Psychologiquement le processus de deuil est exactement le même qu'il s'agisse d'un humain ou d'un animal. Et il peut aussi y avoir deuil pathologique pour un animal, "prononcé" au bout d'un an.
Pour moi il n'y a pas de hiérarchisation des souffrances, il y a souffrance point.
Je me souviens il y a longtemps, peut-être une vingtaine d'années, je ne me souviens plus si c'était avant ou après le décès de mon père, j'étais dans un train à côté d'une femme en train de feuilleter les résultats d'une étude sur le deuil.Je pouvais assez bien lire les pages du coin de l'oeil. Je pensais que c'était une psy jusqu'à ce que je vois la question : avez vous repris un animal, de la même race ?
En fait la dame était vétérinaire et allait à un colloque.
Je comprends très bien Cute, j'ai perdu mon père à 24 ans et heureusement pas 14, - je me demande d'ailleurs dans quel état je serais - et j'ai mis plus de 10 ans pour faire mon deuil. Et c'est grâce à mon généraliste que j'ai réussi alors que j'ai fait une psychanalyse depuis l'âge de 18 ans.
Mais j'ai fait aussi un deuil patho pour un chat qui m'a conduit à prendre de graves décisions complètement "folles" dont je paie les conséquences encore aujourd'hui, c'était il y a 12 ans.
Il y a des personnes âgées qui se laissent dépérir quand leur animal meurt, c'était leur dernier amour, leur dernier lien avec la vie. La dame de 80 ans qui a perdu son père dont elle n'était pas proche depuis 70 ans, son mari depuis 30 ans, peut-être un mari dont elle aurait bien divorcé si elle avait osé, il n'est pas extraordinaire que son coeur soit brisé quand c'est son chat qui meurt.
Et là je rejoins Tati. Sa petite furette vient juste de mourir et elle des images atroces dans les yeux mais c'est normal que pour le moment elle soit inconsolable. Ce n'est qu'après quelques temps, jours, semaines, mois, qu'elle pourra appliquer nos beaux conseils. Penser aux jours heureux, déculpabiliser aussi car si tu as pris la meilleure décision, elle n'est pas évidente.
En 2009 j'ai fait "piquer" deux chattes, je n'ai pas pleuré, elles étaient âgées et leur donner une mort douce dans mes bras était mon dernier cadeau après toutes ces années passées ensemble.
J'ai failli répondre à Tati dès ce matin mais je devais conduire ma petite chérie chez le véto chez qui elle est restée, elle se fait opérer demain matin. Le petit chat de mon avatar était son fils, il est mort le jour de ses 6 mois condamné dès sa conception en fait, là j'ai pleuré et 2 ans après je trouve toujours intolérable la mort d'un être jeune comme lorsque je lis les sujets perte de bébé à terme.
Et pourtant en tant que généalogiste, je sais combien nos ancêtres ont perdu d'enfants avant l'arrivée des vaccins etc
Et le nombre de décès chez les adultes : arriver au mariage avec ses deux parents n'était pas évident
Nos ancêtres aimaient leurs enfants différemment, étaient certainement plus durs, fatalistes, plus croyants aussi.
C'est sûr qu'ils auraient difficilement compris qu'on pleure sur un animal mais ils n'en étaient pas moins humains comme nous.