Salut Ninami,
J'vais pas souvent sur le forum, mais quand j'y vais et que je vois un message de toi, ça me fait toujours plaisir, parce que je suis ton évolution depuis un bon bout de temps (oui sans blague! j'suis pas stalkeuse, c'est comme ça:) )
Sincèrement je suis toujours touchée par ta façon de présenter tes problèmes avec une touche d'humour mais qui laisse souvent voir une grande douleur en arrière. Et même si on a pas exactement les mêmes problèmes, je peux te dire que je sais ce que c'est d'être désespéré par son physique.
Je n'ai rien à dire particulièrement sur les seins: les miens ont des vergetures, c'est tout. Mais aujourd'hui, j'ai tiqué sur le mot que t'as employé au moins 2 fois, je crois: honte.
La putain de honte! Oh je sais c'est quoi. Pendant des années, j'me suis cachée des autres à cause de la honte. Tu sais, ce sentiment crasse qui fait que tu te sens juste incapable de sortir de chez toi, incapable de croire qu'on puisse te considérer comme un humain valable, aimable? Bon. Je connais.
Ça fait un bout de temps que je travaille sur moi et je peux te dire la certitude que j'ai trouvé : la honte ne vient pas des éléments extérieurs comme le physique.
J'ten fais part parce que justement, j'te lis depuis un bout de temps et on peut remarquer que les choses qui te dérangent le plus varient au gré des jours. Je ne sortirai pas tes exemples, je crois que tu sais ce que je veux dire, mais je vais te donner mon expérience.
MA honte, je lui ai donné plusieurs noms. Pendant un bout de temps, je me disais que c'était à cause de mon acné (ma face était un champ de fraises, c'était horrible). Après pendant une autre période, c'était mon poids qui me faisait vraiment souffrir. Puis ça a été mes jambes immenses et bourrées de cellulite, puis ça été mes sourcils dégueu, puis mes seins trop petits, puis mon syndrome du colon irritable qui était franchement pas coopératif pour les relations humaines (prout.)
LA LIBERTÉ! LA LIBERTÉ que j'ai ressenti quand j'ai découvert (pas toute seule, évidemment) que la honte n'a rien à voir avec moi! Avec mon physique! Ce sont des excuses que je me donne pour expliquer l'inexplicable. Je veux bien que tu comprennes à quel point la honte est horrible, elle enlève la dignité humaine à laquelle chaque être a droit à sa naissance. Et sans dignité, pas d'amour.
J'ai compris ça avec l'image interne d'une grande montagne de déchets (tous mes soi-disant complexes susmentionnés) couvrant une toute petite planque fermée à clef contenant une tout petit détritus. Le petit détritus, c'est ça la vraie cause. De la honte. La honte vit dans les ténèbres; pour qu'elle meure, pour qu'elle sèche, faut que tu ailles la chercher et que tu la ramènes au grand jour; elle ne peut survivre à la lumière.
Sache que tu n'es aucunement responsable de la honte: c'est bien souvent un résidu tenace d'une maltraitance ou d'une blessure d'enfance importante.
Une fois que tu comprends ça et que tu mets vraiment le doigt dessus, sur la cause, crois-moi: t'aimer devient facile, hyper facile. Avec ou seins ptôsés, avec ou sans acné. D'ailleurs, le corps ne ment jamais, comme dit Alice Miller (je conseille chaudement la lecture de ses livres, c'est une sommité mondiale en psychologie, mon psychologue suit la même méthode qu'elle et je fais des pas de géant.)
Les symptômes physiques sont bien souvent que des signaux d'alarme, et donc même ce qui semble impossible à guérir finit souvent par disparaître une fois qu'on a compris la vraie cause du signal, justement.
Je ne me rappelle plus qui disait: "INcurable means curable from within." C'est beaucoup trop vrai pour que je puisse vraiment te l'expliquer pleinement ici. (Et mon message est déjà trop long:P)
Évidemment, c'est impossible de faire ça seule. J'ai trouvé de l'aide fantastique: tu peux, toi aussi, aie confiance.
J'espère que je t'ai donné un peu d'espoir.
:)