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Le fils de Zoetincelle est né

39 ans Paris 1810
Alors, voilà mon récit, ou en tout cas les mots qui me viennent pour vous raconter cet heureux évènement… Je vous le fais en « épisodes ».
Epuisée nerveusement par l’attente  
du petit bout qui était déjà « en retard » de 2 jours, je me décide donc jeudi à prendre rendez-vous chez un acupuncteur, ayant lu que cela pouvait aider au déclenchement naturel de l’accouchement.
Je n’avais jamais fait de séance d’acupuncture, et j’avoue que quand je l’ai vu se ramener avec des fils et des pinces croco destinés à faire passer du courant électrique dans les aiguilles qu’il venait de me planter un peu partout, j’ai songé très sérieusement à m’enfuir en courant loin de ce potentiel Docteur Mengele. Finalement je prends sur moi, la séance se déroule, je sens que ça travaille, mais je reste dubitative sur une quelconque action. Pourtant, dès mon retour à la maison, je recommence à sentir que mon ventre se contracte alors que cela ne me le faisait plus depuis la nuit d’avant.
On se couche vers 22h30 avec mon mari, et petit à petit, je commence à sentir de « vraies » contractions, un peu douloureuses, mais surtout bien délimitées : je les sens venir, atteindre un pic et diminuer, chose qui n’était jamais arrivée avant. A 23h, je me lève pour aller au toilettes et là, pfffuiittt ! Je perds les eaux sur le parquet de la chambre. Mon mari n’en revient pas, et moi non plus : l’acupuncture, c’est pas de la rigolade !!
39 ans Paris 1810
Il appelle la maternité qui lui dit de venir de suite, mais sans nous presser. Je prends une petite douche, on rassemble les affaires, je suis contente et très zen. Mon mari prend le volant car les contractions deviennent plus fortes et je ne suis pas en état de conduire. Malgré la situation, je trouve encore le moyen de lui faire un « cours » de conduite : « et là 3ème, elle est où là ? », « la priorité à droite, c’est pour les chiens ? ». Par chance, nous trouvons une place juste devant la clinique.
Nous arrivons à l’espace naissance, où auscultée, on me confirme que j’ai bien perdu les eaux et que mon col est ouvert à 2 mais reste très tonique : c’est pas pour maintenant. Je suis donc amenée dans ma chambre (individuelle) pour la nuit, et mon mari se pose sur un siège à côté de mon lit. Au fur et à mesure du temps, les contractions deviennent très douloureuses et difficilement supportables pour une raison principale : je n’ai quasiment aucun répit entre chaque, une contraction enchaîne environ 30sec à 1 minute après la précédente : j’ai mal sans discontinuer.
Je peine comme une bête, l’équipe a pitié de moi, m’administre une première injection de calmant qui ne fait pas effet, et deux heures plus tard, j’ai droit à une dose de cheval d’un produit inconnu qui va finalement me soulager, ou plutôt me shooter ; je délire à mort, mon mari m’a raconté par la suite que je tenais des propos assez incohérents. En tout cas, Madame douleur est toujours présente mais désormais supportable, et ça fait un bien fou et me permet de somnoler.
39 ans Paris 1810
Miss douleur, cette garce, ne fait un vrai retour en force que vers 11h30… je jongle.
Vers 14h, je ne suis ouverte qu’à 2 doigts ½ mais la sage-femme demande à l’anesthésiste de me poser la péridurale, et m’administre par perf’ un produit pour aider au ramollissement du col. La pause de la péri se passe très bien, ça ne m’a rien fait de plus qu’une simple prise de sang.
Au début, c’est génial, je garde toutes mes sensations mais plus aucune douleur ! Le PIED ultime ! 14h30, ouverte à 3.
15h30, ouverte à 4. Je me la pète un peu, genre « Pfiou c’était dur au début, mais franchement là c’est le paradis, pas de quoi en faire tout un plat ! » Puis d’un coup, première mauvaise surprise, je perds toute sensation dans mes jambes : je suis une femme tronc, impossible de bouger le bas de mon corps, c’est très désagréable et ça me fait paniquer d’un coup, je ne saurais pas trop dire pourquoi.
16h30, ouverte à 5. Là, je commence à retrouver la sensation de mes jambes, mais dans la foulée, l’effet anti-douleur disparaît et je me prends « en pleine poire », si je puis dire, des contractions extrêmement fortes et rapprochées. J’ai très mal mais je gère au mieux.
16h45, ouverte à 6, toujours éprouvée par cette sal*pe de Madame douleur, mais je continue à prendre sur moi, la respiration m’aide un peu.
39 ans Paris 1810
A 17h, je sens que « quelque chose » est « différent ». Je le dis à mon mari, qui ne comprend pas vraiment ce que je lui raconte (en même temps, je n’arrive pas à me l’expliquer à moi-même). Mais je sens, je SAIS qu’un truc est en train de se passer. Il appelle la sage-femme qui recontrôle mon col… je suis à 10 et le bébé a commencé à s’engager ! Je suis donc passée de 6 à 10 en ¼ d’heure ! Elle fait venir une infirmière et une deuxième sage-femme, m’explique comment m’y prendre pour pousser… et c’est parti !
S’en est suivie la plus longue ½ heure de ma vie, et surtout la plus dure… L’effet de la péri complètement disparu, c’est le triomphe de Miss douleur, extrêmement vive. J’avoue que je ne m’attendais pas vraiment à cela. J’ai cru ne jamais y arriver, j’étais paniquée, j’essayais au mieux de faire ce que me disait la sage-femme mais étant tacchycarde et sujette à l’asthme d’effort depuis l’enfance, mon corps ne suivait pas mon mental. J’avais envie de lui exploser la tête contre la table, à cette pauvre sage-femme, lorsqu’elle répétait « C’est génial ce que vous faites, vous allez y arriver ! ».
Génial ou pas, au bout de 20 minutes de soufffrance intense, j’étais épuisée car partie en crise d’asthme, et j’avais la conviction que ça ne passerait pas, ce que je ne cessais de répéter. Elle avait beau savonner, écarteler avec ses mains… ça coinçait, je le sentais bien.
J’étais sur le point de péter un câble lorsque le gynéco de garde est arrivé. Au premier coup d’œil, le verdict est tombé : « elle a le périnée trop petit, ça ne peut pas passer ». Merci, enfin quelqu’un qui me croit !!! Ils ont sorti la ventouse, j’ai senti le « slach » de l’épisio, et en moins de 2 minutes, la tête de mon fils sortait. Les épaules ont suivi en autant de temps.
39 ans Paris 1810
Et… il était là. Sur moi. D’un coup, je n’ai plus rien senti. La première chose que j’ai vu, ce sont ses yeux, bleu marine, grand ouverts. Puis ses petits cheveux. C’était fini. L’éjection du placenta, la couture de l’épisio… je n’ai plus rien senti. Mon mari a accompagné les sages-femmes pour ses premiers tests, puis on me l’a mis en peau-à-peau. Instant étrange. Pas vraiment un coup de foudre ou une révélation, mais un mini-séisme, ni positif ni négatif sur le coup, juste une secousse à l’intérieur : Bam !
Le reste de la journée a filé à vitesse grand V, je n’ai même pas de souvenir.
Le lendemain a été un peu éprouvant, car je dois avouer que je ne me sentais pas très heureuse ; limite j’avais l’impression que mon petit bout ne m’intéressait pas, je culpabilisais beaucoup, surtout en voyant son père complètement gaga de lui, pleinement heureux. Moi j’étais effrayée, dépassée, avec ce sentiment implacable que plus rien ne serait jamais comme avant, et pas franchement sûre que ce soit une bonne chose.
Puis nous avons passé une nuit blanche, avec un pauvre bouchon terrassé de chaleur qui a hurlé de 19h à 7h du matin. Et c’est là, à 7h du mat’, exténuée, les nerfs à bout, avec mon fils se calmant ENFIN sur mes genoux repliés, face à moi, que j’ai senti un « déclic ». Il me regardait, ses billes grandes ouvertes, comme si j’étais la 8ème merveille du monde. A ce moment précis, j’ai senti une espèce de vague d’amour complètement folle monter en moi, et j’ai su que je l’aimais. J’étais enfin apaisée. Ma plus grande peur, honteuse et tabou, s’envolait : Oui, je l’aimais.
Le reste du séjour à la clinique s’est déroulé sans accroc mais la chaleur d’enfer et le manque de confort (surtout pour mon pauvre mari qui a dormi chaque nuit dans ma chambre, sur une chaise, pour me seconder auprès de bébé…) ont été pénibles. Je n’avais qu’une hâte : rentrer chez nous.
C’est aujourd’hui chose faite, et je suis aux anges. Je sais que les prochains jours/mois vont être durs, pleins d’incertitudes et de peurs (ça commence déjà… je ne supporte pas de voir mon petit avoir mal, je voudrais lui « prendre sa douleur » comme dirait la chanteuse Camille quand ça arrive, mais je suis impuissante pour certaines choses, et ça me plombe complètement…), mais je suis véritablement heureuse.
Voilà, un immense pavé mais vous méritiez bien ça après m’avoir accompagnée tout au long de ces mois !!
Pour ce qui est du prénom… Je m’étais dit que je ne le donnerais pas, mais après tout… si cela peut faire plaisir à certaines d’entre vous cela me fait plaisir aussi.

Il s’agit donc d’un petit Galaad, et son deuxième prénom est Loup.

A très vite pour toutes mes questions moisies de jeune mère perdue !
42 ans 91 758
quel beau récit!!!
bienvenue a ton ptit bout :bbb: je vous souhaite pleins de bonheur a vous 3 ;)
35 ans Le havre :) 2066
Superbe récit :)

Félicitation a vous :) et bienvenu a votre petit bout !
38 ans 1085
Merci pour ce beau récit!

Plein de bonheur à vous trois.
39 ans Paris 2439
Que d'émotions dans ce récit.
Surtout lorsque tu découvres ton bébé, ton "mini-séisme" et ton déclic.

Plein de bonheur à tous les trois :D
L
46 ans grenoble 38 296
Merveilleux recit, ce n'est jamais trop long de decrire une aventure pareil. Prenom formidable !!! Felicitations !!! Merci de nous avoir fait partager tout cela
45 ans pres d'orleans 1304
Merci d'avoir conclu le recit de ton aventure ....plein de bonheur avec tes deux hommes et a bientot pour tes questions de jeune maman :D
36 ans Lorraine 462
En voilà un compte rendu qui m'a tiré les larmes, tout cela est tellement magique, et très réaliste à la fois!!

Bienvenue a ce petit ange!!!

Et félicitation à vous!! :D
44 ans douai 1105
merci pour ce magnifique récit et surtout pour avoir osé avoué ton ressenti, c'est super important.

Tu verras à quel point l'amour t'envahit quand ton petit bout te regarde fixement et se calme quand tu lui parles : moi je fonds.

Encore toutes mes félicitations pour ce magnifique Galaad (j'espére ne pas avoir fait d'erreur d'orthographe) et donc à très vite pour les petites questions que tu nous poseras et auxquelles on essayera de répondre ou de te réconforter.

Gros bisous à tes hommes et toi
4467
très beau récit!!! ça m'a fait revivre certains moments de mon accouchement :)

je te souhaite tout le bonheur du monde à toi et ta famille!!!
39 ans montreal ( qc) 198
wow beau recit j'en ai les larmes au yeux!!!! (les hormones :P) je suis vraiment contente pour toi et ton conjoint :)..ton petit bébé es tres jolie!!!
felicitation :D
B I U