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La boulimie: un vrai gâchi!

38 ans Sud Ouest 39
Je viens de m'inscrire sur ce forum parce que j'aimerais partager mon expérience des TCA avec vous et pouvoir en discuter sans être jugée. Effectivement, ce sujet est très délicat  
car la plupart du temps les gens avec qui j'ai osé aborder le sujet ne peuvent pas comprendre ou refusent d'accepter l'idée que ce n'est pas du à un manque de volonté.
Voilà, ça fait dix ans que je suis boulimique/hyperphage (parfois je grossis, parfois j'arrive à compenser par le sport et diète les excès quotidiens). ça fait dix ans que je ne vis que pour maigrir, je ne rêve qu'au jour où je serais mince et sportive, dynamique, sûre de moi, appréciée...J'ai eu un déclic ces jours-ci, et je ne cesse de pleurer depuis, je suis complétement désemparée. J'ai l'impression d'avoir gâché ma vie pendant ces dix dernières années.
Aujourd'hui je pèse 75 kilos pour un 1m63. J'ai 25 ans, et je n'ai jamais connu de garçons parce que mon poids me bloque depuis tout ce temps là, je suis vraiment très complexée, c'est plus fort que moi, je ne peux pas penser que quelqu'un puisse s'intéresser à moi. Et puis sincèrement, comment pouvoir sortir avec quelqu'un alors que je me fais péter le bide tous les jours, comment avoir un vie sociale normale...Personne ne sait ce que corporellement et psychologiquement je m'inflige, toujours souriante, douce, gentille...alors que la plupart du temps, j'ai mal au bide, envie de vomir, et me sens profondément mal. La boulimie c'est une vraie maladie, j'ai mis dix ans à le comprendre, c'est long quand même !
Le pire sont les répercutions sur la vie sociale, j'ai tellement honte de mon corps, de moi que je me retrouve aujourd'hui seule dans mon studio sans aucun coup de fil de la semaine. J'enchaîne les petits boulots parce que je ne prétends pas à mieux malgré un bac +3. Voilà les dégâts et le gâchis, j'ai 25 ans, et je me sens complètement détruite et ruinée intérieurement, tout est à reconstruire.
Ce forum est une mine de messages d'espoirs, pour celles qui sont passer par là, rassurez moi, on s'en sort?!
K
50 ans GOND PONTOUVRE 11
bonjour,

même si l'on a pas le même vécu, je pense que l'on peut t'apporter un soutien, en te lisant, en te répondant .
je ne porterais pas de jugement sur cette maladie qui te ronge .
je ne suis ni boulimique, ni hyperfage mais juste gorumande, trés gourmande. dans ma vie, je suis passer par des phases où j'ai été rondelette , et d'autre carrément obése . la seule fois de ma vie où j'ai été mince, je me nourrissait que de protéine en poudre, et tombais dans les pommes. je mesure à peu prés comme toi, aujourd'hui je pése beaucoup plus que toi , au point que mon corps me fait sentir tout le mal que je lui ai fait subir .
le fait que tu te rendre compte de l'ampleur de la maladie sur ta vie, passe à l'état suivante ; combat-là .
facile à dire.. mais déja en suivant une thérapie qui mettra en avant pourquoi cette maladie t'as touché .ce serait déja une premiére étape , à mon avis.
En tout cas, j'ai commencé à maigrir grâce à l'anneau mais je me bat chaque jour contre mes envies de sucrées, contre ma gourmandise( en plus , je suis vendeuse en boulangerie .. :? ); si tu as besoin de te confier, pas de soucis, si je peux t'aider ...
42 ans 2087
D'une certaine façon, on a un peu le même parcours (mais tu enlèves la boulimie, le sport et tu rajoute 10 kg à l'ensemble).... Et oui, on s'en sort. Ça n'est jamais facile, ça exige un travail sur soi qui est compliqué, on reste parfois fragile (je m'en aperçois depuis peu) sur certains points, mais on s'en sort. J'ai 30 ans, j'ai souffert d'hyperphagie entre mes 12 et mes 25 ans (grosso-modo), je n'avais pas de petits copains pendant cette période-là parce que je haïssais mon corps, je me trouvais si laide. Je rêvais du jour où je serais mince, où je serais belle. Et puis un jour, j'ai réalisé que ce jour n'arriverait jamais. Ou plutôt si, il était déjà là, d'une certaine manière. Je suis belle, à ma façon. Pas pour tout le monde, peut-être pour personne d'autre que pour moi, mais je suis belle. Et toc !
C'est une prise de conscience progressive, parfois un peu compliquée (moi aussi, j'ai pleuré devant le temps perdu), difficile à faire comprendre à l'entourage (parce que moi aussi, j'étais la rigolote de service, celle qui plaisantait souvent pour détendre l'atmosphère... "The show must go on" malgré les crises, malgré le désespoir)... Je te conseille de te faire aider. Ces TCA ont une origine, tu dois comprendre laquelle ou, si tu la connais, tu dois la gérer.
41 ans Montréal 1666
J'aurais pu écrire ton message il y a quelques années. Aujourd'hui, je ne me fais plus vomir, j'ai un amoureux, une petite fille adorable et vraiment, j'aime ma vie. Le déclic pour moi s'est fait environ à l'age que tu as. J'ai 29 ans aujourd'hui. Il y a de l'espoir!

Être dynamique, sure de toi, appréciée, ça n'arrive pas par magie avec la minceur. C'est rassurant dans un sens de penser que tout est lié à notre poids car on a alors qu'un seul ennemi, mais on se trompe. Le problème, il est dans ton coeur, et il faut le guérir en commençant par te traiter comme quelqu'un qui s'aime.

Il y a de l'aide, des groupes de soutien, des psys spécialisés... Guérir, ça demande de l'aide.

Et en attendant, quand il te prend l'envie de te faire du mal en mangeant trop ou en te faisant vomir, donne toi un temps d'arrêt. Je ne te dis pas de simplement te forcer à ne pas le faire, sinon la tension ne ferait que monter et on sait toutes les deux comment ça finirait. Je parle plutôt d'aller dans un endroit calme et paisible, de fermer les yeux et de te demander ce qui se passe en toi, de laisser monter ce qui émerge. N'aie pas peur, ça ne va pas te submerger, au contraire, à long terme, tu vs enfin être libérée. Ce qu'on ne vit pas reste coincé à l'intérieur et les compulsions, c'est souvent une façon d'éviter de vivre des émotions. Pour tout ça, tu auras sans doute besoin d'aide. Il y a des gens spécialisés avec ces troubles. Tu mérites d'être aidée!
42 ans 2087
HS on : c'est vrai qu'elle est trop mimi ta petitoute avec sa bouche en coeur ! HS off
38 ans Sud Ouest 39
Merci à vous toutes pour avoir pris le temps de me répondre!
Ce "réveil" pour une rêveuse est très violent. Mais, comme on dit, tout ce qui ne tue pas rend plus fort!
En vous lisant et en méditant sur tout ça , je me dis que finalement cette prise de conscience peut être une opportunité pour grandir, pour évoluer.
Alors, s'aimer serait la clé de la guérison...il y a du travail à faire!
Pour commencer, je vais faire le deuil de toutes ces chimères et dire bonjour à la vie!... Et trouver mes vrais ennemis à combattre!
Merci encore!
K
50 ans GOND PONTOUVRE 11
on a toute nos "boulets" que l'on traine .. j'ai mis plus de 15 ans et plusieurs thérapie (inachevée bien sur) pour comprendre que la seule chose qui m'empéchait d'être heureuse c'étais moi même . trop gentille,trop naive, j'ai fais confiance à des personnes qui n'en valaiant pas la peine et qui me renvoyait une image de moi qui n'était pas la bonne :twisted: .
aujourd'hui, j'ai fais le tri dans ma tête et dans ma vie, et une nouvelle commence; le chemin sera long (car les kilos sont là ), mais au moins tout est clair.
alors fais toi confiance, fais toi aider un psy adapté et compétent, je suis sur que tu trouvera le bonheur comme nous toutes. malgré mes kilos, je suis mariée depuis 15 ans et j'ai de merveilleuses filles. :D
tiens nous au courant, et je te souhaite bon courage pour cette nouvelle étape de ta vie . ;)
253
Ton message est tres touchant, il m'es mal a l'aise pour ceux et celles qui on connu ou connaisse cela encore. Mais c'est un message aussi d'espoirs, car mettres des mots sur tes maux, c'est un pas en avant vers le mieux, vers le bien. Bon courage miss.
38 ans Sud Ouest 39
Pour cette introspection, cette remise en question, êtes vous toutes aller chez un psy ? C'est vrai que je redoute un peu ce passage...J'écris beaucoup, mais c'est si facile de se mentir à soi-même !
Avez-vous fait aussi du yoga, de la sophrologie ? Je pense aussi avoir un problème avec ma respiration, j'ai beaucoup de mal à inspirer profondément, disons que je suis un peu stressée intérieurement, même si cela ne se voit pas du tout...
Et puis, oui certes on a des kilos en trop, je crois maintenant que l'important c'est de sentir légère dans la tête, pas sur la balance ! Et puis, prendre un peu de recul par rapport aux modèles qu'on nous propose, ça ne peut être que bénéfique.
Ça me fait plaisir de voir qu'on peut ou avoir eu quelques soucis avec soi-même et construire quelque chose dans la vie et trouver un équilibre !
Merci pour vos messages !
41 ans Montréal 1666
Le psy, ce n'est pas un passage obligatoire, mais ça aide vraiment, quoi que je préfère encore ne pas être suivie que d'avoir un mauvais psy comme certains qui ont croisé ma route. Ce n'est toutefois pas magique. Je crois que c'est surtout le fait de prendre un temps pour parler et d'être vraiment écoutée et reçue qui fait la différence. Mais vraiment, rien à redouter. C'est tout à fait possible de continuer à mentir et à se mentir face à un psy. C'est toi qui controle ce que tu dis, et à quel rythme. Ça peut donc être aussi une totale perte de temps. Le psy, c'est juste un moroir qui te renvoie ce que tu dis, souvent. Il ne lit pas dans les pensées.

Je pratique la méditation Vipassana. Je n'ai jamais trouvé une école de yoga qui me plaise vraiment et ou je me sente à l'aise. Ça m'aide à être dans l'instant présent et à vivre avec mes émotions quelle qu'elles soient.

Bonne route!
S
33 ans Montpellier 10
Coucou Epicurienne31,
Je poste ce message car quand j'ai lu ton message je me suis un peu retrouvée. Tour comme toi, je suis boulimique cela va faire bientot 4 ans. J'ai toujours été en surpoids et complexée, mes proches me le faisait souvent remarqué et se moquaient même parfois de moi. Mais ce qui m'a le plus marqué, c'est une phrase de ma mère: "Tu es grosse et tu le restera toujours". Blessée , j'ai voulu lui montrer que non, du coup j'ai commencé un régime très stricte, j'ai perdu beaucoup de poids, obsédée à vouloir perdre du poids mais surtout à ne pas regrossir. Je me faisais vomir, une fois par semaine, puis 2 puis je suis entrée dans le cercle infernale de la Boulimie.
Aujourd'hui, j'ai 20 ans (bientot 21 ) 1m 71- 76 kilos je me fais vomir tous les jours, aucun membres de ma famille ni mes amis (sauf ma meilleure amie) savent que je suis boulimique. Car comme toi, devant les autres je suis toujours souriante joviale... ils pensent que tous va bien pour moi dans le meilleur des mondes alors que tous va mal, je ne me supporte pas, je ne me trouve pas jolie. Dès que je suis seule, je pleure je déprime. Ça me fais peur, car en septembre, je pars seule à Montpellier pour mes études...
Aujourd'hui , je veux m'en sortir mais seule c'est pas facile,
Pour répondre à ta question, je pense que oui on peut s'en sortir de cercle vicieu qu'est la boulimie et ainsi pouvoir débuter une nouvelle vie (meilleure j'en suis sûre ), Comment malheuresement je ne sais pas trop mais je pense qu'avoir un déclic (que tu as eu) et commencer tout doucement s'accepter tel que l'on est, est un bon début.
En tout cas, ne perds pas espoir, des boulimiques ont réussi à s'en sortir alors pourquoi pas toi.
A bientôt peut être sur le forum !!!!!
38 ans Sud Ouest 39
Bonsoir student34,
C'est vrai que la pression familiale est peut être plus forte que celle de la société, moi aussi, j'ai voulu prouver à mon entourage que je pouvais être mince, et puis chaque année quand je revenais à Noël, j'étais toujours "la grosse" et je repartais pleine de résolutions pour le Noël prochain...Je ne comprends pas pourquoi on a le devoir d'être mince, en quoi cela est-il bien d'être mince? Dans mes moments de lucidité, j'ai vraiment la nette impression qu'on vit vraiment dans une société de tarés. Au final, on y laisse toute son énergie et une partie de sa vie.
Parler de ce qu'on vit à notre entourage est très difficile, tout dépend aussi de la relation qu'on a avec ses parents, pour ma part, je n'attends aucune aide ni compréhension de leur part.
J'espère vraiment revenir à la vie, plutôt que d'en changer, tant de fois j'ai cru que je changerais de vie en changeant de pays, de ville, d'amis...
Je crois avoir enfin compris que c'est ma vision des choses que je dois changer radicalement c'est à dire d' arrêter de m'empêcher de vivre sous pretexte que j'ai des rondeurs (quand j'y pense c'est complétement absurde).
Laisser le poids de côté, à sa place en fait, et vivre sa vie me paraît la seule issue au jour d'aujourd'hui!

Vertige: J'ai découvert ton blog, j'y ai trouvé beaucoup de pistes de réflexions très intéressantes...bref, la route va être longue, je m'arme de patience!
42 ans 2087
Epicurienne31 a écrit:
Bonsoir student34,
C'est vrai que la pression familiale est peut être plus forte que celle de la société, moi aussi, j'ai voulu prouver à mon entourage que je pouvais être mince, et puis chaque année quand je revenais à Noël, j'étais toujours "la grosse" et je repartais pleine de résolutions pour le Noël prochain...Je ne comprends pas pourquoi on a le devoir d'être mince, en quoi cela est-il bien d'être mince? Dans mes moments de lucidité, j'ai vraiment la nette impression qu'on vit vraiment dans une société de tarés. Au final, on y laisse toute son énergie et une partie de sa vie.
Parler de ce qu'on vit à notre entourage est très difficile, tout dépend aussi de la relation qu'on a avec ses parents, pour ma part, je n'attends aucune aide ni compréhension de leur part.
J'espère vraiment revenir à la vie, plutôt que d'en changer, tant de fois j'ai cru que je changerais de vie en changeant de pays, de ville, d'amis...
Je crois avoir enfin compris que c'est ma vision des choses que je dois changer radicalement c'est à dire d' arrêter de m'empêcher de vivre sous pretexte que j'ai des rondeurs (quand j'y pense c'est complétement absurde).
Laisser le poids de côté, à sa place en fait, et vivre sa vie me paraît la seule issue au jour d'aujourd'hui!


+ 1 tu résume ma pensée mieux que je ne l'aurais fait moi-même.

Student34, personnellement, ce qui m'a "sauvé", enfin qui m'a permis de mieux gérer mon hyperphagie, c'est de partir justement. Cette pression que tu décris, je la vivais au quotidien, avec ses petites piques et ses remarques déplaisantes (oui maman, c'est toi que je regarde là). Et puis je suis partie à 800 km. Au départ je me suis dit ça va être horrible, sans le garde-fou de "cache toi pour faire ça que personne ne le sache", ma vie va être un enfer. Et finalement, c'est tout le contraire qui s'est passée. Les crises se sont espacées et ont disparu en quelques semaines. Donc, si ça se trouve...
S
33 ans Montpellier 10
Bonjour epicurienne31.
Je suis tout à fais d'accord avec petite fée bleue!!
Et tout comme toi, je n'attend ni aide ni compréhension de mes parents, je pense qu'ils me feront plus culpabilisé qu'autre chose, du coup je compte m'en sortir sans eux.
Le poids ne doit plus être un fardeau t'empêchant de croquer la vie à pleine dent. Certes arrêter cette bêtise va être difficile mais pas impossible.
Je te souhaite du courage pour cette étape de ta vie.

Merci petite fée bleue pour ton message,
ça m'aide à moins appréhender mon départ. Si ça se trouve se sera la même chose pour moi (je l'espère), En tout cas, c'est une vision de mon départ que je ne voyais pas car j'étais certaine (je le suis toujours mais un peu moins maintenant) du contraire, merci encore!
33 ans 36
Après tout, qu'est-ce qui te fait le plus souffrir?
Est-ce ton poids ou ta boulimie?
Si c'est le second qui te poses le plus problème, c'est que ya quelque chose derrière d'autre qu'une question de remplissage...
Ton esprit crie un manque par ton comportement enfin je pense...
(en tous les cas pour moi ça marche comme ça, après je généralise peut-être un peu trop à partir de ma seule expérience...)
Et oui on s'en sort, le jour ou on comprend vraiment pourquoi on se comporte comme ça, quelle est la vraie raison derrière, et ça, tu peux le trouver soit seule, soit avec un psy, ça dépend...
L'essentiel c'est surtout d'arrêter de vomir, car en vomissant c'est comme si l'on criait, de toutes les manières je m'en fous, je ne grossirai pas, je peux recommencer ya plus qu'à me faire revomir après
Mais je trouve ça trop facile : déjà parce qu'en vomissant tu te bousilles quand même la santé, que tu en soies ou non consciente et ça ce n'est en aucun cas acceptable.
Enfin, tu fuis tes responsabilités, et tant que tu ne fais pas faceà tes démons avec un gros fusil à pompe, tu n'es pas prête à t'en sortir.
C'est dur, surtout au début, mais ça finit par payer.
A toi de trouver la force, ou bien seule , ou bien en t'appuyant sur ton entourage, pour y aller, en warrior!!!
B I U