays des cigognes ~ 1629
J'me permets de rebondir sur ce que tu dis AieCaramba ...

Je ne suis pas du tout convaincue par tes dires pour ce qui est du bon psy et de la possibilité de "guérir" d'un inceste, ainsi que d'un chemin spirituel ...

Comment dire? Déjà on ne guérit pas d'un inceste, on apprends à vivre avec, ce qui est complétement différent ... de plus quand tu as vécu ça dans ta vie, ta confiance en l'être humain est plus qu'amoindrie ... alors parler en plus de foi là dessus ^_^

Ca modifie absolument tout, ta notion de la sexualité, ton plaisir, ton corps et qui plus est tes relations sentimentales. Tu ne t'engageras jamais dans une relation amoureuse aussi saine et aussi sereine que si tu avais eus une enfance dite "classique".

Déjà en tant que victime d'inceste tu vas passer à peu prés une bonne partie de ta vie à croire que tu es responsable( parce que le vrai coupable lui il t'a bien ancré ça dans la tête), et une fois que tu comprendras que ce n'est pas le cas, tu vas passer l'autre partie de ta vie à te demander "mais pourquoi?"

Pour ce qui est du sujet initial TCA/inceste, je ne sais pas, je n'aime pas les statistiques de ce genre ... mon psy m'a juste expliqué que le rapport du corps et l'espèce de bouclier (certes de chair et de graisse mais bouclier quand même)qu'on se crée après ça, permets de ne plus sentir physiquement le touché de l'autre ... et donc de maintenir le désir/le plaisir hors de portée ou diminué ... comme quelqu'un victime d'inceste peut se sentir ...
56 ans Out of Africa... 4355
SecretMel a écrit:
tu vas passer l'autre partie de ta vie à te demander "mais pourquoi?"

...



Probablement parce qu'eux mêmes ont été victimes d'inceste et se sont enferrés dans un tel déni qu'ils reproduisent sans la moindre once de culpabilité là ou d'autres choisiront de fermer les yeux pour ne rien voir de ce qui se passe sous leurs yeux.

Les dégâts sont toujours considérables au sein de la famille. Parfois même l'inceste se joue ensuite entre frère et soeur... Ca me fait frémir :?
32 ans 113
SecretMel et Caline,

Je comprends tout à fait votre questionnement et vos doutes-- c'est même une excellente attitude!

Moi-même, j'ai douté, j'ai posé des questions, et surtout je me suis ouvert assez l'esprit pour accepter les réponses qui m'étaient présentées -- les réponses d'Aiecaramba, pas Les Réponses Universelles. Maintenant, quand je dis que le cheminement spirituel guérit, ce n'est pas parce qu'on m'en a convaincu, c'est parce que je le vis.

Donc, je ne cherche à convaincre personne -- à quoi cela me servirait? J'ai 19 ans, j'suis aux études, j'ai ma vie, ça sert à rien d'aller convertir des inconnus sur un forum. Et convertir à quoi, anyways? J'en ai rien à foutre, de la religion. Vraiment.

La raison pour laquelle j'ai glissé ça à la fin de mon post, c'est parce qu'on m'a tellement donné que j'ai envie maintenant de donner un peu. D'où mon "vous prenez ou pas", parce qu'au final la décision, c'est la vôtre, je suis aucunement responsable de ça.

Bon. Je travaille avec un psy merveilleux depuis peu. Je sais maintenant que j'ai le profil d'une abusée, avec tous les symptomes dont tu parlais, SecretMel. Je sais ce que c'est d'avoir peur des gens, et je sais aussi ce que c'est d'être incapable de leur faire confiance. Je sais ce que c'est d'engraisser pour se protéger, ce que c'est d'être incapable d'avoir une sexualité normale, bref, d'être inapte à vivre dans le vrai monde. Je sais à quel point cela est souffrant. Surtout cette honte, immense, sournoise...

Et pourtant, je me rétablis de tout ça. J'avoue que le terme de guérison est sujet à controverse: en effet, on ne peut pas «guérir de l'inceste», comme tu as fait valoir avec justesse, SecretMel. Mais en ce qui me concerne, j'ai tellement une belle vie, maintenant. Et ce n'est que la pointe de l'iceberg, parce que je ne cesse d'avancer. Et j'adore ça.

Pour moi, la spiritualité, ça commence par aller à l'intérieur de soi. Chose difficile quand on est abusé, parce que toutes sortes de hantises et de merdes nous dévorent à l'intérieur. (D'où l'idée qu'un "nettoyage" chez le psy peut être le bienvenu).

Je ne vous donnerai pas de recette, il y en a pas, chaque être humain est différent... Cliché mais vrai, et même pas assez vrai. Je vous assure, les filles, qu'une fois que vous aurez nettoyé la "fosse septique" en vous, vous découvrirez que vous êtes des êtres remplis de couleurs, de talents, et d'amour. C'est présentement ce que je découvre, et à ce sujet, c'est juste tout à fait incroyable, cela va au-delà de mes attentes.

Vous comprenez que pour moi, la souffrance a eu une très grande et très belle utilité. J'en suis venue pratiquement à remercier mes parents -- bien que je n'aie pas le goût de les côtoyer encore longtemps -- de m'avoir amenée, contre leur gré et malgré les malgrés, sur ce chemin-là.

Regardez Russel Brand, le comique britannique. Regardez John Frusciante, l'ex guitariste des Red Hot Chili Peppers. Et tant d'autres. Qu'ont-il en commun, vous croyez?

Certains ont eu plus de chance, et sont nés dans des familles saines, où l'amour primait. C'est correct aussi, je ne ressens personnellement aucune jalousie face à ça, chacun a à vivre ce qu'il a à vivre. Je pense notamment à Gregory Charles, que vous ne connaissez peut-être pas, mais qu'on considère au Québec comme étant un des plus grands artistes présentement. Quel est son message, vous croyez? Pourquoi a-t-il tant de talents, tant de succès? ...

La vie nous veut du bien, fondamentalement. Vous prenez ou pas.

Au plaisir,

Aiecaramba.
56 ans Out of Africa... 4355
AieCaramba a écrit:
Vous comprenez que pour moi, la souffrance a eu une très grande et très belle utilité. J'en suis venue pratiquement à remercier mes parents -- bien que je n'aie pas le goût de les côtoyer encore longtemps -- de m'avoir amenée, contre leur gré et malgré les malgrés, sur ce chemin-là.



1/ la souffrance pour moi n'a JAMAIS eu une très grande et très belle utilité.

2/ JAMAIS je ne remercierais ceux qui m'ont fait du mal. JAMAIS, notamment ma génitrice

Elle ne m'a pas fait avancer dans la vie : elle m'a "appris" la haine, la solitude, la violence, la cruauté. Elle m'a "appris" qu'on pouvait hair un être innoçent et fragile. Elle m'a "appris" que je ne valais rien.
Alors les remerciements - elle et ceux qui lui ressemblent - peuvent se les enfoncer bien profonds ! :twisted:

Ceci étant dit, aujourd'hui je ne vis plus dans le passé. La thérapie m'a appris à me défaire des liens toxiques que j'avais avec ces ordures : je n'ai plus peur d'eux, je n'ai plus besoin d'eux. Ils ne sont plus rien pour moi et je ne les laisse plus m'approcher. (notamment ma génitrice : les pervers ne lâchent jamais leur proie facilement. Il faut une grande force pour les tenir à distance et j'y suis parvenue. Ma colère me sert aussi à cela, quand elle tente de revenir, par la fenêtre...)
Je me construis MA vie autour de ceux que j'aime et qui m'aiment.
Je me sens enfin sereine et apaisée : ça n'a pas de prix

Je n'ai pas de sens à donner à cette souffrance endurée toute ces années : c'est mon histoire, je vis avec et surtout je ne reproduis pas sur les personnes qui m'entourent.

Ce qui est important pour moi finalement c'est qu'aujourd'hui ce soit enfin TERMINE.

Et honnêtement, je fais partie de ceux qui sont intimement convaincue que la souffrance ne "donne" pas une grandeur particulière à un individu.
On peut avoir été heureux, choyé, aimé et être extraordinaire.

Mais comme tu le dis, chacun son chemin : le plus important est de trouver enfin la paix, la sérénité, la sécurité intérieur et l'amour.
32 ans 113
Je comprends ce que tu dis. Je suis même d'accord.

C'était maladroit de parler de remerciement là où on parle d'inceste et je crois même que je vous dois des excuses à ce sujet: ça ne se fait pas. Bien sûr, moi-même je ne suis jamais allée leur dire cash: "merci", au contraire, je suis en train de sortir toute ma colère accumulée à leur compte en ce moment et ça clenche pas mal... (j'habite encore chez eux.)

Mais la raison pour laquelle j'ai écrit ça, dans un sens qui se voulait quelque peu figuré (voire à prendre au 1000è degré), c'est que je considère que celui a dit que "la souffrance en a fait plus pour l'homme que n'importe quel autre levier" avait raison dans mon cas.

Tu as dit que pour toi, la souffrance ne donnait pas une grandeur particulière. De fait, et ce n'est pas non plus ce que je voulais dire. La douleur m'a OBLIGÉE à bouger mon cul et à me développer: je n'ai aucun mérite à part celui d'avoir bien voulu arrêter de faire l'autruche.

Au final, tu as raison, le principal, c'est de défaire les liens toxiques et de bâtir "SA" propre vie autour des gens qui sont capables d'aimer et qu'on aime. Si tu vis dans la paix, la sérénité et l'amour, c'est évident que tu n'as rien à changer.

=)Peace
35 ans 940
Je vais un peu tomber comme un cheveux sur la soupe, mais pour répondre au sondage je souffre d'hyperphagie compulsive depuis ma pré-adolescence et n'ai pas d'épisode incestueux dans mon passé (un père obsédé par la "norme" et un traumatisme scolaire oui, mais pas d'inceste). Cependant, ayant lu vos réponses, les symptômes que vous décrivez, je me suis quand même posée des tas de questions, parce je me suis reconnue dans certains portraits... hum...

Du coup - je préviens, je vais poser une question bête :lol: -, je me demande: qu'entendez-vous par climat incestueux?
Et, autre question fulgurante que je me pose à l'instant: est-ce que des jeux d'enfants sexuels (parfois assez poussés - mais, je précise tout de suite, totalement consentants) peuvent être considérés comme étant de l'ordre de l'inceste?...
57 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
il faudrait voir avec un psy mais dans l'inceste je pense qu'il y a une notion familiale certes mais une une notion d'autorité en plus, du style en enfant plus jeune manipulé par un ainé pour accepter des attouchements
le climat incestueux c'est plus compliqué parce que ça se joue au niveau des réflexions, des gestes ambigus
enfin c'est ce que je pense
B I U