M'est avis que tu pars du mauvais pied.
Non dans l'idée de consulter un psychologue
(Au demeurant, c'est cool hein, ça en devient presque à la mode, de se "faire suivre". Et même, des fois, ça aide. Ouais, carrément.) mais en refusant le fait de grossir. Parce que tu grossiras. Pas forcément beaucoup, pas forcément longtemps, mais il y a de fortes chances pour que tu prennes quelques kilos, si tu t'engages dans le processus de guérison. Tu les reperdras sans doute plus tard, lentement. Ou pas.
(Note, sur le long terme, tu seras gagnante. Côté poids comme côté moral.)
Or tu ne sembles pas vouloir guérir. Ou plutôt si. Mais de ta boulimie. Probablement pour pouvoir continuer sereinement à maigrir. Alors même que ton poids est déjà plus bas qu'il ne devrait l'être.
Et c'est con. Genre, vraiment. Naïf, maladroit, et dangereux.
Parce que ta
"boulimie" est indissociable de ton
"anorexie". Tu soumets ton corps à des privations excessives, il est normal qu'il réagisse. Qu'il réclame son du. Peu lui importe ton apparence, il veut continuer à vivre. En bonne santé, de préférence.
Pourquoi crois-tu que beaucoup d'hyperphages le deviennent suite à un (ou plusieurs) régime(s)? Il y a là un rapport de cause à conséquence que tu ne sembles pas saisir.
Tu ne pourras guérir de ta
"boulimie" indépendamment de ton
"anorexie". Les deux doivent se faire ensemble. Et cela, ça signifie renoncer à maigrir. Accepter de vivre sans que ton corps soit ta principale voire ton unique préoccupation. Et ne pas abandonner le suivi psychologique sous prétexte que tu as pris quelques kilos.
Si c'est un choix que tu es prête à faire
(Et, pour l'avoir vécu, j'ai conscience qu'il est difficile à accepter. De belles grosses larmes amères que j'ai laissées sur ma balance. Mais puisque ça semble déjà ton cas, tu n'as pas, au fond, grand chose à perdre.), alors voir un psychologue est, oui, réellement une bonne idée. D'ailleurs, essayer de vivre, c'est toujours une bonne idée. Mais, là encore, ça ne se fera pas en un jour. Et c'est un euphémisme. Pour certaines personnes, cela prend des années. D'autres des mois. Mais rarement des semaines.
Reste que, et ce n'est pas un moindre point positif, tu seras moins seule face à tes problèmes.